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avec un corps qui au lieu d'être né de la femme eût été le résultat du changement et de la conversion du Verbe en la chair; trois erreurs que l'hérésie des Apollinaristes présenta sous leurs trois faces différentes (1). S. LÉON. Eutychès s'empara de la troisième des erreurs des Apollinaristes, et soutint que dans le Christ il n'y avait qu'une seule nature, niant la réalité de son corps et de son âme, comme si le Verbe les avait changés en sa propre substance, et que naître, mourir, être conçu, appartinssent à la nature du Verbe, toutes choses qu'elle n'a pu recevoir que par son union à la réalité de la chair, la nature du Verbe étant celle du Fils et du Saint-Esprit, et ayant la mème impassibilité et la même éternité. Si cet hérétique se sépare (2) des dogmes pervers des Apollinaristes pour ne pas être obligé d'admettre que dans son système la nature divine est passible et mortelle, et que cependant il continue à soutenir que le Verbe et la chair sont de même nature, il tombe sans contredit dans la folle erreur des Manichéens et de Marcion, et il professe que tout en Jésus-Christ a été simulation, qu'il n'a pas eu un corps véritable et n'a fait qu'en présenter l'apparence aux yeux de ceux qui le voyaient.

LE MÊME.- Eutychès ayant osé dire au tribunal des évêques (3) que le Christ avait eu deux natures avant son incarnation, et une seule après, il fut nécessaire de le presser de questions pour lui faire préciser sa foi. Je pense qu'il parlait ainsi par la persuasion où

(1) Auparavant le texte portait cette version absurde et inintelligible: Quæ tria falsa Apollinaristorum hæresis tres varias protulit partes.

(2) Pour discessit qui se trouve dans le texte de saint Léon, il y avait auparavant dis

cesserit.

(3) Il s'agit ici du concile de Constantinople composé de trente évêques et auquel Eutychès se rendit avec peine après y avoir été plusieurs fois convoqué. Saint Léon l'appelle ici judicium episcopale, nom que saint Augustin donne à plusieurs conciles qui avaient eu à s'occuper de questions litigieuses.

id est Verbi et carnis), unam audet pronunciare naturam, non dubie in Manichæi et Marcionis transit insaniam; et Dominum Jesum Christum simulatorie omnia credit egisse; nec humanum ipsum corpus, sed phantasticam corporis speciem oculis aperuisse cernentium.

quoque tertium Apollinaris dogma delegit, ut negata humanæ carnis atque animæ veritate totum Dominum nostrum Jesum Christum unius assereret esse naturæ, tanquam Verbi divinitas ipsa se in carnem animamque converteret; et concipi, nasci, aut nutriri, et cætera hujusmodi, ejus tantum essentiæ fuerint (scilicet divinæ), quæ nihil IDEM, ad Julianum (epist. 11). In eo vero horum in se sine carnis recepit veritate; quod Eutyches in episcopali judicio ausus quoniam natura Unigeniti, natura est Pa- est dicere, ante incarnationem duas fuisse tris, natura est Spiritus Sancti, simulque im- in Christo naturas, post incarnationem aupassibilis et sempiterna. Verum si ab Apol- tem unam, necessarium fuit ut ad reddenlinaris perversitate hæreticus iste desciscit, dam rationem professionis suæ sollicitis inne convincatur Deitatem passibilem sentire terrogationibus urgeretur. Arbitror enim atque mortalem, et tamen Verbi incarnati | eum talia loquentem hoc habere persuasum,

il était que l'àme du Sauveur avant de naître de la Vierge Marie avait séjourné aux cieux. Mais la conscience et les oreilles des chrétiens ne peuvent supporter un semblable langage, car nous sommes certains que le Sauveur n'apporta du ciel rien de ce qui compose notre nature, ni une âme qui eût préexisté à sa naissance ni un corps venu d'ailleurs que du sein maternel. Ainsi ce qui avait été condamné avec raison dans Origène, à savoir que les âmes avant d'être unies à des corps ont été non-seulement vivantes mais agissantes, doit être arrêté en lui. REMIG. Les évangélistes anéantissent toutes ces erreurs par les débuts de leurs Évangiles. Saint Matthieu, en montrant le Christ sortant de la souche des rois de Judée, nous le montre véritablement homme et véritablement uni à la nature humaine; ainsi de saint Luc qui traite de son origine et de son ministère de pontife. Au contraire Marc par ces mots : « Commencement de l'Évangile de JésusChrist Fils de Dieu, » et Jean par ceux-ci : « Dans le principe était le Verbe, établissent tous les deux qu'avant tous les siècles il était Dieu en Dieu le Père.

Abraham engendra Isaac. Isaac engendra Jacob. Jacob engendra Juda

et ses frères.

S. AUG. L'évangéliste Matthieu témoigne qu'il a voulu raconter l'origine du Christ selon la chair en commençant son Évangile par la généalogie. Luc, au contraire, voulant le présenter comme prêtre et dans sa fonction d'expiateur de nos péchés, place le récit des diverses générations d'où il est sorti dans le chapitre qui parle de son baptême et du témoignage que lui rendit Jean-Baptiste par ces mots : « Voici

similiter et Lucas, qui sacerdotalem stirpem personam describit; Marcus autem cum ait : Initium Evangelii Jesu Christi Filii Dei; et Joannes cum ait: In principio erat Verbum, manifestant eum ante omnia secula semper fuisse Deum, apud Deum Patrem.

quod anima quam Salvator assumpsit, prius | in cœlis sit commorata, quam de Maria Virgine nasceretur. Sed hoc catholicæ mentes auresque non tolerant, quia nihil secum Dominus de cœlo veniens nostræ conditionis exhibuit nec animam enim quæ anterior extitisset, nec carnem quæ non materni corporis esset, accepit. Unde quod in Ori- | Abraham genuit Isaac. Isaac autem genuit Jagene merito damnatum est, qui animarum cob. Jacob autem genuit Judam, et fratres antequam corporibus insererentur non solum ejus. vitas, sed et diversas fuisse asseruit actiones, necesse est quod in isto plectatur. REMIG. Has igitur hæreses in principio Evangelii sui Evangelista destruunt ; nam Matthæus cum narrat eum duxisse originem per reges Judæorum, verum hominem eum ostendit, et veram carnem habuisse;

AUG, De cons. Evang. (lib. 2, cap. 1). Matthæus Evangelista ostendit generationem Christi secundum carnem se suscepisse narrandam, quia genealogiam Christi exorsus est; Lucas autem tanquam sacerdotem in expiandis peccatis magis assignans, non ab

qui porte les péchés du monde » (1). Dans les générations successives racontées par saint Matthieu l'on voit Jésus prenant nos péchés sur lui; dans celles de saint Luc, c'est, au contraire, l'abolition de nos péchés; c'est pour cela que le premier les raconte en redescendant, et l'autre en remontant. Matthieu qui les raconte en descendant commence par Abraham.-S. AMBR.—Abraham le premier mérita le témoignage de la foi, parce qu'il crut à Dieu et que cela lui fut réputé à justice (2). Il a été placé aussi comme l'auteur de la race du Christ, parce que le premier il mérita de recevoir la prophétie de son union avec les nations de laquelle devait sortir l'Église, par ces mots : « En toi seront bénies toutes les nations de la terre. » Le privilége d'entendre le Christ appelé son fils a été aussi conféré à David, et il a eu cette prérogative que ce soit par son nom que commence la généalogie du Seigneur.- S. Aug.

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L'évangéliste Matthieu, voulant graver dans la mémoire de l'humanité l'origine du Christ par la série de ses aïeux, débuta par Abraham en disant: «Abraham engendra Isaac. » Pourquoi n'a-t-il pas dit Ismaël qui fut l'aîné des enfants d'Abraham? Il ajoute : « Isaac engendra Jacob. » Pourquoi ne pas rappeler Esau son aîné? Parce que par eux l'on ne pourrait pas descendre jusqu'à David. LA GLOSE (3). — L'évangéliste met avec le nom de Juda celui de tous ses frères, et cela parce qu'ils firent partie du peuple de Dieu, tandis que Ismaël et Esau ne persévérèrent pas dans le culte véritable. - S. CHRYS. Il nous rappelle les douze patriarches dont plusieurs étaient enfants de (1) Ainsi qu'on peut le voir au chap. 3, où on lit ces mots : Et Jésus commença vers l'âge de trente ans, réputé le fils de Joseph.

Gal., 3, v. 1.

(2) Gen., 15, v. 16. Rom., 4, v. 6.
(3) Elle s'exprime en termes équivalents, mais plus implicites.

Jacob., 3, v. 23.

initio Evangelii sui, sed a Baptismo Christi | citur: Benedicentur in te omnes tribus generationes enarrat, ubi testimonium terræ. Et iterum David delatum est, quod Joannes perhibuit, dicens Ecce qui tollit Jesus filius ejus diceretur: unde huic præpeccata mundi. In generationibus etiam rogativa servatur, ut ab eo generationis Matthæi significatur nostrorum susceptio dominicæ manaret exordium. AUG. (de peccatorum a Domino Christo; in genera- | Civ. Dei, lib. 15, c. 15). Evangelista igitur tionibus autem Lucæ, significatur abolitio nostrorum peccatorum ab ipso ideo generationes Christi Matthæus descendens enarrat, Lucas autem ascendens. Humanam autem Christi generationem Matthæus descendendo describens, ab Abraham generationes commemorat. AMBROS., super Lucam. Prior enim Abraham meruit fidei testimonium, quia credidit Leo, et reputatum est ei ad justitiam. Ideo etiam auctor generis debuit significari, quia instauranda Ecclesiæ sponsionem primus meruit, cum di

Matthæus generationem dominicæ carnis per seriem parentum volens commendare memoriæ, ordiens a patre Abraham, dicit: Abraham genuit Isaac. Cur non dixit Ismaël, quem primitus genuit? Sequitur: Isaac autem genuit Jacob. Cur non dixit Esau, qui ejus primogenitus fuit? Quia scilicet per illos ad David pervenire non posset. GLOSSA. Omnes tamen fratres Judæ cum ipso in generatione computat: quod etiam ideo factum est, quia Ismaël et Esau non remanserunt in cultus unius Dei,

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servantes, pour confondre l'orgueil qui naît du rang d'aîné, et parce que tous étaient patriarches et chefs de tribus. LA GLOSE. Juda seul est appelé par son nom, parce que de lui seul est descendu le Seigneur.

S. ANSELME (1). Le nom des aïeux du Sauveur doit non-seulement nous rappeler leur histoire, mais nous devons y voir aussi une figure et une moralité; une figure, parce que tous les aïeux du Christ Font figuré; une moralité, car le nom de tous par sa signification doit édifier en nous la vertu, ou par les souvenirs qu'il rappelle. Abraham en plusieurs circonstances a été la figure du Sauveur, et il l'a été encore par son nom, car son nom signifie père de plusieurs nations, et le Christ a été le père de la multitude des fidèles (2). Abraham aussi sortit de sa famille pour aller habiter parmi des étrangers, et le Christ par la prédication passa des Juifs aux Gentils. S. CHRYS.-Isaac signifie ris or, le rire des saints n'est pas l'éclat insensé des lèvres, mais la joie d'une âme que possède la raison. Telle est une des figures du Christ, car ainsi qu'Isaac fut donné à la dernière vieillesse de ses parents pour être leur joie, et de manière qu'ils l'acceptassent comme l'enfant non de la nature, mais du bienfait, ainsi le Christ fut donné par une mère pure aux derniers jours de l'univers pour être la joie de tous; l'un vint d'une vierge, l'autre d'une vieille femme, tous les deux trompant l'espérance de la nature. REMIG. Le nom de Jacob

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(1) Dans les éditions précédentes, ce qui suit, lié à ce qui précède, était donné comme de la Glose, quoique cependant on n'y lise que la première partie de cette citation. Le reste, quoique mêlé à d'autres choses, se trouve quoique avec la même expression dans saint Anselme.

(2) Au ps. 17, v. 40, David n'y est que la figure du Christ, ainsi que l'enseigne Cassiodore et que l'insinue saint Augustin. Rabanus, sur saint Matthieu, a la même explication. Mais ce qui suit comme étant de la Glose est de saint Anselme.

fratres vero Judæ in populo sunt compu- | ficationem nominis vel exemplum, ædificetati. CHRYS. (homil. 3, in Matt.). Velpropterea 12 patriarcharum meminit, ut eam quæ ex progenitorum nobilitate est, elationem auferret. Etenim multi horum ex ancillis nati fuerunt, sed omnes similiter erant patriarchæ et tribuum principes. GLOSSA. Ideo autem Judam nominatim posuit, quia de illo tantum Dominus descendit.

ANSELM. In singulis autem Patribus non solum debet notari historia, sed allegoria, et moralitas : allegoria quidem in eo quod unusquisque Patrum Christum prætiguret; moralitas in hoc notatur quod ex singulis Patribus in nobis virtus, per signi

tur. Abraham ergo in multis locis figuram Christi portat, et præterea in nomine : Abraham enim pater multorum gentium interpretatur, et Christus est pater multorum fidelium. Abraham etiam de cognatione sua exiit, et in terra aliena demoratus est; et Christus, derelicto Judaïco populo, ad gentes per prædicatores suos exivit. CHRYS., super Matth. (in oper. imperf. ut sup.) Isaac autem interpretatur risus risus autem Sanctorum non stulta cachinnatio labiorum, sed rationabile gaudium cordis quod fuit mysterium Christi : sicut enim ille parentibus in ultima senectute donatus est lætitia suis, ut cognoscatur quia non erat filius na

signifie supplanteur, et il a été écrit du Christ : « Vous avez supplanté ceux qui s'élevaient contre moi, et me les avez soumis. >>

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Jacob engendra Juda et ses frères. S. CHRYS. Notre Jacob engendra douze apôtres non dans la chair, mais dans l'esprit, non de son sang, mais par sa parole. Juda signifie celui qui confesse, et en cela il était la figure du Christ qui a dit de lui-même : « Je vous confesse, vous, mon Père, le Seigneur du ciel et de la terre.» Au sens moral Abraham nous figure la foi, parce qu'il a été dit de lui : « Il a cru et cela lui a été réputé à justice. » Isaac nous exprime l'espérance, car son nom signifie ris; il fut la joie de ses parents, ainsi que l'espérance est notre joie en nous faisant attendre les biens éternels et nous réjouit à leur approche. Or, Abraham engendra Isaac ainsi que la foi engendre l'espérance. Jacob exprime la charité, la charité qui embrasse à la fois deux vies différentes, la vie active par l'amour du prochain, la vie contemplative par l'amour de Dieu. La vie active est signifiée par Lia, la contemplative par Rachel. Lia signifie celle qui travaille, car l'action est dans le travail; Rachel, le principe vu, et par la contemplation l'on voit Dieu qui est le principe. Jacob naît d'Abraham et d'Isaac comme la charité naît de la foi et de l'espérance. Ce que nous croyons et que nous espérons, nous l'aimons.

Juda engendra de Thamar Pharès et Zara. Pharès engendra Esrom. Esrom engendra Aram. Aram engendra Aminadab. Aminadab engendra Nahasson. Nahasson engendra Salmon. Salmon engendra Booz de Raab. Booz engendra Obed de Ruth. Obed engendra Jessé. Et Jessé engendra David, qui fut roi.

LA GLOSE. Laissant de côté les autres enfants de Jacob, l'évangéliste poursuit la descendance de Juda par ces mots : « Juda engen

turæ, sed gratiæ; sic et Christus in novis- | ficat spem, quia interpretatur risus fuit simo fine productus est a matre judæa, quasi gaudium cunctis; sed iste per virginem, ille de anu, ambo contra spem naturæ. REMIG. Jacob supplantator interpretatur; et de Christo dicitur: Supplantasti insurgentes in me subtus me.

Sequitur Jacob genuit Judam et fratres ejus. CHRYS., sup. Matth. (in oper. imperf. ut sup.). Et noster Jacob genuit 12 Apostolos in spiritu, non in carne; verbo, non in sanguine. Judas autem interpretatur confessor, quoniam Christi erat imago, qui confessor Patris erat futurus, dicens (Matth., 11): Confiteor tibi, Pater, Domine cœli et terræ. GLOS. Moraliter autem Abraham nobis virtutem fidei per exempla sua significat, cum de eo legatur: Abraham credidit Deo, et reputatum est ei ad justitiam. Isaac signi

enim gaudium parentum. Spes vero similiter est gaudium nostrum, dum æterna bona sperare facit, et de eis gaudere. Abraham ergo genuit Isaac, quia fides generat spem. Jacob autem significat charitatem : charitas enim amplectitur duas vitas: activam, per dilectionem proximi; contemplativam, per dilectionem Dei, Activa per Liam, contemplativa per Rachel significatur. Lia enim laborans interpretatur, quia activa in labore est; Rachel visum principium, quia per contemplativam Principium (id est, Deus) videtur. Nascitur ergo Jacob de duobus parentibus, quia charitas nascitur de fide et spe : quod enim credimus et speramus, diligimus.

Judas autem genuit Phares et Zaram de Tha

mar. Phares autem genuit Esrom. Esrom

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