Obrazy na stronie
PDF
ePub

«Le Seigneur est fort et puissant; de même le désirable; car il est écrit : « Il arrive le désiré de toutes les nations; » Celui qui est beau au regard, ainsi qu'il est dit : « Il est remarquable de forme au-dessus de tous les enfants des hommes. >>

LA GLOSE (OUS. Ans.).-Voyons cependant ce que le souvenir de ces ancêtres de Jésus-Christ édifie de vertus dans nos âmes. Or, la foi, l'espérance et la charité sont comme le fondement de toutes les autres vertus, qui ne sont que le couronnement de ces premières. Le mot Juda signifie confession. La confession peut être celle de la foi et celle des péchés. Lorsque, après avoir reçu les trois vertus déjà mentionnées, l'on pèche, la confesion de la foi ne suffit plus, il faut y ajouter celle des péchés. Après Juda viennent Zaram et Pharès: Pharės, division ; Zaram, orient, Thamar, amertume. Car la confession produit la division ou la séparation des péchés, et elle fait se lever en même temps les vertus du sein de l'amertume de la pénitence. Après Pharès vient Esrom, qui signifie flèche. Ainsi celui qui s'est détaché des vices du temps doit devenir comme une flèche, aller tuer les vices dans les autres par la prédication, et pénétrer d'amour divin les cœurs des hommes. Suit Aram, ou celui qui est choisi et élevé; car lorsque quelqu'un s'est éloigné du monde et a servi à la perfection du prochain, il est indispensable que cet élu de Dieu devienne célèbre devant les hommes, et remarquable en ses vertus. Nahasson veut dire augure, augure céleste et non pas terrestre, titre dont se vantait Joseph devant ses frères, en leur faisant dire (1): « Vous avez enlevé la coupe de (1) Par l'intendant de sa maison après leur départ. Genèse, 44, v. 5.

veni mittere in terram. Ipse est David manu; confessio enim generat divisionem a vitiis fortis, secundum illud (Psal. 23) Dominus et ortum virtutum de amaritudine pœnifortis et potens; item desiderabilis, secundum illud (Aggæi 2) : Veniet desideratus cunctis gentibus; item pulcher aspectu, secundum illud (Psal. 44): Speciosus forma præ filiis hominum.

GLOS. (sive Anselm). Interim videamus quas virtutes isti patres in nobis ædificent; quia fides, spes et charitas, omnium virtutum sunt fundamentum, sequentes virtutes sunt quasi superadditiones. Judas interpretatur confessio. Duplex autem confessio est altera fidei, altera peccatorum. Si ergo post tres supradictas virtutes peccatur, necessaria est non solum fidei sed peccatorum confessio. Post Judam sequitur Phares et Zaram Phares divisio, Zaram oriens interpretatur, et Thamar amaritudo:

tentiæ. Post Phares sequitur Esrom, qui sagitta interpretatur: postquam enim aliquis divisus est a vitiis secularibus, debet fieri sagitta, ut in aliis vitia prædicando perimat, et Dei amore corda hominum pungat. Sequitur Aram, qui interpretatur electus vel excelsus, quia postquam aliquis a mundo remotus est et aliis proficit, necesse est ut a Deo electus, hominibus celebris, et excelsus in virtutibus habeatur. Nahasson interpretatur augurium : hoc autem augurium non est seculare, sed cœleste. De hoc gloriabatur Joseph fratribus, mandans Vos detulistis scyphum domini mei, in quo angurari solebat. Scyphus est divina Scriptura, ubi est potus sapientiæ. In hac auguratur sapiens, quia ibi videt futura, id est,

:

[ocr errors]

mon maître, celle qui sert à ses divinations. » Cette coupe est l'Écriture-Sainte, coupe qui contient le breuvage de la sagesse, et dont se sert le sage pour voir les choses futures ou célestes. Vient ensuite Salmon, c'est-à-dire le sensible. Lorsque quelqu'un s'est livré à l'étude de la divine Écriture, il acquiert cette sensibilité qui lui fait discerner le bon du mauvais, le doux de l'amer. Après, c'est Booz, le fort; car celui qui est avancé dans les saintes Écritures devient fort contre toute espèce de maux. S. CHRYS. Ce fort, c'est le fils de Raab, de Raab qui signifie l'étendue, celle qui s'est dilatée, nom qui signifie l'étendue des nations qui est entrée dans l'Eglise.-LA GLOSE (ou S. Ans.)Après,c'est Obeth ou la servitude; car il n'y a de propre au service que celui qui est fort. Cette servitude sort du sein de Ruth, qui signifie celle qui se hate; ainsi le serviteur doit être actif et non pas paresseux. S. CHRYS. Et maintenant nous dirons que ceux qui cherchent la richesse et non les mœurs, la beauté et non la sincérité, qui désirent dans leurs épouses ce que l'on cherche ordinairement dans les prostituées; nous dirons que ceux-là ont des enfants sans respect pour eux et pour Dieu, rebelles contre eux et contre Dieu; de telle sorte que leurs enfants sont la peine due à leur impiété. Cet Obeth engendra Jessé ou le rafraîchissement; car celui qui est soumis à Dieu et à ses parents a, par sa providence, des enfants qui rafraîchissent sa vie. -LAGLOSE (ou S. Ans.) (1).-Ou Jessé, c'est-à-dire l'encens: si nous servons Dieu par la crainte et par l'amour, notre dévotion sera dans le cœur, dévotion qui offre à Dieu un encens très suave, s'élevant du feu (1) Le nom de la Glose et celui de saint Anselme étant omis auparavant, cette citation se confondait avec celle qui précède de saint Chrysostôme.

orlestia. Sequitur Salmon, id est sensibilis: | CHRYS., sup. Matth. (in oper. imperf. ut postquam enim aliquis studet in divina Scriptura, sit sensibilis, id est, discernens gustu rationis quid bonum, quid malum, quid dulce, quid amarum. Sequitur Booz, id est, fortis: instructus enim in Scripturis fit ad omnia adversa toleranda fortis. CHRYS., sup. Matth. (in oper. imperf. ut sup.). Iste autem fortis, est filius Raab, id est, Ecclesiæ: Raab enim interpretatur latitudo vel dikatata, quia enim ex omni bus finibus terræ vocata est Ecclesia, ideo gentium latitudo appellatur Raab. GLOS. (sive Anselm). Sequitur Obeth, id est, servitas; non enim idoneus est ad servitutem, nisi qui fortis est; quæ servitus generatur ex Ruth, id est, festinantia : oportet enim promptum esse servum non pigrum.

sup.). Nunc autem qui divitias et non mores eligunt, pulchritudinem et nor fidem, et quod in meretricibus quæri solet, hoc in conjugibus optant: non generant subditos filios vel sibi vel Deo, sed contumaces et contra se et contra Deum, ut filii eorum sint condigni pœna irreligiositatis eorum. Iste Obeth genuit Jesse, id est refrigerium; nam quicunque est subditus Deo et parentibus suis, tales filios generat (Deo præstante), a quibus refrigeratur. GLOS. (sive Anselm.). Vel Jesse, id est incensum ; si enim servimus ex amore et timore, erit devotio in corde, quæ ex igne et desiderio cordis suavissimum incensum offert Deo. Postquam autem aliquis idoneus est serrvs, et sacrificium Deo suavissimum factus, sequitar

et du désir du cœur. Or, lorsque quelqu'un est devenu un serviteur digne de Dieu, et un sacrifice qui lui soit suave, il s'ensuit naturellement qu'il soit vaillant par ses mains, et qu'ainsi que celui dont le nom a cette signification triompha des Iduméens, il triomphe lui-même des hommes charnels (1), et les soumette au Seigneur par sa parole et par ses exemples.

Le roi David engendra Salomon de celle qui avait été femme d'Urie. Salomon engendra Roboam. Roboam engendra Ábias. Abias engendra Asa. Asa engendra Josaphat.

-

LA GLOSE (ou S. Ans.). L'évangéliste parcourt la seconde partie, composée de quatorze générations (2), qui contient celles des rois et qui commence par David, le premier roi de la tige de Juda, par ces mots : « Le roi David eut Salomon de celle qui fut la femme d'Urie. » - S. AUG. Comme dans la généalogie de saint Matthieu sont rappelés nos péchés pris par le Fils de Dieu, l'évangéliste marque la descendance de David par Salomon, dont le nom rappelle le péché commis avec celle qui fut sa mère. Luc au contraire remonte à David par Nathan, qui rappelle l'expiation dont il fut le ministre, parce que dans la généalogie racontée par ce dernier évangéliste est figurée l'expiation de nos péchés. —S. AUG. (3). —L'on peut demander pourquoi Bersabée n'a pas été, ainsi que les autres femmes, nommée par son propre nom. C'est que les autres femmes nommées par l'évangéliste, quoique (1) Auparavant, dans le texte, il y avait carnales, id est homines.

(2) Tel est le sens du mot quaterdenarii, pour lequel auparavant il y avait quatriduarii. (3) Saint Augustin résume ici vers le milieu ce qu'il avait dit au moins en termes équivalents dans le liv. 83 des Quæst., q. 61.

ut sit (id est, manu fortis), qui contra hostes | fortiter dimicavit, et Idumæos tributarios fecit similiter ipse debet carnales homines verbo et exemplo Deo subjugare.

David autem rex genuit Salomonem ex ea que fuit Uria. Salomon autem genuit Roboam. Roboam autem genuit Abiam. Abias autem genuit Asa. Asa autem genuit Josaphat.

ideo ipse David per Salomonem descendit, in cujus matre ille peccavit. Lucas vero ad David per Natham ascendit, per quem prophetam Deus peccatum illius expiavit, quia in generationibus Lucæ significatur abolitio peccatorum. AUG., in lib. retra. (lib. 12, c. 26). Dicendum tamen fuit per cujus nominis Prophetam, ne putaretur idem fuisse homo; cum alter fuerit, quamvis et ipse hoc nomine voca

retur.

GLOSSA (sive Anselm.). Secundi quaterde- REMIG. Quærendum est autem quare Evannarii generationis seriem Evangelista decur-gelista Bersabee proprio nomine non nominarit, quæ Regibus continetur, et ideo a David incipit, qui primus in tribu Judæ regnavit, dicens: David rex genuit Salomonem ex ea quæ fuit Uria. AUG., De cons. Evang. (lib. 2, c. 4). Quia enim in generationibus Matthæi significatur nostrorum susceptio peccatorum,

vit, sicut cæteras mulieres: quod ideo est quia cæteræ mulieres, quamvis reprehensibiles fuissent, tamen laudabiles erant virtutibus: Bersabee vero non solum fuit conscia adulterii, sed etiam homicidii mariti sui; et ideo proprio nomine eam non nomi

répréhensibles en un point, avaient été recommandables par quelque vertu, tandis que Bersabée ne fut pas seulement coupable de participation à l'adultère, mais encore à la mort de son mari. Ainsi, elle n'a point été nommée dans la généalogie du Seigneur.- LA GLOSE.-Le nom de Bersabée est remplacé par celui d'Urie, afin que ce nom rappelle au souvenir ce crime, le plus grand de ceux de David.

S. AMBR. Ce qui a élevé David au-dessus des autres, c'est qu'il reconnut qu'il était homme, et qu'il effaça par ses larmes l'attentat commis sur la femme ravie à Urie; il nous apprit que personne ne doit se confier à sa propre force. N'avons-nous pas en effet un ennemi redoutable que personne ne peut vaincre sans le secours de Dieu? Vous verrez souvent de plus graves péchés dans les hommes illustres, afin que vous reconnaissiez qu'étant hommes ils ont pu succomber à la tentation, et que leurs admirables vertus ne vous les fassent pas supposer au-dessus de l'humanité (1). - S. CHRYS. Salomon veut dire le pacifique, parce que toutes les nations voisines étant pacifiées et soumises à l'impôt, son règne ne fut pas troublé. Salomon engendra Roboam. Roboam veut dire : par la multitude du peuple. La multitude engendre la sédition; car ce que plusieurs commettent reste presque toujours sans punition. Le nombre restreint est conservateur de l'ordre.

Josaphat engendra Joram. Joram engendra Osias. Osias engendra Joatham. Joatham engendra Achaz. Achaz engendra Ezéchias. Ezéchias engendra Manassé. Manassé engendra Amon. Amon engendra Josias. Josias engendra Jéchonias et ses frères vers le temps que les Juifs furent transportés à Babylone.

[merged small][ocr errors]

Nous lisons au livre iv des Rois (2) que Joram fut en

1) Tel est le sens véritable et non pas celui, d'ailleurs inintelligible, de ce qu'il y avait auparavant plusquam homines crederent.

(2) Cap. 8, v. 24... cap. 11, v. 2, et la suite.

navit in genealogia Domini. GLOSSA (sive | magnum, qui vinci a nobis sine Deo adjuAnselmus). Tacet etiam nomen Bersabee, torio (vel favore) non possit; et plerumque ut nominando Uriam reducat ad memoriam illud maximum scelus quod in eum fecit David

in illustribus viris gravia peccata reperies, ut quasi homines tentationi potuisse succumbere cognoscas, ne virtutibus egregiis AMBROS., sup. Lucam (cap. 3). At vero plusquam homines crederentur. CHRYS., sanctus David in eo est præcellentior, quod sup. Matth. (in oper. imperf. ut sup.). Salohominem se ipse cognovit, et commissum mon autem interpretatur pacificus, quoniam super arrepta Uriæ uxore peccatum pœni- omnibus in circuitu gentibus pacificatis, et bentia curavit lacrymis abluendum, osten- tributa reddentibus, pacificum habuit redens nobis neminem propriæ virtuti debere gnum. Salomon autem genuit Roboam. contidere : habemus enim adversarium Roboam interpretatur a multitudine po

gendré d'Ochosias. A la mort de ce dernier prince, Josabeth, fille du roi Joram, sœur d'Ochosias, enleva Joas, fils de son frère; et c'est par cette princesse qu'il fut soustrait au massacre d'Athalie. Le fils de Joas, Amasias, lui succéda; et après lui régna son fils Azarias, qui fut appelé Ozias et auquel succéda son fils Joatham. Vous voyez par là que, d'après le récit historique, il faut supposer au milieu de la généalogie de l'évangéliste trois noms qui y manquent; Joram en effet n'engendra pas Ozias, mais Ochozias et les autres que nous avons énumérés. C'est que l'évangéliste s'était proposé trois séries de quatorze noms chacune (1), correspondant aux différentes époques, et comme d'ailleurs Joas avait mêlé son sang à celui de l'impie Jézabel, son nom disparaît jusqu'à la troisième génération, et ne figure pas parmi ceux qui précèdent la sainte Nativité.

[ocr errors]

S. HIL. Après que la généalogie du Christ est purgée de tout contact avec la gentilité, son origine royale est établie dans la quatrième des générations subséquentes. S. CHRYS. Ce que l'Esprit avait prophétisé sur Achab et Jézabel, de détruire tout enfant mâle de leur race, Jéhu, fils de Nanzi (2), qui avait hérité de la promesse de voir s'asseoir ses enfants sur le trône d'Israël jusqu'à la quatrième génération, Jéhu le remplit. Or à cette bénédiction sur Jéhu, qui avait tiré vengeance de la maison d'Achab, correspondit une malédiction semblable sur la maison de Joram, à cause de la fille de l'impie Achab et

(1) Telle est la signification du texte et du mot grec.

(2) Auparavant le sens était détruit par le mot nam si, substitué, avec une ponctuation différente, à celui de Nanzi. D'ailleurs le membre de phrase tanta fuit était omis.

puli multitudo enim mater est seditionis, | quem regnavit filius ejus Azarias qui appelquia quod a pluribus peccatur, plerumque manet invindicabile, paucitas autem magistra est disciplinæ.

Josaphat autem genuit Joram. Joram autem genuit Oziam. Ozias autem genuit Joatham. Joatham autem genuit Achaz. Achaz autem genuit Ezechiam. Ezechias autem genuit Manassem. Manasses autem genuit Amon. Amon autem genuit Josiam. Josias autem genuit Jechoniam et fratres ejus, in transmigratione Babylonis.

HIERON. In quarto autem Regum volumine legimus de Joram Ochoziam fuisse generatum; quo mortuo, Josabeth, filia Joram regis, soror Ochozia, tulit Joas, filium fratris sui, et eum internecioni quæ exercebatur ab Athalia, subtraxit. Cui successit in regnum filius ejus Amasias, post

latur Ozias, cui successit Joatham filius ejus : cernis ergo quod secundum fidem historiæ tres reges in medio fuerunt, quos Evangelista prætermisit: Joram quoque non genuit Oziam, sed Ochoziam et reliquos, quos enumeravimus. Verum quia Evangelista propositum erat tres tesseradecades, et in diverso temporis statu ponere; et quia Joram generi se miscuerat impiissimæ Jezabelis, idcirco usque ad tertiam generationem ejus memoria tollitur, ne in sanctæ nativitatis ordine poneretur.

HILAR. Purgata vero labe familiæ gentilis, jam regalis in quarta generationum origo numeratur. CHRYS., sup. Matth, (in oper. imperf. ut sup.). Quod Spiritus Sanctus per Prophetam contestatus est, dicens ut disperderet omnem masculum de domo Achab, et Jezabel, implevit Jehu, filius Nanzi, qui accepit promissionem, ut usque

« PoprzedniaDalej »