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« Un de leurs prophètes a dit. » Ceux de la vérité dont le Christ parle ainsi : « Je leur enverrai des sages et des prophètes. » Et en effet, si la grâce chrétienne avait produit sur la terre l'accomplissement des observances hébraïques, il ne serait pas douteux qu'il ne fût question de la loi et des prophètes de la Judée, mais comme Jésus-Christ rappelle d'anciens préceptes : « Vous ne tuerez pas, vous ne commettrez pas d'adultère, etc., etc., » qui furent autrefois promulgués par Enoch et Seth et les autres justes, il n'est pas douteux qu'il ne s'agisse ici de la loi et des prophéties de la vérité. Quant à ce qui est particulièrement juif, il ne l'a nommé que pour le déraciner, comme ceci : « Dent pour dent, œil pour œil. » — A quoi S. AUG. L'on voit parfaitement quelles sont cette loi et ces prophéties, qu'il est venu accomplir et non pas détruire; c'est la loi qui fut donnée par Moïse. Ce ne sont pas seulement, ainsi que Faustus le prétend, les préceptes transmis par les anciens justes avant la loi de Moïse que le Christ a accomplis; et il n'a pas détruit ceux qui étaient propres aux Juifs, comme ceux-ci : « ŒEil pour œil; car nous prétendons qu'ils étaient très conformes au temps dans lequel ils furent établis, et que le Christ ne les a pas détruits, mais accomplis, ainsi qu'on le verra nécessairement. C'est ce que ne comprirent pas ces hérétiques, les Nazaréens, qui voulaient forcer les Gentils à judaïser.

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S. CHRYS. - Comme tout ce qui a dû se passer depuis le commencement du monde jusqu'à la fin avait été prédit par figures dans la loi, et afin que rien de ce qui arrive ne puisse paraître imprévu pour à cause de l'émotion et du délire dans lesquels les jetait l'inspiration. En voici un exemple dans un vers grec :

Κρῆτες ἀεὶ ψουςαι, κακὰ ἐηρία, γαςέρες ἀργαί.

antiquiora præcepta (id est, non occides, non mochaberis, quæ olim promulgata fuerant per Enoch et Seth, et cæteros justos, cui non videtur hoc eum dixisse de veritatis lege et prophetis? Ubi vero Judæo. rum quædam visus est nominasse, penitus eradicavit, præcipiendo contraria, ut est illud Oculum pro oculo, dentem pro dente. Ad quod Aug. (eodem lib. 1, c. 7): Manifestum est quam legem et quos prophetas Christus non venerit solvere, sed implere ipsa enim est lex quæ per Moysen data est (et cap. 19) Non autem (sicut Faustus opinatur) quædam Dominus adimplevit, quæ ab antiquis justis jam dicta erant ante legem Moysi, sicut: Non occides;

quædam vero solvit, quæ propria videbantur legis Hebræorum (sicut est oculum prɔ oculo, etc.); nos enim dicimus, et hæc pro tempore bene fuisse instituta, et nunc a Christo non soluta sed adimpleta, ut patebit per singula. (Et cap. 18.) Hoc etiam non intelligebant, qui in ea perversitate manserunt, ut gentes cogerent judaizare, hæretici scilicet, Nazaræi dicuntur.

CHRYS., sup. Matth. (in oper. imperf. ut sup.). Quoniam vero omnia quæ ab initio mundi usque ad finem erant futura, mystice erant prophetata in lege, ne videatur aliquid eorum quæ fiunt, Deus non antea cognovisse, propterea dixit : Non potest fieri ut transeat cœlum et terra, donec

Dieu, il ajoute : « Le ciel et la terre ne peuvent pas passer, jusqu'à ce que tout ce qui avait été prédit dans la loi ait été réalisé; et c'est ce qu'il dit : « Je vous le dis en vérité, jusqu'à ce que le ciel et la terre soient passés, un seul iota ou un seul point de la loi ne passera pas, jusqu'à l'entier accomplissement de toutes choses. »>

S. AUG.

RÉMIG. - Le mot amen est un mot hébreu qui peut se traduire par vraiment, exactement, ou ainsi soit-il. Le Seigneur s'en sert pour deux raisons, d'abord à cause des dispositions de ceux qui étaient lents à croire, ensuite pour les croyants, afin qu'ils fussent plus profondément attentifs à ce qui allait suivre.-S. HIL. Par ces mots : « Jusqu'à ce que le ciel et la terre passent,» il professe que le ciel et la terre, c'est-à-dire les éléments principaux, seront, ainsi que c'est notre croyance, dissous (1). Ils resteront, quant à lui-même, mais ils passeront en se renouvelant. Ces paroles : « Un seul iota ou un seul point ne passeront pas de la loi,» sont une expression énergique de la perfection de cette loi exprimée par l'Écriture. Parmi les lettres qui la composent, la plus petite est l'iota qui se parfait d'un seul trait. Le point est un petit signe qui surmonte l'iota à son sommet. Et par ces paroles il nous exprime que dans la loi les plus petites choses doivent aboutir à des effets certains. RAB. C'est avec intention qu'il dit l'iota grec, et non pas l'ioth des Hébreux; parce que l'iota en grec est la dixième lettre, et que le nombre dix exprime le Decalogue. Il fait allusion ici au Décalogue de la loi dont l'Évangile est le point extrême et la perfection.

S. CHRYS. Si un homme vrai rougit lorsqu'on le surprend à

(1) Dans l'édition précédente il y avait tout le contraire: Que les éléments principaux ne seraient pas dissous. Dans l'édition de Paris, il y avait par erreur absous.

omnia quæ in lege prophetata sunt, rebus tialiter, sed transibunt per renovationem. ipsis fuerint adimpleta; et hoc est quod | AUG. (De Serm. Dom., lib. 1, c. 8, vel. 15). dicit: Amen quippe dico vobis, donec trans-Per hoc autem quod ait: Iota unum aut eat cœlum et terra, iota unum aut unus apex non præteribit a lege, donec omnia fiant.

unus apex non transibit a lege, nihil aliud potest intelligi nisi vehemens expressio perfectionis quæ per litteras singulas demonsREMIG. Amen hebræus sermo est, et trata est; inter quas litteras iota minor est latine dicitur vere, fideliter, sive fiat. Dua- cæteris, quia uno ductu fit; apex etiam est bus autem de causis hoc sermone utitur ipsius aliqua in summo particula: quibus Dominus, sive propter duritiam illorum qui verbis ostendit in lege ad effectum etiam tardi erant ad credendum; sive propter minima quæque perduci. RAB. Aperte quocredentes, ut profundius attenderent ea quæ que græcum iota, et non ioth hebræum sequuntur. HILAR. (can. 4, ut sup.). Per posuit; quia iota in numero decem signifihoe antem quod ait : Donec transeat cœlum cat; et decalogum legis enumerat, cujus et terra, professus est cœlum quidem et quidem apex et perfectio est Evangelium. terram, maxima (ut arbitramur) esse sol- CHRYS., sup. Matth. (in oper. imperf. ut venda. REMIG. Permanebunt enim essen-sup.). Si autem ingenuus homo cum vel in

T. I.

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mentir, et si l'homme sage ne laisse jamais tomber en vain un mot de ses lèvres, comment donc les paroles divines pourront-elles exister sans aboutir (1)? Et c'est pour cela qu'il conclut en disant : « Quiconque violera un de ces commandements les plus petits de tous, et enseignera aux hommes à le violer, sera regardé comme le dernier dans le royaume de Dieu. » Je pense que le Seigneur, en disant : « Un de ces commandements, les plus petits de tous, » nous avertit assez que ces derniers commandements sont ceux dont il va parler.- S. CHRYS. -Je ne pense pas qu'il se soit ainsi exprimé en ce qui concerne les anciennes lois (2), mais quant à celles qu'il allait donner lui-même, et qu'il appelle petites, quoiqu'elles soient grandes; par cette humilité qui lui fait parler de ses commandements, ainsi que mille fois il s'est exprimé pour lui-même. S. CHRYS.-Les commandements de Moïse portant sur des crimes dont l'énormité effraie la pensée, comme ceuxci : « Vous ne tuerez pas, vous ne commettrez pas d'adultère,» sont d'une exécution facile, et plus est grand ce qu'ils défendent, plus est minime la récompense qu'ils donnent (3). Les préceptes du Christ : « Ne désirez pas, ne vous mettez pas en colère,» sont grands par la récompense qui les sanctionne, car ce qu'ils défendent est léger, ce qui en rend l'accomplissement très difficile. Donc ceux qui violent ces commandements de moindre importance seront les derniers dans le royaume des cieux; car celui qui se sera mis en colère et qui n'aura pas fait de grand péché, ne sera pas soumis à la damnation

(1) On trouve ici intercalé dans le texte : Comment Dieu pourrait-il ne pas faire ce qu'il a promis dans la loi ou faire autrement qu'il ne l'a dit.

(2) Le mot grec peλλé voμoJetsiv signifie qui va poser en loi. (3) Dans le texte, le membre précédent de la phrase est avant.

humiliter loquitur. Vel aliter. CHRYS., sup. Matth. (in oper. imperf. ut sup.). Mandata Moysi in actu facilia sunt : Non occides, non adulterabis ipsa enim criminis magnitudo voluntatem faciendi repercutit; et ideo in remuneratione molica sunt, in peccato autem magna. Mandata autem Christi (id est, non irascaris, non concupiscas), in actu difficilia sunt; et ideo in remuneratione magna, in peccato autem minima: igitur dixit ista Christi mandata : Non irascaris, non concupiscas. Ergo illi qui levia peccata committunt, minimi sunt in regno Dei; id

vili mendacio inventus fuerit, erubescit : et vir sapiens verbum quod dixit, non relinquit in vacuum; quomodo verba divina sine exitu vacua poterunt permanere? Unde concludit: Qui ergo solverit unum de mandatis istis minimis, et docuerit sic homines, minimus vocabitur in regno cœlorum. Puto autem quod ipse Dominus manifeste hoc respondit, quæ sunt minima mandata monstrans, dicendo: Si quis solverit unum de mandatis istis minimis, id est, quæ modo dicturus sum. CHRYS., in hom. (16, in Matth.). Non enim pro veteribus legibus hoc dixit, sed pro his quæ ipse erat præ-est, qui iratus fuerit, et grande peccatum cepturus; quæ quidem minima vocat, licet non fecerit, a pœna quidem securus est magna sint sicut enim multoties de se (scilicet damnationis æternæ), non tamen humilia locutus est, ita et de suis præceptis est in gloria, scilicet quam consequuntur

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éternelle, mais il ne partagera pas la gloire de ceux qui auront évité même ces violations de peu d'importance. S. AUG. Ou tout au contraire, c'est ce qu'ordonne la loi qui est dit de peu d'importance, et ce sont les commandements que le Christ va dire qui en ont une plus grande. Ces préceptes moindres que les autres sont ici désignés par l'iota ou le point; celui-là donc qui les viole et qui enseigne aux autres à les violer est appelé petit dans le royaume de Dieu. Et peutêtre n'y sera-t-il pas dans ce royaume des cieux, où ne peuvent être que ceux qui sont vraiment grands.

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LA GLOSE. Violer, c'est ne pas agir, d'après ce qu'ordonne la conscience, ou ne pas voir là où la loi a été changée, ou enlever quelque chose à ce que le Christ a ajouté.

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S. CHRYS.-En entendant ces paroles : «Il sera appelé petit dans le royaume des cieux,» ne pensez à autre chose qu'à la damnation éternelle; le Christ appelle royaume de Dieu, non-seulement la jouissance du bonheur éternel, mais encore le moment de la résurrection, et l'avènement terrible du juge suprême. - S. GREG. - Ou bien par royaume de Dieu, il faut entendre l'Église où tout prédicateur qui viole les commandements de Dieu est peu de chose; car lorsque l'on méprise sa vie, l'on n'est pas bien loin de mépriser sa parole. S. HIL. — Peut-être cette chose humble dont il est ici question n'est que la passion du Sauveur que personne ne peut, par fausse honte, manquer de reconnaître sans s'amoindrir ou s'annuler presque dans le royaume de Dieu. Au contraire, la récompense due à une grande vocation est promise à celui qui la confesse, et c'est pour cela qu'il est dit après « Celui qui le fera et qui l'enseignera sera appelé grand

illi qui etiam hæc minima implent. AUG. | (De Serm. Dom., lib. 1, c. 15 et 16 vel 8). Vel econtra, illa quæ præcepta sunt in lege, dicuntur minima; quæ autem Christus dicturus est, sunt maxima. Mandata autem minima significantur per unum iota et unum apicem. Qui ergo solverit et docuerit sic id est, secundum quod solvit), minimus vocabitur in regno coelorum. Et fortasse ideo non erit (in regno cœlorum), quia ibi nisi magni esse non possunt.

GLOSSA. Solvere autem est non agere quod recte quis intelligit; vel non intelligere quæ depravavit; aut minuere integritatem superadditionis Christi.

CHRYS., in homil. (16, ut sup.). Vel cum audieris minimum in regno coelorum, nihil aliud suspicare quam supplicium et

gehennam regnum enim consuevit dicere non solum regni utilitatem, sed tempus resurrectionis et adventum Christi terribilem. GREG., in homil. (i2, super Evang.). Vel per regnum coelorum Ecclesia intelligenda est, in qua doctor qui solvit mandatum, minimus vocatur; quia cujus vita despicitur, restat ut ejus prædicatio contemnatur. HILAR. (can. 4, ut sup.). Vel minima dicit Domini passionem et crucem; quam si quis tanquam erubescendam non confitebitur, erit minimus (id est, novissimus ac pene nullus). Confitenti vero magnæ in cœlo vocationis gloriam pollicetur unde sequitur: Qui autem fecerit et docuerit, hic magnus vocabitur in regno cœlorum. HIERON Sugillat in hoc Pharisæos, qui contemptis mandatis Dei statuebant proprias

dans le royaume de Dieu. »— S. JÉR. Cette parole porte contre les pharisiens, qui s'efforçaient d'établir leurs propres traditions à la place des commandements de Dieu. En enlevant la moindre des choses de la loi, leur enseignement au peuple perd tout son prix. Nous pouvons l'entendre aussi dans ce sens, que le péché du maître, quel que soit son peu de gravité, le fait tomber d'un point très élevé, et qu'il ne sert à rien d'enseigner la justice que détruit la moindre faute. Le bonheur est parfait lorsque l'on réalise par l'action ce que l'on a enseigné par la parole. S. AUG. - Celui qui violera les plus petits de ces commandements de la loi, et qui l'enseignera, celui-là sera appelé très petit; celui qui accomplira ces petits commandements et qui l'enseignera, celui-là ne devra pas être regardé comme grand, mais il devra être placé au-dessus de celui qui les viole. Il n'y aura de réellement grand que celui qui fera et enseignera ce que le Christ enseigne (1).

Car je vous dis que si volre justice n'est pas plus abondante que celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux. Tous avez appris qu'il a été dit aux anciens: Vous ne tueres point, et quiconque tuera, méritera d'être condamné par le jugement. Mais moi je vous dis que quiconque se mettra en colère contre son frère méritera d'être condamné par le jugement. Que celui qui dira à son frère: Raca, méritera d'être condamné par le conseil. Et que celui qui lui dira : l ́ous êtes un fou, méritera d'être condamné au feu de l'enfèr.

S. HIL. Dans ce magnifique début, il dépasse tout d'un coup la loi ancienne, déclarant aux apôtres qu'ils ne pourraient pas entrer dans le royaume du ciel s'ils n'allaient pas au-delà de la justice des phari

(1) Le texte de saint Augustin porte: Ainsi que l'enseigne le Christ, faisant allusion aux versets qui suivent.

traditiones; quod non eis prosit doctrina in populo, si vel parvum quod in lege est destruant Possumus autem et aliter intelligere, quod magistri eruditio, etiamsi parvo peccato obnoxius sit, deducat eum de gradu maximo; nec prosit docere justitiam, quam minima culpa destruit; beatitudoque perfecta sit, quæ sermone docueris, opere complere. AUG. Vel aliter: Qui solverit illa minima (scilicet præcepta legis), et sic docuerit, minimus vocabitur; qui autem fecerit illa minima et sic docuerit, non jam magnus habendus est, sed tamen non tam minimus quam ille qui solvit ; ut autem sit magnus, facere debet et docere quæ Christus docet.

Dico autem vobis quia nisi abundaverit justitia vestra plus quam Scribarum et Pharisaorum, non intrabitis in regnum cœlorum. Audistis quia dictum est antiquis: Non occides qui autem occiderit, reus erit judicio. Ego autem dico vobis, quia omnis qui irascitur fratri suo, reus erit judicio; qui autem dixerit fratri suo rhaca, reus erit concilio; qui autem dixerit fatue, reus erit gehennæ ignis.

HILAR. (can. 4, ut sup.). Pulcherrimo ingressu opus legis cœpit excedere; aditum in cœlum apostolis (nisi justitiam Pharisaorum anteissent) denuncians non futurum : et hoc est quod dicit: Dico enim vobis quia

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