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sacrent à la louange divine leurs lèvres qui se taisaient auparavant. -S. HIL. Ce n'est pas sans raison qu'après nous avoir montré les foules guéries en masse, l'évangéliste nous montre à part un possédé qui est à la fois aveugle et muet. Il convenait, en effet, qu'après cet homme à la main desséchée qui a été guéri dans la synagogue, la guérison des Gentils eût un symbole semblable à celui que nous présente la guérison de ce possédé; il convenait que nous vissions capable de la possession de Dieu celui qui était auparavant la demeure du démon, et qui était aveugle et muet. Ainsi, nous voyons dans le Christ Dieu, en même temps que les œuvres du Christ confessent le nom de Dieu. S. AUG. Ce possédé, qui est à la fois aveugle et muet, est celui qui ne croit pas et qui est soumis au diable, celui qui ne comprend pas et qui ne confesse pas la foi, ou qui n'en rend pas gloire à Dieu. S. AUG. Ce n'est pas à cette place, mais après beaucoup d'autres choses, que Luc place ce fait; il parle d'un muet seulement, sans ajouter qu'il était aveugle; mais de ce qu'il omet une circonstance; il ne faut pas conclure qu'il veut raconter une autre guérison. Dans ce qui suit, son récit revient à celui de saint Matthieu.

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S. HIL. Les foules s'étonnent et l'envie des pharisiens augmente: «Et les foules s'étonnaient et disaient: Est-ce que celui-ci est le fils de David? » - LA GLOSE. Ils l'appellent le fils de David, à cause de sa bonté et de ses bienfaits. RAB. Pendant que les foules, qui paraissaient moins instruites, admiraient les prodiges du Seigneur, ceux-ci s'étudiaient toujours à les nier, ou, lorsqu'ils ne le pouvaient

liberatur : quod et tunc quidem carnaliter factum est, sed quotidie completur in conversione credentium, ut expulso dæmone primum fidei lumen aspiciant, deinde et laudes Dei tacentia prius ora laxentur. HILAR. (can. 12, ut sup.). Non autem sine ratione cum turbas omnes curatas in communi dixisset, nunc seorsum dæmonium habens, cæcus et mutus, offertur: oportebat enim ut postquam manus arida homo oblatus est, qui in synagoga curabatur, in unius hujusmodi hominis forma gentium salus fieret; ut qui erat habitatio dæmonii, et cæcus et mutus, Deo capax pararetur; et Deum contueretur in Christo, et Christi opera Dei confessione laudaret. AUG., De quæst. Ecang. (lib. 2, quæst. 4). Dæmonium enim habens, cæcus et mutus est, qui non credit et subditus est diabolo; qui non in

telligit et non confitetur ipsam fidem, vei qui non dat landem Deo. AUG., De cons. Evang. (lib. 2, cap. 37). Hoc autem nou isto ordine, sed post multa alia Lucas commemorat (cap. 11, et mutum dicit tantum, et non cæcum: sed non ex co quod aliquid tacet, de alio dicere putandus est; ea enim sequentia et ipse contexit qua Matthæus.

HILAR. (can. 12, ut sup.). Stupuerunt facti istius opus turbæ, sed pharisæorum ingravescit invidia unde sequitur: Et stupebant omnes turbæ et dicebant: Nunquid hic est filius David? GLOSSA. Ob misericordiam et beneficia filium David prædicant. RAB. Turbis autem quæ minus eruditæ videbantur, Domini semper facta mirantibus, illi contra vel negare hæc, vel quæ negare nequiverant sinistra interpre

pas, à en détruire ou en détourner l'effet par de fausses interprétations. Ainsi de cette interprétation, que ce n'était pas la divinité qui opérait en lui, mais Béelzébub, qui était la divinité d'Accaron. « Les pharisiens, entendant ceci, disaient : « Celui-ci ne chasse pas les démons, si ce n'est par Béelzebub, prince des démons. >>

RÉMIG. Beelzebub n'est autre chose que Béel, ou Baal, ou Béelphégor. Béel fut le père de Ninus, roi des Assyriens; il fut appelé Baal, parce qu'il était adoré sur les hauteurs, et Béelphégor, à cause de la montagne de Phéga, sur laquelle il était adoré. Zébub (1) fut un serviteur d'Abimélech, fils de Gédéon, qui, après le meurtre de soixante-dix frères, éleva un temple à Baal, et l'y établit prêtre pour chasser les mouches qui s'y réunissaient en grande quantité à cause des flots de sang des victimes (2): car Zébub signifie mouche, et Béelzebub veut dire l'homme aux mouches. Il était appelé prince des démons, à cause de ce culte si impur. Ils ne trouvèrent donc rien de plus sale contre le Seigneur que ceci, que c'était par Béelzebub qu'il chassait les démons. Il faut remarquer que ce nom doit être lu par un b à la fin, et non par un t ou un d, comme on le voit dans quelques exemplaires controuvés.

Or, Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : Tout royaume divisé contre lui-même sera ruiné, et toute ville ou maison qui est divisée contre ellemême ne pourra subsister. Que si Satan chasse Satan, il est divisé contre soi-même; comment donc son royaume subsistera-t-il?

S. JÉR. -Les pharisiens attribuaient au prince des démons les œuvres de Dieu; le Seigneur répond non pas à leurs paroles, mais à

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(1) Ou plutôt Zébul, ainsi qu'on le voit au livre des Juges, c. 9, v. 28. (2) Au livre des Juges on ne lit pas cela, mais on lit qu'il fut établi prince sur les enfants des morts." D'où peut donc venir cette interprétation de Rémigius? Probablement parce qu'il aura confondu zébul, qui signifie habitation, avec zebuth, qui signifie mouche.

tatione pervertere laborabant; quasi hæc, | ginta fratribus, ædificavit templum Baal, non Divinitatis, sed immundi spiritus opera fuissent, id est, Beelzebub, qui Deus erat Accaron (4 Reg., ]). Unde sequitur: Pharisæi autem audientes dixerunt: Hic non ejicit dæmones, nisi in Beelzebub, principe dæmoniorum

et constituit eum sacerdotem in ipso ad abigendas muscas, quæ ibi congregabantur propter nimium cruorem victimarum : Zebub namque musca dicitur: Beelzebub ergo vir muscarum interpretatur. Unde propter spurcissimum ritum colendi, dicebant eum REMIG. Beelzebub autem ipse est Beel, esse principem dæmoniorum. Nihil ergo Baal et Beelphegor. Beel fuit pater Nini, sordidius invenientes quod Domino objiceregis Assyriorum; Baal dictus est, quia in rent, dicebant eum in Beelzebub ejicere excelso colebatur; Beelphegor a loco, id dæmonia. Et sciendum quod non est legenest, a monte Phega; Zebub servus fuit Abi- dum per d, vel t, in fine, ut quædam menmelech, filii Gedeonis, qui occisis septua-dosa exemplaria habent, sed per b.

leurs pensées; ainsi il les forçait à croire en sa puissance, en leur montrant qu'il voyait au fond de leur cœur (1). C'est pour cela que l'évangéliste ajoute: «Jésus sachant leurs pensées. »S. CHRYS. -Auparavant, ils avaient porté contre le Seigneur cette autre accusation, que c'était par Béelzébuth qu'il chassait les démons; mais il ne le leur avait pas reproché alors, laissant à ses miracles à faire éclater sa puissance, et à sa doctrine de révéler sa grandeur. Il les réprimande ici, parce qu'ils persévéraient dans cette calomnie. Cette accusation cependant était sans motifs, mais l'envie n'examine pas ce qu'elle dit, pourvu qu'elle parle. Cependant, la parole du Christ ne respire nullement le mépris; il répond avec une douceur pleine de décence, nous enseignant ainsi à être doux envers nos ennemis, à ne point nous troubler alors même qu'ils diraient des choses que nous ne reconnaissons pas en nous, et qui n'auraient aucun fondement. Cette conduite même rend plus évident encore leur mensonge, car un possédé n'aurait pas pu faire éclater une aussi grande douceur, ni connaître les pensées. Ce qu'avaient de déraisonnable leurs soupçons, leur faisait redouter la multitude, ils n'osaient pas faire éclater cette accusation contre le Christ, et elle s'agitait au fond de leurs pensées. C'est pour cela que l'évangéliste dit : « Sachant leurs pensées. » Le Sauveur, dans sa réponse, ne fait nullement mention de cette volonté de l'accuser, et il ne divulgue pas leur malice, il se contente de leur répondre; sa volonté était non pas de dénoncer les pécheurs, mais de leur être utile.

(1) Au ps. 7, v. 9, Dieu est dit : « Scrutateur des cœurs et des reins, » et dans Jérémie, c. 17, v. 17, il dit lui-même : « Je suis le Seigneur, scrutateur des cœurs,»

Jesus autem sciens cogitationes eorum, dixit | tudinem sed quia permanebant eadem eis: Omne regnum contra se divisum desolabitur, et omnis civitas vel domus divisa, contra se, non stabit. Et si Sathanas Sathanam ejicit, adversus se divisus est: quomodo ergo stabit regnum ejus?

dicentes, jam increpat eos; quamvis eorum accusatio valde irrationabilis esset invidia autem non quærit quid dicat, sed solum ut dicat: neque tamen Christus eos contempsit, sed respondet cum decenti mansuetudine, docens nos mites esse inimicis, et non HIER. Pharisæi opera Dei principi dæmo- turbari, etiamsi talia dicant quæ nos in niorum deputabant; quibus Dominus, non nobis non recognoscimus, neque habet aliad dicta, sed ad cogitata respondit; ut vel quam rationem. In quo etiam ostendit mensic compellerentur credere potentiæ ejus, qui dacia esse quæ ab ipsis sunt dicta : neque cordis videbat occulta: unde dicitur: Jesus enim est dæmonium habentis tantam osautem sciens cogitationes eorum, etc. tendere mansuetudinem, et cogitationes CHRYS., in homil. (42, in Matth.). Supe- scire. Et quia valde irrationabilis erat eorum rius quidem et de hoc Christum accusave- suspicio, et multitudinem timebant; non rant, quia in Beelzebub ejiceret dæmonia; audebant publicare Christi accusationem, sed tunc quidem eos non increpavit, conce- sed in mente volvebant: propter quod didens eis et a pluribus signis cognoscere ejus cit: Sciens cogitationes eorum : ipse autem virtutem, et a doctrina discere ejus magni- ! accusationem quidem in respondendo non

Il ne leur répond pas par les Écritures, parce qu'ils lui auraient échappé en donnant d'autres explications, mais il leur répond par des raisons de bon sens. Les guerres qui sont à l'extérieur ne sont pas en effet aussi fatales que celles des concitoyens entre eux, ceci est vrai de tous les corps et de tous les êtres, mais le Sauveur prend ses exem ples dans ce qu'il y a de plus incontestable, en disant : « Tout royaume divisé contre lui-même sera désolé. » Rien n'est plus puissant sur la terre qu'un royaume, cependant il périt par la division; combien cela doit-il être plus vrai d'une cité, d'une maison! qu'il soit grand, qu'il soit petit, ce qui combat contre soi-même tombe.

S. HIL. C'est la même vérité pour une ville et pour une famille, et c'est pour cela qu'il ajoute : «Toute cité ou maison divisée contre elle-même ne tiendra pas. » S. JÉR. - Ainsi que les petites choses croissent par la concorde, ainsi les discordes font tomber les plus grandes (1).

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S. HIL. La parole de Dieu est riche, et soit qu'on la comprenne avec simplicité ou que l'on pénètre dans son intérieur en l'approfondissant, elle est nécessaire à tout progrès. Laissons donc de côté tout ce qui tient à une interprétation ordinaire; arrêtons-nous aux causes intimes. Le Seigneur, ayant à répondre à ce qui avait été dit de Béelzébub, rétorque sa réponse et l'applique à ceux à qui il répondait. La loi en effet vient de Dieu, et les promesses du royaume d'Israël découlent de la loi: si ce royaume de la loi se divise contre lui-même, il est nécessaire qu'il se détruise, et c'est ainsi que le royaume d'Israël

(1) Saint Jérôme, quoiqu'il ne le cite pas et qu'il ne le rapporte pas en propres termes, a pris cela à Salluste, dans sa guerre de Jugurtha.

ponit, neque divulgat eorum nequitiam; solutionem autem inducit: studium enim ejus erat prodesse peccantibus, non publicare. Non autem respondet eis a Scripturis, quia non attenderent, aliter exponentes, sed a communibus opinionibus : non enim ita exteriora prælia corrumpunt, sicut ea quæ sunt contribulium hoc enim fit in corporibus et in omnibus rebus: sed interim a magis cognitis exempla ducit, dicens: Omne regnum contra se divisum desolabitur, etc. Nihil enim est in terra regno potentius; sed tamen per altercationem perit: quid autem dicendum est de civitate, vel le domo? Ita sive magnum sive parvum fuerit quod contra seipsum pugnat, perit. HILAR. (cant. 12, ut sup.). Unde domus et civitatis endem est hic ratio que et re

gni: propter quod sequitur: Et omnis civitas vel domus divisa contra se, non stabit. HIER. Quomodo enim concordia parvæ res crescunt, sic discordia maxima dilabuntur.

HILAR. (can. 12, ut sup.). Sermo autem Dei dives est, et vel simpliciter intellectus, vel inspectus interius, ad omnem profectum est necessarius. Relictis ergo his quæ så communem intelligentiam patent, cansis interioribus immoremur. Responsurus enim Dominus ad id quod de Beelzebub dictum erat, in ipsos quibus respondebat responsionis conditionem retorsit lex enim s Deo est, et regni Israel pollicitatio ex lege est si regnum legis contra se dividitur, dissolvatur necesse est : et sic Israel regnum amisit legem, quando impletionem legis in

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a perdu la loi, au moment où le peuple de la loi attaquait dans le Christ l'accomplissement de la loi. C'est la ville de Jérusalem qui est ainsi désignée, car après avoir bouillonné de toute la fureur de sa populace contre le Seigneur, elle chassa les apôtres ainsi que la foule des croyants; mais elle ne tiendra pas après une telle division; c'est pour cela qu'est exprimée la destruction de cette ville qui suivit cette division. Le Sauveur dit ensuite: « Et si Satan chasse Satan, comment tiendra son royaume? » S. JÉR. · C'est comme s'il disait : Si Satan combat contre lui-même, et si le démon se montre ennemi du démon, la fin du monde devrait venir. Ces puissances ennemies, dont les divisions laissent un moment de paix aux hommes, n'y trouveraient plus de place pour leurs luttes. LA GLOSE. Le Seigneur leur répond par un dilemme irrésistible: ou bien le Christ chasse le démon par la puissance de Dieu, ou bien par celle du prince des démons; si c'est par la puissance de Dieu, c'est en vain que vous le calomniez ; si c'est par celle du démon, le royaume des démons est divisé en luimême et il ne tiendra pas. C'est pour cela qu'ils se retirent de ce royaume; et il insinue ici qu'ils les ont choisis en refusant de croire en lui. S. CHRYS. Ou bien, s'il est divisé, il s'est affaibli par cette division, et il périt; s'il périt, comment a-t-il la puissance d'en renverser un autre? Ou bien, si le démon a été forcé à cette division intestine, et qu'il trouble les démons entre eux, il faut en conclure que celui qui est parvenu à les diviser a plus de puissance en lui que ceux qu'il a divisés; donc le royaume du diable, théâtre d'une telle division, est détruit. S. JER. Si vous pensez, ô scribes et pharisiens, que les démons se retirent par obéissance à leur chef, pour tromper par cette feinte les hommes ignorants, que pou

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S. HIL.

Christo plebs legis impugnat. Sed civitas hic Hierusalem indicatur, quæ postquam in Dominum suum furore plebis exarsit, et apostolos ejus cum credentium turbis fugavit, post divisionem non stabit : atque ita quod per hanc divisionem mox secutum est, civitatis illius denuntiatur excidium. Deinde assumit: Et si Sathanas Sathanam ejicit, quomodo stabit regnum ejus? HIER. Ac si diceret Si Sathanas pugnat contra se, et dæmon inimicus est dæmoni, deberet jam mundi venire consummatio: nec habent in eo locum adversariæ potestates, quarum inter se bellum, pax hominum est. GLOSSA. Necessaria ergo complexione eos arguit. Vel enim Christus in virtute Dei demones ejicit, vel in principe dæmonio

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rum; si in virtute Dei, frustra calumniantur; si in principe dæmoniorum, regnum ejus divisum est, nec stabit: et ideo a regno ejus recedunt; quod innuit sibi eos elegisse, dum in se non credunt. CHRYS., in homil. (42, ut sup.). Vel sic: Si divisus est, imbecillior factus est et perit; si autem perit, qualiter potest alium projicere? HILAR. (cant. 12, ut sup.). Vel aliter: Si ad divisionem suam coactus est dæmon, ut dæmones perturbaret, hinc quoque æstimandum est plus in eo qui diviserit, quam in his qui divisi sunt inesse virtutis ergo regnum diaboli divisione tali facta est dissolutum. HIER. Si autem putatis, o scribæ et pharisæi, quod recessio dæmonum obedientia sit in principem suum,

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