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au prochain, afin que Dieu nous exauce à son tour, nous le découvrirons en nous demandant à nous-même ce que nous voudrions qu'il nous accordât. Et c'est pour cela qu'il est dit : « Tout ce que vous voudrez, etc. >>

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S. CHRYS. Non-seulement il ajoute toutes choses, mais encore: donc, comme s'il disait : Si vous voulez être exaucés, exaucez ceux dont je viens de parler. Ce qu'il veut dire, ce n'est donc pas : « Tout ce que vous voulez que Dieu fasse pour vous, faites-le aussi pour votre prochain; » car vous pourriez dire alors: Comment cela est-il possible, mais : « Tout ce que vous voudriez que vous fît celui qui est avec vous serviteur de Dieu, faites-le vous-même pour votre prochain. >>

S. AUG. Quelques exemplaires latins portent le mot biens; je pense qu'il a été ajouté comme explication (1). L'on pouvait en effet se demander s'il aurait été dans la vérité de cette sentence celui qui aurait désiré qu'on lui fit ce qui lui aurait été préjudiciable, et qui l'aurait fait lui-même auparavant contre son prochain, ce qui serait ridicule. Sans cette addition l'on peut aussi admettre la vérité de ce principe, et ces mots : « Tout ce que vous voulez, » ne doivent pas être pris à la légère et dans un sens vulgaire, mais dans le sens propre. Or, la volonté n'agit que pour le bien, et c'est la passion qui désire le mal. L'on doit avouer cependant que les Écritures ne s'expriment pas toujours avec cette rigueur de langage, mais ici l'on ne doit pas se permettre d'autre explication.

S. CHRYS.-Le Seigneur Jésus, étant venu pour tous les hommes, a

(1) Cela manque dans les exemplaires actuels, et paraît parfaitement inutile, quoiqu'on puisse cependant désirer souvent ce qui est moralement mauvais.

tur. Quid autem petenti proximo debeamus | ditum bona; quod additum puto ad maniimpendere, ut et ipsi audiamur a Deo, ex hoc considerare possumus quod ab aliis volumus nobis impendi: et ideo dixit: Omnia ergo quæcunque vultis, etc.

CHRYS., in homil (24, super Matth.). Non simpliciter dicit omnia, sed addidit ergo: quasi diceret Si vultis audiri, cum illis quæ dixi, et hæc facite. Non autem dixit: Quæcunque vis effici tibi a Deo, hæc fac ad proximum; ut non dicas: Qualiter hoc est possibile? sed ait: Quæcunque volueris effici tibi a conservo, hæc et circa proximum ostende.

AUG., De serm. Dom, in monte (lib. 2, cap. 34). Quidam latini codices habent ad

festationem sententiæ. Occurrebat enim quod si quisquam flagitiose aliquid erga se fieri velit, et ad hoc referat istam sententiam, ut hoc prior illi faciat a quo sibi fieri cupit; ridiculum est hunc putare istam implesse sententiam. Intelligendum est autem perfectam esse sententiam, etiam si hoc non addatur. Quod enim dictum est: Omnia quæcunque vultis, non usitate ac passim, sed proprie dictum accipi oportet: voluntas namque non est nisi in bonis : nam in malis cupiditas proprie dicitur, non voluntas; non quia sic semper loquantur Scripturæ, sed ibi oportet ubi omnino proprium verbum tenent, ut non aliud sinant intelligi.

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fait un admirable abrégé de tous ses commandements en disant: << Tout ce que vous voudrez que les hommes fassent pour vous, faitesle pour eux. » C'est pour cela qu'il ajoute : « C'est là la loi et les prophètes.»S. CHRYS. Tout ce que la loi et les prophètes ont répandu dans toute l'étendue de l'Écriture, ce commandement le contient dans un admirable abrégé, ainsi que la multitude des rameaux d'un arbre est contenue dans la seule racine.-S. GREG. Celui qui pense à faire aux autres ce qu'il voudrait qu'on lui fît à lui-même, est conduit par là à rendre le bien pour le mal, et un plus grand bienfait pour un moindre. S. CHRYS. - D'où il faut conclure que c'est en nous-mêmes que nous trouvons la connaissance de tout ce qu'il nous importe de savoir, et que nous ne pouvons pas prétexter d'ignorance. -S. AUG. Ce précepte paraît se rapporter à l'amour du prochain et non à l'amour de Dieu, car il est dit ailleurs qu'il y a deux préceptes d'où dépendent toute la loi et les prophètes. Or, il est dit dans cet autre passage : « Toute la loi, » ce qui n'est pas dit ici, laissant ainsi une place à l'autre commandement, qui est celui de l'amour de Dieu. S. AUG. - Ou bien : l'Écriture ne rappelle que le seul commandement de l'amour du prochain en disant : « Tout ce que vous voudrez, » car qui aime le prochain nécessairement aime l'amour lui-même. C'est Dieu qui est l'amour (1), et c'est ainsi qu'il faut qu'il aime l'amour par-dessus tout.

(1) Dans saint Jean (18 Ep., chap. 45, v. 16), il y a άɣáñn, qui veut dire charité, et peut se traduire aussi par dilection.

CYPR., De oratio. Dom. Cum autem Dei Verbum Dominus Jesus Christus omnibus venerit, præceptorum suorum fecit grande compendium, cum dixit: Quæcunque vultis ut faciant vobis homines, et vos facite eis: unde subdit: Hæc est enim lex et prophetæ. CHRYS., super Matth. (in opere imperfect. ut sup.). Nam quæcunque lex et prophetæ sparsim in omnibus præceperunt Scripturis, in hoc compendioso continentur mandato, quasi innumerabiles arborum rami in una radice. GREG., 10, Moral. (cap. 4). Qui enim cogitat ut ea alteri faciat quæ ipse sibi ab altero fieri exspectat, pensat nimirum ut malis bona, et bonis meliora reddat. CHRYS., in hom. (super Matth.). Unde manifestum est etiam

quoniam ex nobis quæ deceant omnes scimus, et non est possibile ad ignorantiam refugere. AUG., De serm. Dom. (lib. 2, cap. 34). Videtur autem hoc præceptum ad dilectionem proximi pertinere, non autem ad Dei ; cum in alio loco duo esse præcepta dicat, in quibus lex pendet et prophetæ (Matth., 22). Cum autem hic non addit: Tota lex (quod ibi addidit), servavit locum alteri præcepto, quod est de dilectione Dei. AUG., 8, De Trinit. (cap. 34). Vel aliter: ideo Scriptura tantum dilectionem proximi commemorat, cum dicit: Omnia quæcunque vultis; quia qui proximum diligit, consequens est ut et ipsam præcipue dilectionem diligat: Deus autem dilectio est consequens est ergo ut præcipue diligat Deum.

T. 1.

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Entrez par la porte étroite, parce que la porte de la perdition est large, et le chemin qui y mène est spacieux, et il y en a beaucoup qui y entrent. Que la porte de la vie est petite, que la voie qui y mène est étroite, et qu'il y en a peu qui la trouvent!

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S. AUG. Plus haut, le Seigneur nous avait commandé d'avoir cette simplicité et cette pureté de cœur qui nous font trouver Dieu. Mais cela est donné à un petit nombre. Aussi va-t-il nous parler de la recherche de cette sagesse, et c'est à l'investigation et à la contemplation de cette sagesse qu'est nécessaire cette vue qu'ont préparée les préceptes qui précèdent, et dont il est dit : « Entrez par la porte étroite. »

LA GLOSE... Ou bien quoiqu'il soit difficile de faire aux autres ce que nous voudrions que l'on nous fit à nous-mêmes, cependant il le faut pour entrer par la porte étroite.

S. CHRYS. Cette troisième conséquence appartient au précepte du jeûne, et tel est l'enchaînement des idées : « Pour vous, lorsque vous jeûnez, parfumez votre tête, » et puis: «Entrez par la porte étroite. » Il est enfin trois passions qui nous sont naturelles et qui sont intimement unies à notre chair. La première est celle du boire et du manger; la seconde, celle de l'homme pour la femme; la troisième, le sommeil, et il est plus difficile d'en séparer notre corps que de toutes les autres. C'est pour cela qu'il n'y a rien qui sanctifie autant le corps que la chasteté, le jeûne et de persévérer dans les veilles. C'est à cause de ces trois manières d'atteindre à la justice, et surtout à cause du jeûne rigoureux, qu'il nous est dit : « Entrez par la porte

Intrate per angustam portam, quia lata porta | faciendum est, ut intremus per angustam et spatiosa via est, quæ ducit ad perditionem, portam. et multi sunt qui intrant per eam. Quam angusta porta arcta et via est quæ ducit ad vitam ! et pauci sunt qui inveniunt eam.

CHRYS., super Matth. (in opere imperf. ut sup.). Vel aliter tertia hæc consequentia ad justitiam jejunii pertinet, ut sit ordo narrationis talis: Tu autem cum jejunas, unge caput tuum; et postea sequitur: Intrate per angustam portam. Præcipuæ enim tres sunt naturales passiones et intimæ carni; primo esca et potus; deinde amor viri ad mulierem; tertio loco somnus ; et ideo gravius est cas a natura carnali præcidere, quam cæteras passiones. Et ideo nullius passionis abstinentia sic sanctificat corpus, sicut quod homo sit castus, jejunus, et in vigiliis perseverans: ergo propGLOSSA. Vel aliter: etsi difficile sit ut ter omnes has justitias, et præcipue propaliis facias quod tibi vis fieri, tamen sic❘ ter laboriosissimum jejunium, dicit : Intrate

AUG., De serm. Dom. (lib. 2, cap. 35). Admonuerat superius Dominus ad habendum cor simplex et mundum in quo quæritur Deus sed quia hoc paucorum est, jam incipit de investiganda sapientia loqui; cui investigandæ et contemplandæ talis oculus per omnia superiora perductus est, quo videri jam possit arcta via et angusta porta. Unde subdit: Intrate per angustam portam.

étroite. » La porte de l'enfer est le diable, porte de perdition; celle du royaume des cieux le Christ, porte de la vie. Le diable est dit une porte large, non à cause de l'étendue de son pouvoir, mais à cause de cette dilatation effrénée de l'orgueil. Le Christ est appelé une porte étroite, non parce que son pouvoir est resserré, mais parce que l'humilité l'a fait se faire petit, s'étant enfermé dans le sein étroit d'une vierge, lui que le monde ne peut contenir. La voie de la perdition, c'est l'iniquité quelle qu'elle soit! Elle est dite spacieuse, parce qu'elle franchit les bornes que la règle lui donne, et que ceux qui la suivent vont partout où leur plaisir les porte. Toute justice est la voie de la vie, et elle est dite étroite à cause de tout ce qui la contrarie. Or, remarquez que celui qui ne passe pas par ce chemin ne peut arriver à la porte, et que, par conséquent, celui qui ne passe pas par le chemin de la justice ne peut pas connaître le Christ. De même, il n'y a à ne pas tomber aux mains du diable que celui qui ne marche pas dans la voie des pécheurs. S. GRÉG. Quoique la charité soit large, cependant elle n'arrache les hommes à la terre qu'en les faisant passer par des chemins étroits et raides; certes, c'est assez étroit que de passer toutes choses pour n'aimer qu'un seul être, que de ne pas désirer la prospérité et ne pas craindre les revers. S. CHRYS. Comment le Sauveur, qui doit appeler plus tard son joug suave et son fardeau léger, peut-il maintenant appeler étroite et resserrée la voie qui conduit jusqu'à lui. Mais pour en voir la douceur, il faut se rappeler qu'il s'agit ici d'une porte et d'une voie, qu'on ne fait que les traverser, et qu'on ne doit pas y séjourner. C'est dans le même sens que l'autre porte et l'autre voie ont été ap

per angustam portam Porta perditionis | laverit per viam, non potest pervenire ad est diabolus, per quam introitur in gehen- portam : qui enim non ambulat per viam nam porta vitæ Christus, per quam in- justitiæ, impossibile est ut vere Christum troitur in regna cœlestia. Lata autem porta cognoscat similiter nec incurrit in manus dicitur esse diabolus, non magnitudine po- diaboli, nisi qui in via ambulat peccatorum. testatis extensus, sed effrenatæ superbiæ GREG., super Ezechielem (homil. 17, post licentia dilatatus. Porta autem angusta di- medium). Quamvis autem charitas sit lata, citur Christus, non parvitate potestatis tamen per angusta et ardua homines duexiguus, sed humilitatis ratione collectus; cit a terra: satis angustum est omnia præquia quem totus non capit mundus, seipsum termittere, unum solum diligere, prospera intra angustias uteri virginalis inclusit. Via non ambire, adversa non timere. CHRYS., autem perditionis est omnis iniquitas. Dici- in homil. (24, sup. Matth.). Sed cum postca tur autem spatiosa, quia non est intra re- dicat (Matth.): Jugum meum suave est, gulam disciplinæ inclusa, et ambulantes in et onus meum leve, qualiter hic angustam ea quicquid eos delectaverit, hoc sequuntur esse viam ait et arctam; sed et hic monVia autem vitæ dicitur esse omnis justitia, strat eam levem esse et suavem, quoniam et propter contrarias causas esse arcta. via est, et porta est; sicut et altera quæ Considerandum autem quia nisi quis ambulata et spatiosa dicitur, ipsa via et porta

pelées spacieuses et larges. Or, il suffit à ceux qui combattent de penser que leurs travaux ne font que passer ainsi que leurs sueurs, et qu'ils sont ainsi portés jusqu'à la vie éternelle. S'il est vrai que la tempête est douce pour le matelot et la blessure pour le combattant, parce qu'il sait qu'une récompense transitoire l'attend, combien sera-t-il plus vrai que celui qui se donne pour but le ciel et les prix immortels ne s'apercevra d'aucun des dangers qu'il traverse. Mais cela même, d'appeler étroite cette voie, sert beaucoup à en adoucir la fatigue, car c'est ainsi qu'il nous prépare aux veilles, et qu'il fixe notre désir. D'ailleurs quel est le combattant qui ne déploie pas plus de courage dans l'arène, en se rappelant que son prince admire ses efforts. Ne nous laissons pas abattre par la multitude des choses tristes qui fondront sur nous; la voie est étroite, mais non la cité. Ce n'est pas ici qu'il faut chercher le repos, ni là qu'il faut attendre la tristesse. Par ces mots : « Car il en est peu qui la trouvent,» il exprime la nonchalance du grand nombre, et il avertit ses auditeurs de fixer leurs regards non sur les prospérités du grand nombre, mais sur les fatigues du petit nombre.

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S. JÉR. - C'est dans ce sens qu'il nous a parlé de chacune des deux voies en nous disant que le grand nombre passe par celle qui est large, et le petit nombre par celle qui est étroite, à savoir que nous n'avons pas besoin de chercher celle qui est large, ni d'aller à sa découverte; elle se présente d'elle-même, et c'est le chemin de ceux qui s'égarent. Celle qui est étroite, tous ne la trouvent pas, ni ne la suivent immédiatement après l'avoir trouvée. Il en est plusieurs qui, après avoir trouvé la voie de la vérité, déçus par la volupté de la terre, rebroussent chemin au milieu de leur course.

veniunt eam, rursus hic multorum desidiam significavit, et audientes erudivit non multorum prosperitatibus attendere, sed paucorum laboribus.

est horum autem nihil mansurum est, | tigerint tristia; quia arcta est via, sed non sed omnia pertranseunt : transire autem civitas. Ideo neque hic quietem oportet exlabores et sudores, et in bonum finem deve-pectare, neque ibi triste aliquid præstolari. nire (scilicet in vitam) sufficiens est miti-Dicens autem : Quoniam pauci sunt qui ingare eos qui agones patiuntur. Si enim tempestates nautis et vulnera militibus levia sunt propter spem præmiorum pereuntium, multo magis cum cœlum præjacens fuerit, et immortalia præmia, nullum aliquis sentiet imminentium periculorum. Sed et hoc (id est, angustam vocare) maxime ad faciendum eam levem conferebat: vigilare enim eos præparabat: hoc enim Dominus dicit dirigens nostrum desiderium: qui enim in agone certat, cum viderit principem admi-angustam vero nec omnes inveniunt, nec rantem labores agonum, animosior fit. Ne igitur moesti simus cum multa nobis hic con

HIER. Signanter igitur de utraque via locutus dicit, quod per latam multi ambulant, angustam pauci inveniunt : latam enim non quærimus, nec inventione opus est; quia sponte se offert, et errantium via est;

qui invenerint, statim ingrediuntur per cam siquidem multi, inventa veritatis via

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