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enseignait » (1), lui qui autrefois avait ouvert la bouche des prophètes. - S. RÉMIG. Il faut remarquer que toutes les fois qu'il est dit que le Seigneur ouvrit sa bouche, il faut être attentif, car ce sont de grandes choses qui vont suivre. S. AUG. Ou peut-être ces mots doivent-ils nous annoncer que le discours qui va suivre sera plus long que d'habitude. S. CHRYS. Ou peut-être cela est-il dit parce que tantôt il enseignait en ouvrant sa bouche pour parler, tantôt en émettant la voix de ses œuvres.

S. AUG. Si quelqu'un étudie avec piété et prudence ce discours, il y trouvera toute la vie chrétienne en ce qui concerne les mœurs. D'où ce discours se clôt par ces mots : « Quiconque écoute ces paroles qui viennent de moi et les pratique sera comparé à l'homme sage. »>

S. AUG. — La philosophie ne peut avoir d'autre but que le but du bien lui-même; or, le but du bien est de nous rendre heureux, et c'est pour cela que Jésus-Christ commence en ces termes : « Bienheureux les pauvres d'esprit.»-S. AUG. La présomption d'esprit annonce l'audace et l'orgueil. Or, souvent les orgueilleux sont dits hommes d'un grand esprit, et cela avec raison; car le vent a nom esprit, et qui ignore que ceux qui sont enflés d'orgueil se trouvent comme élargis par un souffle? C'est pour cela que ceux qui craignent Dieu, et qui ne sont pas sous l'impression de cet esprit qui enfle, sont appelés pauvres d'esprit. -S. CHRYS.-Ou bien le mot esprit signifie ici âme et enflure. Or, qu'un homme soit humilié malgré lui et par la force des circonstances, il n'y a là aucune gloire pour lui. Le Christ ne béatifie ici que ceux qui s'humilient par détermination de leur volonté. Ses coups vont jusqu'aux

(1) Ainsi il est dit de Job dans d'anciens exemplaires : Après cela Job ouvrit la bouche (c. 4, v. 5).

phetarum. REMIG. Ubicunque autem legi- | verba mea hæc, et facit ea, similabo eum tur Dominus aperuisse os, inspiciendum viro sapienti. est quia magna sunt quæ sequuntur. AUG., in serm. Domini in monte (lib. 1, cap. 1). Vel dicit: Aperiens os suum, ut ipsa mora commendet aliquanto longiorem futurum esse sermonem. CHRYS., in homil. (15, ut sup.). Vel hoc dicit, ut discas quoniam nunc quidem docebat, os aperiens in loquendo; nunc autem vocem quæ est ab operibus emittens.

AUG., in serm. Domini in monte (ubi sup.). Si quis autem pie sobrieque consideraverit, inveniet in hoc sermone, quantum ad mores opportunos pertinet, perfectum vitæ christianæ modum : unde sic ipse serino concluditur: Omnis qui audit

AUG., De Civitate Dei (lib. 19, cap. 1.). Nulla autem est causa philosophandi, nisi finis boni: quod autem beatum facit, ipsum est finis boni: et ideo a beatitudine incipit, dicens: Beati pauperes spiritu. AUGUST., in serm. Domini in monte (lib. 1, cap. 2). Præsumptio quidem spiritus audaciam et superbiam significat: vulgo etiam magnum spiritum superbi habere dicuntur, et recte, nam spiritus ventus vocatur. Quis vero nesciat superbos inflatos dici quasi vento dister.tos? Quapropter recte hic in telliguntur pauperes spiritu, humiles timentes Deum, id est, non habentes inflan tem spiritum. CHRYSOST. in homil. (15, ut

dernières profondeurs en portant contre l'orgueil, parce qu'il est luimême la racine et la source de tous les maux. Il lui oppose l'humilité, la choisit comme un solide fondement, parce que au-dessus d'elle l'on peut bâtir avec solidité, tandis que si elle tombe, tous les biens que vous aurez amassés tomberont avec elle. - S. CHRYS. - Cette manière de s'exprimer : bienheureux les pauvres d'esprit, indique peut-être ici qu'il s'agit de l'humilité qui s'adresse toujours à Dieu comme une mendiante. C'est pour cela que le grec dit (1): «Bienheureux les mendiants ou les nécessiteux. » Il en est plusieurs qui sont naturellement humbles, mais qui ne le sont pas par un principe de foi, parce qu'ils n'implorent pas le secours de Dieu. Il ne s'agit ici que de ceux que la foi a rendus humbles. - S. CHRYS. -Peut-être le mot pauvres d'esprit signifie ceux qui sont saisis de crainte et tout tremblants en présence des commandements de Dieu; ce que Dieu recommande par Isaïe : Mais qu'ont ceux-ci de plus que ceux qui sont tout simplement humbles? C'est qu'ils ont l'humilité en plus grande abondance. - S. Aug. Que les orgueilleux désirent les royaumes de la terre; celui des cieux est aux humbles. S. CHRYS. Ainsi que tous les vices nous portent aux enfers, mais surtout l'orgueil; ainsi toutes les vertus nous conduisent aux cieux, mais surtout l'humilité, car le propre de celui qui s'humilie est d'être élevé. S. JÉR. Ou bien les pauvres d'esprit, parce que c'est par l'inspiration de l'Esprit-Saint qu'ils se font pauvres volontaires. S. AMB. - Là où au jugement des hommes se trouve la misère, commence le bonheur au jugement de Dieu. — La

(1) Irwxoi, qui signifie mendiants au lieu de

travail.

Ts, les pauvres vivant de leur

sup.). Vel spiritum hic elationem et ani- | qui non pulsant adjutorium Dei, sed somum dicit: quod enim sunt multi humiles lum qui secundum fidem sunt humiles. nolentes, rerum necessitate coacti, non est CHRYS., in homil. (15, ut sup.). Vel quia laus unde illos beatificat, qui se ex elec-pauperes spiritu, hic dicit formidantes et tione humiliant. Ideo autem hic incidit radicitus evellens superbiam; quia hæc fuit radix et fons malitiæ universe; contra quam ponit humilitatem, velut quoddam stabile fondamentum: quia, ea subjecta, cum stabilitate alia superædificantur; hac autem destructa, pereunt quæcunque congregaveris bona CHRYS., super Matth. (in opere imperf. ut sup.). Ideo autem dixit manifeste Beati humiles spiritu, ut sic humiles ostendat, qui semper adjutorium Dei sint mendicantes: unde in græco dicitur: Beati mendici, vel egeni: sunt enim multi naturaliter humiles, et non ex fide,

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trementes Dei jussiones; quomodo Dominus per Esaiam commendat. Quid autem amplius quam simpliciter humiles? Humilium enim hic quidem mediocriter est, hic autem superabundanter. AUG. Superbi ergo appetant regna terrarum, sed humilium est regnum cœlorum. CHRYS., super Matth. (in opere imperf. ut sup.). Nam sicut cætera vitia deponunt ad inferos, maxime tamen superbia, sic et omnes virtutes inducunt in regnum cœlorum, maxime tamen humilitas, quia proprium est ut qui se humiliat, exaltetur. HIER. Vel beati pauperes spiritu, qui scilicet propter Spiri

GLOSE.

C'est avec raison que les richesses du ciel sont annoncées aux pauvres du siècle.

Bienheureux ceux qui sont doux, parce qu'ils posséderont la terre.

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S. AMB. Lorsque je serai parvenu à me contenter de la médioerité, à me purger de toute espèce de maux, il me restera à tempérer mes mœurs. A quoi peut me servir de me passer des choses de la terre, si je ne suis pas doux? C'est pour cela que suivent les paroles: «Bienheureux les doux. >> S. AUG. Les doux sont ceux qui cèdent au mal, ne lui résistent pas, mais le font disparaître dans le bien. S. AMB. Modérez votre mouvement pour ne pas vous mettre en colère ou pour ne pas pécher dans la colère. Il est beau de soumettre le mouvement à la raison, et il n'est pas d'une moindre vertu d'enchainer sa colère que de ne pas en avoir du tout, d'autant plus que souvent ceci est considéré comme le signe d'un caractère mou (1), tandis que le reste est regardé comme le signe d'une grande énergie. S. AUG. Que ceux qui ne sont pas doux se disputent et se combattent pour choses terrestres et temporelles: « Bienheureux les doux, parce qu'ils posséderont la terre, d'où ils ne pourront être arrachés; » cette terre, dont il est dit au ps. 140, v. 6: «Ma part est dans la terre des vivants. » Ainsi nous est désigné cet héritage éternel et stable où l'âme se repose comme à sa place par le bon amour; elle s'y repose comme le corps dans la terre, s'y nourrit de son aliment comme le

(1) Auparavant pour lentius, que nous avions rétabli, il y avait levius. Tout ceci est un commentaire de cette parole du ps. 4: Irascimini et nolite peccare.

tum Sanctum voluntarie sunt pauperes. | sup. Lucam (lib. 4, ut sup.). Mitiga ergo AMBR., De Offi. (lib. 1, cap. 16). Inde autem incipit beatitudo judicio divino, ubi ærumna æstimatur humano. GLOSSA Pauperibus autem in præsenti convenienter promittuntur divitiæ cœli.

Beati mites, quoniam ipsi possidebunt terram.

AMBR., super Lucam (lib. 9, tit De beatitudinibus). Cum simplicitate contentus fuero, inops malorum, superest ut mores meos temperem. Quid enim mihi prodest carere secularibus, nisi fuero mitis? Congrue igitur sequitur: Beati mites. AUG., de serm Dom. in monte (lib. 1, c. 3). Mites sunt qui cedunt improbitatibus, et non resistunt malo, sed vincunt in bono malum. AMBR.,

affectum tuum, ut non irascaris, aut certe iratus ne peccaveris. Præclarum est enim motum temperare consilio, nec minoris virtutis dicitur prohibere iracundiam, quam omnino non irasci; cum plerumque istud lentius, hoc fortius æstimetur.

AUG. (de serm. Dom. ut sup.). Rixentur igitur immites, et dimicent pro terrenis et temporalibus rebus: sed beati mites, quoniam ipsi hæreditabunt terram, de qua evelli non possunt: illam (inquam) terram, de qua in psalm. dicitur: Portio mea in terra viventium significat enim quamdam stabilitatem hæreditatis perpetuæ, ubi anima per bonum affectum tanquam in loco suo requiescit, sicut corpus in terra; et inde cibo suo alitur, sicut corpus ex terra : ipsa

corps le fait sur la terre, en vivant de la terre; cet héritage est le repos et la vie des saints.- S. CHRYS. Cette terre, d'après quelques-uns, tant qu'elle est dans l'état actuel, est la terre des morts, puisqu'elle est soumise à ce qui est vain; mais lorsqu'elle sera délivrée de la corruption, elle deviendra la terre des vivants, car les mortels y recevront la vie immortelle. J'ai lu un autre auteur qui exposait comment le ciel qu'habiteront les saints est appelé la terre des vivants, en disant que la partie inférieure de ce séjour est le ciel, et la partie supérieure la terre. D'autres prétendent que notre corps est terre, et que tant qu'il est soumis à la mort il est la terre des morts, mais qu'il deviendra la terre des vivants en devenant conforme au corps du Christ dans sa gloire. S. HIL. Le Seigneur promet à ceux qui sont doux l'héritage de la terre, c'est-à-dire l'héritage de ce corps qu'il a choisi lui-même pour y habiter, puisque le Christ habite en nous par la mansuétude de notre esprit, et qu'il nous revêtira plus tard de la gloire que ce corps aura acquise (1).

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S. CHRYS. Le Christ mêle aux promesses spirituelles des promesses temporelles, et parce que celui qui est doux paraît tout perdre, il lui promet le contraire, en lui disant que celui qui n'est pas arrogant possède ce qu'il a avec assurance, tandis que celui qui l'est se trouve mille fois en danger de perdre et son àme et l'héritage de ses aïeux. Or, comme le prophète avait dit : « Les doux posséderont la terre » (ps. 36), il se sert ici de paroles connues.

(1) Dans cette édition, pour éviter l'ambiguité du mot clarificati, que l'on aurait pu croire au pluriel, on a changé plusieurs mots de place. D'ailleurs, ce passage est 1commentaire de saint Paul Reformabit corpus humilitatis nostræ configuratum corpori claritatis suæ (Phil. 3, v. 21).

est requies et vita sanctorum. CHRYS., sup. Matth. (in oper. imperf. ut sup.). Vel terra hic (sicut quidam dicunt) quandiu est in hoc statu, terra mortuorum est, quia vanitati subjecta est; cum autem liberata fuerit de corruptione, fit terra vivorum, ut mortales hæreditent immortalem. Alterum exponentem legi, quasi cœlum in quo habitaturi sunt sancti, dicatur terra vivorum; quod quantum ad inferiorem regionem coelum est; quantum autem ad superius cœlum dicitur terra. Alii dicunt quia corpus nostrum terra est; et quandiu subjacet morti, terra est mortuorum; cum autem fuerit conforme factum gloriæ corporis Christi, erit terra vivorum.

tatem terræ mitibus Dominus pollicetur (id est, ejus corporis quod ipse assumpsit habitaculum), et quia per mansuetudinem mentis nostræ habitat Christus in nobis, nos quoque gloria clarificati ejus corporis vestiemur.

CHRYS, in hom. (15, ut sup.). Vel aliter: Christus hic spiritualibus promissis sensibilia immiscuit: quoniam enim æstimatur qui mitis est omnia sua perdere, contrarium promittit; dicens: Quod (cum stabilitate) sua possidet, qui non est protervus; qui autem aliter est, multoties animam et hæreditatem paternam perdit. Quia vero Propheta dixerat (Psal. 36): Mansueti hæreditabunt terram, a consuetis verbis

HILAR. (can. 4, in Matth.). Vel hæredi- contexit sermonem.

LA GLOSE. Les doux qui se sont possédés eux-mêmes posséderont plus tard l'héritage du père. C'est mieux de posséder la terre que d'avoir le royaume des cieux, puisque l'on perd souvent ce que l'on a.

Bienheureux ceux qui pleurent, parce qu'ils seront consolés.

S. AMB.

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Lorsque vous en serez venu là d'être doux et pauvre, rappelez-vous vos péchés et pleurez-les. Voilà pourquoi ces mots : << Bienheureux ceux qui pleurent. » Et c'est bien que la troisième bénédiction soit accordée à celui qui pleure ses péchés, puisque c'est la Trinité qui pardonne.-S. HIL. Ceux qui pleurent ne sont pas ceux qui pleurent leurs pertes, leurs injures ou les torts qu'ils ont soufferts, mais ceux qui pleurent leurs péchés passés. - S. CHRYS. — Ceux qui pleurent leurs péchés sont heureux, mais médiocrement; plus heureux sont ceux qui pleurent les péchés d'autrui, et tels devraient être tous ceux qui enseignent.-S. JER. - Le deuil dont il s'agit ici n'est pas le deuil de ceux qui sont morts par la commune loi, mais de ceux qui se sont ensevelis dans leurs péchés et dans leurs vices (1). Ainsi Samuel pleura Saül, et saint Paul ceux qui ne se sont pas lavés de l'impureté par la pénitence.

S. CHRYS. Comme la consolation n'est que la fin du deuil, ceux qui pleurent leurs péchés seront consolés par le pardon. S. CHRYS.Et quoique le pardon dût leur suffire, Dieu ne termine pas là ses bienfaits, mais il les fait participants de plusieurs consolations dans ce siècle et dans l'avenir; Dieu récompense toujours au

(1) On trouve ici l'ablatif, et le sens que nous avons donné est fixé par l'Apôtre (Ephès. 2, v. 15); mais mourir gouvernant le datif, mourir aux vices, c'est y renoncer, d'après toujours l'Apôtre (Rom., 6, v. 2), et saint Pierre (I Ep., chap. 2, v. 24).

GLOSSA. Mites etiam qui seipsos posse- | non orbitates, aut contumelias, aut damna derunt, hæreditatem Patris in futuro possidebunt. Plus autem est possidere terram quam habere regnum cœlorum multa enim habemus quæ statim amittimus.

moerentes, sed peccata vetera flentes. CHRYS., sup. Matth. (in opere imperf., hom. 9). Et qui sua quidem peccata lugent, beati sunt, sed mediocriter; beatiores an tem sunt qui aliena lugent peccata : tales

Beati qui lugent, quoniam ipsi consolabuntur. convenit esse omnes doctores. HIER. Luc

tus enim hic non mortuorum ponitur comAMBR., sup. Lucam (ut sup.). Cum hoc muni lege naturæ, sed peccatis et vitiis feceris, ut scilicet sis pauper et mitis, me- mortuorum. Sic flevit Samuel Saulem mento quia peccator es; lugeto peccata tua: (1 Reg., 16), et Paulus eos qui post immununde sequitur: Beati qui lugent. Et bene ditiam pœnitentiam non egerunt (2 Cor., 12.) tertia benedictio est peccata deflentis, quia CHRYS., sup. Matth. (in opere imperf. ut Trinitas est quæ peccata condonat. HILAR. sup.). Cum autem consolatio sit lugen(can, 4, in Matth.). Lugentes enim dicuntur | tium cessatio luctus, qui sua peccata lu

T. 1.

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