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seule des personnes qui la composent.

- S. JÉR.

Helvidius nous

dit: L'évangéliste ne se serait pas exprimé ainsi : Avant qu'ils fussent ensemble, si jamais ils n'avaient dû se rencontrer dans cette union dont il est ici question, pas plus que l'on ne dirait de quelqu'un qui ne devrait pas diner dans le port: « Il a navigué vers l'Afrique avant que de dîner?» Mais, ne peut-on pas dire que, quoique le mot avant indique souvent ce qui suit, cependant il n'exprime quelquefois que ce qui faisait auparavant l'objet de la pensée, et il n'est pas nécessaire que ce que l'on pensait se réalise, alors surtout qu'il arrive quelque chose qui en empêche la réalisation. — S. JÉR. — Il ne s'ensuit pas qu'ils se soient unis plus tard, mais l'Écriture dit ce qui n'a pas été. RÉMIG (1). Ou ce mot: « convenire », exprime, non pas l'union conjugale, mais le temps mème des noces, c'est-à-dire le moment où la fiancée devient épouse, de manière que le sens soit : antequam convenirent, avant que fussent célébrés les rites des noces.

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S. AUG. Ce que saint Matthieu écrit, c'est-à-dire la manière dont toutes les choses se sont passées, saint Luc l'explique dans ce passage: «Au sixième mois l'ange fut envoyé,» et dans cet autre : « L'ESprit-Saint surviendra en vous.» Saint Matthieu le rappelle par ces seuls mots : «Elle fut trouvée avoir conçu du Saint-Esprit. » Cela n'annonce aucune contradiction entre saint Matthieu et saint Luc que ce dernier ait exposé ce qu'avait omis le premier, pas plus qu'il n'y a contradiction (1) Rabanus exprime la même chose, et saint Anselme quant à la deuxième partic.

separabilia sunt opera Trinitatis), cur in ea facienda solus Spiritus Sanctus nominatus est? An et quando unus trium in aliquo opere nominatur, universa operari Trinitas intelligitur? HIER. (contra Helvidium. Sed inquit Helvidius, neque de non conventuris Evangelista dixisset: Priusquam convenirent quasi si quis diceret: Antequam in portu pranderem, ad Africam navigavi, non posset stare sententia, nisi ei in portu prandendum sit quandoque; aut non potius sic intelligendum sit quod ante licet sæpe et sequentia indicet, tamen nonnunquam ea tantum quæ prius cogitabantur ostendit; nec necesse sit ut cogitata fiant, cum ideo aliud intervenerit, ne ea quæ cogitata sunt, fierent. HIER. Non ergo sequitur ut postea convenerint, sed Scriptura quid factum non sit, ostendit. REMIG. Vel hoc verbum conveniendi, non ipsum concubitum, sed tempus significat nuptiarum, id est, quando ea quæ fuerat sponsa, incipit

esse uxor est enim sensus : Antequam convenirent, id est, antequam rite solennia nuptiarum celebrarent

AUG., De cons. Evang. (lib. II, cap. 5). Hoc quemadmodum factum sit, quod hic prætermisit, Lucas exponit post commemora tum conceptum Joannis, ita narrans: In mense autein sexto, missus est Angelus ; et infra: Spiritus Sanctus superveniet in te. Hoc ergo est quod Matthæus commemoravit, dicens: Inventa est in utero habens de Spiritu Sancto; nec contrarium est, quia Lucas exposuit quod Matthæus prætermisit, sicut non est contrarium, quia Matthæus deinceps connectit quod Lucas prætermisit. Sequitur enim : Joseph autem vir ejus, cum esset justus, etc., usque ad eum locum ubi scriptum est de Magis, quod per aliam viam reversi sunt in regionem suam. Si quis autem velit unam narrationem ex omnibus quæ de Christi nativitate dicuntur ab alterutro, vel quæ præ

plus tard en ce que saint Matthieu présente un enchaînement (1) que négligea saint Luc. On lit en effet plus bas : « Joseph son mari, parce qu'il était juste, » et tout ce qui suit jusqu'aux Mages, « qui s'en reviennent dans leur pays par un autre chemin.» Or, si quelqu'un voulait composer un récit suivi de toutes les circonstances de la naissance du Christ qui sont ou dites ou passées par l'un des deux, il pourrait prendre depuis ces mots : « La génération du Christ fut ainsi; il y eut aux jours d'Hérode, etc., » jusqu'à ceux-ci : « Marie resta avec elle environ trois mois, et elle revint dans sa maison; » et puis ajouter ce qui est dit ici : « Elle fut trouvée avoir conçu du Saint-Esprit. >>

Or, Joseph, son mari, étant juste, et ne voulant pas la déshonorer, résolut de la renvoyer secrètement.

S. CHRYS.

Après nous avoir montré Marie fécondée par l'EspritSaint et sans la coopération de son époux, l'évangéliste, pour ne pas être soupçonné de prêter à son maître des choses merveilleuses (2), introduit Joseph qui témoigne de ce qui s'est passé par ce qu'il a souffert, et c'est pour cela qu'il dit : « Joseph son mari, parce qu'il était juste. »> -S. AUG.-Joseph, voyant Marie enceinte, se trouble (3); il se trouble de voir dans cet état celle qu'il avait reçue au sortir du temple du Seigneur, et dont il ne s'était pas encore approché. Ces pensées se con

(1) Dans deux exemplaires que nous avons de saint Augustin, il y a ici le verbe consectit, et non pas continet, ainsi que dans les autres exemplaires de saint Thomas, (2) Le grec porte : D'avoir inventé ces choses pour en gratifier son maître.

(3) Cette citation est du serm. 14, le 25 dans l'appendice. Il n'est pas de saint Augustin. On voit deputat pour cogitat, nævum pour vitium. Ce qui est pris de Moïse est du chap. 20, v. 10, du Lévitique; et en termes à peu près semblables du Deut., 22, v. 22, 23, 24; et en termes plus semblables dans Ezéch., 16, v. 38, 40, et dans saint Jean, chap. 8.

termittuntur, ordinare, sic potest : Christi | et sine concubitu inventa est in utero hageneratio sic erat: Fuit in diebus Herodis, etc., usque ibi: Mansit autem Maria cum illa quasi mensibus tribus, et reversa est in domum suam; et tunc addendum est, quod hic dicitur: Et inventa est in utero habens de Spiritu Sancto.

Joseph autem vir ejus, cum esset justus, et nollet eam traducere, voluit occulte dimittere

eam.

CHRYS. in homil. 4 (super Matth.). Cum dixisset Evangelista quod ex Spiritu Sancto

T. I.

bens, ne suspectum haberes Christi discipulum quasi grandia de suo magistro fingentem, introduxit Joseph per ea quæ passus est, et fidem eorum quæ dicta sunt conferentem: unde dicit: Joseph autem vir ejus, cum esset justus. AUG. in serm. de Nativ. Intelligens enim Joseph Mariæ uterum gravidari, turbatur; quod Mariam, quam de templo Domini acceperat et nondum cognoverat, et gravidam sentiebat; secumque æstuat disputans et dicens: Quid faciam? Prodo, aut taceo? Si prodidero, adulterio non consentio, sed vitium crudelitatis in

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fondent et s'entrechoquent dans son esprit : «Que ferai-je? je la livre ou je me tais? Si je la livre, je proteste contre l'adultère, mais je me montre cruel, car je sais que d'après la loi de Moïse elle sera lapidée. Si je me tais, je m'unis au mal, et je m'associe avec une adultère. Comme c'est un mal de me taire, un plus grand mal de consentir à l'adultère, je la renverrai de mon lit. >>

S. AMB. Saint Matthieu nous a montré d'une manière fort remarquable ce que doit faire le juste qui ayant surpris le déshonneur de sa femme veut être innocent de sa mort, et cependant ne pas tremper dans l'adultère. C'est pour cela qu'il dit: « Alors qu'il était juste.»> L'on trouve en Joseph la gràce et la personne d'un juste, afin que son témoignage en soit rehaussé. En effet, la langue du juste parle la justice. -S. JER.-Mais comment Joseph, qui couvre ce qu'il croit être la honte de son épouse, nous est-il présenté comme juste? Dans la loi on considère comme coupables non-seulement ceux qui ont commis le crime, mais ceux qui en ont connaissance. S. CHRYS. -Il faut savoir qu'ici le mot juste signifie vertueux en tout. Le mot justice signifie quelquefois une vertu spéciale, ainsi que l'avarice est un défaut particulier; quelquefois une vertu générale; c'est dans le premier sens qu'il est pris le plus souvent dans l'Écriture. Joseph étant juste, c'est-à-dire bon et doux, voulut la renvoyer en secret, car il la voyait non-seulement condamnée par la loi à être livrée, mais encore exposée au châtiment. Placé au-dessus de la loi, il la sauva de l'un et de l'autre danger. Ainsi que le soleil avant que ses rayons aient paru, éclaire déjà la terre, ainsi le Christ, avant sa naissance, avait fait briller plusieurs signes de cette vertu parfaite qu'il portait au monde.

curro, quia secundum Moysi sententiam, lapidandam eam esse cognosco. Si tacuero, malo consentio, et cum adulteris portionem meam pono: quoniam ergo tacere malum est, adulterium pejus est, dimittam eam a conjugio.

AMBR., sup. Lucam (lib. 2, cap. 1). Pulchre autem docuit S. Matth. quid facere debeat justus, qui opprobrium (sive probrum) conjugis deprehenderit, ut incruentum ab homicidio, castum ab adulterio præstare se debeat. Et ideo dicit: Cum esset justus ubique ergo in Joseph justi gratia et persona servatur, ut testis orne tur : lingua enim justi loquitur judicium, etc. HIER. Sed quomodo Joseph cum crimen celet uxoris, justus describitur? In lege enim præceptum est non solum reos

sed conscios criminis obnoxios esse peccato. CHRYS. (homil. 4, super Matth.). Sed sciendum quod justum hic virtuosum in omnibus dicit: est enim justitia specialis quædam, ut avaritiam habere, et justitia universalis virtus; et sic nomine justitiæ maxime utitur Scriptura. Justus igitur existens (id est, benignus et mitis), voluit occulte dimittere eam, quæ non solum traductioni, sed etiam quæ pœnæ secundum legem obnoxia videbatur. Sed Joseph utrunque remisit quasi supra legem vivens. Sicut enim sol, antequam radios monstret, mundum clarificat, sic et Christus, antequam nasceretur, multa signa perfectæ virtutis apparere fecit. AUG., De verb. Domini (serm. 6). Vel aliter: si solus nosti quia aliquis peccaverit in te, et eum vis coram hominibus arguere, non es

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- S. AUG. Si vous êtes seul à savoir ce que quelqu'un a fait contre vous, et que vous l'accusiez devant les hommes, vous vous montrez non pas le correcteur de votre frère, mais son délateur. De là vient que le juste Joseph, malgré la gravité de l'injure dont il avait soupçonné sa femme, lui pardonna avec tant de bonté. La certitude de son soupçon le consumait, et cependant comme il était seul à le savoir, il ne voulut pas la dénoncer, mais la renvoyer en secret, voulant servir et non pas punir celle qui avait péché. S. JER. - C'est peut-être un témoignage en faveur de Marie que Joseph, ne pouvant douter de son intégrité, et étonné de ce qui était arrivé, voile sous le silence ce qui était pour lui un mystère. - RÉMIG. (1). Il voyait enceinte celle qu'il savait vierge, et parce qu'il avait lu : « Une tige sortira de Jessé » (de qui il savait que Marie descendait), et encore ceci : « Voici qu'une vierge concevra,» il ne doutait pas que la prophétie ne se fût réalisée en elle.

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ORIG. (2). Mais s'il ne la soupçonnait pas, en quoi s'est-il montré juste en renvoyant celle qui était immaculée? Il voulait la renvoyer, parce qu'il la considérait comme le sanctuaire d'un mystère dont il se croyait indigne d'approcher.- LA GLOSE (3).-En voulant la renvoyer, il se montrait juste, en voulant la renvoyer en secret, il se montrait bon, cherchant à la couvrir contre l'infamie. C'est ce que veut dire ceci: «Puisqu'il était juste, il voulut la renvoyer. » Il pouvait la traduire en public, c'est-à-dire la diffamer (4), mais il voulut la renvoyer

en secret.

1) Ou plutôt Rabanus, comme plus haut.

(2) Hom. 2e sur plusieurs passages de saint Matthieu.

(3) C'est encore plus explicite dans saint Anselme.

(4) Étaler en public, d'après le sens du mot zрzdeμrtioa, ainsi que le remarque la Glose d'après saint Anselme. On y trouve mêlé ce qui suit.

corrector, sed proditor. Unde vir justus Joseph tanto flagitio quod de uxore fuerat suspicatus, magna benignitate pepercit. Estuabat utique certa adulterii suspicio, et tamen quia ipse solus sciebat, noluit eam divulgare, sed occulte dimittere, volens prodesse peccanti, non punire peccantem. HIER. Vel hoc testimonium Mariæ est, quod Joseph sciens illius castitatem, et admirans quod evenerat, celat silentio, cujus mysterium nesciebat. REMIG. Videbat enim gravidam quam noverat castam, et quia legerat Esai., 2): Egredietur virga de radice Jesse (unde noverat Mariam duxisse originem, et legerat etiam (Esai., 7): Ecce

virgo concipiet, non diffidebat hanc prophetiam in ea esse implendam.

ORIG. Sed si suspicionem in ea non habebat, quomodo justus erat ut immaculatam dimitteret? Ideo ergo dimittere volebat, quoniam magnum sacramentum in ea esse cognoscebat, cui approximare se indignum æstimabat. GLOSs. Vel cum vellet eam dimittere, justus erat; cum occulte, pius notatur eam ab infamia defendens. Et hoc est: Cum esset justus, voluit dimittere eam : Cum posset eam traducere in publicum (id est, diffamare) voluit hoc facere occulte.

AMBR., sup. Luc. (nt sup). Nemo autemn

S. AMB.

On ne peut renvoyer celle que l'on n'a pas reçue; en voulant la renvoyer, il nous apprend qu'il l'avait reçue. - LA GLOSE. Ou parce qu'il ne voulait pas l'introduire dans sa maison pour une intimité ordinaire, il voulut la renvoyer en secret, c'està-dire retarder le jour des noces. La véritable vertu, ce n'est pas la piété sans la justice, ou la justice sans la piété, lesquelles séparées se détruisent. Peut-être aussi sa justice était sa foi en ce que le Christ naîtrait de la vierge, ce qui le porta à vouloir s'humilier devant une aussi grande grâce.

Mais lorsqu'il était dans cette pensée, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et lui dit: Joseph, fils de David, ne craigne point de prendre avec vous Marie votre femme, car ce qui est né dans elle a été formé par le Saint-Esprit.

RÉMIG. Ainsi qu'il a été dit, Joseph pensait à renvoyer Marie en secret. S'il l'avait fait, il s'en fût trouvé beaucoup qui auraient vu en elle plutôt une femme perdue qu'une vierge. C'est pour cela que le dessein de Joseph fut rapidement changé par l'entremise du ciel, et c'est ce qui est exprimé en ces termes : «Alors qu'il pensait ces choses.» LA GLOSE. On reconnaît ici l'âme d'un sage en ce qu'il ne fait rien précipitamment (1).

S. CHRYS. La douceur de Joseph est remarquable en ce qu'il ne confie à personne son soupçon, et qu'il ne le dit pas même à celle qui en était l'objet, se contentant de le garder dans son esprit.-S. Aug. -Pendant que Joseph pense à ces choses, que Marie ne craigne pas, la fille de David, car ainsi que la voix du prophète apporta le pardon à David, ainsi l'ange du Seigneur délivre Marie. Voici que le (1) Le texte de la Glose porte ceci : Hic docemur diu deliberandum esse in incertis, ne peccetur temeritate levitatis.

quam non accepit dimittit: et ideo quam volebat dimittere, fatebatur acceptam. GLOSSA. Vel cum nollet eam traducere in domum suam ad cohabitationem assiduam, voluit occulte dimittere eam, id est, tempus nuptiarum mutare: vera enim virtus est, cum nec pietas sine justitia, nec sine pietate servatur justitia, quæ separatæ ab invicem dilabuntur Vel justus erat per fidem qua credebat Christum de Virgine nasciturum, unde voluit se humiliare ante tantam gratiam.

Hæc autem eo cogitante, ecce Angelus Domini apparuit in somnis Joseph, dicens: Joseph,

fili David, noli timere accipere Mariam conjugem tuam. Quod enim in ea natum est de Spiritu Sancto est.

REMIG. Quia sicut dictum est, cogitabat Joseph occulte Mariam dimittere; hoc autem si fecisset, perpauci essent qui non magis suspicarentur eam esse meretricem quam virginem; idcirco repente consilium Joseph divino mutatum est consilio : unde dicitur: Hæc autem cogitante. GLOSSA. (sive Anselmus). In quo notatur animus sapientis, qui nihil temere vult incipere. CHRYS. in homil. 4 (sup. Matth.). Notatur etiam mansuetudo Joseph, quia nulli enar

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