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d'utile ceux du ciel, et cela en disant et le lieu et les choses qui nuisent, paroles qui reviennent à ceci: «Que craignez-vous de voir la fin de votre argent si vous le donnez en aumône! Faites l'aumône, et il sera ajouté à ce que vous avez déjà; ce seront les trésors du ciel qui vous seront donnés; ce que vous refuseriez de donner périrait... et non pas sera transmis à d'autres, » car cette pensée est toujours agréable à ceux qui l'ont.

RAB. (1). Il y a ici trois manières de prier, diverses et relatives aux grands désirs des richesses: la rouille correspondant aux métaux, les vers aux habits, et les voleurs aux richesses qui, comme les pierreries, ne peuvent être attaquées ni par les vers, ni par la rouille, mais qui peuvent ainsi que toute richesse être enlevées.

S. CHRYS. Un autre (2) texte porte: « Le ver et le manger les font disparaître. » Car tout bien de cette terre doit avoir l'une des trois fins suivantes; ou bien, ils vieillissent d'eux-mêmes et se consument, et ainsi sont les habits, ou bien ils sont dévorés par leurs maîtres luxurieux, ou bien, ils sont ravis par la ruse, la violence, la calomnie. ou tel autre moyen, et ceux qui les enlèvent ainsi peuvent être appelés voleurs d'une manière générale, parce que, pour s'en emparer, ils précipitent par l'iniquité la dépossession de ceux qui possèdent ces biens. Mais vous me direz: Est-ce que tous ceux qui possèdent ces biens les perdront? Si ce n'est pas tous, du moins plusieurs. Quant aux richesses que vous ne gardez pas pour le bien, si vous ne les perdez

(1) Ou plutôt saint Anselme, car Rab. a ceci en d'autres termes.

(2) Il n'est pas fait mention de cet autre texte, mais on peut d'ailleurs ainsi traduire le grec, car ons signifie pourriture ou ver, Bpoi; le manger.

tinea demolitur ut demonstret thesauri, qui est hic, nocumentum, et ejus qui est in cœlo, utilitatem, et a loco et ab his quæ nocent quasi dicat: Quid formidas ne pecuniæ consumantur, si eleemosynam dederis? Itaque da eleemosynam, et additionem accipient etenim quæ in cœlis sunt, apponentur: quod si non dederis, pereunt: et non dixit: Aliis derelinquis, quoniam et hoc delectabile est hominibus. RAB. Tria autem ponit secundum tres diversitates divitiarum; metalla ærugine, vestes tinea demoliuntur sunt autem alia quæ neque æruginem neque tineam timent, sicut lapides pretiosi et ideo ponit generale detrimentum, scilicet fures, qui omnes divitias rapere possunt,

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CHRYS., sup. Matth. (in opere imperf. ut sup.). Alia littera habet: Ut tinea et comestura exterminant omnia enim bona mundi tripliciter tollit interitus: aut enim a semetipsis veterascunt et tineant, sicut vestimenta; aut ab ipsis dominis luxuriose viventibus comeduntur; aut ab extraneis, vel dolo, vel vi, vel calumniis, vel alio iniquo modo diripiuntur : qui omnes fures dicuntur, quia per iniquitatem festinant aliena facere sua. Sed dices: Nunquid omnes qui hæc habent, perdunt ea? Interim quidem dicam, quia etsi non omnes perdunt, tamen multi perdunt. Vere autem male servatas divitias, etsi non corporaliter, spiritualiter tamen perdidisti; quia non proficiunt tibi ad usum salutis.

pas matériellement, vous les perdez au moins spirituellement, puisqu'elles ne vous servent pas pour le salut.

RAB. Au sens allégorique, la rouille, c'est l'orgueil qui obscurcit l'éclat des vertus; et les vers, ce qui déchire les bienveillantes résolutions, et détruit ainsi ce qu'a de compacte l'unité chrétienne. Les voleurs, ce sont les hérétiques, et les voleurs toujours prêts à nous dépouiller des biens spirituels.-S. HIL. La gloire céleste est éternelle; le voleur ne peut s'en emparer dans sa furtive attaque, ni les vers et la rouille de l'orgueil la consumer. C'est pour cela qu'il est dit après: «Faites-vous des trésors dans le ciel, où la rouille ni les vers ne les détruiront, et où les voleurs ne fouillent ni ne ravissent.»>

S. AUG. Dans ce lieu-ci, je n'entendrais pas par le ciel le ciel matériel, car toute matière doit être appelée terre. Tout l'univers doit paraître méprisable à celui qui thésaurise dans le ciel dont il a été dit : « Le ciel du ciel est au Seigneur,» c'est-à-dire dans le firmament des esprits. Le ciel et la terre passeront, et (1) nous ne devons pas placer notre trésor, c'est-à-dire notre cœur, dans ce qui passe, mais dans ce qui doit rester éternellement.

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S. CHRYS. Que vaut-il mieux de le placer sur la terre, où il est certain qu'on ne puisse le conserver, ou dans le ciel où la garde est sûre? Quelle est donc cette folie de le laisser là d'où vous partez, et de ne pas l'envoyer vous attendre là où vous allez? Placez donc votre richesse dans votre justice.

S. CHRYS. Comme cependant tout trésor terrestre n'est pas détruit par la rouille ou les vers, il ramène cette autre considération : (1) Matth., 24, v. 35. Marc, 13, v. 31. Luc, 21, v. 33.

RABA. Allegorice autem ærugo significat superbiam, quæ decorem virtutum obfuscat: Tinea quæ bonum studium lacerat, et per hoc compactionem unitatis dissipat. Fures sunt hæretici et dæmones, qui semper ad hoc sunt intenti ut spiritualibus spolient. HILAR. (can. 5, in Matth.). Cæterum laus cœlestis æterna est, nec surrepentis furto subtrahenda, nec tinea et rubigine invidiæ exedenda : et ideo sequitur: Thesaurizate autem vel vobis thesauros in cœlo, ubi neque ærugo, neque tinea demolitur, et ubi fures non effodiunt neque furantur.

AUG., De serm. Dom. in monte (lib. 2, c. 13, vel 21). Coelum autem hoc loco non corporeum acceperim, quia omne corpus pro terra habendum est: totum enim mun

dum debet contemnere, qui sibi thesaurizat in illo cœlo, de quo dictum est (Psal. 113): Cœlum cœli Domino: id est, in firmamento spirituali: cœlum enim et terra transibunt : non autem in eo quod transit, collocare debemus thesaurum nostrum (vel constituere cor nostrum), sed in eo quod semper manet.

CHRYSOST., super Matth. (in opere imperf. ut sup.). Quid ergo melius est, an super terram reponere, ubi incertus est conservationis eventus, an in cœlo, ubi est certa custodia? Quæ autem stultitia est illic relinquere unde exiturus es, et illuc non præmittere quo iturus es? Illuc ergo substantiam tuam colloca, ubi patriam habes.

CHRYS., in hom, (21, sup. Matth.). Quia

« Où est votre cœur, là est votre trésor; » et c'est comme s'il disait : « Quoique rien de ce qui précède n'arrive, vous n'éprouverez cependant pas une petite perte, attaché aux biens inférieurs, devenu leur esclave, tombé du ciel (1), et incapable de penser aux choses sublimes.» S. JER. Ceci doit être notre impression, non-seulement par rapport à l'argent, mais encore par rapport aux autres biens que nous possédons. En effet, le dieu du gourmand est son ventre; de l'homme lascif, les plaisirs lubriques; du voluptueux, le libertinage. Chacun est l'esclave de ce qui l'a vaincu; il a son cœur là où est son trésor.

S. CHRYS. Il établit maintenant quelle est l'utilité de l'aumône. Celui qui place ses trésors sur la terre n'a rien à attendre au ciel. Pourquoi regarde-t-il de ce côté où il n'a rien placé? C'est là un double péché, d'abord parce qu'il ramasse d'indignes richesses, et ensuite parce qu'il place son cœur sur la terre. Tout au contraire, celui qui place son trésor dans le ciel fait un double bien.

Votre œil est la lampe de votre corps. Si votre œil est simple, tout votre corps sera lumineux. Mais si votre œil est mauvais, tout votre corps sera ténébreux. Si donc la lumière qui est en vous n'est que ténèbres, combien seront grandes les ténèbres mêmes.

S. CHRYS. Après avoir parlé de la captivité de l'intelligence et de sa réduction en esclavage, sachant que cela n'était pas facile à comprendre pour un grand nombre, il se hâte de porter la parole sur des

(1) Le grec Tov oùpzvõv ixπintwv, détaché des choses oélestes, est plus énergique.

tamen non omnis terrenus thesaurus ærugine aut tinea destruitur, aut per fures aufertur, ideo aliud inducit dicens: Ubi est thesaurus tuus, ibi est et cor tuum ac si dicat: Etsi nihil priorum eveniat, non parvam sustinebis jacturam inferioribus affixus, et eorum servus factus, et a cœlestibus cadens, et nihil excelsorum cogitare potens. HIER. Hoc autem non solum de pecunia, sed de cunctis possessionibus sentiendum est. Gulosi enim deus venter est; lascivi thesaurus sunt lubrica; amatoris, libido: huic servit unusquisque a quo vincitur : ibi ergo habet cor, ubi et thesaurum.

CHRYS., sup. Matth. (in oper. imperf. ut sup.). Vel aliter: ponit nunc quæ sit utilitas in eleemosyna facienda : qui enim col

locat thesauros in terra, non habet quid speret in cœlo: ut quid ergo aspiciat in coelum, ubi nihil repositum habet? Unde dupliciter peccat: primo, quia mala congregat: secundo quia cor habet in terra: et ex contrariis causis dupliciter benefacit, qui thesaurizat in cœlo.

Lucerna corporis tui est oculus tuus. Si oculus tuus fuerit simplex, totum corpus tuum lucidum erit. Si autem oculus tuus fuerit nequam, totum corpus tuum tenebrosum erit. Si ergo lumen quod in te est, tenebræ sunt, ipsæ tenebræ quantæ erunt ?

CHRYS., in hom. (21, super Matth.). Postquam fecit mentionem de intellectu in

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exemples pris parmi les choses extérieures. C'est pour cela qu'il dit : « La lampe de votre corps, etc., etc. » Comme s'il disait : « Si vous ignorez ce que c'est que de perdre son intelligence, que les choses extérieures vous l'apprennent : ce que votre œil est à votre corps, l'intelligence l'est à votre âme. Or, comme la privation de la vue enlève aux œuvres des autres membres une grande partie de leur activité, ainsi la corruption de votre intelligence remplit votre vie entière de la foule des vices. >> S. JÉR. Toute cette comparaison est amenée ici pour plus de clarté dans le sens : car ainsi que tout le corps sera dans les ténèbres si l'œil a perdu de sa pureté, ainsi si l'âme a perdu sa lumière principale, tous ses sens qui forment en elle la sensibilité demeureront dans l'obscurité. C'est le sens de cette parole : « Si la lumière qui est en vous n'est que ténèbres, que seront les ténèbres elles-mêmes ? » C'est-à-dire si le sens qui est la lumière de votre âme est obscurci par le vice, vous voyez combien ce qui est ténébreux par lui-même sera enveloppé de ténèbres.

S. CHRYS.-L'on voit assez qu'il ne s'agit pas ici de l'œil corporel, ni de ce qui voit dans le monde extérieur, car s'il s'agissait de cet ordre de choses, il aurait dit : « Si votre œil est sain ou malade, » tandis qu'il dit : « Si votre œil est pur ou mauvais. » Que lui servirait pour la lumière extérieure d'avoir un œil bienveillant, mais malade; et s'il l'avait malin, mais sain, cela le plongerait-il dans les ténèbres? S. JÉR. L'homme dont les yeux sont chassieux voit partout des lumières multipliées (1), tandis que l'ail simple et pur voit tous les objets (1) Car leurs yeux sont pleins d'une humeur corrompue, effet que produit dans les ivrognes une trop grande quantité de vin.

sunt? id est, si sensus (quod lumen est anima) vitio caligatur, ipsa putas caligo quibus tenebris obvolvitur.

servitutem redacto et captivato, quia hoc non multis facile cognoscibile erat, ad exteriora doctrinam transfert, dicens: Lucerna corporis tui, etc. Quasi dicat: Si non.nosti CHRYS., sup. Matth. (in opere imperf. ut quid est jactura intellectus, a corporalibus sup.). Videtur autem quod non de corpohoc disce quod enim est oculus corpori, rali oculo hic loquatur, nec de hoc corpore hoc est intellectus animæ : sicut ergo ocu-quod videtur a foris: alioquin dixisset : Si lis orbatis multum operationis reliquorum oculus tuus sanus fuerit, aut infirmus; membrorum amittitur, lumine eis extincto, nunc autem subdit: Simplex, et nequam. ita et mente corrupta multis malis vita tua Si autem benignum oculum habet et infirimpletur. HIER. Hoc ergo totum transfert mum, nunquid corpus ejus in lumine est ? ad sensum quomodo enim corpus totum Aut si malignum et sanum, nunquid corest in tenebris, si oculus non fuerit sim-pus ejus in tenebris est? HIER. Sed solent plex; ita si anima principalem fulgorem suum perdiderit, universus sensus (vel sensualis pars animæ) in caligine commorabitur: Unde dicit: Si ergo lumen quod in te est, tenebræ sunt, ipsæ tenebræ quantæ

T. 1.

lippientes lucernas videre numerosas; simplex autem oculus et purus simplicia intuetur et pura. CHRYS., sup. Matth. (in opere imperf. ut sup.). Vel dicitur oculus non a foris, sed ab intus : lucerna enim est mens

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dans leur pureté et dans leur simplicité. S. CHRYS. Ou bien il s'agit ici de l'œil intérieur et non pas de l'œil extérieur. Or, cette lumière, c'est l'intelligence par laquelle l'homme voit Dieu. Donc celui qui a son cœur à Dieu, c'est lui dont l'œil est clair, c'est-à-dire l'àme pure et nullement corrompue par les désirs de la terre; car les ténèbres en nous, ce sont les sens de la chair, qui se portent toujours du côté des ténèbres. Celui qui a son œil, c'est-à-dire la pensée de son esprit, dans toute sa pureté, celui-là conserve à son corps sa lumière, c'est-à-dire le conserve sans péché, car s'il désire ce qui est mal, il s'en détourne par la force de la crainte du Seigneur. Celui au contraire qui a l'œil mauvais, c'est-à-dire l'àme ou obscurcie par la malice ou enveloppée des ténèbres des passions, celui-là possède un corps qui a perdu sa lumière; il ne sait pas lui résister lorsqu'il convoite le mal, car il n'a pas en lui cette espérance céleste qui nous prête sa force pour résister à la concupiscence.

S. HIL. Ou bien il a trouvé l'expression de la lumière de l'àme dans le fait de la lumière que l'œil donne au corps. Si cette lumière de l'âme reste pure et brillante, elle communiquera à nos membres la clarté de la lumière éternelle, et dans la résurrection elle répandra sur la dissolution du tombeau la splendeur de notre origine. Si au contraire elle est obscurcie par les péchés et rendue mauvaise par la dépravation de la volonté, la nature corporelle ne recevra de l'âme que l'assujétissement à ses vices.

S. AUG.

Ou bien nous devons entendre par cet ail notre intention. Si elle est pure, toutes les œuvres, et c'est ce qu'il appelle ici notre corps, seront pures. L'Apôtre a en effet appelé nos œuvres notre corps

per quam anima videt Deum. Qui ergo cor habet ad Deum, illius oculus lucidus est, id est, illius mens munda est, non terrenis concupiscentiis sordidata: tenebræ autem in nobis, sunt sensus carnales, qui semper desiderant quæ sunt tenebrarum. Qui ergo habet oculum mundum (id est, mentem spiritualem), corpus suum servat lucidum, id est, sine peccato: etsi enim caro desiderat mala, virtute tamen divini timoris repercutit eam. Qui autem habet oculum ne quam, id est, mentem aut malignitate tenebrosam, aut concupiscentia turbulentam, tenebrosum possidet corpus. Non enim resistit carni, quando concupiscit perversa; quia non habet spem in cœlo, quæ præstat nobis virtutem, ut concupiscentiis resista

mus.

HILAR. (can. 5, in Matth.). Vel aliter: de officio luminis oculi lumen cordis expressit ; quod si simplex et lucidum manebit, clarita tem æterni luminis corpori tribuet, et splendorem originis suæ corruptioni carnis infundet (scilicet in resurrectione); si autem obscurum peccatis et voluntate erit nequam, vitiis mentis natura corporis subjacebit.

AUG., De serm. Dom. (ubi sup.). Vel aliter: Oculum hic accipere debemus intentionem nostram; quæ si munda fuerit et recta, omnia opera nostra quæ secundum eam operamur, bona sunt, quæ quidem omnia totum corpus appellavit; quia et Apostolus membra nostra dicit quædam opera, ubi ɛit (ad Col., 3): Mortificate membra vestra quæ sunt super terram; fornicationem, immunditiam, etc. Non ergo

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