Obrazy na stronie
PDF
ePub
[ocr errors]

[ocr errors]

le voulut autant qu'il le fallait. Il ne leur parut pas comme la vie éternelle et comme cette lumière qui éclaire la piété, mais par l'intermédiaire de quelques effets temporels de sa puissance, et par quelquesuns de ces signes occultes de sa présence qui sont aperçus par les esprits, même par les esprits malins, bien mieux que par notre infirmité.-S. JÉR. Cependant l'on doit entendre ceci en ce sens, que les démons et le diable lui-même soupçonnent le Fils de Dieu plus qu'ils ne le connaissent.-S. AUG. (1). Ce que les démons disent en s'écriant: « Qu'y a-t-il de commun entre nous et vous, Jésus, Fils de Dieu,» est plutôt l'expression d'un soupçon que d'une connaissance certaine. S'ils l'avaient connu, jamais ils n'auraient permis que le Dieu de gloire fût crucifié. — RÉMIG. - Mais toutes les fois qu'il les tourmentait de son influence, et qu'ils lui voyaient faire des miracles et des prodiges, ils l'estimaient Fils de Dieu; mais lorsqu'ils le voyaient avoir faim, avoir soif, et être soumis à choses semblables, ils se prenaient à douter et le regardaient comme un simple mortel. Il faut remarquer aussi que les Juifs incrédules, qui disaient que c'était par Belzebuth que le Sauveur chassait les démons, et les ariens qui disaient qu'il n'était qu'une créature, méritent d'être condamnés, nonseulement par le jugement de Dieu, mais encore par cet aveu des démons que le Christ est Fils de Dieu. C'est avec raison qu'ils disent: « Qu'y a-t-il entre vous et nous? etc., etc., » c'est-à-dire, il n'y a rien de commun entre notre malice et votre grace. Car, d'après l'Apôtre, il n'y a nulle société des ténèbres à la lumière.

(1) Ce livre n'est pas de saint Augustin. D'ailleurs on n'y trouve pas ceci mot à à mot; c'est pris dans saint Jérôme et dans Rabanus après saint Jérôme.

AUG., De civit, Dei (cap. 21). Tantum | minum gloriæ crucifigi permisissent. REautem innotuit eis Deus, quantum voluit; | MIG. Sed quotiescunque ejus virtute tortantum autem voluit, quantum oportuit. quebantur, et signa et miracula facientem Innotuit ergo eis, non per id quod vita ææterna est et lumen quod illuminat pios; sed per quædam temporalia suæ virtutis effecta, et occultissimæ præsentiæ signa, quæ angelicis spiritibus (etiam malignis) potius quam infirmitati hominum possunt esse perspicua. HIER. Sed tamen tam dæmones quam diabolus suspicari magis Filium Dei quam nosse intelligendi sunt. AUG., in lib. De quæst. nov. et veter. Test. Quod autem dæmones clamant: Quid nobis et tibi, Jesu, Fili Dei? magis ex suspicione quam ex cognitione dixisse credendi sunt; si enim cognovissent, nunquam Do

videbant, æstimabant eum esse Filium Dei; postquam videbant eum esurire, sitire, et his similia pati, dubitabant et credebant hominem purum. Considerandum est quod etiam Judæi increduli dicentes (Luc., 11). Christum in Beelzebub ejecisse dæmonia, et Ariani dicentes eum esse creaturam, non solum judicio Dei, sed etiam dæmonum confessione damnari merentur, qui Christum Filium Dei dicunt. Recte autem dicunt: Quid nobis et tibi, etc., hoc est : Nihil commune est nostræ malitiæ et tuæ gratiæ, quia secundum Apostolum (2 Cor., 6), nulla societas est lucis ad tenebras.

[ocr errors]

S. CHRYS.-Afin de faire voir qu'ils ne disaient pas ceci par flatterie, ils ne se plaignaient que de ce qu'ils éprouvaient, et disaient: « Vous êtes venu nous tourmenter avant le temps. >> - S. AUG. Soit qu'ils pensassent qu'il leur arrivait déjà ce qu'ils avaient cru ne devoir leur arriver que plus tard, soit qu'ils considérassent comme leur perte ce qui arrivait déjà, à savoir, d'être méprisés pour avoir été dévoilés, et cela avant le jour du jugement, où ils doivent être frappés d'une sentence éternelle. S. JER. La présence du Sauveur est ellemême un tourment pour les démons.- S. CHRYS. Ils ne pouvaient pas s'excuser en disant qu'ils n'avaient pas péché, car le Sauveur les avait surpris dans le mal, acharnés aux tourments d'une créature de Dieu. Ils craignaient qu'à cause de ce surcroît de maux qu'ils avaient fait, que l'on n'attendit pas, pour les punir, la sentence suprême du dernier jugement.

S. AUG. Que les paroles des démons aient été rapportées différemment par les divers évangélistes, cela ne doit nullement nous scandaliser; car ou on peut réduire toutes ces variantes à une seule pensée, ou l'on peut supposer vraies toutes ces diverses paroles. L'on ne doit pas non plus s'étonner que saint Matthieu les fasse parler au pluriel, tandis que dans les autres évangélistes, ils sont au singulier, car ces derniers racontent eux-mêmes que le démon dont ils parlent, sur la demande qui lui fut faite, répondit s'appeler légion, c'est-à-dire, avoua qu'ils étaient plusieurs.

SUITE. - «Or, il y avait non loin d'eux un nombreux troupeau de cochons qui paissaient. »>-S. GREG. (1). - Le diable sait fort bien qu'il (1) Dans les anciens exemplaires, c'est le commentaire de cette parole du 2e chapitre de Job: Etendez les mains, et touchez à ce qu'il possède.

CHRYS., in homil. (20, in Matth.). Ut autem non videretur adulationis hoc esse, ab experientia clamabant, dicentes : Venistis ante tempus torquere nos. AUG., De civit. Dei (cap. 23). Sive quia subitum illis fuit quod futurum quidem sed tardius opinabantur; sive quia perditionem suam hanc ipsam dicebant; qua fiebat ut eorum cognitio sperneretur; et hoc erat ante tempus judicii, quo æterna damnatione puniendi sunt. HIER. Præsentia etiam Salvatoris tormenta sunt dæmonum. CHRYS, in homil. (29, in Matth.). Non autem poterant dicere se non peccasse, quia cos Christus invenerat mala operantes, et facturam Dei punientes; unde æstimabant propter superabundantiam malorum quæ fecerant, quod

non expectaretur in eis tempus extremæ punitionis, quæ erit in die judicii.

AUG., De cons. evang. (lib. 2, cap. 24). Quod autem verba dæmonum diversimode ab evangelistis sunt dicta, non habet aliquid scrupuli; cum vel in unam redigi sententiam, vel omnia dicta possint intelligi; nec quia pluraliter apud Matthæum, apud alios autem singulariter loquitur; cum et ipsi narrent quod interrogatus quis vocaretur, legionem se esse respondit, eo quod multa essent dæmonia.

Sequitur Erat autem non longe ab illis grex multorum porcorum pascens. Greg., 2, Moral. (cap. 6). Scit enim diabolus quia quodlibet agere ex semetipso non sufficit; quia nec per semetipsum in eo quod est

ne suffit pas tout seul, n'importe à quelle action, et que même en tant qu'esprit il n'existe pas par lui-même. - RÉMIG. Ils ne demandèrent pas à entrer dans d'autres hommes, car celui qui les tourmentait avait figure humaine. Ils ne demandèrent pas non plus à entrer dans un troupeau de bœufs ou de moutons, car ces animaux par eux-mêmes sont purs, et qu'alors ils étaient offerts dans le temple de Dieu. Parmi les animaux immondes, ils choisirent le cochon, car il est le plus immonde de tous. Le mot cochon est même synonyme de sale, car il vit au milieu des ordures. Comme eux, les démons s'y plaisent, dans celles du péché. Ils ne demandaient pas à être envoyés dans les régions de l'air à cause de leur grand désir de nous nuire. SUITE. — « Et il leur dit : Allez. » — S. CHRYS. Il ne prononce pas ces mots parce que les démons sont parvenus à le persuader, mais parce qu'il voulait établir ainsi l'économie (1) de plusieurs de ses desseins. D'abord il voulait montrer combien sont nuisibles ces démons qui tourmentent les hommes; en second lieu, il voulait nous apprendre que sans sa permission ils ne peuvent rien, pas même contre des porcs; en troisième lieu, il montrait ainsi que les esprits mauvais en auraient fait souffrir davantage aux hommes si ceux-ci n'avaient pas eu dans leur malheur le secours de la divine Providence, car ils ont certainement plus de haine contre les hommes que contre les animaux. Ainsi il est rendu évident qu'il n'en est pas un d'entre nous qui ne jouisse du secours de la Providence, et si nous n'en jouissons pas tous de la même manière et selon le même mode, la beauté de cette (1) C'est le sens du mot oixovoμev.

spiritus, existit. REMIG. Sed ideo non petie- | num, qui illis hominibus insidiabantur; runt ut in homines mitterentur; quia illum aliud, ut discant omnes quoniam neque adcujus virtute torquebantur, humanam spe- versus porcos audent, nisi ipse concesserit ; ciem gestare videbant; nec etiam petierunt tertium, ut ostenderet quod graviora in ut in pecora mitterentur; quia pecora Dei illos homines operati essent quam in porpræcepto munda sunt animalia, et tunc in cos, nisi essent homines illi inter calamitemplo Dei offerebantur. Præ aliis autem tates divina Providentia adjuti; magis enim immundis in porcos mitti petierunt, quia | odio habent homines quam irrationalia. Per nullum animal est immundius porco: unde | et porcus dicitur quasi spurcus, eo quod in spurcitiis delectetur : sic et dæmones spurcitiis peccatorum delectantur. Non autem petierunt ut in aerem mitterentur, propter nimiam cupiditatem nocendi hominibus.

Sequitur Et ait illis Ite. CHRYS., in hom. (27, in Matth.). Non autem hoc fecit Jesus quasi a dæmonibus persuasus, sed multa hinc dispensans: unum quidem, ut justruat magnitudinem nocumenti demo

hoc autem manifestum est quoniam nullus est qui non potiatur divina Providentia; si autem non omnes similiter neque secundum unum modum, hæc etiam Providentiæ maxima species est ad id enim quod unicuique expedit, Providentia ostenditur. Cum prædictis autem et aliud ex hoc discimus quoniam non communiter omni providet solum, sed singulariter unicuique : quod in dæmoniacis hic aliquis aspiciet manifeste, qui olim suffocati essent, nisi divina pro

Providence n'en éclate que davantage, car elle se révèle pour chacun d'entre nous ainsi qu'il convient (1). Dans ce qui précède, nous voyons aussi que non-seulement elle a soin de tous en général, mais de chacun en particulier, et cela est clair pour quiconque examinera le fait de ces possédés, car depuis longtemps ils eussent été étouffés si la providence n'en avait pas eu soin. En permettant à ces démons d'envahir ce troupeau de porcs, il montre aussi à tous les habitants de cette contrée sa puissance, et là où personne n'avait salué sa divinité, il faisait briller des miracles afin de leur en donner la connaissance. S. JER. Ce n'est pas pour leur accorder ce qu'ils demandent qu'il leur dit : « Allez,» mais pour avoir par cette mort des porcs une nouvelle occasion de sauver les hommes. Il suit : « Et eux sortant (c'està-dire des possédés), ils entrèrent dans des porcs, et voici que par un grand élan tout le troupeau se précipita dans la mer, et ils périrent au fond des eaux. » Que le manichéen rougisse (2): si les âmes des hommes et celles des bêtes ont une commune origine, comment deux mille porcs sont-ils sacrifiés au salut d'un ou deux hommes.

S. CHRYS.-Les démons tuèrent les porcs, parce que de toutes parts ils poussent les hommes aux idées tristes et se réjouissent de leur perte. La grandeur de la perte augmentait la renommée de celui qui en avait été l'auteur; elle avait plusieurs hérauts: ceux qui avaient été guéris, ceux à qui les porcs appartenaient, et leurs bergers. C'est ce qui suit : « Les pasteurs s'enfuirent, et venant, ils racontèrent comme aussi ce qui était arrivé aux possédés; et voilà que toute la

(1) C'est le sens du grec endeixvUTYI.

(2) Saint Augustin traite de cette erreur, lib. De hæresibus, hær. 46, tom. 6. Il y distingue cinq éléments, d'après les Manichéens, dont le premier est la terre, de laquelle sont nés les bipèdes, et plus tard les hommes.

unius hominis vel duorum salutem duo millia porcorum suffocantur?

curatione potiti essent; propterea etiam concessit abire in gregem porcorum, ut qui regiones habitabant illas, discant ejus vir- CHRYS., in homil. (29, in Matth.). Ideo tutem ubi enim nullus eum cognoverat, autem porcos dæmones occiderunt, quia fulgere faciebat miracula, ut eos in suæ ubique homines in mastitiam mittere stuDivinitatis cognitionem trahat. HIER. Non dent, et de perditione lætantur. Damni ergo ut concederet Salvator dæmonibus etiam magnitudo augebat ejus quod factum quod petebant, dixit: Ite; sed ut per in- erat famam : a multis enim divulgabatur: terfectionem porcorum hominibus salutis scilicet ab his qui curati erant, et a porcooccasio præberetur. Sequitur: At illi exeun- rum dominis, et a pastoribus: unde sequites (scilicet ab hominibus), abierunt in tur: Pastores autem fugerunt, et venienporcos; et ecce magno impetu abiit totus tes nuntiaverunt, et de his quæ dæmonia grex præceps in mare, et mortui sunt in habuerant; et ecce tota civitas exiit obaquis. Erubescat Manichæus : si de eadem viam Jesu: sed cum deceret eos adorare substantia et ex eadem origine, hominum et admirari virtutem, emittebant eum a se: bestiarumque sunt animæ, quomodo ob unde sequitur: Et viso eo, rogabant eum

ville sortit au-devant de Jésus. » Mais alors qu'ils auraient dû l'adorer et admirer sa puissance, ils le renvoient loin d'eux; « et l'ayant vu, ils le priaient d'aller au-delà de leur pays. » Remarquez cette douceur du Christ après ce miracle de sa puissance. Il ne résiste pas à ceux qui, après avoir reçu ses bienfaits, l'éloignent, et il abandonne ceux qui se sont ainsi montrés indignes de sa doctrine (1), leur laissant pour les enseigner ceux qui ont été délivrés de la possession des démons, et les pasteurs des porcs. S. JER. Ou bien ce n'est pas par orgueil, mais par humilité qu'ils le prient de s'éloigner de leur contrée. Ils se considèrent indignes de la présence de Dieu, ainsi que Pierre qui disait : « Seigneur, retirez-vous de moi, car je suis un homme pécheur. »

RAB.-Le mot Gérasa veut dire celui qui repousse son habitant, ou bien l'étranger qui approche: c'est la gentilité qui repousse loin d'elle le diable, et qui, d'abord étrangère, s'approche du Christ qui va à elle après sa résurrection par ses apôtres. S. AMB. - Ces deux démoniaques représentent les païens, car Noé n'ayant eu que trois enfants, Sem, Cham et Japhet, et Sem étant la seule souche du peuple de Dieu, ses deux frères restent comme les pères de la foule innombrable des nations païennes. S. HIL. Ces deux possédés que les démons retiennent dans les tombeaux et hors la ville, c'est-à-dire hors de la synagogue de la loi et des prophètes, sont l'image de ces deux nations qui avaient leurs origines assises entre les demeures des défunts et les reliques des morts, la route étant devenue fatale à tous ceux qui traversaient le chemin de la vie présente. — RABA. Ce n'est pas (1) C'est le sens décrit du grec dлophvzvtzs.

ut transiret a finibus eorum. Intuere autem et Christi mansuetudinem post virtutem.Quia enim beneficium adepti abigebant eum, non restitit, sed recessit, et eos qui indignos se nuntiaverunt ejus doctrina, dereliquit; dans eis doctores liberatos a dæmonibus, et porcorum pastores. HIER. Vel quod rogant ut transeat fines eorum, non de superbia hoc faciunt, sed de humilitate; quia quasi se indignos Domini præsentia judicabant, sicut et Petrus ait (Luc., 5): Exi a me, Domine, quia vir peccator sum.

RAB. Interpretatur autem Gerasa colonum ejiciens, vel advena propinquans; hoc est, Gentilitas, quæ diabolum a se ejecit; et quæ prius longe, modo facta est prope, post resurrectionem visitata a Christo per

|

-

prædicatores. AMBR., in Luc. (lib. 6 super
18 cap.). Duo quoque dæmoniaci figuram
populi gentilis accipiunt ; quoniam cum tres
filios Noe generaverit, Sem, Cham et Ja-
phet, Sem tantummodo familia in posses
sionem accita est Dei; ex duobus autem
aliis nationum populi pullularunt. HILAR.
(can. 8, in Matth.). Unde extra urbem (id
est, extra legis et prophetarum synagogam)
duos homines in monumentis dæmones de-
tinebant; duarum scilicet gentium origines
intra defunctorum sedes et mortuorum re-
liquias obsederant, efficientes prætereunti-
bus viam vitæ præsentis infestam. RAB. Vel
non immerito in monumentis illos habitan-
tes significavit : quid enim aliud sunt cor-
pora perfidorum, nisi quædam defunctorum

« PoprzedniaDalej »