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S. CHRYS.

Ou bien les porcs non-seulement foulent aux pieds les perles, par leurs actes charnels, mais encore, après un moment de conversion, ils déchirent par leur révolte ceux qui les leur ont jetées. Presque toujours ils calomnient ceux qui leur prêchent en les présentant comme des semeurs de dogmes nouveaux. Les chiens aussi, foulant à leurs pieds les choses saintes, déchirent le prédicateur de la vérité par leurs sentiments, leur manière d'agir et leurs disputes.S. CHRYS. C'est avec intention qu'il est dit : « S'étant retournés, » car ils se revêtent de douceur pour être admis à entendre; mais après avoir écouté, ils déchirent. S. CHRYS.-C'est avec raison que c'est sur les porcs que porte la défense de leur donner les perles; car s'il est défendu de les leur donner, à combien plus forte raison le sera-t-il de les donner aux chiens, qui sont plus impurs que les porcs? Nous ne pouvons pas avoir la même pensée sur la distribution du saint mystère; car souvent notre bénédiction se répand sur des chrétiens vivant à la manière des bêtes (1), non parce qu'ils la méritent, mais de peur qu'en la leur refusant on ne les jette dans un abime plus profond.

S. AUG. Il faut prendre garde de ne développer à personne ce qu'il ne comprend pas; car il vaut mieux le laisser travailler à trouver ce qu'il ne comprend pas que de l'exposer à profaner ce qu'on lui aura développé, ou par la haine comme le chien, ou par l'abandon du mépris comme le porc. Il ne faut pas conclure de ce que l'on peut cacher une vérité qu'il soit permis de dire un mensonge. Le Seigneur, qui n'a jamais menti, a cependant caché des vérités, ainsi que le témoigne

(1) C'est une manière de s'exprimer souvent employée dans l'Ecriture et surtout dans le verset 4, ch. 11 de Zach., où les Juifs sont appelés un troupeau destiné à l'abattoir, ainsi que l'explique Rupert, dans la Glose.

etiam benedictionem damus pecorum more viventibus Christianis; non quia merentur accipere, sed ne forte plenius scandalizati dispereant.

ut sup.). Vel porci, non solum carnalibus | æstimare non possumus; quia frequenter actibus margaritas conculcant, sed etiam post modicum conversi per inobedientiam rumpunt præbitores earum. Frequenter autem et scandalizati calumniantur eos, quasi dogmatum novorum seminatores. Canes etiam conculcantes sancta, cordibus, actibus, et disputationibus suis, rumpunt prædicatorem veritatis. CHRYS., in homil. (24, sup. Matth.). Et bene dixit: Conversi: fingunt enim mansuetudinem ut addiscant; deinde cum didicerint detrahunt. CHRYS., super Matth. (in opere imperf. ut sup.). Rationabiliter autem margaritas dari porcis prohibuit, quia si porcis minus immundis mitti vetantur, quanto magis canibus plus immundis? De sancto autem dando idem

AUG. De serm. Dom. in monte (lib. 2, cap. 22). Cavendum est ergo ne quid aperiatur ei qui non capit: melius enim quærit id quod clausum est, quam id quod apertum est aut infestat per odium, ut canis; aut negligit per contemptum, ut porcus. Non est autem consequens ut si verum occultatur, etiam falsum dicatur; quia Dominus, quamvis nihil mentitus sit, vera tamen aliqua occultavit, secundum illud (Joan., 16): Adhuc habeo vobis multa dicere quæ non potestis portare modo. Sed si aliquis non

cette parole: « J'ai beaucoup d'autres choses à vous dire que vous ne pouvez porter maintenant. » Mais si ce sont les souillures qui empêchent quelqu'un de comprendre, il faut l'en purifier par la parole et par l'action, autant qu'on le peut. Quant à ce que le Seigneur luimême a souvent dit des vérités que les assistants, soit par mépris, soit par opposition, n'ont pas reçues, il ne faut pas en conclure qu'il donnait les choses saintes aux chiens ou jetait les perles devant les pourceaux. Il parlait pour ceux qui comprenaient, et il ne fallait pas les négliger à cause du tort des autres. Pendant que ceux qui lui tendaient des piéges dans leurs réponses, se desséchaient et périssaient, d'autres, qui pouvaient le comprendre, profitaient beaucoup à ses paroles. Celui qui est en état de répondre doit le faire en ce qui concerne le salut, afin de ne pas décourager ceux qui, en le voyant ne pas répondre, pourraient s'imaginer qu'il n'est pas de réponse à cette difficulté. En choses vaines et oiseuses, il ne faut pas répondre, mais expliquer cependant pourquoi l'on ne répond pas à de semblables questions.

Demandes, et on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez à la porte, et on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit; et qui cherche trouve; et on ouvrira à celui qui frappe à la porte.

Parce que plus haut il avait défendu de demander les biens temporels, il nous montre ici ce que nous devons demander, en nous disant: « Demandez et vous recevrez. » — S. Aug. - Ou bien, comme après ce qu'il a dit des perles qu'il ne fallait pas jeter devant les pourceaux, et des choses saintes qu'il ne fallait pas donner aux chiens, son auditeur

Petite, et dabitur vobis; quærite, et invenietis; pulsate, et aperietur vobis: omnis enim qui petit, accipit; et qui quærit, invenit; et pulsanti aperietur.

capit propter sordes, mundandus est vel | tinentibus. De supervacuis autem et noxiis verbo vel opere, quantum fieri potest a no- nihil dicendum est, sed hoc ipsum explibis. Quod autem Dominus quædam dixisse candum, cur inquirenti talia non oporteat invenitur, quæ multi qui aderant (vel resis-respondere. tendo, vel contemnendo) non receperunt, non putandus est sanctum dedisse canibus, aut margaritas ante porcos misisse. Dedit enim eis qui capere poterant, et simul aderant, quos propter aliorum immunditiam negligi non oportebat; et quamvis tentantes eum in ipsis quæ eis respondebat contabescerent, alii tamen qui poterant capere, ex illorum occasione multa utiliter audiebant. Qui ergo novit quid respondeat, debet respondere saltem propter illos quibus desperatio suboritur, si propositam quæstionem solvi non posse crediderint, et hoc de rebus ad instructionem salutis per

HIER. Quia carnalia supra vetuerat postulari, quid petere debeamus ostendit, dicens: Petite, et dabitur vobis. AUG., De serm. Dom. in monte (lib. 2, cap. 20, vel 32). Vel aliter cum præceptum esset ne sanctum daretur canibus, et ne margaritæ ante porcos mitterentur, potuit auditor suæ ignorantiæ conscius dicere: Quid sanctum

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aurait pu dire, sous l'impression du sentiment de son ignorance: « Pourquoi me défendez-vous de donner aux chiens ce que je sais bien ne pas posséder encore?» c'est pour y répondre qu'il ajoute : << Demandez, et vous recevrez. »

S. CHRYS. Ou bien, leur ayant donné quelques préceptes comme celui-ci «Ne jugez point, et vous ne serez point jugés, » qui contiennent une figure du commandement de la prière, c'est avec raison qu'il ajoute : « Demandez, et il vous sera donné; » c'est comme s'il disait : « Si vous montrez cette clémence à l'égard de vos ennemis, frappez partout où vous verrez quelque chose de fermé, et il vous sera ouvert » (1). Demandez par vos prières, en priant nuit et jour; cherchez par l'effort et par le travail; votre travail sur l'Écriture ne vous ferait pas en acquérir la science sans la grâce de Dieu, et cette grâce, vous ne l'auriez pas sans l'application à l'étude; car le don de Dieu ne se doit pas à la négligence. Frappez donc par la prière, et les jeûnes, et les aumônes. Or, ainsi que celui qui frappe à la porte, non-seulement crie de sa voix, mais encore frappe de sa main; ainsi l'on frappe aussi par les bonnes œuvres, lorsqu'on en fait. Mais vous me direz : «Je frappe pour avoir, savoir et faire; comment le pourrai-je avant de le recevoir? » Mais faites d'abord ce que vous pouvez, pour pouvoir davantage; maintenez ce que vous savez, pour savoir davantage.-Et plus bas ou bien, parce qu'il avait commandé plus haut à tous les chrétiens, et surtout aux docteurs, d'aimer leurs ennemis, et, après leur avoir fait observer que sous prétexte de charité ils ne devaient pas donner aux chiens les choses saintes, maintenant il leur donne ce bon

(1) Le texte porte encore: Demandez tout ce que vous voudrez, et l'on vous le donnera ; tout ce que vous désirez trouver, cherchez-le, et vous le trouverez, etc.

me dare canibus vetas, cum adhuc me ha- | Pulsate autem oratione, et jejuniis, et bere non videam? Et ideo opportune subjecit, dicens: Petite, et accipietis.

CHRYS, super Matth. (in opere imperf. ut sup.). Vel aliter : quoniam ad significandam orationem quædam dederat eis mandata, dicens: Nolite judicare, competenter adjungit: Petite, et dabitur vobis. Quasi dicat: Si hanc clementiam servaveritis ad inimicos, quicquid clausum vobis videtur, pulsate, et aperietur vobis. Petite ergo precibus die ac nocte orantes; quærite studio et labore: nec enim laborantes circa Scripturas, acquirimus scientiam sine gratia Dei; nec gratiam acquirimus, nisi studuerimus; ne donum Dei negligentibus detur.

eleemosynis. Sicut enim qui pulsat ostium, non tantum voce clamat, sed manu, sic et qui bona opera facit, pulsat operibus bonis. Sed dices: Hoc ipsum peto, ut sciam et faciam ; quomodo ergo possum facere priusquam accipiam ? Sed quod potes fac, ut amplius possis; et quod scis serva, ut amplius scias. Et infra: vel aliter : cum mandasset supra omnibus (et præcipue Doctoribus) ut diligerent inimicos, et postea prohibuerit ne sub obtentu dilectionis sancta canibus darent; nunc dat eis bonum consilium, ut petant Deum pro illis, et dabitur eis: quærant eos qui perierant in peccatis, et invenient; pulsent eos qui in erroribus

conseil de demander à Dieu, pour eux, et qu'ils obtiendront; de chercher ceux qui ont prié dans les péchés, et qu'ils les trouveront; de frapper à la porte de ceux qui sont dans l'erreur, et que le Seigneur jeur en ouvrira l'entrée. Ou bien (1): les préceptes qu'il a donnés plus haut dépassant les forces humaines, il en fait reposer l'exécution sur Dieu, en disant : « Demandez et vous recevrez, » et rapporte à la puissance de la grâce divine leur exécution, qui est impossible à la faiblesse humaine. Dieu a disposé les autres animaux de manière qu'ils trouvent leur force, les uns dans la rapidité de leur course, les autres dans celle de leurs ailes; ceux-ci dans leurs ongles ou dans leurs dents, ceux-là dans leurs cornes; mais il s'est réservé d'être lui-même la force de l'homme (2), afin que celui-ci, poussé continuellement par la nécessité, ait son Seigneur nécessaire. LA GLOSE. — Nous demandons par la foi, nous cherchons par l'espérance, nous frappons par la charité. Vous devez d'abord demander pour avoir, puis chercher pour trouver, puis étudier ce que l'on en trouve pour en découvrir l'entrée. RÉMIG. —Ou bien, nous demandons en priant, nous cherchons en vivant comme il faut, nous frappons par la persévérance.

S. AUG.- La demande a pour objet la santé rendue à l'àme, afin que par elle nous puissions accomplir ce qui nous est commandé. Chercher concerne particulièrement la découverte de la vérité; une fois que l'on a trouvé ainsi la véritable vie, elle ne s'ouvre pour nous que lorsque nous frappons. S. AUG. — J'ai fait beaucoup d'efforts pour

(1) Dans l'auteur, cette partie-ci précède et se trouve presque au commencement de

l'homélie.

(2) Je vous aime, Seigneur, avec force (Ps. 17, v. 1). Vous êtes ma force et mon refuge (Ps. 30, v. 4). Vous êtes, Seigneur, ma force (Ps. 44, v. 2). Ma force et ma gloire, c'est le Seigneur (Ps. 117, v. 14). Seigneur Dieu, la vertu de mon salut (Ps. 139, v. 1).

sunt conclusi, et aperiet eis Deus, ut ha- ritate. Primum petere debes ut habeas, beat sermo eorum ad animas eorum ingres-post quærere ut invenias, inventa observare sum. Vel aliter: quoniam majora erant ut introeas. REMIG. Vel aliter: petimus mandata superius posita quam virtus hu- orando, quærimus recte vivendo, pulsamus mana, transmittit eos ad Deum, cujus perseverando. gratiæ nihil impossibile est, dicens : Petite, et dabitur vobis; ut quod ex hominibus consummari non potest, per gratiam Dei adimpleatur. Cum enim alia animalia Deus muniverit veloci pedum cursu, aut velocibus pennis, aut unguibus, aut dentibus, aut cornibus, hominem solum sic disposuit ut virtus illius sit ipse; ut infirmitatis suæ necessitate coactus semper necessarium habeat Dominum suum. GLOSSA. Petimus autem fide, quærimus spe, pulsamus cha

AUG., De serm. Dom. in monte (lib. 2, cap. 21, vel. 33). Petitio autem pertinet ad impetrandam sanitatem animi, ut ea quæ præcipiuntur implere possimus; inquisitio autem ad inveniendam veritatem : sed cum quisque veram vitam invenerit, perveniet ad ipsam possessionem, quæ tantum pulsanti aperietur. AUG., in lib. retract. (lib. 1, cap. 16). Operose quidem ista tria quid inter se differant, sic exponendum putavi; sed longe melius ad instan

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montrer en quoi diffèrent ces trois choses. Mais il vaut bien mieux n'y voir que la prière pleine d'instances; car, pour conclusion, il n'est pas dit : « Il donnera les biens à ceux qui chercheront et à ceux qui frapperont, mais à ceux qui lui demanderont. >> - S. CHRYS. - Ces mots : « Cherchez et frappez, » nous enseignent à demander avec force et beaucoup d'instances; car celui qui cherche bannit de sa pensée toute préoccupation étrangère, et il ne s'occupe que de ce qu'il cherche. Celui qui frappe, c'est qu'il est venu avec un désir chaud et véhément. S. CHRYS. Comme peut-être quelques-uns d'entre les auditeurs auraient pu interpréter ces mots : « Demandez et vous recevrez, » en disant « Le Seigneur n'y exhorte que ceux qui en sont dignes, et non pas les pécheurs; » il répète, pour donner aux uns et aux autres la confiance, que c'est à eux que s'adresse la miséricorde divine: «Quiconque demande reçoit, » c'est-à-dire que le juste et que le pécheur demandent, et qu'il n'y ait à se considérer comme abandonné par Dieu que celui qui hésite à lui demander. Il n'est pas possible, en effet, que ce devoir de piété que Dieu impose aux hommes en leur commandant de faire du bien à ses ennemis, il ne l'accomplisse pas, lui qui est bon. S. AUG. — D'où il est certain que Dieu exauce les pécheurs; car, s'il ne les exauçait pas, c'est en vain que le publicain aurait dit : «< Seigneur, ayez pitié de moi qui suis un pécheur. » Mais c'est par cet aveu qu'il mérita d'être sauvé.

S. AUG. Celui qui prie avec foi pour ses besoins temporels peut être miséricordieusement exaucé et miséricordieusement refusé. Le médecin sait mieux que le malade ce qui est nécessaire à celui-ci. Si ce qu'il demande, c'est ce qui a été l'objet ou d'une promesse ou d'un

tissimam petitionem omnia referuntur : | cator, tamen petere non dubitet, ut constet unde postea concludit, dicens: Dabit bona neminem sperni, nisi qui petere dubitavit petentibus se; et non addit: Quærentibus et pulsantibus. CHRYS., in homil. (24, super Matth.). Per hoc ergo quod addidit: Quærite et pulsate, cum instantia multa et robore peti jussit qui enim quærit, omnia alia projicit a mente, et ad illud solum afficitur quod quærit; qui autem pulsat, cum vehementi et fervida mente venit.

CHRYS., super Matth. (in opere imperf. ut sup.). Quia vero dixerat: Petite et accipietis, ne forte peccatores audientes dicerent: Ad hoc Dominus dignos hortatur, nos autem indigni sumus, ideo repetit, ut tam justis quain peccatoribus misericordiam Dei commendet et ideo dicit: Omnis qui petit, accipit; id est, sive justus sit, sive pec

a Deo : non enim credibile est ut opus pietatis quod exhibetur benefaciendo inimicis, Deus injungat hominibus; ipse autem non faciat, cum sit bonus. AUG., super Joan. (Tract., 44). Unde peccatores exaudit Deus: si enim peccatores non audiret, frustra publicanus dixisset (Luc., 11): Domine, propitius esto mihi peccatori. Et ex ista confessione meruit justificationem.

AUG., in lib, sentent. Prosp. Fideliter autem supplicans Deo pro necessitatibus hujus vitæ, et misericorditer auditur, et misericorditer non auditur. Quid enim infirmo sit utile magis novit medicus quam ægrotus. Si autem id postulat quod Deus et præcipit et promittit, fiet omnino quod

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