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telle d'accomplir le commandement (1) vous ne désirerez pas, lui devenu notre pontife par le sacrifice de son sang, nous obtient miséricorde et réalise la loi en ce que nous ayant fait ses propres membres, il nous donne la force de faire ce que n'aurait jamais pu notre infirmité. Je pense que cette parole: « Je ne suis pas venú détruire la loi, mais l'accomplir,» doit s'entendre de ces additions qui expliquent les anciens préceptes ou qui aident à les rendre vivants dans notre conduite. C'est ainsi que dans le chap. 5 de saint Matthieu le Sauveur nous apprend que le seul mouvement de haine contre son frère blesse la charité fraternelle. C'est ainsi qu'il nous a appris, en nous disant qu'il le préférait ainsi, qu'il vaut mieux ne pas jurer, même pour la vérité, que de s'exposer en jurant trop facilement pour elle à tomber dans le parjure. Et pourquoi, ô manichéens, rejetez-vous la loi et les prophètes, alors que le Christ nous apprend qu'il est venu non pour les détruire, mais pour les accomplir. A cela l'hérétique Faustus me répond: Qui atteste que Jésus l'a dit? Matthieu? Et comment done Matthieu raconte-t-il ce que Jésus a dit sur la montagne, lui qui ne l'a suivi qu'à sa descente de la montagne, tandis que Jean, qui était sur la montagne, ne le confirme pas de son témoignage (2)?-Ce à quoi saint Augustin répond: S'il n'y a pour dire la vérité sur le Christ que celui qui l'a vu ou qui l'a entendu, aujourd'hui personne n'est en état d'être écouté sous ce rapport. Pourquoi Matthieu n'aurait-il pas `pu

(1) Exod., 20, v. 17. Deut., 5, v. 21. Rom., 7, v. 8. Rom., 13, v. 9. (2) Cet appendice était confondu dans les éditions précédentes avec les deux qui sont placés auparavant. Mais, ainsi que cela est évident, ils appartiennent à différents textes. A part cette apostrophe: 6 manichéens, etc., l'on voit que cela appartient à la doctrine de Faustus et que saint Augustin le produit pour le combattre. D'après la contexte, l'on voit parfaitement ce qui est la doctrine catholique et ce que repoussent les manichéens.

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difficile erat adimplere quod in lege scrip-jurantes appropinquare perjurio. (Et jam tum est: Non concupisces, ille per carnis antea, lib. 17.) Sed cur, o Manichæi, suæ sacrificium sacerdos effectus impetrat gem non accipitis et prophetas, cum Chrisnobis indulgentiam; etiam hic adimplens tus eos se non venisse solvere dixerit, sed legem; ut quod per nostram infirmitatem adimplere? Ad hoc respondet Faustus hæminus possumus, per illius perfectionem reticus: Quis hoc testatur dixisse Jesum ? curetur, cujus capitis membra effecti su- Matthæus. Quomodo ergo quod Joannes mus. (Et cap. 22, ac deinceps.) Puto non testatur qui fuit in monte, Matthæus etiam sic esse accipiendum quod dicitur: hoc scripsit, qui, postquam Jesus descendit Non veni legem solvere, sed adimplere; his de monte, secutus est eum? Ad hoc Auvidelicet additamentis, quæ vel ad exposi- gustinus respondet: Si nemo de Christo tionem pertinent antiquarum sententiarum, vera dixit, nisi qui vidit eum vel audivit, vel ad conversationem in eis: aperuit enim hodie de eo nemo vera dicit. Cur ergo ex Dominus (Matth., 5) etiam iniquum motum ore Joannis non potuit vera Matthæus auad nocendum fratri in homicidii genere de- dire de Christo, si ex libro Joannis posputari. Maluit etiam nos Dominus non sumus vera loqui de eo, nos tanto tempore jurantes non recedere a vero, quam verum post nati? Hinc enim non solum Matthæi,

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apprendre de la bouche de Jean la vérité, tandis que tous les jours, nous, distants de Jean par un si long intervalle de temps, nous enseignons la vérité puisée dans ses écrits? D'ailleurs, non-seulement l'Évangile de Matthieu, mais encore celui de Luc et de Marc ont une égale autorité. Ajoutez à cela que le Seigneur a pu raconter à Matthieu ce qui avait précédé le moment de sa vocation. Dites donc clairement que vous ne croyez pas à l'Évangile, car en ne croyant qu'à ce qui vous convient de l'Évangile, c'est plutôt à vous-même qu'à l'Évangile que vous croyez.

FAUSTUS dit encore: Prouvons qu'un autre que saint Matthieu, et dont je ne sais pas le nom, a écrit cela en lui donnant le nom de cet apôtre. Car, que dit-il ? « Lorsque Jésus passait, il vit un homme assis au comptoir; Matthieu était son nom. » Et quel est donc l'écrivain qui, pour parler de lui, dit un homme, et non pas moi? — A quoi S. AUG. : Saint Matthieu parle de lui comme d'une personne étrangère, ainsi que saint Jean l'a fait dans ce passage: « Pierre se retournant vit cet autre disciple que Jésus aimait. » Ce qui prouve que telle fut la coutume de ces écrivains dans leur narration.

FAUSTUS. Cette parole, qu'il n'est pas venu détruire la loi, n'estelle pas plutôt de nature à nous faire soupçonner qu'il la détruisait réellement; car, sans cela, pourquoi les Juifs l'en auraient-ils soupçonné? - A quoi S. AUG. Très mauvaise réponse, car nous ne nions nullement que, pour les Juifs inintelligents, le Christ ne fut un destructeur de la loi et des prophètes.

FAUSTUS. Pourquoi d'ailleurs, puisque la loi et les prophètes n'ont nul besoin de cet accomplissement (1), le Deuteronome portant (1) Il s'agit évidemment ici de cet accomplissement par développement, le texte de saint

cens (Joan., 21): Conversus Petrus vidit alium discipulum quem diligebat Jesus : manifestum est enim hunc morem fuisse scriptorum, cum gesta narrarent.

sed etiam Lucæ ac Marci Evangelium ad de alio scripsit, sicut et Joannes fecit, dinon imparem auctoritatem receptum est. Huc accedit quia et ipse Dominus potuit narrare Matthæo quod egerat antequam eum vocasset. Aperte autem dicite non vos credere Evangelio: nam qui in Evangelio non nisi quod vultis creditis, potius quam Evangelio creditis.

Item Faustus: Probemus et Matthæum hoc non scripsisse, sed alium (nescio quem) sub nomine ejus. Quid enim dicit? Cum transisset Jesus, vidit sedentem hominem ad telonium, Matthæum nomine (Matth., 17). Et quis ergo scribens de seipso dicat: Vidit hominem, et non vidit me? Ad quod Augustinus: Ita Matthæus de se tanquam

Item Faustus: Quid quod etiam ex ipso sermone, quo præcepit non putare quia venire legem solvere, magis intelligi datur quia solveret? Neque enim nihil tale eo faciente, Judæi suspicari hoc possent. Ad quod Augustinus: Hoc quidem valde infirmum est: non enim negamus Judæis non intelligentibus videri potuisse Christum destructorem esse legis et prophetarum.

Item Faustus: Quid quod etiam lex et prophetæ nec adimpletione gaudent? cum

ces mots : « Vous observerez les commandements que je vous donne; vous n'y ajouterez ni n'en retrancherez?» - A quoi S. AUG.: Faustus ne comprend pas ce que c'est que l'accomplissement de la loi, et il croit qu'il s'agit ici de l'expression de nouveaux préceptes. La plénitude de la loi n'est que la charité que le Sauveur donne aux fidèles en leur envoyant l'Esprit-Saint. Accomplir la loi n'est donc que réaliser ce qui a été prédit, et pratiquer ce qui a été commandé.

FAUSTUS.- En disant que Jésus a donné un Nouveau-Testament, ne proclamons-nous pas nécessairement qu'il a détruit l'Ancien? - A quoi S. AUG. L'Ancien-Testament renfermait les figures qui devaient disparaître en présence des réalités apportées par le Christ. C'est ainsi qu'il a accompli la loi et les prophètes qui portaient que Dieu devait donner un Nouveau-Testament.

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FAUSTUS. Si le Christ a dit cela, il l'a dit pour signifier autre chose; ou, ce qui ne peut pas être, il a menti; ou plutôt, il ne l'a pas dit. Mais personne ne dira que le Christ a menti; ainsi, ou en disant cela, il a voulu dire autre chose; ou il ne l'a pas dit du tout. Or, la foi des manichéens me prémunit contre la nécessité d'admettre ce chapitre, car elle pose en principe qu'il ne faut pas admettre tout ce qui est écrit sous le nom du Christ, et qu'il y a beaucoup d'ivraie que le semeur qui rôde dans la nuit a semée au milieu du bon grain pour le gâter. A quoi S. AUG. Le manichéen t'a enseigné une manière perverse de raisonner, qui ne t'empêche pas de trouver dans l'Évangile

Augustin portant: De ton accomplissement. Quant à ces mots de saint Paul : La plénitude de la loi est la charité (Rom., 13, v. 10), il faut remarquer que le grec porte plutôt amour que charité, car il y η αγάπησις et non pas ἀγάπη.

in Deuteronomio dicatur (cap. 12, vers. 32): Hæc præcepta quæ mando tibi observabis, nec addas quicquam eis, nec minuas. Ad quod Augustinus: Non intelligit Faustus quid sit legem implere, cum hoc de verborum adjectione putat accipiendum : plenitudo enim legis charitas est, quam Dominus dedit mittendo fidelibus Spiritum Sanctum impletur ergo lex, vel cum fiunt quæ ibi præcepta sunt, vel cum exhibentur quæ prophetata sunt.

Item Faustus: Quod novum Testamentum Jesum condidisse fatemur, quid aliud a destructione fatemur veteris Testamenti? Ad quod August. (lib. 18, contra eumdem Faustum, cap. 4) In veteri Testamento figuræ erant futurorum, quas ipsis rebus per Christum præsentatis auferri oportebat;

ut eo ipso lex et prophetæ implerentur, in quibus scriptum est, daturum Deum novum Testamentum.

Item Faustus: Hoc igitur si dixit Christus, aut aliud significans dixit; aut (quod absit) mentiens dixit; aut omnino non dixit: sed Jesum quidem mentitum fuisse nullus dicat; ac per hoc aliter dictum est, aut nec omnino dictum est. Me quidem jam adversus capituli hujus necessitudinem manichæa fides reddit hic tutum, quæ principio mihi non cunctis quæ ex Salvatoris nomine leguntur scripta, passim credere persuasit; esse enim multa zizania, quæ in contagium boni seminis, Scripturis pene omnibus noctivagus quidam seminator inspersit. Ad quod Augustinus (eodem lib., cap. 7): Manichæus docuit impiam perver

ce qui favorise ton hérésie et qui t'empêche d'y trouver ce qui la condamne. Pour nous, l'Apôtre nous a enseigné une bonne méthode en nous apprenant à considérer comme anathème quiconque nous enseignerait au-delà de ce que nous avons appris. Or, le Seigneur nous a expliqué quelle était cette ivraie, et nous a dit que ce n'étaient pas des passages faux mêlés à la vérité des Écritures, ainsi que vous l'expliquez, mais que c'étaient les hommes, enfants du démon (1).

FAUSTUS. Lorsque le Juif vous interpellera en vous demandant pourquoi vous ne suivez pas la loi et les prophètes, pourquoi le Christ a dit qu'il était venu non pas les détruire, mais les remplir, vous serez forcé ou à vous courber sous une vaine superstition, ou à professer la fausseté de ce chapitre, ou à nier que vous êtes le disciple de Jésus. A quoi S. AUG. Les catholiques n'ont rien à redouter de ce texte, comme ne remplissant pas ce qu'ordonnent les prophètes et la loi, car ils ont la charité divine et la charité fraternelle, double précepte d'où dépendent la loi et les prophètes; et tout ce qui, dans l'Ancien-Testament, a été figuré par les événements, par les cérémonies, par les figures de mots, ils le reconnaissent accompli en le Christ et en son Église. C'est ainsi que nous ne retranchons pas ce chapitre, ni ne devenons tributaires d'une vaine superstition, ni ne nions que nous sommes les serviteurs du Christ. Celui qui dit : « Si le Christ n'avait pas détruit la loi et les prophètes, les rites de la loi et des prophètes persisteraient dans les cérémonies chrétiennes, »>

(1) Le grec porte Toй Toρoй, et la Vulgate filii nequam présente une amphibologie, car on peut le prendre comme au génitif singulier ou comme au pluriel nominatif.

sitatem, ut ex Evangelio, quod hæresim | tholici patiuntur angustias (quasi legis et tuam non impedit, hoc accipias; quod au- prophetarum præcepta non servent), quia tem impedit, non accipias. Nos autem charitatem Dei et proximi habent, in quibus docuit Apostolus (Galat., 1) piam provisio- præceptis pendet lex et prophetæ ; et quænem, ut quiquis nobis annunciaverit præter cunque ibi rebus gestis, vel sacramentorum id quod accepimus, anathema sit. Dominus celebrationibus, vel locutionum modis, fiautem exposuit (Matth., 13) quid sint ziza-gurate prophetata sunt, in Christo et Ecnia, non aliqua falsa veris Scripturis immissa (sicut tu interpretaris), sed homines filios maligni.

Item Faustus: Cum te Judæus interpellabit cur legis et prophetarum præcepta non serves, quæ Christus dixit non se venisse solvere, sed adimplere, cogeris aut vanæ superstitioni succumbere, aut capitulum profiteri falsum, aut te Christi negare dis cipulum. AD QUOD Augustinus (eodem lib. versus finem) Nullas ex hoc capitulo ca

clesia compleri cognoscunt. Unde nec vanæ superstitioni succumbimus, nec istud Evangelii capitulum falsum esse dicimus, nec Christi discipulos nos negamus (Item, 1. 19, c. 16). Qui ergo dicit: Si Christus legem et prophetas non solvisset, illa sacramenta legis et prophetarum in christianorum celebrationibus permanerent, potest dicere : Si Christus legem et prophetas non solvisset, adhuc promitteretur nasciturus, passurus, resurrecturus. Cum ideo magis hoc non

celui-là pourrait dire: «Si le Christ n'avait pas détruit la loi et les prophètes, il serait encore annoncé comme devant naître, souffrir et ressusciter. » Or, comme tout cela, bien loin de le détruire, il l'a accompli; comme il n'est plus annoncé comme devant naître, souffrir et ressusciter, ce qui était la vérité que toutes ces figures proclamaient, mais qu'il est annoncé comme étant né, ayant souffert, étant ressuscité, vérité que tous les rites chrétiens proclament, l'on voit donc quel est le délire (1) de ceux qui pensent que le changement des signes change la nature des choses signifiées, et qui voudraient que le rit prophétique qui les annonçait dans l'avenir, et le rit évangélique, dans le passé fussent le même.

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FAUSTUS. Si le Christ a dit ces paroles, il nous faut rechercher pourquoi il les a dites: si c'est pour ne pas éveiller la fureur des Juifs qui, le voyant fouler aux pieds leurs choses sacrées, n'auraient pas voulu l'écouter davantage, ou bien si c'est pour nous dire d'accepter le joug de la loi, à nous qui devions croire de parmi les nations? Si telle ne fut pas la cause de ces paroles, elle doit être celle que j'ai dite, et il n'y avait pas d'erreur en cela. Or, il y a trois sortes de loi, l'une des Hébreux, que saint Paul appelle loi de péché et de mort ; celle des nations qu'il appelle naturelle, en disant : « Les nations font naturellement ce qui est de la loi; » celle de la vérité, de laquelle il a été dit : « La loi, esprit de vie. » Ainsi des prophètes : il y a ceux des Juifs qui sont connus; ceux des nations (2) dont il est question ici :

(1) On retrouve ce passage, mais non pas dans les mêmes termes; bien plus, ceci se trouve avant ce qui précède à la tête du chapitre.

(2) Il s'agit ici de la Crète dont Tite était évêque. Ces prophètes étaient appelés vates,

solverit, sed adimpleverit; quia jam non hæc non ei fuit causa dicendi, illa debet promittitur nasciturus, passurus, resurrecturus; quod illa sacramenta quodammodo personabant; sed annunciatur, quod natus sit, passus sit, resurrexit, quod hæc sacramenta quæ a Christianis aguntur, jam personant. Patet ergo quanto errore delirent, qui putant signis sacramentisque mutatis etiam res ipsas esse diversas, quas ritus propheticus pronunciavit promissas, et evangelicus demonstrat impletas.

Item Faustus: Quærendum est si hoc Christus dixit, cur dixerit; utrum ne compalpandi Judæorum furoris causa, qui sancta sua ab eo conculcari videntes, nec audiendum quidem eum existimabant; aut ut nos, qui ei credebamus ex gentibus, instrueret legis subire jugum? Si autem

esse quam dixi, nec hoc ipsum mentitus est : sunt enim tria genera legum : unum Hebræorum, quod peccati ac mortis Paulus appellat (ad Kom., 8); aliud Gentium, quod naturale vocat, dicens (ad Rom., 1): Gentes autem naturaliter quæ legis sunt faciunt; tertium est veritatis, de qua dixit (ad Rom., 8): Lex, spiritus vitæ, etc. Item prophetæ alii sunt Judæorum, de quibus notum est; alii gentium, de quibus Paulus dicit (ad Titum, 1): Dixit quidam proprius eorum propheta; alii veritatis, de quibus Christus dixit (Matth., 23): Mitto ad vos sapientes et prophetas. Et quidem si observationes hebraicas adimpletionis gratia protulisset, dubium non erat quin de Judæorum lege et prophetis dixisset: ubi vero solo recenset

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