Obrazy na stronie
PDF
ePub

dra Pharès et Zara. » S. AUG.

[ocr errors]

Juda n'était pas l'aîné; les deux fils qui sont nommés de lui n'étaient pas ses aînés; il en avait eu trois avant eux. L'écrivain sacré les place dans sa narration pour arriver par eux jusqu'à David, et de là à ce qu'il a en vue.

[ocr errors]

S. JEROME. Il est à remarquer que dans la généalogie du Sauveur l'évangéliste ne nomme d'autres femmes que les pécheresses, afin que celui qui était venu pour les pécheurs nous fût montré naissant des pécheurs pour les racheter. C'est pour cela que l'on trouve Ruth de Moab nommée dans les versets suivants. S. AMB. Luc les a omises (1) pour montrer dans toute sa pureté l'origine sacerdotale qu'il avait à raconter. Ce que saint Matthieu a eu en vue n'a rien cependant qui blesse la raison, car ayant à annoncer celui qui né selon la chair avait épousé toutes nos fautes, s'était assujéti aux injures, soumis à la souffrance, il n'a pas voulu qu'on pût croire que sa bonté eût dédaigné l'outrage d'une origine souillée, et il nous a montré descendant des pécheurs celui qui devait former avec des pécheurs son Eglise; en outre, afin que personne ne pût avancer que la souillure de son origine eût été un obstacle à sa vertu, et afin que personne ne pût se faire un point d'orgueil de la noblesse de sa naissance, il nous a montré le bienfait de son incarnation remontant jusqu'à de tels ancêtres et commençant par eux. S. CHRYS. Après cela on les voit tous coupables de péché; c'est Thamar révélant la fornica

(1) Ou plutôt a négligé d'en faire mémoire, ainsi qu'il est évident par le contexte de saint Ambroise. Auparavant dans notre texte on lisait hic declinavit.

autem genuit Aram. Aram autem genuit | ribus nascens, omnium peccata deleret : Aminadab. Aminadab autem genuit Nahaszon. Nahasson autem genuit Salmon. Salmon autem genuit Booz de Raab. Booz autem genuit Obed ex Ruth. Obed autem genuit Jesse. Jesse autem genuit David regem.

unde et insequentibus Ruth Moabitis ponitur. AMBROS., super Lucam (c. 3). Lucas autem has declinavit, ut immaculatam sacerdotalis generis seriem declararet; sed S. Matthæi consilium a rationis justitia non abhorret nam cum evangelizaret secundum carnem generatum esse, omnium peccata susciperet, subjectum injuriis, subditum passioni; nec hoc quidem putavit exortem asserendum esse pietatis, ut maculatæ quoque originis non recusaret injuriam, simul ne puderet Ecclesiam de peccatoribus congregari, cum Dominus de peccatoribus nasceretur; postremo, ut beneficium redemptionis etiam a suis majoribus inchoaret, ne quis putaret originis maculam impedimento posse HIER. Notandum autem in genealogia esse virtuti, nec se insolens de sui nobilitate Salvatoris nullam sanctarum assumi mulie-jactaret. CHRYS., in hom. 3 (super Matth.). rum, sed eas quas Scriptura reprehendit, ut Post hoc monstratur omnes obnoxios fuisse qui propter peccatores venerat, de peccato- peccatis: instat enim Thamar fornicationein

GLOSSA. Prætermissis aliis filiis Jacob, Evangelista Judæ prosequitur generationem, dicens: Judas autem genuit Phares et Zaram. AUG., De civit. Dei. (lib. 15, cap. 15). Nee Judas primogenitus, nec istorum geminorum aliquis fuit primogenitus Judæ, sed ante illos jam tres genuerat. Eos itaque tenuit in ordine generationum, per quos ad David, atque inde quo intenderet, perveniret.

tion de Juda (1); David recevant Salomon des bras d'une femme adultère. Or si la loi était violée par les principaux d'entre les serviteurs de Dieu, qu'en était-il des autres? Ainsi tous avaient péché et la présence du Christ était devenue nécessaire.

[ocr errors]

S. AMB. Remarquez que ce n'est pas en vain que saint Matthieu les a nommés tous les deux, quoiqu'il fût seulement nécessaire de rappeler Pharès. Chacun d'eux est une figure, car par ces deux frères sont figurées les deux vies du peuple de Dieu, l'une selon la loi, l'autre selon la foi. Par Zara est signifié le peuple juif qui le premier apparut à la lumière de la foi comme sortant du sein ténébreux du monde; ainsi fut figurée l'écarlate de la circoncision, tout le monde pensant que c'était le peuple circoncis qui devait être plus tard le peuple de Dieu. Mais la loi avait été placée devant lui comme une haie ou une muraille, et cette loi qui tint captif ce peuple, et qui sépara les Hébreux des Gentils ainsi que l'indique l'Apôtre par ces mots : « Abattant la muraille de séparation» (2), cette loi étant tombée aux jours du Christ et ayant été abolie par la loi nouvelle, le peuple des Gentils signifié par Pharès entra le premier dans la foi, et le peuple juif ne vient qu'après (3).

Pharès engendra Esrom. - LA GLOSE. Juda engendra Pharès et Zara avant que d'entrer en Égypte, et ses deux enfants y entrèrent plus tard avec lui. En Égypte Pharès eut Esrom; Esrom, Aram; Aram, Aminadab; Aminadab, Nahasson; c'est alors que Moïse con

(1) Dans le grec il y a xzтyopoйσa dvтoù tηy Roрvsezy. Auparavant dans le latin il y avait par erreur: instat enim Thamar fornicatio Judam accusans. (2) Eph., 2, v. 14. Quelques interprètes entendent ce passage de l'inimitié des Juifs et des Gentils, et quelques autres de la séparation de Dieu d'avec les hommes. (3) Il est impossible de comprendre toute cette allusion sans se reporter

de la naissance de Pharès et de Zara.

l'histoire

Judæ accusans; et David a fornicaria mu- | sed posita est ante faciem ejus lex, quasi liere genuit Salomonem. Si autem a magnis lex non esset impleta, nec a minoribus, et sic omnes peccaverunt, et necessaria facta est Christi præsentia.

sepes vel maceria. Sic ergo impeditus est populus judaïcus per legem, sed temporibus Christi rupta est sepes legis, quæ erat inter Judæos et Gentiles (sicut ait Apostolus): AMBROS., super Lucam. Vide autem quia Medium parietem maceria solvens, sic facnon otiose Matthæus utrumque significavit, tum est, ut gentilis populus per Phares sicum Phares tantummodo commemorationem gnificatus, postquam rupta est lex per causa deposceret; quia hic in utroque mys-Christi mandata, primus ad fidem procedat, terium est per geminos enim gemina des- et postea sequitur judaïcus populus. cribitur vita populorum, una secundum legem, altera secundum fidem. CHRYS., super Matth. (in oper. imperf. ut sup.). Per Zaram enim significatur judaïcus populus, qui primus apparuit in luce fidei, quasi de vulva tenebrosa mundi procedens; et ideo significatus est cocco circumcisionis, putantibus omnibus quia ipse populus Dei erat futurus;

:

Sequitur Phares autem genuit Esrom. GLOSSA. Judas genuit Phares et Zaram, antequam intraret in Ægyptum, in quam ambo postea cum patre transierunt. In Ægypto vero Phares genuit Esrom; Esrom autem genuit Aram; Aram autem gennit Aminadab; Aminadab autem genuit Nahasson; et tunc Moyses eduxit eos de Ægypto.

[ocr errors]

duisit le peuple hors d'Égypte. Nahasson fut, sous Moïse, chef de la tribu de Juda dans le désert et c'est là qu'il eut Salmon. Ce dernier fut chef de la tribu de Juda sous Josué et entra avec lui dans la Terre promise. S. CHRYS. Nous croyons que ce n'est pas sans motif que la Providence divine a rappelé ici les noms des ancêtres du Sauveur. Nahasson engendra Salmon. S. CHRYS. - Salmon prit pour femme Raab. L'on croit que cette Raab fut la courtisane de Jéricho qui reçut chez elle les espions d'Israël, les cacha et les renvoya sains et saufs. Or, Salmon étant de la tribu de Juda et fils du chef de cette tribu, voyant cette fidélité de Raab, la rechercha pour sa femme comme si elle avait été de grande naissance. Le nom de Salmon signifiant reçois ce vase (1), il faut voir dans ce nom une invitation de la Providence à recevoir le vase d'élection Raab.

Salmon eut Booz de Raab. - LA GLOSE. Ce Salmon eut dans la Terre promise Booz de Raab, et Booz Obed de Ruth.S. CHRYS. — Je crois superflu de raconter comment Booz prit pour épouse une femme du pays de Moab, parce que cela se trouve tout au long dans l'Écriture. Je ferai remarquer que c'est à cause de sa foi qui lui fit abandonner ses idoles pour le Dieu vivant, que Ruth mérita d'épouser Booz, et que c'est à cause de sa foi que Booz mérita une union qui le rendit le père d'une race royale. S. AUG. Pourquoi Ruth, l'étrangère, épousa-t-elle un Juif, et comment l'évangéliste mentionnet-il ici un mariage que défendait toute la suite de la loi? Pour vous convaincre que le Sauveur n'est pas né d'une union défendue, ce qui paraîtrait détestable, vous n'avez qu'à recourir à la pensée de saint

C'est une allusion à saint Paul appelé vase d'élection au moment de sa conversion, ainsi que le remarque le même auteur.

[ocr errors]

Nahasson autem fuit dux sub Moyse in tribu | Raab sic fidelem, et quasi magnam aliquam Juda per desertum, in quo genuit Salmon. constitutam meruit accipere in uxorem. ForIste Salmon fuit princeps de tribu Juda, sitan autem et ideo interpretatur Salmon, qui cum Josue terram promissionis intravit. quasi per ipsum nomen invitaretur a proviCHRYS., super Matth. (in oper. imperf.nt sup.). dentia Dei ut acciperet vas electionis Raab. Quoniam autem ex aliqua causa secundum Interpretatur enim Salmon accipe vas. providentiam Dei posita sunt horum patrum nomina credimus.

[merged small][ocr errors]

Sequitur Salmon autem genuit Booz de Raab. GLOSSA. Iste Salmon in terra promissionis genuit de illa Raab Booz. Booz autem genuit Obeth ex Ruth. CHRYS., super Matth, (in oper. imperf. ut sup.). Quomodo autem Booz accepit uxorem moabitidem nomine Ruth exponere æstimavi superfluum, cum de his Scriptura sit omnibus manifesta (in libro Ruth). Hoc autem dicimus solum, quoniam Ruth pro merito fidei suæ nupsit Booz, quia deos patrum suorum repulit, et

Paul, que la loi est faite, non pour les justes, mais pour les méchants. Cette femme qui était étrangère et de Moab, comment seraite-lle entrée dans le peuple juif, alors que la loi défendait le mariage avec les filles de Moab, et leur entrée dans l'assemblée des saints (1), si elle n'avait pas été placée au-dessus de la loi par la pureté et la sainteté de ses mœurs? Elle avait dépassé la loi et elle mérita d'être mise au rang des aïeux du Sauveur, élue à cause de la parenté de l'âme et non celle du corps. Elle est pour nous un grand exemple, elle nous a précédés, figure de tous ceux qui devaient être choisis parmi les nations pour l'Église du Seigneur. S. JER. Ruth la Moabite accomplit cet oracle d'Esaïe: «Envoyez, Seigneur, l'agneau dominateur de la terre, du rocher du désert à la montagne de Sion. »>

Obed engendra Jessé. LA GLOSE. -Jessé, père de David, porte deux noms; dans l'Écriture, il est fréquemment appelé Isaïe, mais parce que le prophète ne lui donne pas ce nom, mais celui de Jessé dans le passage suivant : « Un arbuste sortira de la racine de Jessé,» l'évangéliste, voulant rappeler ici l'accomplissement de cette prophétie en Jésus et en Marie, lui donne le même nom.

Jessé engendra David roi. REM. L'on peut se demander pourquoi l'évangéliste ne donne qu'à David le titre de roi. La raison en est qu'il a été le premier roi sorti de la tribu de Juda. Or, le Christ, ainsi que Pharès, mérite le nom de séparateur, car il séparera les boucs des brebis. Celui d'Orient avec Zara, car voici un homme et l'Orient est son nom. Comme Esrom, il est une flèche, car le Seigneur

(1) La défense quant au mariage avec les filles de Moab est implicite. Exod., 23, v. 52; 34, v. 15, 16. - Nomb., 25, v. 1. Deut., 7, v. 7. Explicite quant à leur admission dans le peuple. Deut., 23, v. 1, 3.

[ocr errors]

ergo legis excessit, et meruit inter majores dominici generis computari, propter cognationem mentis electa, non corporis. Magnum autem nobis exemplum est, quia in illa nostrum omnium qui ex gentibus collecti sumus, ingrediendi in Ecclesiam Domini figura præcessit. HYERON., in epist. ad Paulinum. Ruth etiam Moabitis Esaïæ explet vatici nium, dicentis (c. 16): Emitte agnum, Domine, dominatorem terræ, de petra deserti ad montem filiæ Sion.

Deum viventem elegit; et Booz pro merito | moribus supra legem facta est? Diffinitionem fidei suæ illam accepit uxorem, ut ex conjugio tali sanctificato, genus nasceretur regale. AMBR., sup. Luc. Quomodo autem Ruth, cum esset alienigena, Judæo nupsit, et qua ratione in Christi generatione ejus putaverit Evangelista copulæ commemorationem esse faciendam, quæ legis serie vetabatur? Quod ergo non de legitima Salvator generatione manavit, videtur esse deforme, nisi ad apostolicam sententiam revertaris (1 ad Timoth., 1), quia non est lex posita justis, sed injustis hæc enim cum esset Sequitur Obeth autem genuit Jesse. alienigena et Moabitis, præsertim cum lex GLOS. Jesse pater David binomius est, Moysi prohiberet has nuptias Moabitasque quia frequentius vocatus est Isaï; sed quia excluderet ab Ecclesia, quomodo introïvit in Propheta vocat eum non Isaï, sed Jesse, Ecclesiam, nisi quia sancta et immaculata | dicens (Esaï., 11) Egredietur virga de

:

[ocr errors]
[ocr errors]

m'a considéré comme une flèche de choix. -RAB. Ou l'âtre, à cause de l'abondance de la grâce en lui, et de l'étendue de sa charité. C'est Aram l'élu, d'après ces paroles : « Voici mon serviteur élu (1), ou le sublime, ainsi qu'il est dit de lui: «Le Seigneur est élevé au-dessus de toutes les nations. Il est Aminadab ou le spontané, lui qui dit : «Je vous sacrifierai spontanément. » Il est Nahasson, ou l'augure, lui qui connaît le passé, le présent et le futur; ou bien le serpentin, d'après ces paroles : « Moïse éleva un serpent dans le désert. » Et il est Salmon, ou le sensible, lui qui disait : « J'ai senti une vertu s'échapper de moi. - LA GLOSE. C'est lui qui a épousé Raab ou l'Eglise des nations; car Raab signifie faim, étendue, mouvement impétueux, et l'Eglise des nations a soif et faim de la justice, et elle convertit les rois et les philosophes par l'élan impétueux de sa doctrine. Ruth signifie aussi celle qui voit et celle qui se hâte, image de l'Église, qui voit Dieu par la pureté de son cœur et se hâte vers le but de sa sublime vocation (2). - RÉMIG. - Il est Booz, celui dans lequel se trouve la force; car il a dit: Lorsque je serai élevé de terre j'attirerai tout à moi. Il est Obeth, celui qui sert d'après ces paroles : « Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir. Il est Jessé ou l'encens, lui qui a dit : « Je suis venu mettre le feu sur la terre. » C'est lui-même qui est David, celui à la main forte; car il est dit de lui :

1 La Vulgate porte servus meus, et les Septante ziç pov.

(C) Ceci est pris du chap. 3, v. 14, des Philippiens, où l'Apôtre parle du prix de la vie éternelle proposé à ceux qui ont une vocation surnaturelle, ainsi que l'explique la Glose et que saint Thomas l'insinue.

radice Jesse, ut ostenderet illam prophetiam | cabo tibi. Ipse est et Nahasson, id est, aucompletam in Maria et in Christo, Evangelista posuit Jesse.

Sequitur: Jesse autem genuit David regem. REMIG. Sed quærendum est quare sanctus Evangelista solum David nominaverit regem. Quod ideo dixit, ut ostenderet eam primum fuisse regem in tribu Juda. Ipse autem Christus est Phares divisor, ut est illud (Matth., 25): Dividet agnos ab Lædis. Est et Zaram oriens, ut est illud Jach., 6) Ecce vir oriens nomen ejus. Est Esrom sagitta, ut est illud (Esai., 49: Posuit me sicut sagittam electam. RAB. Vel atrium, propter abundantiam gratiæ, et latitudinem charitatis. Aram electus, secundum illud (Esai., 42): Ecce puer meus electus; vel excelsus, secundum illud (Psal. 112): Excelsus super omnes gentes Dominus. Ipse est Aminadab, id est voluntarius, qui dicit: Voluntarie sacrifi

T. I.

gurium, qui novit præterita, præsentia et
futura; vel serpentinus, secundum illud
(Joan., 3): Moyses exaltavit serpentem in
deserto. Et est Salmon, id est sensibilis, qui
dicit (Luc., 8): Ego sensi de me virtutem
exisse. GLOS. Ipse accepit Raab, id est, Ec-
clesiam de gentibus Raab enim fames,
vel latitudo, vel impetus, quia Ecclesia
gentium esurit et sitit justitiam, et impetu
doctrinæ philosophos et reges convertit.
Ruth etiam interpretatur videns vel festi-
nans, et significat Ecclesiam, quæ puro
corde videt Deum, et festinat ad bravium
supernæ vocationis. REMIG. Est et Booz,
in quo robur, ut est illud (Joan., 12) :
Cum exaltatus fuero a terra, omnia traham
ad me. Est et Obeth serviens, ut est illud
(Matth., 20): Filius hominis non venit
ministrari, sed ministrare Est et Jesse in-
censum, secundum illud (Luc., 12): Ignem

« PoprzedniaDalej »