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S. JER. Il faut savoir qu'un certain Helvidius, homme inquiet et turbulent, ayant trouvé matière à dispute, se mit à blasphémer contre la mère de Dieu, et formula ainsi sa première proposition: Matthieu dit : «Alors qu'elle était fiancée. »>-Vous avez donc, ajoute-t-il, une fiancée et une épouse non encore livrée à son mari, et une fiancée qui ne l'a été que pour aboutir au mariage.

ORIG. Elle fut fiancée à Joseph, mais ce n'est pas la concupiscence qui forma cette union (4). Sa mère fut une mère immaculée, une mère sans souillure, une mère intacte. Sa mère? de qui? la mère du Seigneur, fils de Dieu, le roi de tous, le sauveur et le rédempteur de tous.S. CYR (2). Que peut-on voir dans la sainte Vierge de supérieur aux autres femmes? Si elle n'est, ainsi que l'avance Nestorius, que la mère du Christ ou du Seigneur, que pourrait-on trouver d'absurde que l'on donnât le même nom de mère du Christ à toutes les mères de ceux qui ont été oints par le baptême? Cependant la seule sainte Vierge est appelée de ce nom, et on ne l'entend que d'elle seule lorsqu'il est prononcé, parce que d'après nous elle n'a pas enfanté un homme ordinaire, mais le Verbe né de Dieu et devenu homme et incarné parmi nous. Peut-être, me dira-t-il ici: Dites-moi, pensez-vous que la Vierge soit devenue la mère de la divinité? A cela nous répondons que le Verbe de Dieu est né de sa substance, existant égal à son père, sans avoir eu de commencement d'existence. (1) Hom 1re sur plusieurs passages de saint Matthieu.

2 Et non pas ad Joannem Antiochenum, ainsi qu'il y avait auparavant. Ce qui est dit ici, que la mère de chacun de ceux qui sont oints peut être appelée la mère du Christ, doit s'entendre de la signification grecque du mot Christ et ne pas porter sur la personne que nous adorons de Jésus-Christ.

Sciendum autem quod Helvidius quidam | hil enim absurdum est, etiam si voluerit homo turbulentus accepta materia dispu- quis matrem uniuscujusque unctorum, tandi, blasphema contra Dei Matrem incepit, cujus prima propositio fuit: Matthæus loquitur sic: Cum esset desponsata : Ecce, inquit, habes desponsatam, non commendatam, ut dicis; et utique non ob aliud desponsatam, nisi quandoque nupturam.

Christi nominare genitricem. Sola vero præter alias sancta Virgo et Christi genitrix simul intelligitur ac dicitur: genuit enim non purum hominum secundum nos, sed incarnatum potius et hominem factum ex Deo Patre Verbum. Sed forsitan illud ait : ORIG. Desponsata fuit quidem Joseph, Dic mihi : putasne Divinitatis Mater facta non tamen in concupiscentia juncta. Mater est virgo? Et ad hoc quoque dicimus quia ejus (inquit), mater immaculata, mater in-natum est ex ipsa Dei substantia ejus Vercorrupta, mater intacta. Mater ejus; cujus, bum, et sine principio temporis semper ejus? Mater est Dei unigeniti Domini, Re-existens æquale genitori. In novissimis augis omnium, Salvatoris et Redemptoris cunc- tem temporibus, quoniam caro factum est, torum. CYRIL. ad monachos Ægypti.). Quid enim videbit aliquas in sancta Virgine præter alias? Si Dei Mater non sit, sed Christi, vel Domini, ut Nestorius dicit, ni

hoc est unitum carni animam habenti rationalem, natum etiam dicitur carnaliter per mulierem. Assimilatur autem quodammodo nativitati, quæ est secundum nos hoc

Comme il s'est incarné dans les derniers temps, et qu'il s'est uni à un corps animé par une âme raisonnable, nous disons qu'il est né de la femme selon la chair. Ce mystère a son semblable sous un rapport dans notre naissance. Les mères des hommes présentent à la nature un peu de matière caillée qui doit recevoir sa forme en devenant nature humaine; Dieu envoie un esprit dans cette matière. Cependant, quoique les mères ne le soient que du corps, elles sont regardées, elles, et non pas le père, comme ayant enfanté tout l'homme. Nous voyons quelque chose de semblable dans la génération d'Emmanuel. Le Verbe de Dieu est né de la substance du Père; cependant, comme il a pris une chair humaine, et qu'il se l'est rendue sienne, il nous faut avouer qu'il est né d'une femme selon la chair, et comme il est réellement Dieu, comment pourra-t-on se refuser à dire que la Vierge est la mère de Dieu?— S. LÉON, pape (1).—Que les mots de corruption et d'enfantement ne vous effraient pas; car ici le nom de Vierge rassure toutes les craintes de la pudeur. Comment notre délicatesse peut-elle être blessée dans l'union de la Divinité avec la pureté qui lui est toujours chère; union qui est annoncée par un ange, protégée par la foi, consommée dans la chasteté; union qui a la vertu pour dot, la conscience pour arbitre, Dieu pour but, qui conçoit, dans l'intégrité, enfante dans la virginité, et fait une mère vierge? - S. CYRIL (2). — Si, ainsi que le prétend Valentin, son corps avait été formé d'une matière céleste, et non pas du sang de la vierge, comment Marie serait-elle considérée comme la mère de Dieu?

(1) Ou plutôt Chrysologue, d'après les œuvres de saint Léon, serm. 148. (2) Ep. 28 qui commence par lætentur cæli.

quæ ibi verecundiæ læsio, ubi iniit Deitas cum amica sibi semper integritate consortium,ubi est interpres angelus, fides pronuba, desponsatio castitas, donatio virtus, judex conscientia, causa Deus, conceptio integritas, virgiuitas partus, virgo mater? CYRIL., ad Joannem Antiochenum. Sed si de cœlo, et non ex ipsa sanctum corpus Christi factum esse diceremus (ut Valentinus), quomodo intelligeretur Dei genitrix Maria?

sacramentum matres etenim terrenorutn quicquid est humani pudoris excusat: aut ministrant naturæ coagulatam paulatim carnem perficiendam in specie humana; immittit autem animali spiritum Deus. Sed licet sint istæ solummodo terrenorum corporum matres, attamen parientes totum animal (et non patrem peperisse dicuntur. Tale autem aliquid gestum percipimus in generatione Emmanuel. Natum enim est ex Patris substantia Dei Verbum : quia vero carnem assumpsit, propriam eam faciens, necessarium est confiteri quia natus est secundum carnem per mulierem, quia igitur et Deus vere est, quomodo dubitabit quispiam sanctam Virginem dicere Dei genitricem? LEO Papa, in sermone De Nativitate. Non autem to conceptus turbet, partus et non confundat auditus, quando virginitas

Nomen autem matris ostendit, cum subdit: Maria. BEDA., sup. Luc. Interpretatur autem Maria stella maris hebraïce, domina syriace, quia et lucem salutis et Dominum mundo edidit.

Cur autem desponsata fuerit, ostendit subdens: Joseph. CHRYS, sup. Matth.

bas : « Marie. » — ·BÈDE (1).

Le nom de la mère est exprimé, lorsque l'évangéliste ajoute plus Le nom de Marie en hébreu signifie étoile de la mer, et en syriaque maîtresse. Elle a donné en effet au monde entier celui qui est sa lumière et son maître.

Le nom de Joseph nous apprend pourquoi elle a été fiancée. — S. CHRYS. Marie a été fiancée à un ouvrier travaillant le bois, parce que le Christ, époux de l'Église, devait opérer le salut du monde entier par le bois de la croix. S. CHRYS. Ce qui suit : «Avant qu'ils fussent ensemble, » ne doit pas être entendu dans ce sens : «Avant que Marie eût été conduite dans la maison de son époux. » La coutume des anciens était d'avoir souvent leurs fiancées dans leurs maisons; cela se voit encore quelquefois, et nous voyons ainsi les gendres de Loth habiter la même maison que lui. - LA GLOSE. Ces mots : « Avant qu'ils fussent ensemble, » doivent s'entendre de l'union charnelle. S. CHRYS.Et c'est afin qu'il ne naquit pas de la passion de la chair et du sang, celui qui naissait pour détruire cette passion de la chair et du sang. S. AUG. Il n'y eut pas ici de relation conjugale, parce qu'elle ne pouvait pas se trouver dans une chair de péché sans mouvement de concupiscence, et la concupiscence vient du péché. Celui qui devait être sans péché voulut ne pas venir d'elle; par là il nous enseigne que tous ceux qui naissent par l'union de l'homme et de la femme sont chair de péché, alors surtout que la seule chair qui ne soit pas venue d'elle est la seule qui ne soit pas chair de péché. S. AUG. (2). — Le Christ naît d'une femme qui a conservé son inté

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1) Soit dans son Commentaire, soit dans ses Homélies d'hiver, 4e série des QuatreTemps. Ce qui suit, comme de saint Chrysostôme, est de l'auteur de cet ouvrage inachevé dont nous avons parlé,

2) Partie dans le sermon 6, partie dans le 13, le 14, ou dans l'appendice à divers sermons, ou enfin dans les sermons 22, 23, 24, 25; mais pas tout-à-fait mot à mot ni avec le même contexte.

Ideoque fabro lignario Maria desponsata | opere imperfecto, ut supra). Ut non ex erat, quoniam Christus Ecclesiæ sponsus omnium salutem hominum operaturus erat per lignum crucis.

CHRYS., in homil. (4 sup. Matth.). Quod autem sequitur: Antequam convenirent, non dicitur: Antequam ducereinr in domum sponsi; etenim jam intus erat, consuetudo enim multoties veteribus erat in domo desponsatas habere: quod et nunc quoque fieri videtur, et generi Loth intus cum ipso erant. GLOSSA. Sed dicitur: Antequam convenirent, ad carnis commixtionem. CHRYS., sup. Matth. in

passione carnis et sanguinis nasceretur, qui ideo natus est ut carnis et sanguinis solveret passionem. AUGUST., De nupt. et concup. (lib. 1, cap. 12). Nuptialis etiam concubitus ibi non fuit, quia in carne peccati fieri non poterat sine ulla carnis concupiscentia, quæ accidit ex peccato; sine qua concipi voluit, qui futurus erat sine peccato; ut hic etiam doceret omnem quæ de concubitu nascitur, carnem esse peccati; quandoquidem sola quæ non inde nata est, non fuit caro peccati. AUG., in serm. De Nativ. Nascitur etiam ab intacta femina

grité, parce qu'il ne convenait pas que la vertu naquit de la volupté, la chasteté de la luxure, l'incorruption de la corruption, et parce qu'il convenait qu'il nous vînt du ciel d'une nouvelle manière, celui qui venait détruire l'empire ancien de la mort. La mère du roi de chasteté devait à bon droit être la reine des vierges. Le Seigneur voulut aussi se choisir une habitation virginale, pour nous apprendre que nous devrions porter Dieu dans un cœur chaste : c'est donc celui qui couvrit de son écriture les tables de pierre, sans avoir besoin d'un poinçon defer, quiféconda lui-même le sein de Marie par son Saint-Esprit, ce qui est exprimé ainsi : « Elle fut trouvée porter dans son sein. »S. JÉR. Cela ne fut pas découvert par un autre que Joseph qui avait joui de tout ce que peut donner une épouse (1), à l'exception de l'intimité conjugale. S. CHRYS. Ainsi que le rapporte une histoire qui n'est pas invraisemblable, quand arriva ce que rapporte saint Luc, Joseph était absent. Il n'est pas présumable qu'en la présence de Joseph, l'ange se fût présenté à Marie, lui eût tenu le langage qu'il lui adressa et que Marie eût répondu tout ce qu'elle a répondu. Si cependant nous acceptons que l'ange ait pu parvenir jusqu'à Marie et lui parler, du moins il n'est pas possible d'admettre que, Joseph présent, Marie eût été dans les montagnes faire à sa cousine Élisabeth une visite de trois mois, car Joseph n'aurait pas pu s'empêcher de s'informer des raisons d'une absence et d'un séjour si prolongés. Lorsqu'elle revint de ce voyage qui dura si longtemps, il la trouva d'une grossesse évidente. S. CHRYS. Les mots : « Elle fut trouvée enceinte, » expri

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(1) Auparavant il y avait simplement de toutes choses, omnia, sans ces mots : future uroris; or, ceci a été puisé dans Origène, qui ajoute : Licet eam non contingeret, afin qu'il n'y ait pas lieu à une indigne pensée ou à un reproche tel que l'a fait un auteur récent.

Christus, quia fas non erat ut virtus per voluptatem, castitas per luxuriam, incorruptio per corruptionem, nasceretur; nec poterat nisi novo ordine adventare de cœlo, qui vetustum mortis destruere veniebat imperium. Regnum igitur tenuit virginitatis, quæ Regem genuit castitatis. Ideo etiam Dominus noster virgineum sibi requisivit hospitium habitandi, ut nobis ostenderet Deum in casto corpore portari debere. Ergo qui scripsit lapideas tabulas sine stylo ferreo, ipse gravidavit Mariam Spiritu Sancto, unde dicitur: Inventa est in utero habens. HIER. Non ab alio inventa est nisi Joseph, qui pene licentia maritali, futuræ uxoris omnia noverat. CHRYS., sup. Matth. (in opere imperfecto ut supra). Nam sicut

historia non incredibilis docet quando gesta sunt quæ refert Lucas, Joseph absens erat; nec enim conveniens est putare, præsente Joseph, introisse Angelum ad Mariam, et dixisse quæ dixit, et Mariam respondisse quæcunque respondit. Et, si credamus Angelum potuisse intrare ad eam et loqui, plane tamen Mariam abiisse in montana, et mansisse cum Elisabeth mensibus tribus, possibile non fuit, præsente Joseph; quia necesse erat ut absentationis ejus et mansionis diutinæ requireret causas. Postquam autem rediit peregre post tot menses, invenit eam gravidam manifeste. CHRYS., in hom. 4 (sup. Matth.). Proprie autem dicit: Inventa est, quod de non excogitatis dici consuetum est. Ne autem molestares

ment plus qu'un simple soupçon. Mais afin que vous ne le fatiguiez pas de vos questions, lui demandant comment une vierge a pu enfanter, l'évangéliste s'en débarrasse par ces seuls mots : « Par l'EspritSaint,» mots qui reviennent à ceux-ci : « C'est l'Esprit-Saint qui a fait ce miracle; » ni Gabriel ni Matthieu n'ont pu en dire davantage.

LA GLOSE.-L'évangéliste ajoute de lui-même : « Par l'Esprit-Saint, »> afin que la grossesse de Marie ne laissât pas de trace funeste dans l'esprit de ceux à qui il en était parlé.-S. JÉR (1). Nous ne disons pas, ainsi que quelques-uns qui l'ont avancé d'une manière criminelle, que l'Esprit-Saint ait ici remplacé ce qui, d'après les lois ordinaires, aurait fécondé le sein de Marie; mais nous y voyons l'opération de la puissance et de la vertu du Créateur. S. AMBR.- Celui qui vient de quelqu'un, vient de sa puissance ou de sa substance; il vient de sa substance comme fils, car il est engendré du père; de sa puissance, ainsi que toutes choses viennent de Dieu, et c'est ainsi que Marie le conçut du Saint-Esprit-S. AUG. (2).— La manière dont le Christ est né de l'EspritSaint nous apprend cette grâce divine en vertu de laquelle la nature humaine, tout-à-fait sans mérite à l'origine de son existence, a été unie au Fils de Dieu dans une telle unité, qu'elle ne fait plus avec elle qu'une seule personne. Mais pourquoi tandis que dans cette création que la Vierge conçut et enfanta, et qui se rapporte à la seule personne du Fils, toute la Trinité agit, car les œuvres de la Trinité sont indivisibles, pourquoi le seul Esprit-Saint est-il nommé? C'est que toute la Trinité est censée agir, quand bien même l'action soit rapportée à une

(1) C'est l'exposition de la foi catholique qui lui a été faussement attribuée, et qui est an dernier volume de ses œuvres.

(2) Dans l'Euchiridion, chap. 40, et non pas comme auparavant ad Eusthalium; et à la marge, chap. 38, le texte était aussi changé : il y avait ex ordine pour exordio.

Evangelistam, interrogando qualiter sit na- | Sancto (lib. 11, cap. 5). Quod enim ex aliquo tus ex Virgine, breviter expedivit se dicens: est, aut ex substantia, aut ex potestate ejus De Spiritu Sancti; quasi dicat: Spiritus Sanctus est, qui operatus est hoc miraculum; neque enim Gabriel neque Matthæus amplius dicere potuerunt.

GLOSSA (sive Anselmus). Hoc ergo quod dicitur ex Spiritu Sancto, Evangelista ex parte sua adjunxit, ut cum diceretur habere in utero, omnis mala removeretur suspicio a mentibus audientium. HIER., in exp. cath. fid. Non autem sicut quidam sceleratissime opinantur, Spiritum Sanctum dicimus fuisse pro semine, sed potentia ac virtute Creatoris dicimus operatum AMBR., in lib. De Spiritu

est ex substantia, sicut Filius, qui a Patre; ex potestate, sicut ex Deo omnia, quomodo et in utero habuit Maria ex Spiritu Sancto. AUG., ad Laurentium. Profecto autem iste modus quo natus est Christus de Spiritu Sancto, insinuat nobis gratiam Dei, qua homo nullis præcedentibus meritis in ipso exordio naturæ suæ quo esse cœpit, Verbo Dei copularetur in tantam personæ unitatem, ut idem ipse esset Filius Dei. Sed cum illam creaturam, quam Virgo concepit et peperit quamvis ad solam personam Filii pertinentem, tota Trinitas fecerit (neque enim

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