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que cela le réduit à la condition d'esclave? Et de l'Esprit-Saint qui habite dans nos àmes? Direz-vous que c'est là une incarnation? — L'abbé IsiDORE (1).—Je dirai, en un seul mot, pour n'avoir pas besoin de tout parcourir, quelque chose qui résume tout, à savoir que Dieu pouvait faire d'humbles choses sans préjudicier à sa nature, que cela était possible et utile, tandis que l'homme sans présomption suprême ne pourrait s'attribuer certaines choses divines et surnaturelles; le roi peut agir même d'une façon ordinaire; le soldat ne peut s'arroger le commandement de son chef. Un Dieu incarné peut laisser supposer des actions humaines; l'homme abandonné à lui seul laisse impossibles les choses divines.

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S. AUG. Quelques-uns mettent en avant Sabellius, disciple de Noët, qui prétendait que le Christ n'était pas autre que le Père et l'Esprit-Saint. S. ATHAN. (2). J'arrêterai l'audace de cette fureur insensée, et démontrerai la propre personnalité du Fils, non pas en me servant de ces passages qu'il s'efforce, au moyen de ses sophismes, d'appliquer à l'humanité qu'a prise le Sauveur, mais de ceux qui, de l'aveu de tous, s'entendent de sa divinité. Ainsi, au chapitre 18 de la Genèse, nous lisons que Dieu dit ces mots : « Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance. » Le mot faisons est au pluriel, et indique quelqu'un à qui s'adresse cette parole; car s'il n'était question que d'un seul, l'homme serait dit avoir été fait à sa ressemblance, tandis que la présence d'un autre est annoncée, et l'homme est dit avoir été fait à la

(1) Ou plutôt Isidorus Pelusiola, lib. 4, ep. 166, vers la fin. Auparavant il y avait ad Atribium pour Acehibium.

(2) Déjà nous avons fait observer que nous n'avions pas pu trouver le passage qui est cité ici, quoique nous l'ayons cherché avec soin, surtout parmi les traités qui ont reçu leur titre ou d'une hérésie ou d'un hérétique.

nem. Quid autem Spiritus habitans in nobis? | discipulum Noeti quidam perhibent, qui diPutas et ipse humanationis dispensationem cebat Christum eumdem ipsum esse Patrem adimplet? ABBAS ISIDORUS, Ad Archibium | et Spiritum Sanctum. ATHANAS., contra presbyterum. Verum (ne universa annume- hæres. Hujus autem insanissimi furoris au. remus, unum ad quod universa intendunt dicemus; quia illum qui Deus erat, humilia loqui, et dispensativum simul et utile est, et nihil inviolabili naturæ præjudicat: eum vero qui homo est, divina et supernaturalia quædam loqui summæ præsumptionis est malum; nam regi quidem licet etiam et humiliter agere; militi vero non licet imperiales voces emittere. Si igitur Deus erat humanatus, etiam humilia locum habent; si vero homo tantum erat, excelsa non habent locum.

AUG., De hæresibus (cap. 41). Sabellium

daciam cœlestium testimoniorum auctoritate frænabo ad demonstrandam propriæ substantia Filii personam; non illa quæ homini suscepto congruere cavillatur assumens, sed illa in medium proferens testi. monia, quæ sine ullo ancipitis intelligentiæ scrupulo divinitati ejus competere omnes pariter confitentur. In Genesi enim Deum dixisse legimus (cap. 1): Faciamus hominem ad imaginem et similitudinem nostram. Ecce pluraliter dicit: Faciamus, alium videlicet indicans ad quem loquentis factus est sermo : si unus esset, ad imaginem

ressemblance de cet autre. - LA GLOSE (1).- D'autres ont nié la vérité de l'humanité du Sauveur. Valentin prétendit que le Christ, envoyé par son Père, descendit sur la terre, revêtu d'un corps spirituel ou céleste; mais que, sans rien recevoir de la Vierge Marie, sans avoir reçu d'elle aucune enveloppe corporelle, il avait passé par elle comme par un canal ou dans le lit d'un ruisseau. Pour nous, nous ne croyons pas qu'il soit né de la Vierge Marie autrement qu'il ne le fallait pour vivre et nous apparaître dans une chair véritable; c'est ainsi qu'on le lit dans l'Écriture, que l'on ne peut rejeter sans cesser d'ètre chrétien et sans être damné. Que si l'on dit qu'il a pris d'un élément céleste ou liquide son corps pour le changer en véritable nature humaine, qui pourrait dire que cela est impossible à Dieu?

S. AUG. Les Manichéens prétendent que le Seigneur Jésus-Christ n'avait été qu'une apparence fantastique, et qu'il n'avait pas pu naître du sein d'une femme.-S. AUG. Si le corps du Christ ne fut qu'une apparence, le Christ trompa; s'il trompa, il n'est pas la vérité. Or, le Christ est la vérité; donc son corps ne fut pas un fantôme.

LA GLOSE (2). Et comme le commencement de cet Évangie selon saint Luc nous montre le Christ naissant d'une femme, ce qui établit la vérité de son humanité, donc ils rejettent les commencements de l'un et de l'autre Évangile. S. AUG. C'est pour cela que Faustus nous dit : « L'Évangile a tiré son nom et son existence de la prédica

(1) Nous n'avons pas trouvé cette citation dans le texte actuel de la Glose, ni ail

leurs.

(2) La première partie de cette citation est prise de saint Augustin, lib. De hæresibus, cap. 11; quant à la seconde, qui commence à ces mots pour nous, du livre 20 contre Faustus, mais dans un ordre inverse.

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suam fecisse diceretur: nunc autem alius, litatem hoc eum potuisse facere quis et alterius imaginem apertius fecisse descri- negaret? bitur.

AUGUST., De hæresibus (cap. 46) ManiGLOSSA. Alii vero veram Christi huma-chæi vero dixerunt phantasma esse Dominitatem negaverunt. Valentinus enim dixit Christum a Patre missum spirituale vel cœleste corpus attulisse, nihilque assumpsisse de Maria Virgine; sed per illam, tanquam per rivum aut fistulam, sine ulla de illa assumpta carne transisse. Nos autem non ideo credimus natum ex Maria Virgine, | quod aliter in vera carne existere atque hominibus apparere non posset; sed quia sic scriptum est in ea scriptura, cui nisi crediderimus, nec Christiani nec salvi esse poterimus. Si autem de cœlesti vel humida creatura corpus assumptum vellet commutare in humanæ carnis verissimam qua

num Jesum Christum, nec femineo posse nasci ex utero. AUGUST., in lib. 83 Quæst. (quæst. 13). Sed si phantasma fuit corpus Christi, fefellit Christus; et si fallit, veritas non est. Est autem veritas Christus non ergo phantasma fuit corpus ejus. GLOSSA. Et quia principium hujus Evangelii secundum Lucam, manifeste ostendit Christum natum ex femina, ex quo apparet vera Christi humanitas, ergo utriusque Evangelii principia negant. AUGUST., contra Faustum (lib. 2, cap. 1). Unde Faustus dicit: Evangelium quidem a prædicatione Christi et esse cœpit et nominari, in quo

tion du Christ, et l'on ne voit pas qu'il y soit dit que le Sauveur est né des hommes. La généalogie n'est pas l'Évangile, et l'écrivain sacré n'a pas osé lui donner ce nom. Quelles sont en effet ses expressions? Le livre de la génération de Jésus-Christ, fils de David: ce n'est pas le livre de l'Évangile, mais le livre de la génération. Au contraire, Marc qui a entrepris d'écrire, non pas la génération, mais uniquement la prédication de Jésus-Christ, prédication qui est vraiment l'Évangile (1), voyez comment il a pu intituler son livre : l'Evangile de Jésus-Christ, fils de Dieu, nous montrant ainsi que la généalogie n'appartient pas à l'Évangile. Dans saint Matthieu lui-même, nous voyons le Sauveur ne commencer sa prédication de l'Évangile du royaume, qu'après que saint Jean-Baptiste a été jeté dans une prison; ce qui précède appartient donc à la généalogie, et non pas à l'Évangile. J'ai consulté Marc et Jean, dont les commencements me plaisent avec raison, car ils n'introduisent ni Marie, ni Joseph, ni David.-Saint Augustin le réfute ainsi : - Que répondra-t-il à ces paroles de l'Apôtre : « Rappelez-vous que, d'après mon Évangile, Jésus-Christ de la race de David est ressuscité d'entre les morts. » L'Évangile de l'apôtre Paul n'était pas différent de celui des autres apôtres, et de tous les fidèles chargés de la propagation d'un si haut mystère (2). Le même écrivain n'écrit-il pas ailleurs : «Soit moi, soit eux, ainsi nous prêchons, et ainsi vous avez cru. » Tous, en effet, parmi eux n'écrivaient pas l'Évangile, mais tous le prêchaient.

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S. AUG. —

(1) Le mot évangile, en effet, d'après sa signification en grec, signifie bonne nouvelle.

(2) Ces derniers mots que nous avons suppléés d'après le texte avaient été omis, de telle sorte qu'il paraissait s'agir ici de tous les fidèles.

me contuli, quorum mihi principia non immerito placuerunt, quia nec David, nec Mariam inducunt, nec Josephum. Contra quem Augustinus: Quid ergo respondebit Apostolo dicenti (2 ad Timoth., 2): Memor esto Jesum Christum resurrexisse a mortuis ex semine David, secundum Evangelium meum? Quod autem erat Apostoli Pauli Evangelium, hoc etiam cæterorum Apostolorum, et omnium fidelium dispensatorum tanti Sacramenti. Hoc etiam alibi dicit (1 ad Cor., 15) Sive ego, sive illi (Evangelium prædicaverunt), sic prædicamus, et sic credidistis: non enim omnes illi Evangelium conscripserunt, sed tamen omnes Evangelium prædicaverunt.

ipse nusquam se natum ex hominibus dicit. I cum
At vero genealogia adeo non est Evange-
lium, ut nec ejus scriptor ausus fuerit eam
Evangelium nominare. Quid enim scribit?
Liber generationis Jesu Christi, filii David;
non ergo liber Evangelii Jesu Christi, sed
liber generationis. At vero Marcus quia
generationem scribere non curavit, sed
tantum prædicationem filii Dei (quod est
Evangelium) vide quam competenter sit
exorsus: Evangelium, inquit, Jesu Christi,
Filii Dei, ut hinc satis appareat genealo-
giam non esse Evangelium: nam et in
ipso Matthæo (cap. 4), post inclusum
Joannem in carcere, tunc legitur Jesum
coepisse pra dicare Evangelium regni. Ergo
quidquid ante hoc narratur, genealogiam
esse constat, non Evangelium (et iterum
lib. 3, cap. 1). Ad Joannem ergo et Mar-

AUG., De hæresibus (cap. 49). Ariani autem Patrem, et Filium et Spiritum Sanctum nolunt esse unius ejusdemque substan

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Les Ariens ne veulent pas admettre que le Père, le Fils et l'Esprit-Saint soient d'une seule et même substance, nature et existence; mais ils voient dans le Fils une créature du Père, et dans l'Esprit-Saint une créature d'une créature, c'est-à-dire du Fils; ils avancent encore que le Christ a pris un corps sans âme.- S. AUG.- Mais Jean affirme que le Fils n'est pas seulement Dieu, mais encore de la même substance que le Père, en ce qu'après avoir dit : « Et le Verbe était Dieu,» il ajoute: «Toutes choses ont été faites par lui. » D'où l'on peut conclure que lui par qui toutes choses ont été faites n'a pas été fait luimême. S'il n'a pas été fait, il n'a pas été créé, il est de la même substance que le Père, car toute substance qui n'est pas Dieu est créature. - S. AUG. Je ne sais pas ce que nous aurait conféré ce médiateur qui, laissant sans rédemption la meilleure partie de nous-mêmes (1), n'aurait épousé de notre nature que la chair, laquelle, séparée de l'àme, est incapable de rien sentir. Si, le Christ est venu sauver ce qui avait péri, comme tout en nous était déchu, tout avait besoin de rédemption. En venant à nous il a tout sauvé en s'unissant tout notre être, le corps et l'âme.-S. AUG. Je ne sais pas ce qu'ils peuvent répondre aux évidentes difficultés qu'on peut leur opposer, en les puisant dans l'Écriture où le Seigneur a écrit contre eux tant de paroles, et entre autres celles-ci: « Mon âme est triste jusqu'à la mort. J'ai le pouvoir de déposer mon âme. » Et beaucoup d'autres semblables. S'ils se défendent en disant que tout cela est paraboles, nous avons encore l'autorité des évangélistes qui, dans leur narration des faits, ainsi qu'ils établissent que le Sauveur a eu un corps, ainsi ils indiquent la réalité

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(1) Auparavant, la phrase ainsi conçue : Qui melius nostrum non redimens carnem, était fort obscure et sans aucun sens. Nous lui avons substitué celle qui correspond au sens de la traduction.

tiæ, naturæ aut existentiæ, sed esse Filium |
creaturam Patris; Spiritum vero Sanctum,
creaturam creaturæ; hoc est, ab ipso Filio
creatum volunt: Christum etiam sine anima
carnem suscepisse arbitrantur. AUG., primo
de Trin. (cap. 6). Sed Joannes in eo declarat
Filium non tantum Deum esse, sed etiam
ejusdem cum Patre substantiæ, quia cum
dixisset Et Deus erat Verbum, addidit:
Omnia per ipsum facta sunt: unde apparet
ipsum factum non esse per quem facta sunt
omnia. Et si factus non est, creatus non
est; et sic ejusdem cum Patre substantiæ
est omnis enim substantia quæ Deus non
est, creatura est. AUG., contra Felicianum
(cap. 13). Nescio enim quid nobis media-

toris persona contulerit, quæ melius nostrum ex toto non redimens, carnem, quæ sine anima nec beneficium possit sentire, suscepit. Si enim venit Christum salvum facere quod perierat, quia totus homo est qui periit, totus beneficio Salvatoris indiget. Et ideo Christus veniendo totum salvat, corpus et animam assumendo. AUG., in lib. 83 Quest. (qu. 80). Quomodo etiam ipsi respondent tam manifestis objectionibus ex evangelica scriptura, in qua contra eos Dominus tam multa commemorat? ut est illud (Matt., 26) Tristis est anima mea usque ad mortem; et (Joan., 10): Potestatem habeo ponendi animam meam, et multa hujusmodi; quæ si dicant in parabolis eum

de son âme en lui attribuant des affections qui en supposent l'existence; ainsi par ces mots : Et Jésus admira, et d'autres qui expriment sa colère ou autres semblables émotions.

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S. AUG. Les Apollinaristes ainsi que les Ariens prétendaient que le Sauveur avait pris notre chair et pas l'âme humaine. Mais vaincus en ce point par des citations de l'Écriture, ils se retranchèrent à dire que cette faculté de l'âme qui est l'intelligence, et qui la fait raisonnable, avait manqué à l'âme du Christ, et était remplacée en lui par le Verbe divin. S. AUG. S'il en était ainsi, il nous faudrait croire que le Verbe divin, au lieu de prendre notre nature, avait pris celle d'une bête sous la figure humaine. S. AUG. Quant à la vérité de sa chair, on les a vus s'éloigner de la vraie foi à ce point que de prétendre et de chercher à établir à force de disputes qu'elle n'était point différente du Verbe divin, et que ces mots : Le Verbe s'est fait chair, expriment le changement et la conversion d'une partie du Verbe divin en chair, et non pas l'union à une chair née de la chair de Marie. S. CYR. (1). Nous pensons qu'ils sont atteints de folie ceux qui ont cru à la possibilité d'une ombre de changement en la personne du Verbe divin. Ce qui est éternel reste et ne change pas et est incapable de changement.-S. LEON.-Pour nous, nous ne disons pas que le Christ se soit fait homme de telle manière qu'il lui ait manqué une des trois choses qui constituent l'humanité, l'àme, ou la lumière de la raison, ou [1] On lit ces mots vers la deuxième moitié de la lettre 28, mais au singulier et au nom de l'auteur.

locutum esse, habemus Evangelistarum rationes, qui res gestas narrantes, sicut eum corpus habuisse testantur, sic eum indicant habuisse animam per affectiones quæ non possunt esse nisi in anima: eis enim narrantibus legimus (Matth., 8; Marc., 6; Luc. 7): Et miratus est Jesus, et iratus, et multa hujusmodi.

AUG., De hæresibus (cap. 55). Apollinaristæ autem, sicut Ariani Christum dixerunt carnem solam sine anima suscepisse. In qua quæstione testimoniis evangelicis vieti, mentem (qua rationalis est anima hominis) defuisse animæ Christi, sed pro hac ipsum Verbum in ea fuisse dixerunt. AUG., in lib. 83 Quæst. (qu. 80). Sed si ita est, belluam quamdam cum figura humani corporis Dei Verbum suscepisse crederetur. AUG., De hæresibus (cap. 55). De ipsa vero ejus carne sic a recta fide dissensisse perhibentur, ut dicerent carnem illam et Ver

bum unius ejusdemque substantiæ esse, contentiosissime asseverantes. Verbum carnem factum, hoc est, Verbi aliquid in carnem fuisse mutatum atque conversum, non autem carnem de Mariæ carne susceptam esse. CYRIL., in epist. ad Joannem Antioch. Furere autem (seu insanire) arbitramur eos qui suspicati sunt quod mutationis obumbratio circa divinam Verbi naturam potest contingere manet enim quod est semper, et non mutatur, nec conversionis est capax. LEO, ad Constantinopol. (epist. 23). Nos autem non ita dicimus Christum hominem, ut aliquid ei desit quod ad humanam certum est pertinere naturam; sive animam, sive mentem rationabilem, sive carnem quæ non de femina sumpta sit, sed facta de Verbo in carnem converso atque mutato : quæ tria falsa Apollinaristarum hæreticorum, tres varias partes protulerunt.

LEO, ad Palest. epist. 83) Eutyches

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