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alors qu'il ne l'avait pas été comme père. Elle enfantera un fils; ainsi, il devient indispensable à la mère et au fils; à la mère pour couvrir son honneur; à ce fils pour le nourrir et le circoncire. C'est la circoncision qui est spécifiée par ces paroles: « Vous l'appellerez Jésus ; » c'était dans la circoncision que le nom était donné.-S. CHRYS.-Il ne lui est pas dit: «Elle vous enfantera un fils,» ainsi qu'à Zacharie à qui il avait été dit : « Voici qu'Élisabeth, votre femme, vous enfantera un fils. » La femme, en effet, qui conçoit de son mari, lui enfante son enfant; car, l'enfant est plus du mari que de la femme; mais celle qui conçoit sans son mari n'enfante pas l'enfant à son mari, mais à ellemême seulement.-S. CHRYS.--Ou bien il laissa cela indéterminé pour montrer que cet enfant naissait pour le monde entier.-RAB. Il lui dit: « Vous appellerez son nom, » et non pas vous lui imposerez le nom, car ce nom lui avait été donné de toute éternité.

S. CHRYS.-L'ange montre ce qu'il y avait d'admirable dans cette naissance, en portant le nom du ciel de la part de Dieu; et non pas un nom quelconque, mais un nom qui est un ensemble de biens infinis. C'est ce qu'il interprète, donnant ainsi une excellente espérance, et inclinant par là Joseph à la foi en ce qu'il dit. C'est ainsi que généralement l'on nous porte à donner notre croyance à de nouvelles choses (1).

S. JÉR. En hébreu, le mot Jésus veut dire sauveur, et c'est l'étymologie de ce nom qui est donnée par ces mots : « Il sauvera le peuple de ses péchés. » RÉMIG. Il le montre le sauveur de tout l'univers et l'auteur de notre salut. Il sauve non pas les incrédules, mais son peuple, c'est-à-dire ceux qui ont foi en lui, non pas tant des ennemis visibles que des ennemis invisibles; les sauve du péché non par la force des armes, mais par l'absolution qu'il donne.

(1) Le grec porte ἐπιρρεπέστερον οιώθαμεν ἔχειν, nous avons habitude d'être plus

inclinés.

de viro conceperat, non viro filium peperit, sed sibi tantummodo. CHRYS., in hom. ut sup. Vel indeterminate hoc posuit, ut ostendat quod eum peperit orbi terrarum universo. RAB. Dicit autem : Vocabis nomen; et non: Impones, quia ab æterno impositum

est.

CHRYS., in hom. (4, super. Matth.). Hinc autem ostendit admirabilem esse partum, quia Deus est qui nomen desuper per Angelum mittit; nec nomen quodcunque, sed quod est infinitorum bonorum thesaurus: ideoque interpretatur illud Angelus, bo

nam substituens spem, et ex hoc ad credendum quod dicebatur inducit: ad alia enim credenda facilius accedere consuevimus.

HIER. Jesus enim hebræo sermone Salvator dicitur: etymologiam ergo nominis significat, dicens: Ipse enim salvum faciet populum suum a peccatis eorum. REMIG. Ostendit enim eumdem totius mundi Sal vatorem, et nostræ salutis auctorem. Salvat quidem, non incredulos, sed populum suum, hoc est, in se credentes salvat, non tam a visibilibus hostibus quam potius invisibi

SÉVÉRIANUS (1).-Qu'ils viennent et qu'ils écoutent ceux qui demandent qui Marie a engendré. C'est celui qui sauvera son peuple, mais non le peuple d'un autre ;-de quoi? de ses péchés. C'est de Dieu de remettre les péchés, et si, sur ce point, vous ne vous en rapportez pas aux chrétiens, croyez-en les infidèles ou les Juifs qui ont dit ces mots⚫ Personne ne peut remettre les péchés, si ce n'est Dieu.

Or tout cela se fit pour accomplir ce que le Seigneur avait dit par le prophele, en ces termes : Une vierge concevra, et elle enfantera un fils, à qui on donnera le nom d'Emmanuel, c'est-à-dire Dieu avec nous.

RÉMIG. Ce fut la coutume de l'évangéliste de confirmer par l'Ancien-Testament ce qu'il disait, à cause des Juifs, afin qu'ils vissent réaliser par le bienfait évangélique ce que l'ancienne loi avait prédit; c'est pour cela qu'il ajoute : «Tout cela fut fait. » On peut demander sur ce passage pourquoi il s'exprime ainsi : « Tout cela a été fait, » alors qu'il n'a été mention que de la seule conception. Et l'on peut répondre que c'est parce que tout ce qui devait paraître aux yeux des hommes avait déjà eu sa réalité dans la puissance de Dieu, ou parce que, narrateur du passé, tout ce passé avait déjà eu lieu lorsqu'il l'a raconté. RAB. (2). · Ou bien il dit que tout cela a été fait, c'est-àdire que la Vierge conçut, qu'elle conserva son intégrité, qu'elle fut trouvée enceinte, afin que ce qui avait été annoncé fût réalisé. En effet,

1) Ou plutôt Chrysologue dans son sermon 145, De generatione Christi, vers le milieu.

(2) C'est plutôt de saint Anselme, ainsi que plus haut, car Rabanus s'exprime un pen différemment en ces termes : Que veut dire le mot tout? Le message de l'ange, 'union de la Vierge, la conservation de sa chasteté, le songe de Joseph, l'ordre qu'il rent de ne pas renvoyer la Vierge et de donner à l'enfant le nom de Jésus. Et pourquoi rela? Afin que la Vierge enfantât le salut du monde et qu'elle restât toujours intacte. Ce qui plus bas est donné comme de la Glose est d'Hugon.

libus, hoc est, a peccatis salvat, non armis pagnando, sed peccata relaxando.

SEVERIANUS. Veniant et audiant qui requirunt quis est quem Maria genuit. Ipse enim salvum faciet populum suum, non alterius salvum faciet populum: unde? A peccatis eorum. Esse Deum qui peccata donat, si Christianis non credis, crede infidelibus vel Judæis dicentibus: Nemo potest peccata dimittere, nisi solus Deus.

pariet filium, et vocabitur nomen ejus Emmanuel, quod est interpretatum: Nobiscum Deus.

REMIG. Mos fuit Evangelistæ ea quæ dicit, de veteri Testamento confirmare propter Judæos qui in Christum crediderant, ut agnoscerent ea esse completa in gratia Evangelii, quæ prædicta fuerant in veteri Testamento; et subdit: Hoc autem totum factum est. Quærendum autem est Ha autem totum factum est ut adimpleretur in hoc loco quare dixerit hoc totum factum quod dictum est a Domino per Prophetam esse, cum superius solam conceptionem dicentem: Ecce virgo in utero habebit, et narraveri. Sed sciendum quod hoc ideo

la conception et l'enfantement par une vierge n'aurait pas eu lieu, si elle n'avait pas été fiancée pour échapper ainsi à la peine d'être lapidée, et si l'ange n'avait pas révélé le secret, afin que, reçue par Joseph, elle ne fût pas couverte de la honte d'être renvoyée et exposée au châtiment des infàmes. Si elle avait péri avant l'enfantement, cette prophétie : « Elle enfantera un fils, » eût été déchirée. - LA GLOSE. — La particule parce que n'exprime pas la cause, c'est-à-dire que tout cela eût été rempli, parce que cela avait été prédit; mais la consé. quence, ainsi que dans ce passage de la Genèse : « Il fit attacher l'autre à un gibet, pour constater la vérité du devin,»c'est-à-dire que la véritė du devin fut constatée, en ce qu'il fit attacher l'autre à un gibet. Ainsi, nous devons comprendre ce passage dans ce sens que la prophétie fut réalisée, en ce que ce qui avait été annoncé s'est accompli. S. CHRYS. - Ou autrement. L'ange, à la vue de cet abîme de miséricorde, des lois de la nature outrepassées, à la vue de celui qui est supérieur à tous les êtres, descendant jusqu'à l'homme, la dernière des créatures intelligentes, exprime toutes ces choses et d'autres semblables par ces mots, par ce seul mot: « Tout cela a été accompli; » comme s'il disait : « Ne pensez pas que toutes ces choses soient récentes dans le vouloir de Dieu; » elles étaient préordonnées. Or, l'ange cite plus convenablement cette prophétie à Joseph qu'à Marie, comme connaissant et méditant les prophètes. D'abord, il avait appelé Marie épouse, et maintenant il l'appelle vierge, se servant en cela de l'expression du prophète pour montrer que cela avait été préétabli depuis longtemps. Ainsi, il appelle Isaïe en témoignage de ce qu'il annonce, ou plutôt

dixit, ut demonstraret quod ante in præscientia Dei factum fuit quam fieret apud homines sive quia præteritarum rerum erat narrator totum factum esse dixit, quia quando hoc scripsit, jam totum factum erat. RAB. Vel hoc totum factum esse dicit, quod virgo desponsaretur, quod casta servaretur, quod gravida inveniretur, quod per Angelum revelaretur, ut adimpleretur quod dictum est: non enim hoc impleretur quo virgo conciperet et pareret, nisi desponsata esset, ne lapidaretur, et nisi ab Angelo secretum detegeretur, et ita eam Joseph acciperet, ne dimissa per infamiam efflueret et lapidatione periret. Si ergo ante partum periret, cassaretur prophetia quæ ait: Pariet filium. GLos. Vel potest dici, quod, ut non ponitur causaliter; non enim ideo impletum est, quia prædictum fuit; ponitur

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autem consecutive, sicut et in Genesi (cap. 49) Suspendi alterum in patibulo, ut conjectoris veritas probaretur; quia uno suspenso, conjectoris veritas est probata. Et sic in hoc intelligendum est, quod hoc facto quod prædictum est, prophetia impleta est. CHRYS., in homil. 5 (super Matth.). Vel aliter: quia vidit Angelus abyssum divinæ misericordiæ, naturæ leges solutas, et eum qui erat omnibus superior ad hominem qui erat omnibus inferior descendisse; hæc et hujusmodi uno verbo ostendit, dicens: Hoc autem totum factum est: quasi dicat: Ne putes quod hæc nunc tantum Deo placent; olim præordinata sunt; decenter enim Augelus non Virgini sed Joseph prophetiam inducit, quasi in prophetis meditanti et experto. Et primo quidem virginem conjugem appellaverat ; nunc autem virginem cum

Dieu lui-même; car, il ne dit pas : « Ce qui a été prédit par Isaïe, mais par Dieu parlant par Isaïe. »

S. JÉROME.

Ces mots : « Dieu vous donnera un signe, » dont le prophète fait précéder sa prédiction, expriment qu'il s'agit de quelque chose de nouveau et de merveilleux. S'il s'agit ici d'une jeune ille, ainsi que le prétendent les Juifs, et non d'une vierge, comment a-t-il pu appeler cela un miracle, si ce nom n'indique que l'àge et non Fintégrité? Il faut avouer qu'en hébreu une vierge est exprimée par bethula, mot qui n'est pas celui qui se trouve ici; il y est remplacé par halma, que tous les traducteurs, à l'exception des Septante, ont traduit par jeune fille. Or, le mot halma en hébreu a un double sens, et il signifie cachée aussi bien que jeune fille. Ainsi, il exprime non-seulement une jeune fille ou une vierge, mais encore une vierge cachée, qui a vécu dans l'intérieur de la maison et que les parents ont élevée avec grand soin loin du regard des hommes. La langue phénicienne, qui vient de l'hébreu, donne au mot halma le sens de vierge, et la nôtre qui, ainsi que toutes les autres, a emprunté des mots à l'hébreu, donne à celui-ci le sens de sainte. Autant que ma mémoire peut me servir, en l'interrogeant avec soin, je ne crois pas que le mot halma ait été employé une seule fois pour exprimer une femme mariée; il sert toujours à indiquer une vierge, et non pas une vierge quelconque, car il en est d'un age avancé, mais une jeune vierge; celle-ci était dans l'âge de la puberté, vierge certainement, et non pas jeune fille, qui fût encore incapable de mariage.

S. JER.-Le prophète, au lieu de : « Elle aura dans son sein, » qu'on

Propheta inducit, ut hoc etiam a Propheta | et abscondita. Ergo Halma non solum puella andirent, quasi diu præmeditatum. Unde vel virgo, sed virgo abscondita dicitur et ad fidem eorum quæ dicebantur, inducit Isaiam vel magis Deum : non enim dicit: It impleretur quod dictum est ab Isaia, sed quod dictum est a Domino per Isaiam.

HIER, super Isaiam (cap. 7). Quoniam autem præmittitur in Propheta: Dabit Dominus ipse vobis signum, novum debet esse atque mirabile. Si autem juvencula vel puella (ut Judæi volunt), et non virgo pariat, quale signum poterat appellari, cum hoc nomen ætatis sit, non integritatis ? Et revera virgo hebraice Bethula appellatur, quæ in præsenti loco non scribitur in prophetia; sed pro hoc verbo positum est Halma, quod (præter Septuaginta) omnes adolescentulam transtulerunt. Porro Halma apud eos ambiguum est, dicitur enim et adolescentula,

secreta, quæ nunquam virorum patuerit aspectibus, sed magna parentum diligentia custodita sit. Lingua quoque punica, quæ de Hebræorum fontibus ducitur, proprie virgo Halma appellatur in nostro; in nostro quoque sermone Halma dicitur sancta; omniumque pene linguarum verbis utuntur Hebræi, et quantum cum mea pugno memoria, nunquam me arbitror Halma de muliere nupta legisse, sed de ea quæ est virgo, ut non virgo solummodo sit, sed in annis adolescentiæ: potest enim fieri ut virgo sit vetula; ista autem virgo erat in annis puellaribus; vel certe virgo, non puella, quæ adhuc virum nosse non posset.

HIER., super Matth. Pro eo autem quod

lit dans l'évangéliste, porte ceci : « Elle recevra dans son sein. » L'évangéliste, racontant comme passé ce que le prophète prédisait comme futur, a changé recevra par aura; car avoir, c'est ne pouvoir plus recevoir.

L'évangéliste dit : « Voici qu'une vierge aura dans son sein, et enfantera un fils. »-S. LEON (1).-Il fut conçu du Saint-Esprit dans le sein de la vierge qui l'enfanta, ainsi qu'elle l'avait conçu, sans perdre sa virginité. S. AUG. (2). Celui qui a pu rendre aux membres blessés leur intégrité première en les touchant, à combien plus forte raison aura-t-il respecté dans sa mère en naissant l'intégrité qu'il avait trouvée en elle cette naissance augmenta l'intégrité de la mère au lieu de la diminuer, et la virginité au lieu de disparaître se développa.

THEODET (3). Que Photin qui ne voit dans celui qui naît qu'un homme, et qui ne voit pas ici la naissance d'un Dieu, séparant dans cette naissance la divinité de l'humanité; que Photin me dise comment cette nature humaine qui sort du sein d'une vierge a pu ne pas briser le sceau de la virginité? La mère d'un homme n'est jamais restée vierge; mais comme le Verbe Dieu est né dans la chair, il s'est montré Verbe dans cette naissance, et a conservé la virginité. Ainsi que notre Verbe en sortant de notre àme ne la corrompt nullement, ainsi le Verbe Dieu dans cette naissance de son choix n'a pas brisé la virginité.

« Et ils appelleront son nom Emmanuel.»- S. CHRYS.- La coutume

(1) Ep 10, chap. 2, un peu avant le milieu.

(2) Serm. 11.

(3) 2e sermon sur Noël rapporté par le concile, part. 3, de Théodet d'Ancyre. Dans les autres exemplaires on lisait Théodore. pendice changé plus haut.

-

Ainsi du sermon 1 quant au deuxième ap

Evangelista Matthæus dicit: In utero habebit, Propheta (quia futurum prædicit), significat quod futurum sit, et scripsit: Accipiet; Evangelista autem, quia non de futuro, sed præterito narrat historiam, mutavit accipiet, et posuit habebit : qui enim habet, nequaquam accepturus est.

tas potius quam decrevit, et virginitas ampliata est potius quam fugata.

THEOD., in serm. Ephes. Concilii. Quia vero Photinus purum hominem dicit, qui natus est (Dei non dicens esse partum) et illum qui ex vulva processit, hominem proponit a Deo divisum; dicat nunc mihi quo

Dicit autem Ecce virgo in utero habe-modo natura humana per vulvam virginabit et pariet filium. LEO, in epist. ad Fla-lem. nata, virginitatem vulvæ servavit vianum. Conceptus quippe est de Spiritu Sancto, intra uterum virginis matris, quæ ita illum salva virginitate edidit, quemadmodum salva virginitate concepit. AUG., in serm. de Nativ. Qui enim dirupta corporum membra in aliis poterat reintegrare tangendo, quanto magis in sua matre quod invenit integrum, non violavit nascendo? Crevit enim in ejus partu corporis integri

incorruptam. Nullius enim hominis mater virgo permansit; sed quia natus est in carne Deus Verbum, custodit virginitatem, seipsum Verbum esse ostendens, neque enim nostrum verbum cum paritur, corrumpit mentem, neque Deus Verbum partum eligens, peremit virginitatem.

Sequitur: Et vocabunt nomen ejus Emmanuel. CHRYS., in homil. (5, sup. Matth.).

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