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NUS (1). Ce commencement montre assez que l'évangéliste a voulu nous raconter la généalogie de Jésus-Christ selon la chair.-S. CHRYS. -Saint Matthieu écrivait pour les Juifs qui connaissaient la nature divine; il était inutile de leur en parler, et ce qu'il importait de leur montrer, c'était le mystère de l'incarnation. Saint Jean, au contraire, écrivait pour les gentils qui, ignorant la nature de Dieu, devaient apprendre de sa bouche que Dieu a un fils Dieu lui-même, et que ce fils s'est incarné.

RABA. Quoique la généalogie du Sauveur occupe une si petite place dans ce livre, cependant son auteur l'a appelé le livre de la génération, suivant en cela cette coutume d'intituler leurs ouvrages par ce qui les commence; ainsi de la Genèse.- LA GLOSE. - Le sens serait plus explicite si au lieu de liber generationis, il y avait: hic est liber generationis; mais on trouve des exemples nombreux semblables à celui-ci, tels que celui-ci: Visio Esaia; sous-entendez: Hæc est. S'il n'est question ici que d'une seule génération, quoique plusieurs générations soient nommées successivement, c'est que toutes le sont à cause d'une seule, celle de Jésus-Christ.-S. CHYS.-Si ce livre est appelé le livre de la génération, c'est que l'incarnation de Jésus-Christ est l'abrégé de tous les dons qui nous ont été faits, la racine de tous les biens que nous avons reçus; celui-ci posé, tous les autres devaient naturellement en découler. - REMIG. L'évangéliste a écrit: livre de la génération de Jésus-Christ, parce qu'il savait que ceci avait été écrit: livre de la génération d'Adam; il voulait opposer l'une à l'autre; car l'une a rétabli tout ce que l'autre avait détruit.-S. JEROME.—Isaïe

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(1) Cet auteur l'a emprunté du deuxième livre, deuxième chapitre, De consensu evange listarum, de saint Augustin. Quant à la citation suivante de saint Chrysostôme, il faut observer qu'elle est de l'auteur de l'ouvrage inachevé sur saint Matthieu, hom. 1re; ce qu'il faudra observer dans les autres citations semblables.

Planior autem sensus esset: Hic est liber generationis; sed hic est mos in multis, ut Visio Esaiæ, subaudi: Hæc est. Generationis autem singulariter dicitur, quamvis multæ per ordinem replicentur; quia propter Christi generationem cæteræ hic indu

Judæis enim Evangelium scripsit, quibus superfluum erat exponere Divinitatis naturam, quam cognoscebant necessarium autem fuit eis mysterium incarnationis ostendere. Joannes autem causa gentium Evangelium scripsit, quæ non cognoscebant si Deus filium haberet : ideo necessa-cuntur. CHRYSOST. in hom. (2 in Matth.). rium fuit primum illis ostendere quia est Filius Dei Deus, deinde quia carnem suscepit.

Vel ideo librum hunc generationis nominat, quia hæc est totius dispensationis summa, et radix bonorum omnium, Deum homiRABA. Cum autem parvam libri particu- nem factum esse : hoc enim facto alia selam teneat generatio, dixit: Liber genera- cundum rationem sequebantur. REMIGIUS tionis consuetudo Hebræorum est ut vo- Dicit autem : Liber generationis Jesu luminibus ex eorum principiis imponant Christi, quia noverat scriptum esse: Liber nomina, ut est Genesis. GLOSSA (ex Hieron.). | generationis Adæ : et ideo sic exorsus est,

adit: Qui racontera sa génération (1)? Et si l'évangéliste la raconte ici, ne pensez pas le trouver, en cela, contraire au prophète, cherchant à faire ce que ce dernier a déclaré impossible; mais remarquez que l'un parle de la génération divine et l'autre de la génération humaine. - S. CHRYS. Ne croyez pas que ce soit peu de chose que vous entendez raconter en entendant raconter cette génération, car c'est réellement ineffable qu'un Dieu ait daigné naître d'une femme, et ait choisi Abraham et David pour ses aïeux. Si l'on interprète les paroles du prophète de la génération humaine de Jésus-Christ, il ne faut pas répondre à sa question: aucun, mais peu, car réellement il n'y a que saint Luc et saint Matthieu.

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REMIG.

RAB. Ce nom de Jésus-Christ constate l'autorité royale et l'autorité sacerdotale du Sauveur; attendu que Jésus (2), qui par son nom prophétisa celui du Rédempteur, fut après Moïse le premier chef du peuple, et Aaron, qui fut oint d'une huile sacramentelle, reçut le premier le sacerdoce de la loi. - S. AUGUS.-Ce que Dieu communiquait aux prêtres et aux rois par l'onction, l'Esprit-Saint le donna à l'hommechrist, son expiation étant supposée. L'Esprit-Saint en effet consacra ce qui venait de la Vierge Marie dans l'incarnation du Sauveur, et c'est en vertu de cette onction qu'il a été appelé Christ.

S. CHRYS.-L'évangéliste a ajouté : « Fils de David, fils d'Abraham,»

1) Au chap. 8e des Actes, l'on voit ce passage appliqué au Christ; on peut l'entendre de la propagation spirituelle.

(2) C'est-à-dire Josué appelé Jesus Nave (Ecclésiast., 46).

:

at opponeret librum libro, Adam novum Adæ veteri; quia omnia per istum sunt restaurata, quæ per illum sunt corrupta. HIERON. In Isaia autem legimus (c. 53) Generationem ejus quis enarrabit? Non ergo putemus Evangelistam Prophetæ esse contrarium, ut quod ille impossibile dixit affatu, hic narrare incipiat, quia ibi de generatione Divinitatis, hic de incarnatione dictum est. CHRYSOST. in hom. (ut sup.). Nee tamen parva æstimes te audire, hanc audiens generationem : est enim valde ineffabile, quod Deus ex muliere nasci dignatus est, et habere progenitores David et Abraham. REMIG. Si autem aliquis dixerit quia Propheta de generatione humanitatis dixit, non est respondendum: Nullus, ad interrogationem Prophetæ, sed : Perrarus, quia Matthæus et Lucas.

RAB. In hoc autem quod dicit: Jesu Christi, regalem et sacerdotalem in eo exprimit dignitatem: nam Jesus, qui nominis hujus præsagium prætulit, primus post Moysen in populo Israel ducatum tenuit : Aaron vero, mystico consecratus unguento, primus in lege sacerdos fuit. Aug., De quæst. nov. et vet. Test. (cap. 45) (1). Quod autem per olei unctionem præstabat Deus illis qui in reges vel sacerdotes ungebantur, hoc præstitit Spiritus Sanctus homini Christo addita expiatione: Spiritus enim Sanctus purificavit quod de Maria Virgine in corpus Salvatoris profecit; et hæc est unctio corporis Salvatoris, quare Christus est appellatus.

CHRYS., sup. Matth. (in oper. ut sup). Quia vero impia prudentia Judæorum negabat Jesum de David semine esse natum,

(1) Ou plutôt au commencement de la deuxième partie qui commence par ces mots : Deus certe perfectus. Mais elle n'est pas de saint Augustin.

parce que la sagesse impie des Juifs niait que Jésus-Christ fût le fils de David. Mais pourquoi ne pas se restreindre à mentionner un seul des deux, ou Abraham ou David? C'est que tous les deux avaient eu une promesse particulière sur l'avénement du Rédempteur; Abraham par ces mots : « Toutes les nations de la terre seront bénies en ta race, » et David ainsi : « Je ferai asseoir sur ton trône le fruit de ton ventre. >> Ainsi l'évangéliste rappelle les promesses de l'un et de l'autre en le disant le fils de l'un et de l'autre. Ensuite le Christ devait avoir la triple dignité de roi, de prophète et de prêtre. Abraham avait été prêtre et prophète; prêtre, car Dieu lui avait dit : « Prends pour me l'immoler une vache de trois ans ; » prophète, d'après ces mots du Seigneur à Abimélech: « Il est prophète et il priera pour toi ; » pour David, il fut roi et prophète, mais pas prêtre. Or, le Christ est appelé le fils de l'un et de l'autre, pour nous apprendre que cette triple dignité de ses deux aïeux était passée en lui par le droit de sa naissance. S. AMB. (1). L'écrivain sacré parmi les ancêtres du Sauveur en choisit deux; l'un qui avait reçu la promesse de l'héritage des nations; l'autre, celle d'être le père du Christ, et celui-ci, quoique le dernier dans l'ordre des temps, est cependant nommé le premier, parce que les promesses qui concernent le Christ sont plus importantes que celles qui concernent l'Eglise qui tire de lui son salut; celui qui sauve est évidemment au-dessus de celui qui est sauvé.-S. JÉR. L'ordre est transposé, mais nécessairement; car si le nom d'Abraham avait précédé celui de David, il aurait fallu répéter le nom d'Abraham pour le placer au

Dei.

-

(1) Au livre 3e, sur ces mots du 3 chap. de saint Luc: Qui fuit Adam, qui fuit

ut

Abdit Filii David, filii Abraham. Quare | est, et orabit pro te. David rex fuit et autem non sufficiebat dicere illum filium propheta; sacerdos autem non fuit : ideo sabrahæ solius, aut David solius? Quia ad ergo amborum filius nominatus est, umbos de Christo nascituro ex eis promissio utriusque patris triplex dignitas originali fuerat facta ad Abraham quidem sic jure cognosceretur in Christo. AMBROS., Gen., 22): Et in semine tuo benedicentur sup. Lucam. Ideo etiam duos generis auctoomnes gentes terræ; ad David autem ita res elegit: unum qui de cognatione popu(Psalm. 131) De fructu ventris tui lorum promissum accepit, alterum qui de ponam super sedem tuam. Ideo ergo generatione Christi oraculum consecutus utriusque filium dixit, ut utriusque pro- est; et ideo licet sit ordine successionis missiones in Christo adimpletas ostende- posterior, prior tamen describitur, quia ret, deinde quia Christus tres dignitates plus est promissum accepisse de Christo, fuerat habiturus Rex, Propheta, Sacer- quam de Ecclesia, quæ est per Christum : dos Abraham propheta fuit et sacerdos potior est enim qui salvat eo quod salvatur. sacerdos, sicut Deus ad illum dixit in Ge- HIERON. Ordo etiam præposterus, sed nenesi (cap. 15) Accipe mihi vaccam tri- cessario commutatus: si enim primum mam; propheta autem, sicut ait Dominus posuisset Abraham, et postea David, rursus ad Abimelech de illo (Gen., 20): Propheta ei repetendus fuisset Abraham, ut genera

commencement de la série des générations. —S. CHRYS. — La raison en est que la dignité du trône l'emporte sur celle de la nature, et que si Abraham était chronologiquement le premier, David l'était par son titre de roi.

-

LA GLOSE (1). Comme ce livre entier traite de Jésus-Christ, il est nécessaire de savoir auparavant ce qu'il faut penser de lui; ainsi l'historien pourra plus facilement exposer tout ce qu'il a à dire à son sujet. - S. AUGUST. Toutes les erreurs des hérétiques sur la personne de Jésus-Christ peuvent se réduire à trois chefs (2); elles concernent ou sa divinité, ou son humanité, ou l'un et l'autre à la fois.-S. AUGUST. — Cerinthe et Ebion prétendirent que Jésus-Christ était homme seulement. Paul de Samosate se rangea à leur suite en avançant que Jésus-Christ n'avait eu d'autre origine que celle de son humanité du sein de Marie, et Photin appuya plus tard cette erreur.-S. ATHAN. (3).-Dans des temps bien antérieurs, l'apôtre saint Jean le voyant, à la lumière de l'Esprit divin, plongé dans le sommeil de cette fatale erreur, le secoue de sa léthargie par ces mots : « Dans le commencement était le Verbe. » Celui qui était dans le commencement en Dieu, n'a pas besoin de l'homme pour avoir une origine dans le temps. Lui-même n'a-t-il pas dit : «Mon Pere, glorifiez-moi de cette gloire que j'avais en vous avant le commencement du monde » (4). Que Photin l'entende proclamer qu'il avait la gloire avant le commencement.-S. AUGUS.-L'erreur perverse de Nes

(1) On ne trouve rien de semblable dans le texte actuel.

(2) Le saint docteur fait ici allusion, ainsi qu'on peut le voir, dans le contexte, au triple renoncement de saint Pierre.

(3) Malgré toutes nos recherches nous n'avons pu trouver nulle part ce passage. 4) Dans le grec dózσov, dans la Vulgate clarifica me claritate.

tionis series texeretur. CHRYS., sup. Matth. | per fuisse, sed ejus initium ex quo de in oper.imperfect. ut sup.). Altera autem ratio est, quia regni dignitas major est quam naturæ : nam etsi Abraham præcedebat in tempore, David præcedebat in dignitate.

GLOSSA. Quia vero ex hoc titulo apparet totum hunc librum conscribi de Jesu Christo, necessarium est præcognoscere quid sit sentiendum de ipso; sic enim melius exponi poterunt quæ in hoc libro de eo dicuntur. AUG., De quast, evangel. (lib. 5, cap. 45). Error autem hæreticorum de Christo tribus generibus terminatur aut de divinitate, aut de humanitate, aut de utroque falluntur. AUG., De hæresibus (cap. 8 et 10). Cherintus ergo et Ebion Jesum Christum hominem tantum fuisse dixerunt. Hoc secutus Paulus Samosatenus Christum non sem

T. I.

Maria natus est, fuisse asseverat; nec enim aliquid amplius quam hominem putat: et hæc hæresis postea a Photino confirmata est. ATH., contra hær. Joannes autem Apostolus istius insaniam longe ante, Spiritu Sancto conspiciens, eum alto imperitia sopore demersum, suæ vocis præconio excitat, dicens (cap. 1): In principio erat Verbum. Ei ergo quod in principio erat apud Deum, non relinquitur in novissimo tempore, ut originis suæ ab homine principium sumpserit. Item inquit (cap. 17): Pater, glorifica me illa gloria quam habui apud te, priusquam mundus fieret. Audiat Photinus eum gloriam ante principium possedisse. Aug., De hæresibus (cap. 19). Nestorii autem perversitas fuit, ut hominem tantummodo ex

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torius fut de dire que ce qui était né de la vierge Marie n'était qu'un homme, et que le Verbe avait reçu cet homme dans l'unité de sa personne et dans une société indissoluble, erreur que repoussèrent toutes les oreilles chrétiennes.-S.-CYRILLE (1).- L'apôtre dit du Fils unique: «Lui qui avait la forme de Dieu, n'a pas cru que ce fut un vol d'être égal à Dieu.» Quel est celui-ci qui a la forme de Dieu? Et comment est-il descendu dans l'humiliation et s'est-il anéanti en prenant la forme d'un homme? Si les hérétiques, dont nous parlons, divisant Jésus-Christ en deux (c'est-à-dire en Dieu et en homme), prétendent, séparant ici le Verbe divin de l'homme, que c'est l'homme qui a supporté cet abaissement, il faut qu'ils nous le montrent auparavant l'égal du Père, ayant sa forme, et puis descendant dans l'anéantissement. Mais aucune créature, à cause de sa nature, ne peut être l'égale du Père. Comment donc peut-on le dire anéanti? Et de quelle hauteur est-il descendu pour se faire homme? Comment peut-on dire qu'il a pris, comme ne l'ayant pas déjà, la forme d'un esclave? Mais l'on dira que le Verbe égal au Père a habité dans l'homme né par la femme et que tel a été son anéantissement. Pour moi j'entends le Fils dire aux saints apôtres : « Celui qui m'aime gardera ma parole, mon Père l'aimera, nous viendrons à lui et nous ferons en lui notre demeure. » Vous entendez comment il dit que lui et le Père habiteront ensemble dans celui qui l'aime? Pensezvous qu'on puisse appeler anéantissement et humiliation cette habitation de Dieu dans le cœur de ceux qui l'aiment et qu'on puisse dire

(1) Ceci se trouve dans la première partie du concile d'Éphèse, que saint Cyrille présida, dans une plus grande étendue et mêlé à d'autres choses qui en rendent le sens plus facile.

(2) La Vulgate a, au vers. 23: sermonem meum servabit. De même dans le grec.

beata Maria Virgine genitum prædicaret, | nihil creaturarum est (si secundum propriam quem Verbum Dei in unitatem personæ et in societatem inseparabilem recepisset, quod Catholicorum aures nequaquam ferre potuerunt. CYRILLUS, Ad monachos Egypti. Ait enim Apostolus (ad Philippens. 2) de Uni genito, quod cum in forma Dei esset, non rapinam arbitratus est esse se æqualem Deo. Quis est ergo ille qui est in forma Dei? aut quomodo exinanitus est et des cendit ad humilitatem secundum hominis formam? Et quidem si prædicti hæretici in duos dividentes Christum (id est, in hominem et Verbum), hominem dicunt susti nuisse exinanitionem, separantes ab eo Dei Verbum, præostendendum est quia in forma et in æqualitate intelligitur, et fuit Patris sui, ut exinanitionis sustineret modum. Sed

intelligatur naturam), in Patris æqualitate: quomodo ergo exinanitus dicitur? et ex qua eminentia (ut esset homo), descendit? aut quomodo intelligitur assumpsisse (tanquam non habens in principio), servi formam? Sed aiunt: Quod Verbum Patri æquale existens, habitavit in homine nato per mulierem, et hæc est exinanitio. Certe audio Filium dicentem sanctis Apostolis (Joan.,14): Si quis diligit me, verbum meum custodiet; et Pater meus diliget eum, et ad eum veniemus, et mansionem apud eum faciemus. Audis quomodo in eis qui se diligunt, se et sibi cohabitare dixit Deum Patrem? Putas ergo ipsum exinanitum et vacuatum dicimus et servi formam accepisse, quia in diligentium se animabus sanctis facit mansio

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