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divers autres degrés. S. AMB. Le premier royaume du ciel est offert aux saints dans leur affranchissement des liens du corps (1); le second sera, après la résurrection, dans leur participation à la gloire du Christ. Après la résurrection, vous vous mettrez à posséder votre terre sans plus rien craindre de la mort, et vous trouverez votre consolation dans ce repos. Le plaisir suit la consolation, et ce bonheur est le fruit de la miséricorde divine; car Dieu appelle celui sur qui tombe sa miséricorde, et cet élu appelé voit celui qui l'a appelé. Or, celui qui a vu Dieu monte aux droits de la filiatation divine, et c'est alors, enfin, que, comme fils de Dieu, il jouit des délices du royaume céleste. L'homme de la première béatitude commence à en jouir, lui en est rassasié.S. CHRYS. Si, après chaque béatitude, vous n'avez pas entendu parler du royaume de Dieu, ne vous en étonnez pas; car des mots comme ceux-ci : ils seront consolés, ils recevront miséricorde, et autres semblables, sont des insinuations mystérieuses de cette vérité, afin que vous ne vous imaginiez rien de sensible, et que vous ne placiez pas votre bonheur dans ces choses du temps qui, passant avec lui, ne peuvent rendre heureux celui qu'elles servent comme leur roi. C'est avec soin qu'il faut étudier le nombre de ces sentences. L'on voit dans Isaïe les opérations de l'Esprit-Saint correspondre à ces divers degrés, mais en sens inverse; car le Fils de Dieu nous y est montré descendant jusqu'aux profondeurs de notre misère, et ici nous voyons l'Homme montant de cet abîme jusqu'à la ressemblance avec Dieu. Parmi les degrés de l'Esprit-Saint, le premier est la crainte, (1) Pour absolutione il y a dissolutione dans quelques exemplaires de saint Ambroise. C'est une allusion aux paroles de l'Apôtre (Philipp. 1, v. 25).

S. AUG.

gradus perficiantur et cæteri, tanquam accipitur rursus exordium, AMBR., sup. Luc. (ut sup.). Vel aliter: primum regnum cœlorum sanctis propositum est in absolutione corporis; secundum post resurrectionem esse cum Christo. Post resurrectionem enim terram tuam incipies possidere absolutus a morte, et in ipsa possessione consolationem reperies. Consolationem sequitur delectatio, delectationem divina miseratio. Cui autem miseretur Dominus, et vocat, et sic vocatus videt vocantem. Qui autem Deum viderit, in jus divinæ generationis assumitur: et tunc demum, quasi Dei filius, cœlestis regni divitiis delectatur. Ille igitur incipit, hic repletur. CHRYS., in hom. (15, ut sup.). Ne autem mireris si secundum

unamquamque beatitudinem regnum non audis; quia cum dicit: Consolabuntur, misericordiam consequentur, et cætera hu jusmodi, per hæc universa nihil aliud quam regnum coelorum occulte insinuat, ut nihil sensibile expectes: neque enim beatus est, qui in his coronatur quæ cum præsenti vita discedunt.

AUG., De Serm. Dom. (lib. 1, cap. 3). Diligenter autem attendendus est numerus harum sententiarum. His enim septem gradibus congruit operatio Spiritus Sancti septiformis, quam Esaias describit (cap. 11), sed ille a summo, hic ab imo, quia ibi docetur Filius Dei ad imum descensurus, hie homo de imis ad similitudinem Dei ascensurus. In his primus est timor, qui con

et la crainte est le propre des humbles, des pauvres d'esprit, qui n'ont pas les prétentions hardies de l'audace, mais la crainte de l'humilité (1). Le second est la piété, qui convient à ceux qui sont doux; car la piété qui cherche la vérité l'honore, ne lui reproche pas ses manques de clarté, ne lui résiste pas, ce qui constitue la douceur. Le troisième est la science, apanage de ceux qui pleurent, car ils savent et les maux présents et les biens à venir. Le quatrième est la force, qui convient à ceux qui ont faim et soif, parce que, cherchant leur joie dans les véritables biens, ils font tous leurs efforts pour se détacher des choses de la terre. Le cinquième est le conseil, qui convient aux miséricordieux, eux seuls ayant le vrai moyen d'échapper à tant de maux en donnant et en remettant aux autres. Le sixième est l'intelligence, que possèdent ceux-là seuls qui ont le cœur pur; car, ayant purifié leur œil, ils peuvent voir ce que leur weil ne voyait pas auparavant. Le septième est la sagesse, et elle appartient aux pacifiques chez lesquels tout étant harmonisé se trouve soumis à la loi de l'esprit. Une seule récompense est nommée, mais de différentes manières : c'est le royaume des cieux. Dans la première sentence, il est nommé de son nom propre, ainsi qu'il convenait au commencement, et à cette béatitude, qui est le commencement de la sagesse, d'après ces paroles: « Le commencement de la sagesse est la crainte du Seigneur. » A la mansuétude l'héritage, car c'est elle qui cherche avec piété le testament du père; au deuil la consolation, car il sait ce qu'il a perdu et dans quels maux il est maintenant plongé; à la faim la satiété, comme

(1) Paroles que rappellent celles de l'Apôtre : Ne visez pas à la haute sagesse, mais craignez (Rom., 11, v. 20). N'ayant pas les prétentions orgueilleuses de la science qui s'élève, mais se plaisant ès choses humbles (Rom., 12, v. 16).

gruit nominibus humilibus, de quibus dici- | vidit. Septima est sapientia, quæ convenit tur: Beati pauperes spiritu, id est, non alta sapientes, sed timentes. Secunda est pietas, quæ convenit mitibus : qui enim pie quærit, honorat; non reprehendit, non resistit; quod est mitem fieri. Tertia est scientia, quæ convenit lugentibus; qui didicerunt quibus malis nunc vincti sunt, quæ quasi bona petierunt. Quarta est fortitudo, quæ congruit esurientibus et sitientibus; quia desiderantes gaudium de veris bonis laborant, a terrenis cupientes averti. Quinta est consilium, et convenit misericordibus; quia unicum remedium est de tantis malis erui, dimittere aliis et dare. Sexta est intellectus, et convenit mundis corde; qui purgato oculo possunt videre quod ocnlus non

pacificis, in quibus nullus motus est rebellis, sed obtemperat spiritui. Unum autem præmium quod est regnum cœlorum, varie nominatum est: in primo (sicut oportebat) positum est regnum coelorum, quod est perfectæ sapientiæ initium, ac si diceretur : Initium sapientiæ timor Domini (Psal. 118). Mitibus hæreditas tanquam testamentum patris cum pietate quærentibus; lugentibus consolatio, tanquam scientibus quid amiserunt, et in quibus mersi sunt; esurientibus saturitas, tanquam refectio laborantibus ad salutem; misericordibus misericordia, tanquam optimo consilio utentibus, ut hoc eis exhibeatur quod exhibent; mundis corde facultas videndi Deum, tanquam purum

satisfaction due aux efforts pour le salut; à la miséricorde la miséricorde, car elle s'est réservé sagement le bénéfice de cette indulgence qu'elle a octroyé à d'autres; à la pureté la faculté de voir Dieu, car elle seule se sert, dans l'étude des choses éternelles, de l'œil qui peut le voir; à l'amour de la paix la ressemblance avec Dieu. Or, toutes ces choses peuvent s'accomplir en ce monde, ainsi que nous les croyons réalisées dans les apôtres; car pour ce qui est de ce qui nous attend dans l'autre vie, personne ne peut le dire.

Vous êtes heureux lorsque les hommes vous chargeront de malédictions, el qu'ils vous perséculeront, et qu'ils diront faussement toute sorte de mal contre moi. Réjouissez-vous alors et tressaillez de joie, parce qu'une grande récompense vous est réservée dans les cieux. Car c'est ainsi qu'ils ont persécuté les prophètes qui ont été avant vous.

Les versets supérieurs avaient une direction générale (1); ici JésusChrist s'adresse personnellement à ceux qui l'écoutent, leur annonçant les persécutions qu'ils auraient à supporter pour son nom, et il leur dit: « Vous serez heureux, lorsque les hommes vous maudiront et vous persécuteront et diront toute espèce de mal contre vous. »S. AUG. -L'on peut demander quelle est la différence qui existe entre maudire et dire toute espèce de mal, alors que maudire n'exprime que l'action de dire du mal. C'est que c'est autre chose maudire quelqu'un en face avec des paroles de mépris, et autre chose déchirer sa réputation en son absence. Quant au mot persécuter, il signifie tendre des embûches contre quelqu'un ou agir avec violence contre lui.

(1) Nous avons pensé que c'est par erreur typographique que le texte de Rabanus, suivi ici par l'édition de Paris, portait : dirigebat. Nous avons rétabli digerebat avec l'édition d'Anvers.

oculum ad intelligenda æterna gerentibus; | dirigebat. Jam incipit loqui præsentes compacificis Dei similitudo. Et ista quidem in hac vita possunt compleri, sicut completa esse in apostolis credimus: nam quod post hanc vitam promittitur, nullis verbis exponi potest.

Beati estis cum maledixerint vobis homines et persecuti vos fuerint, et dixerint omne malum adversum vos mentientes propter me. Gaudete et exultate, quoniam merces vestra copiosa est in cœlis. Sic enim persecuti sunt prophetas, qui fuerunt ante vos.

RAB. Superiores sententias generaliter

pellans, prædicens eis persecutiones, quas pro nomine ejus passuri erant, dicens : Beati estis, cum maledixerint vobis homines, et persecuti vos fuerint, et dixerint omne ma lum adversum vos. AUG., De Serm. Dom. (lib. 1, cap. 3, vel. 9). Quæri autem potest quid intersit quod ait : Cum vobis maledicent, et dicent omne malum, cum maledicere hoc sit malum dicere. Sed aliter est maledictum jactatum cum contumelia coram illo qui maledicitur; aliter cum absentis fama læditur. Persequi autem est vim inferre, vel insidiis appetere.

CHRYS., sup. Matth. (in oper. imperf.

S. CHRYS. S'il est vrai que celui qui présente à son frère un verre d'eau ne perd pas sa récompense, il ne l'est pas moins que celui qui sait supporter les paroles d'injures ne restera pas sans en être récompensé, quelque légère qu'ait été l'invective. Mais il faut deux choses pour que l'injurié soit celui de cette béatitude, à savoir qu'il le soit à faux et pour Dieu; et si l'une des deux manque, il n'est pas dans le cas de cette béatitude dans l'expression de laquelle se trouvent ces mots : « Mentant à cause de moi. » — S. AUG. Je présume que ces mots ont été ajoutés pour ceux qui se glorifient de ces persécutions qui sont à leur déshonneur, et qui revendiquent pour eux le Christ, parce qu'ils sont exposés à mille injures. Ce qui est dit contre eux appartient à la vérité et n'est que la constatation de leur propre erreur, et si parfois on les accuse à faux, ce n'est nullement à cause du Christ. S. GRÉG. (1). — Qui pourra nous nuire si, les hommes venant à nous manquer, il ne nous reste plus que le témoignage de notre conscience? C'est pourquoi nous ne devons pas exciter contre nous la langue de la détraction, pour ne pas la pousser elle-même à sa perte; mais une fois tournée d'elle-même à la méchanceté, nous devons en supporter patiemment les injures, pour faire augmenter nos mérites, et c'est pour cela qu'il est dit : « Réjouissez-vous et tressaillez, parce que votre récompense est abondante dans les cieux. » LA GLOSE. Réjouissez-vous en votre âme, tressaillez en vos membres, parce que nonseulement votre récompense est grande comme celle de quelques

(1) Hom. 9, avant le milieu sur le chap. 2, verset 5, dont les paroles: Ne craignez pas, ne redoutez pas leurs discours, rappellent celles de Job: Mon témoin est dans les cieux (Job, 16).

ut sup.). Si autem verum est quoniam qui GREG., super Ezechielem. Quid autem calicem aquæ porrexerit, merces ejus non poterit obesse, si homines nobis derogent, perit; consequenter qui vel unius levissimi et sola nos conscientia defendat? Sed taverbi injuriam fuerit passus, vacuus non men linguas detrahentium, sicut nostro erit a mercede. Ut autem blasphematus sit studio non debemus excitare, ne ipsi pebeatus, duo convenire debent: ut et men-reant; ita ob suam malitiam excitatas dedaciter blasphemetur, et propter Deum : bemus æquanimiter tolerare, ut nobis mealioquin si unum defuerit, non est beatitudinis merces et ideo dicit: Mentientes propter me. AUG. (De Serm. Dom. ubi sup.). Quod propter illos additum puto, qui volunt de persecutionibus et de fama suæ turpitudinis gloriari, et ideo dicere ad se pertinere Christum, quod multa de illis dicuntur mala; cum et vere dicantur, quando de errore illorum dicuntur; et, si aliquando falsa jactantur, non tamen prop-collocanda est), sed in cœlis, dictum puto ter Christum ista patiuntur.

ritum crescat: unde et hic dicitur : Gaudete
et exultate, quoniam merces vestra copiosa
est in cœlis. GLOSSA. Gaudete mente qui-
dem, et exultate corpore, quia merces
vestra non tantum magna est (sicut alio-
rum), sed copiosa est in cœlis. AUG. (De
Serm. Dom. ubi sup.). Non hic cœlos puto
dici superiores partes hujus visibilis mundi
(non enim merces vestra in rebus visibilibus

in spiritualibus firmamentis, ubi habitat

autres, mais encore abondante dans les cieux.-S. AUG.

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pas que les cieux désignent ici ces parties supérieures de l'univers, car je ne pense pas que notre récompense soit placée dans le firmament visible, mais dans ce firmament spirituel qu'habite l'éternelle justice. Déjà ceux qui sont accoutumés à jouir des biens spirituels présentent cette jouissance qui ne sera parfaite que lorsque ce corps mortel aura revêtu l'immortalité (1). S. JER. Pour que notre récompense se prépare dans les cieux, nous devons nous réjouir et tressaillir, ce que ne peut pas faire celui qui poursuit la vaine gloire. — S. CHRYS. — Celui qui met sa joie dans la louange des hommes s'attriste de leur mépris; celui, au contraire, qui convoite la gloire des cieux ne craint pas l'opprobre sur la terre.-S. GRÉG. (2). Cependant, l'on doit quelquefois brider la détraction, lorsqu'elle tend à corrompre le cœur des âmes innocentes que nous aurions pu porter au bien.

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LA GLOSE. Ce n'est pas seulement par la perspective de la récompense, mais bien encore par le prestige de l'exemple qui les provoque à la patience par ces mots : « Ainsi ils ont persécuté les prophètes qui étaient avant vous. » - RÉMIG. C'est une grande consolation pour celui qui souffre de repasser dans sa mémoire le souvenir des souffrances de ceux qui lui sont un exemple de patience; les paroles du Sauveur reviennent à ceci : « Rappelez-vous que vous êtes les apôtres de celui dont ils furent les prophètes. » S. CHRYS. Ces paroles

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peuvent exprimer aussi qu'il est l'égal du Père, et reviennent à ceci : Ainsi qu'ils ont souffert pour le Père, ainsi vous souffrirez pour moi. Cette manière de s'exprimer: « Les prophètes qui furent avant vous. »

(1) Allusion au v. 54 du chap. 15 de la 1re aux Corinth.).
(2) Dans l'homélie 9 immédiatement après ce qui a déjà été cité.

sempiterna Justitia. Sentiunt ergo jam istam mercedem qui gaudent spiritualibus bonis; sed ex omni parte perficietur, cum mortale hoc induerit immortalitatem. HIER. Gaudere igitur et exultare debemus, ut merces nobis in cœlestibus præparetur : hoc qui vanam sectatur gloriam, implere non potest. CHRYS., super Matth. in opere imperf. ut sup.). Quia quantum aliquis lætatur de laude hominum, tantum de vituperatione tristatur: quia vero gloriam concupiscit in cœlo, opprobria non timet in terris. GREG., super Ezechielem. Aliquando tamen detractores debemus compescere, ne dum de nobis mala disseminant, eorum qui audire nos ad bona poterant, corda innocentium corrumpant.

GLOSSA. Non solum autem præmio, sed etiam exemplo eos ad patientiam provocat, cum subdit: Sic enim persecuti sunt prophetas, qui fuerunt ante vos. REMIG. Magnam enim consolationem accipit homo in tribulatione positus, dum recordatur passiones aliorum, a quibus exemplum patientiæ accipit: ac si diceret : Mementote quis illius vos estis apostoli, cujus et illi fuerant prophetæ. CHRYS., in homil. (15, ut sup.). Similiter etiam insinuat coæqualitatem sui honoris ad Patrem ac si dicat: Sicut illi propter Patrem, ita et vos propter me patiemini. Cum etiam dixit: Prophetas qui fuerunt ante vos, monstrat et ipsos prophetas jam factos. AUG. (De Serm. Dom. ubi sup.). Persecutionem autem hie

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