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vez-vous dire de ces guérisons miraculeuses que le Seigneur a faites! C'est autre chose si vous attribuez aussi aux démons ces guérisons et ces autres prodiges des forces spirituelles.

Et si c'est par Beelzebub que je chasse les démons, par qui vos enfants les chassent-ils? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Que si je chasse les démons par l'esprit de Dieu, le royaume de Dieu est donc parvenu jusqu'à vous,

S. CHRYS.

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Après cette première solution, il arrive à une seconde qui est beaucoup plus évidente, en disant : « Et si moi je chasse le démon par Béelzebub, et vos enfants par qui le chasseront-ils? » -S. JER. Par les enfants des Juifs, il désigne les exorcistes de la loi, ou bien les apôtres sortis du sang juif. Si ce sont les exorcistes qui chassaient les démons au nom de Dieu, il force les pharisiens, par cette réponse adroite, à confesser qu'une œuvre semblable est l'œuvre de l'Esprit-Saint. Si chasser les démons, leur dit-il, est dans vos enfants l'œuvre de Dieu, pourquoi cette puissance n'aurait-elle pas en moi la même source? Ce seront donc eux qui seront vos juges, non par une puissance qui leur sera donnée à cet effet, mais par un simple rapprochement: c'est à Dieu qu'ils font remonter le pouvoir de l'exorcisme et vous au prince des démons. Si ces paroles doivent s'entendre des apôtres, ce qui est plus présumable, ils seront leurs juges en ce qu'ils siégeront sur douze siéges, jugeant les douze tribus d'Israël. S. HIL.-C'est avec raison qu'ils seront établis leurs juges, alors qu'il

(1) En saint Matth., 10, v. 1, le Seigneur donne aux apôtres le pouvoir sur les esprits im

ut homines ignorantes frandulenta simula- | gnat, vel apostolos ex eorum stirpe gene tione deludant, quid potestis dicere de cor- ratos. Si exorcistas, qui ad invocationem porum sanitatibus quas Dominus perpetra- | Dei ejiciebant dæmones, coarctat pharisæos vit? Aliud est, si membrorum quoque debilitates et spiritualium virtutum insignia dæmonibus assignatis.

interrogatione prudenti, ut confiteantur Spiritus Sancti esse opus eorum: si expul sio, inquit, dæmonum in filiis vestris Deo non dæmonibus deputatur, quare in me Et si ego in Beelzebub ejicio dæmones, filii idem opus non eamdem habeat et causam? vestri in quo ejiciunt? ideo ipsi judices ves-Ergo ipsi vestri judices erunt; non potestri erunt si autem ego in Spiritu Dei ejicio dæmones, igitur pervenit in vos regnum Dei.

CHRYS., in hom. (42, ut sup.). Post primam solutionem venit ad secundam quæ prima manifestior est, dicens: Et si ego in Beelzebub ejicio dæmones, filii vestri in quo ejiciunt? HIER. Filios Judæorum vel exorcistas legis gentis illius ex more si

tate, sed comparatione; dum illi expulsio nem dæmonum Deo assignant, vos principi dæmoniorum : sin autem et de apostolis dictum est (quod et magis intelligere debemus): ipsi erunt judices eorum, quia sedebunt in duodecim soliis, judicantes duodecim tribus Israel (Matth., 19). HILAR. (can. 12, ut sup.). Idcirco autem digne judices sunt in eos constituti, quibus id

leur a été confié ce pouvoir de chasser les démons, qu'ils niaient euxmêmes au Christ (1).

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RAB.

Ou bien parce que les apôtres avaient

la conscience qu'il ne les avait initiés à aucun art détestable.

S. CHRYS. — Il ne dit pas mes disciples, ni mes apôtres, mais vos enfants, afin de présenter une abondante occasion à ceux qui auraient voulu remonter à la pensée de leur dignité, et afin que s'ils voulaient s'obstiner à se montrer ingrats, ils n'eussent pas la plus pauvre excuse. Or, les apôtres chassaient les démons, parce qu'il leur en avait donné lui-même le pouvoir; cependant ce n'était pas eux qu'ils accusaient, car ce n'était pas au fait lui-même qu'ils en voulaient, mais à la personne du Christ; il produit l'exemple des apôtres, pour prouver que c'était par envie qu'ils parlaient ainsi de lui-même. Il les ramène ensuite à sa propre pensée et leur montre qu'ils sont les adversaires de leur propre bonheur et les ennemis de leur salut. Ne devaient-ils pas se réjouir au contraire? car ce n'est que pour leur distribuer de grands biens qu'il est venu. « Or, si c'est par l'esprit de Dieu que je chasse les démons, le royaume de Dieu vous est arrivé. » Il leur montre par là que chasser les démons est le signe, non pas d'un don ordinaire, mais de la plus grande puissance (1), et c'est là le fond de son syllogisme; donc le royaume de Dieu vous est parvenu. C'est comme s'il disait : « Si cela est ainsi, certainement que le Fils de Dieu est arrivé. » Il leur voile ainsi cette vérité, pour qu'elle ne les repousse pas; ensuite, afin de les attirer, il ne leur dit pas simplement : « Le royaume de Dieu est arrivé,» mais : « Il est arrivé en vous. » C'est comme s'il leur disait:

purs, afin de les chasser; en saint Marc, 3, v. 5, le pouvoir de chasser les démons: en saint Luc, 9, v. 1, le pouvoir sur tous les démons.

(1) Ici nous avons une preuve que le mot vertu doit être entendu, en cas semblable, dans le sens de puissance, car il est la traduction des mots grecs μεγίςης δυνάμεως.

dedisse Christus adversus dæmones potestatis reperitur, quod ipse est negatus habuisse. RAB. Vel quia apostoli bene sibi conscii erant, nihil malæ artis se ab eo didicisse.

dicebantur de ipso, apostolos in medium ducit. Rursus autem ad sui cognitionem inducit eos, demonstrans quoniam propriis adversantur bonis, et contrariantur suæ saluti; cum deceret eos lætari, quod magna CHRYS., in hom. (42, ut sup.). Non au- bona illis advenerat donaturus: unde setem dixit Discipuli mei, neque apostoli, quitur: Si autem ego in Spiritu Dei ejicio sed filii vestri ut si quidem voluerint re- dæmonia, pervenit in vos regnum Dei. Per verti ad illorum dignitatem, multam hinc hoc autem demonstrat quod magnæ virtutis accipiant occasionem; si autem ingrati fue- opus est dæmones ejicere, et non cujuslibet rint, neque inverecundam habeant excusa- gratia: et ob hoc quidem syllogizat, dicens: tionem. Ejiciebant autem apostoli dæmones, Ergo pervenit in vos regnum Dei. Ac si quia acceperant potestatem ab ipso; et ta- dicat: Si hoc est, profecto Filius Dei admen nihil eos incusabant: non enim rebus, venit: hoc autem obumbrate dicit, ut non sed personæ Christi adversabantur: volens illis sit grave; deinde ut illos alliciat, non igitur monstrare quoniam invidiæ erant quæ | dixit simpliciter: Pervenit regnum, sed, in

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Les biens vous arrivent, pourquoi vous déchaîner contre votre salut! Ces œuvres si grandes de la puissance divine ont été annoncées par tous les prophètes, comme les indices de la puissance de Dieu. - S. JER. Il se donne lui-même comme le royaume de Dieu, et c'est dans ce sens qu'il a été dit ailleurs : « Le royaume de Dieu est au milieu de vous. Au milieu de vous est celui que vous ne connaissez pas. » Ou bien c'est ce royaume que Jean et le Seigneur lui-même prêchèrent: « Faites pénitence, le royaume des cieux s'est approché. » C'est ce troisième royaume dont il est question dans l'Écriture-Sainte, et qui est enlevé aux Juifs pour être donné à ceux qui lui feront porter ses fruits.-S. HIL. Si donc les disciples opérèrent par le Christ, et que le Christ opère par l'esprit de Dieu, le royaume de Dieu, présent dans les apôtres, leur a donc été transmis par le ministère du médiateur.

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LA GLOSE. La diminution du pouvoir du diable n'est que le dé veloppement du royaume de Dieu. S. AUG. Le sens de ce pas sage est peut-être celui-ci si je chasse les démons par Beelzebub. d'après votre pensée elle-même le royaume de Dieu vous est parvenu, car ce royaume du diable, que vous avouez ainsi être divisé, ne peut pas tenir. Ce royaume de Dieu dont il parle, c'est la condamnation des impies, et leur séparation d'avec les fidèles qui font maintenant pénitence (1).

(1) Cette dernière pensée de saint Augustin est exprimée ici pour montrer que le diable ne peut pas aider à un royaume qui est la condamnation des impies et la sépa ration des bons d'avec les mauvais.

vos quasi dicat: Vobis veniunt bona; propter quid vestram impugnatis salutem? Hoc enim est signum a prophetis traditum præsentiæ Filii Dei, tanta fieri potestate divina. HIER. Regnum enim Dei seipsum signat; de quo in alio loco scriptum est (Luc., 17): Regnum Dei intra vos est; et (Joan., 1) Medius stat inter vos quem nescitis vel certe illud regnum quod et Joannes et ipse Dominus prædicaverunt (Matth., 1, 3 et 4): Pœnitentiam agite, appropinquavit enim regnum cœlorum : est et tertium regnum Scripturæ sanctæ, quod aufertur a Judæis, et traditur genti facienti fructus ejus (Matth., 21). HILAR,

(cant. 12, ut sup.). Si ergo discipuli ope rantur per Christum, et ex Spiritu Dei Christus operatur, adest regnum Dei jam in apostolos mediatoris officio transfusum. GLOS. Diminutio etiam regni diaboli, est augmentatio regni Dei. AUG., De quest. Evang. (lib. 1, quæst. 5). Unde potest etis hic esse sensua: Si ego in Beelzebub ejicie dæmones, etiam secundum vestram senten tiam pervenit in vos regnum Dei; qus regnum diaboli stare non potest, quem adversum se divisum fatemini: regnum enim Dei nunc dixit, quo damnantur impii, et s fidelibus de peccatis suis pœnitentiam nune agentibus secernuntur.

Mais comment quelqu'un peut-il entrer dans la maison du fort, et piller ses armes et ce qu'il possède, si auparavant il ne lie le fort, pour pouvoir ensuite piller sa maison?

S. CHRYS. Après cette réponse, il en donne une troisième en disant: «Comment quelqu'un pourrait-il entrer dans la maison du fort? » Que Satan ne puisse pas chasser Satan, cela est évident d'après ce qui a été dit, et que quelqu'un ne puisse le chasser sans l'avoir vaincu, cela est encore évident. Ce que le Sauveur dit maintenant est donc la continuation de ce qui précède, et une expression plus abondante; c'est comme s'il disait : Je suis si loin de me servir du diable comme coadjuteur, que je combats contre lui et le tiens lié; la preuve, c'est que j'enlève ses armes. C'est ainsi qu'il démontre le contraire de ce qu'ils voulaient dire d'eux-mêmes: ils voulaient insinuer que ce n'était pas de sa propre puissance qu'il chassait les démons, il démontre, lui, que c'est non-seulement les démons, mais qu'il a lié leur chef. Ce qu'il fait maintenant le prouve, car comment cette déroute des démons, si celui qui les conduit n'avait pas été vaincu? Ceci me paraît être une prophétie; non-seulement il a chassé les démons, mais encore il a dissipé l'erreur sur toute une partie de la terre et rendu vaines toutes les machinations du diable; il ne dit pas : « Il enlèvera,» mais : « il arrachera,» voulant montrer qu'il le ferait avec puissance, S. JER. Sa maison, c'est le monde dont la malice est le fondement, non par suite de la création, mais par l'effet de la grandeur de la chute; le fort a été lié, et il a été relégué dans l'enfer, brisé par le

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Aut quomodo potest quisquam intrare in domum fortis, et vasa ejus diripere, nisi prius alligaverit fortem, et tunc domum illius diripiet?

CHRYS., in hom. (42, ut sup.). Posita secunda solutione, inducit et tertiam, dicens: Aut quomodo potest quisquam intrare in domum fortis? etc. Quod enim non potest Sathanas Sathanam ejicere, manifestum ex dictis est: sed quoniam neque alius potest eum ejicere, nisi prius eum superaverit, omnibus est manifestum; constituitur ergo quod et antea, cum majori abundantia dicit enim Tantum absisto ab hoc quod utar diabolo coadjutore, quod prælior cum eo et ligo eum; et hujus conjectura est, quod vasa ejus diripio: et sic contrarium ejus quod illi tentabant dicere

demonstrat : illi enim volebant ostendere quod non propria virtute ejicit dæmones: ipse autem ostendit, quod non solum dæmones, sed et eorum principem ligavit : quod manifestum est ab his quæ facta sunt: qualiter enim principe non victo, hi qui subjacent dæmones direpti sunt? Hoc autem mihi prophetia videtur esse quod dicitur: non enim solum dæmones ejicit, sed et errorem universi orbis terrarum abi. get, et machinationem diaboli dissolvet et non dixit, rapiet, sed, diripiet, ostendens quod hoc cum potestate fiat. HIER. Domus illius mundus est qui in maligno positus (1 Joan., 5), non creatoris dignitate, sed magnitudine delinquentis. Alligatus est fortis, et religatus in tartarum, et Domini pede contritus. Non autem debemus esse securi; adversarius noster fortis victoris

pied du Seigneur. Nous ne devons pas être en sûreté (1), notre adversaire est appelé le fort, de la bouche même de son vainqueur. — S. CHRYS. Il l'appelle le fort pour exprimer son antique despotisme, fruit de notre lâcheté. S. AUG. Ceux qu'il tenait ne pouvaient pas s'arracher de ses mains par leur propre force, mais par la grâce de Dieu. Il appelle armes tous les infidèles; il a lié le fort en lui enlevant la puissance d'arrêter les fidèles marchant à la suite du Christ et à la conquête du royaume de Dieu. - RAB. Il a pillé sa maison, parce qu'il a réuni à l'Église ceux qu'il avait prévu devoir être à lui, et qu'il avait arrachés aux embûches du diable. Ou bien, c'est en partageant le monde entier à convertir à ses apôtres et à leurs successeurs. C'est ainsi que par une comparaison irrésistible, il leur montre que les démons n'étaient pas de moitié dans son œuvre, ainsi qu'ils le prétendaient en le calomniant, mais que par la puissance divine il a délivré les hommes des démons.

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Celui qui n'est point avec moi est contre moi; et celui qui n'amasse point avec moi dissipe.

S. CHRYS.

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S. HIL.

Après avoir donné la troisième solution, il donne ici la quatrième en disant : « Celui qui n'est pas avec moi est contre moi.» Il montre en ceci combien il est loin d'avoir reçu quelque chose du diable, et il nous fait (entrevoir quel immense danger c'est de mal penser de lui, puisque ne pas être avec lui, c'est être contre lui. S. JER. Que personne cependant ne pense que ceci se rapporte aux hérétiques et aux schismatiques, quoique l'on puisse

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(1) Dans saint Jérôme, cette phrase est avant toutes les autres de cette citation.

congregal mecum, spargit,

quoque vocibus comprobatur. CHRYS., in | dit igitur manifestam parabolam, dicens, homil. (42, ut sup.). Fortem autem eum quod non concordat in fallaci operatione vocat, antiquam ejus ostendens tyrannidem, cum dæmonibus, ut calumniabantur; sed quæ ex nostra desidia orta est. AUG., De virtute Divinitatis homines a dæmonibus quæst. Evang. (lib. 1, quæst. 5), Quos scili- liberavit. cet ipse tenebat, ne possent viribus suis ab illo se homines eruere, sed per gratiam Qui non est mecum contra me est; et qui non Dei vasa ejus dicit omnes infideles. Alligavit autem fortem, quia potestatem illi ademit impediendi voluntatem fidelium a sequendo Christum, et obtinendo regnum Dei. RAB. Domum ergo ejus diripuit, quia ereptos a diaboli laqueis eos quos suos esse prævidit, Ecclesiæ adunavit; vel quia omnes mundi partes apostolis et eorum successoribus convertendas distribuit. Osten

CHяYS., in homil. (42, ut sup.). Posita tertia solutione, hic ponit quartam dicens: Qui non est mecum, contra me est. HILAR (can. 12, ut sup.). In quo ostendit longe a se esse ut aliquid a diabolo mutuatus sit potestatis et ex hoc ingentis periculi res intelligitur, male de eo opinari, cum que

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