Obrazy na stronie
PDF
ePub

Isaac, et se termine par ces autres: Jacob engendra Joseph, marque assez par là que Joseph fut non pas adopté, mais engendré par Jacob. Cependant si saint Luc avait employé la même expression à propos de l'adoption légale, cette expression n'aurait dû nullement nous ébranler; car elle s'étend au-delà de la génération ordinaire, et l'on dit bien d'un enfant qui a été adopté qu'on l'a engendré dans l'affection. De l'Hist. eccl. Ce n'est pas comme par hasard et sans démonstration que toute cette généalogie est parvenue jusqu'à nous (1): les parents selon la chair du Sauveur nous l'ont transmise, soit par le zèle à établir tout ce qui concerne une si importante naissance, soit pour établir la vérité des faits.

S. AUG.Saint Luc, qui place sa généalogie non à l'ouverture de son Évangile, mais au baptême du Christ, et qui nous présente surtout Jésus-Christ comme prêtre et chargé de l'expiation de nos péchés, saint Luc doit naturellement raconter l'origine d'adoption, origine qui rappelle la nôtre, comme enfants de Dieu et par la foi au Fils de Dieu. Au contraire, par la génération ordinaire que raconte saint Matthieu, le Fils de Dieu se montre à nous dans le fait de son union avec notre nature qu'il a prise à cause de nous.

D'ailleurs saint Luc nous apprend assez qu'en appelant Joseph fils d'Héli, il veut parler de son adoption; car, en parlant d'Adam, placé par Dieu comme un fils dans le paradis terrestre, en vertu d'une gràce qu'il perdit plus tard, il l'appelle fils de Dieu.

[ocr errors]

S. CHRYS. Après avoir mis tous les aïeux, finissant par Joseph, il ajoute: « L'époux de Marie, » pour montrer qu'il l'a placé lui aussi à cause d'elle. S. JÉR. Que ce nom, l'homme de Marie, ne vous

(1) Le grec porte : οὐκ αῇ ἀπόδεικτου καὶ ἐσχεδιασμένον.

Los hoc verbum perturbare deberet: neque | originem ipse suscepit, quia per adoptionem

enim absolute quisquam dicitur, non carne ed charitate genuisse, quem sibi filium adoptaverit.

Ex ecclesiastica Historia (ut sup.). Hæc autem non nobis ad libitum et subito reperta, aut absque ullis auctoribus commencata sunt; sed ipsi Salvatoris nestri secundam carnem propinqui, seu studio tanti seminis demonstrandi, seu edocendi quæ secundum veritatem gesta sunt, hæc trad.derunt.

efficimur Filii Dei, credendo in Filium Dei; per carnalem vero generationem, quam Matthæus prosequitur, Filius Dei potius propter nos homo factus est. Satis autem ostendit Lucas se dixisse Joseph filium Heli, quod illi fuerit adoptatus, cum Adam filium dixerit Dei, qui per gratiam quam postea peceando amisit, tanquam filius in paradiso constitutus sit.

CHRYS., in hom. (4 super Matth.). Positis igitur progenitoribus universis et finiens AUG., De con. Evang. (lib. 2. c. 4). in Joseph, addit: Virum Mariæ, monstrans Merito autem Lucas qui non ab initio Evan- quod propter illam et hunc in genealogia gelii sui, sed a baptismo Christi genera- posuit. HIER. Cum autem virum audieris, tiones enarrat, tanquam sacerdotem in ex- tibi suspicio non subeat nuptiarum, sed piandis peccatis magis assignans, adoptionis | recordare consuetudinis Scripturarum, quod

T. I.

5

[ocr errors]

rappelle aucune idée de mariage, la coutume des Écritures étant d'appeler l'homme d'une femme son fiancé, et l'épouse d'un homme sa fiancée. GENADIUS. Le Christ est né de l'homme, c'est-à-dire de Marie, et non par l'homme, c'est-à-dire par le mariage, ainsi que le dit Ébion, et c'est d'une manière significative qu'il a été dit : « Marie de qui est né Jésus. » S. AUG. Ce qui est contre Valentin qui prétendait que le Sauveur n'avait rien reçu de Marie, mais était passé par elle comme par un canal et par un conduit. S. AUG. Que le Christ ait voulu naître d'une femme, c'est chez lui décision de haute sagesse, soit qu'il ait voulu ainsi honorer l'un et l'autre sexe, recevant l'existence de la femme, et la forme d'un homme, soit par une autre vue mystérieuse que je ne veux pas rechercher témérairement. S. AUG. (1).

[ocr errors]

Ce que l'onction royale donnait aux rois, l'Esprit-Saint le transmit à l'humanité du Christ, mais comme suite de son sacrifice. C'est pour cela qu'à sa naissance il reçut le nom de Christ, et c'est ce que signifie le passage: « Qui est appelé Christ. >>

[ocr errors]

S. AUG. Il n'est pas permis de conclure qu'il n'y avait pas eu de mariage, de ce que le Christ était né, non du mariage, mais de la Vierge. Cet exemple est un illustre enseignement donné aux personnes mariées, pour leur apprendre qu'alors même que, d'un consentement commun, elles se vouent à la continence, le mariage existe par la seule union des âmes, sans union des sens, mais c'est surtout vrai ici où l'on voit naître un fils sans aucune union charnelle.

S. AUG.

Tout ce qu'il y a de bon dans le mariage a eu son effet

(1) Au chap. 49 et au commencement de la deuxième partie qui commence ainsi : Deus certe perfectus est. Mais elle n'est pas de saint Augustin.

sponsæ uxores et sponsi viri vocantur. GEN- | NADIUS, De ecclesiasticis Dogmatibus. (cap. 2). Natus est autem Dei Filius ex homine (id est, ex Maria), et non per hominem (id est, ex viri coïtu), sicut Ebion dicit : unde signanter subdit: De qua natus est Jesus. AUG., De hær. (cap. 11). Quod est contra Valentinum, qui dixit Christum nihil assumpsisse de Virgine, sed per illam tanquam per rivum aut fistulam pertransisse. AUG., contra Faust. (lib. 26, cap. 7). Cur autem carnen ex utero feminæ assumere voluerit, summa consilii penes ipsum est, sive quod utrumque sexum hoc modo honorandum judicavit (assumendo formam viri, et nascendo de femina), sive aliqua alia causa, quam non temere dixerim. AUG., De quæst. nov. et vet. Testam. Quod autem

per olei unctionem præstabat Deus his qui in reges ungebantur, hoc præstitit Spiritus Sanctus homini Christo, addita expiatione. Quare ubi natus est, Christus est appellatus, et hoc est quod dicitur: Qui vocatur Christus.

AUG., De con. Evang. (lib., cap. 1). Non tamen erat fas ut eum ob hoc a conjugio Mariæ separandum putaret quod non ex ejus concubitu, sed Virgo peperit Christum. Hoc enim exemplo magnifice insinuatur fidelibus conjugatis, etiam servata pari consensu continentia, posse permanere conjugium, non permixto corporis sexu, sed custodito mentis affectu, præsertim quia nasci eis filius potuit sine ullo complexu carnali.

AUG., De nup, et concupisc. (lib. 1, c. 11). Omne autem nuptiarum bonum impletum

dans cette union de Joseph et de Marie : la famille, la foi du mariage, le sacrement. La famille, c'est Jésus-Christ; la foi du mariage, puisqu'il n'y a pas eu d'adultère; le sacrement, parce qu'il n'y a pas eu de divorce. S. JÉR. Quelqu'un dira: A quoi bon la généalogie de saint Joseph qui n'est pas le père du Seigneur Sauveur? A cela nous répondrons que dans les généalogies qu'on trouve dans l'Écriture la suite des femmes n'est pas marquée; que d'ailleurs, étant de la même tribu, et ayant été obligé de la prendre pour épouse à cause de cette parenté, cela, ainsi que leur présence simultanée à Bethléem pour le recensement général (1), prouve leur souche commune. S. AUG. Il fallait faire aboutir la généalogie à saint Joseph, à cause de la prééminence de son sexe. D'ailleurs, la vérité n'avait pas à en souffrir, Joseph et Marie étant tous les deux de la race de David. Nous croyons aussi que Marie était de la race de David, sur la foi des Écritures qui disent l'un et l'autre, et qu'ainsi le Christ a été selon la chair de la race de David. Nous croyons que sa mère a été Marie, non Marie en vertu du mariage, mais Marie vierge.

-

S. AUG.

Du concile d'Ephèse. - Il faut se garder de l'hérésie de Nestorius qui dit que lorsque l'Écriture a à parler ou de la naissance ou de la mort du Sauveur, elle ne lui donne jamais le nom de Dieu, mais ou celui de Seigneur, ou delui de Christ, ou celui de Fils. Ces termes expriment deux natures diverses et il est question quelquefois de toutes les deux à la fois, et quelquefois de l'une et de l'autre séparément. En voici une preuve : Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie dequi est né Jésus que l'on appelle le Christ; Dieu le Verbe ne peut pas (1) Luc, 2.

est in illis parentibus Christi fides, proles | ne in illo conjugio virili sexui (utique poet sacramentum prolem cognoscimus tiori), fieret injuria, cum veritati nihil deChristum Dominum; fidem, quia nullum adulterium; sacramentum, quia nullum divortium.

HIER. Quærat autem diligens lector, et dicat: Cum Joseph non sit pater Domini Salvatoris, quid pertinet ad Dominum generationis ordo deductus usque ad Joseph? Cui respondebimus primo non esse consue tadinis Scripturarum ut mulierum in gene rationibus ordo texatur: deinde ex una tribu fuisse Joseph et Mariam; unde ex lege eam accipere cogebatur ut propinquam; et quod simul censentur in Bethlehem, ut de una videlicet stirpe generati. AUG., De up. et concup. (ut sup.). Fuit et series generationis usque ad Joseph perducenda,

periret, quia ex semine David et Joseph erat et Maria. AUG., cont. Faust. (lib. 23, c. 9). Nos ergo credimus etiam Mariam fuisse in cognatione David, quia eis scripturis credimus quæ utrumque dicunt ; et Christum ex semine David secundum carnem (ad Rom., 1), et ejus matrem Mariam, non cum viro concumbendo, sed virginem (Matth., 1, Luc., 1).

Ex Eph. Conc. Cavendus autem est hic Nestorii error, qui sic dicit : Cum divina Scriptura dictura est aut nativitatem Christi quæ ex Maria Virgine est, aut mortem, nusquam videtur ponens Deus, sed aut Christus, aut Filius, aut Dominus, quoniam hæc tria naturarum significativa dua

recevoir une seconde naissance d'une femme (1). — S. AUG.

Le Fils de Dieu n'est pas autre que le Fils de l'homme, mais c'est le même Christ qui est à la fois le Fils de l'homme et le Fils de Dieu, et ainsi que dans le même homme l'âme est autre chose que le corps, ainsi dans le médiateur de Dieu et des hommes, autre chose a été le Fils de Dieu, autre chose le Fils de l'homme. Cependant le Christ, qui est l'un et l'autre, n'est pas multiple, et s'il présente plusieurs substances, il ne presente qu'une seule personne. Mais l'hérétique objecte: Je ne sais pas pourquoi vous enseignez qu'il est né dans le temps, celui que vous regardez comme co-éternel au Père; naître est le résultat du mouvement d'un être qui n'existait pas avant sa naissance et qui naît pour exister (2). D'où il faut conclure que celui qui existait n'a pas pu naître, ou que s'il a pu naître, c'est qu'il n'existait pas. Saint Augustin répond à cela: Supposons, ainsi que plusieurs le prétendent, qu'il y ait dans le monde une âme universelle qui vivifie le germe de tous les êtres par une ineffable opération, restant toujours distincte de ce qu'elle vient d'engendrer. Lorsqu'elle entrera dans le sein de la mère, et qu'elle y aura trouvé la matière première sur laquelle elle doit agir, elle fera de cet être, avec lequel elle n'a pas la même substance une seule personne avec elle. Ainsi, par son opération et par la passibilité de la matière, est formé un homme de deux substances différentes, l'àme étant autre que le corps. C'est ainsi que l'âme est dite naître du sein de la

(1) La seconde partie de cette citation à partir de ces mots : En voici une preuve, est tirée de la 1re partie, chap. 9, de la lettre de Nestorius rapportée dans les actes du concile; quant à la première, elle est du livre de Nestorius, 2e partie, art. 1er, quest. 17. (2) Tel est le texte de saint Augustin, et il faudrait bien prendre garde de ne pas substituer indigens à id agens qu'il y a.

rum, aliquando quidem hujus, aliquando vero | jam fuisse nasci enim est velut quidam illius, aliquando autem et illius et istius. motus rei non extantis, antequam nascatur; Accipe autem ad hoc testimonium: Jacob genuit Joseph, virum Mariæ, de qua natus est Jesus, qui dicitur Christus: Deus enim Verbum secunda ex muliere non eguit nativitate. AUG., cont. Felician. (c. 11 et 12). Sed non alius Dei et alius hominis, sed idem Christus Dei et hominis filius fuit; et sicut in uno homine aliud animus et aliud corpus, sic in Mediatore Dei et hominum, aliud Dei Filius, aliud hominis filius fuit; unus tamen ex utroque Christus Dominus fuit, aliud, inquam, pro discretione substantiæ, non alius pro unitate persona. Sed objicit hæreticus: Nescio quomodo natum doceatis ex tempore, quem coæternum Patri dicitis

id agens beneficio nativitatis, ut sit. Quo colligitur eum qui erat nasci non potuisse, vel si nasci potuit, non fuisse. Ad quod August. Fingamus (sicut plerique volunt) esse in mundo animam generalem quæ sic ineffabili motu semina cuncta vivificet, ut non sit concreta cum genitis: nempe cum hæc in uterum (passibilem materiam ad usus suos formatura) pervenerit, unam facit secum esse personam ejus rei quam non eamdem constat habere substantiam; et fit operante anima, et patiente materia, ex duabus substantiis, unus homo (cum aliud anima doceatur esse aliud caro), sicque animam nasci fatemur ex utero, quam ad

mère (1), elle qui en paraissant dans le sein de la mère donne la vie au fruit qui y est conçu. On dit qu'elle est née de la mère, non pas qu'elle n'eût, en aucune manière, existé auparavant, mais parce que c'est da ns le sein de la mère qu'elle s'est unie à un corps. Tel, mais d'une façon beau- coup plus mystérieuse et beaucoup plus élevée, le Fils de Dieu qui, par sa Toute-puissance unique, donne l'être à tout ce qui est engendré dans l'univers, est né de sa mère en recevant d'elle l'humanité entière.

Il y a donc en tout, depuis Abraham jusqu'à David, quatorze générations; depuis David jusqu'à ce que les Juifs furent transportés à Babylone, quatorze générations; et depuis qu'ils furent transportés à Babylone jusqu'à Jésus Christ, quatorze générations.

S. CHRYS. L'Évangile, ayant à raconter les diverses générations qui séparaient Abraham du Christ, les divise en trois subdivisions de quatorze générations chacune, car ces trois séries de quatorze noms s'étant écoulées, l'état des Juifs fut changé. Depuis Abraham jusqu'à David, ce fut le gouvernement des juges; depuis David jusqu'à la transmigration de Babylone, celui des rois; depuis la transmigration de Babylone jusqu'au Christ, celui des pontifes. Ce que l'écrivain sacré veut établir, c'est qu'ainsi qu'après quatorze générations l'état des choses fut changé, ainsi après quatorze générations à dater de la captivité jusqu'au Sauveur, l'état de l'humanité devait être changé par le Sauveur. C'est ce qui arriva; à dater en effet du Christ toutes les nations reconnurent le Christ pour leur juge suprême, leur pontife et leur roi. Or, parce que les juges des rois et les pontifes en Israël figuraient le Christ, leurs diverses séries commencèrent toujours par un homme qui en était la figure évidente: les juges par Jésus Nave (2), les rois (1) C'est là le sens, et c'est à contre-sens qu'une autre édition portait : quam ab utero

ad uterum venientem.

(2) Josué est aussi appelé au 460 chap., v. 1er, de l'Ecclésiastique. Si David est nommé ici le premier des rois, c'est que Saül n'était pas de la tribu de Juda et qu'il fut donné au peuple plutôt par l'indignation que par la faveur divine.

uterum venientem vitam dicimus contulisse concepto.

Nasci, inquam, ex matre dicitur, qui ex hac sibi corpus aptavit, in quo nasci posset, non quia antequam nasceretur (quantum

David usque ad transmigrationem Babylonis generationes quatuordecim; et a transmigratione Babylonis usque ad Christum generationes quatuordecim.

CHRYS., sup. Matth. (in oper. imperfect. ad se attinet), ipsa penitus non fuisset. Sicut sup.). Positis generationibus ab Abraham ergo fimo multo incomprehensibilius atque usque ad Christum, eas in tres partes divisublimius) natus est susceptione perfecti sit per generationes quatuordecim; quia ter hominis de matre Filius Dei, qui per omnicompletisquatuordecim generationibus mupotentiam singularem omnibus genitis est tatus est in Judæis status hominum. Ab cansa nascendi. Abraham enim usque ad David fuerunt sub Omnes itaque generationes ab Abraham usque Judicibus; a David usque ad transmigraad Darii generationes quatuordecim; et a tionem Babylonis, sub regibus: a transmi

« PoprzedniaDalej »