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cherchaient par elle à profaner l'ouvrage de Dieu et à faire remonter jusqu'à lui cette profanation. S. AUG. Les démons sont attirés vers cet univers qu'ils n'ont pas fait eux-mêmes, mais qui est l'œuvre de Dieu, par un attrait conforme à leur nature, non par des appétits sensuels, comme les animaux, mais par l'attrait des esprits, pour y briller par leurs prodiges. Tout être est attiré d'une manière conforme à sa nature. RAB. - Les paralytiques sont ceux dont la force corporelle est dissoute; car le mot grec paralysis est en latin dissolutio. SUITE.« Et il les guérit. >> - En quelques passages vous lisez : «Il en guérit beaucoup; » ici il y a simplement : « Et il les guérit,» pour marquer qu'il les guérit tous, ainsi qu'un nouveau médecin qui guérirait tous ceux qu'on lui présenterait à son entrée dans la ville pour y établir son nom. - S. CHRYS.Il ne demanda à aucun d'eux la foi, car encore il n'avait pas donné les preuves de sa puissance. D'ailleurs, en venant et en portant de loin (1) leurs malades, ils avaient montré pas mal de foi.

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S. CHRYS.

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SUITE. « Et des foules nombreuses le suivaient. »>< RAB. (2). Ici, nous les trouvons séparés en quatre classes: les disciples qui viennent pour suivre le maître descendu du ciel; d'autres pour la guérison de leurs maux; d'autres par curiosité, attirés par la renommée et voulant voir si ce que l'on dit est vrai; d'autres enfin par jalousie, voulant le prendre sur quelque point et l'en accuser. Au sens mystique, la Syrie signifie celle qui est enflée; la Galilée, l'inconstance ou la roue, c'est-à-dire le diable et le monde, qui est à la fois et su

(1) Le mot grec ¿v tõ mpcożyeɩ donne plus clairement le sens que le latin ferendo. (2) C'est plus littéralement dans la Glose.

A nullo autem eorum fidem exquisivit, quoniam nondum virtutis suæ demonstrationem dederat ; et in adveniendo et ferendo a longe non parvam ostenderant fidem.

Creatorem blasphemiæ redundarent. AUG., | mendandam. CHRYS., in hom. (14, ut sup.). De civit. Dei (cap. 6). Illiciuntur tamen dæmones ad inhabitandum per creaturam (quam non ipsi, sed Deus condidit), delectabilibus pro sua diversitate diversis; non ut animalia cibis, sed ut spiritus signis; quæ cujusque delectationi congruunt, RAB. Paralytici autem sunt corpore dissoluti; paralysis enim græce, latine dicitur dissolutio.

Sequitur Et secutæ sunt eum turbæ multæ. RAB. Quæ quadripartitæ sunt : alii propter cœleste magisterium, ut discipuli; alii ob curationem infirmitatum; alii sola Sequitur: Et curavit eos. CHRYS., sup fama et curiositate, volentes experiri an Matth. (in oper. imperf. ut sup.). Cum in verum esset quod dicebatur; alii per inviquibusdam locis dicat: Multos curavit; hic diam, volentes eum in aliquo capere et acsimpliciter dicit: Et curavit eos; signans cusare. Mystice autem Syria interpretatur quod omnes curavit sicut et novitius me-elata; Galilæa volubilis, vel rota, id est, dicus intrans civitatem, omnes ad se ve- diabolus, et mundus, qui et superbus est, nientes curat, propter suam opinionem com- et ad ima semper rotatur in quo fama

perbe et facile à se précipiter sur les pentes qui descendent. C'est en lui qu'éclata le nom du Christ par la prédication. Les possédés du démon, ce sont les idolâtres; les lunatiques, ceux qui sont instables; les paralytiques, les paresseux et les dissolus. - LA GLOSE (1). Les foules qui suivent le Seigneur appartiennent à l'Église, dont une des figures spirituelles est la Galilée, car elle transmigre vers les vertus; une autre, la Décapole, à cause de dix commandements qu'elle doit observer; une troisième et une quatrième, Jérusalem et la Judée, car sa gloire est la vision de paix et la confession. Elle est au-delà du Jourdain, car elle entre dans la terre promise en traversant le Jourdain. -RÉMIG. - Ou bien, ceux qui suivent le Seigneur viennent de la Galilée, ou du monde inconstant; de la Décapole, région aux dix villes, et qui nous rappelle les transgresseurs du Décalogue; et de Jérusalem, car auparavant ils étaient retenus par les douceurs de la paix; et de la Judée, sortant d'une doctrine diabolique; et d'au-delà du Jourdain, car c'est en traversant l'eau du baptême qu'ils abordent du paganisme au Christ.

(1) Ou plutôt dans saint Anselme, qui fait ici des allusions aux noms de Galilée, qui signifie en hébreu transmigration; de Décapole, qui signifie les dix villes; de Jérusalem, la vision de paix; de Judée, la confession.

Christi per prædicationem innotuit: dæmo- | Vel sequuntur Dominum de Galilæa, id est, niaci enim sunt idololatræ; lunatici, insta- de volubilitate mundi; et Decapolis, quæ biles; paralytici, pigri et dissoluti GLOSSA. est regio decem urbium, et significat decaTurbæ autem quæ sequuntur Dominum, sunt de Ecclesia, quæ spiritualiter est Galilæa, transmigrans ad virtutes; et Decapolis decem præcepta servans; et Hierosolyma, et Judæa, quam visio pacis et confessio illustrat; et trans Jordanem, quia baptismo transito, terrani promissionis intrat. REMIG.

logi transgressores; et de Hierosolyma, quia scilicet prius innoxia pace detinebantur; et de Judæa, id est, de confessione diabolica; et de trans Jordanem, qui prius erant in paganismo constituti, sed transeuntes per aquam baptismi, venerunt ad Christum.

CHAPITRE V.

Jésus, voyant tout ce peuple, monta sur une montagne, où s'étant assis, ses disciples s'approchèrent de lui; et ouvrant sa bouche, il les enseignait, en disant Bienheureux les pauvres d'esprit, parce que le royaume des cieux est à eux.

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S. CHRYS. Tout ouvrier, quelle que soit sa profession, se réjouit à la vue de ce qui peut favoriser son art. Ainsi un charpentier, à la vue d'un bois excellent, désire faire couper cet arbre pour l'employer (1); ainsi le prêtre, en voyant une église pleine, se félicite dans son cœur, et son enseignement lui devient agréable. Voilà pourquoi le Seigneur fut porté à parler par le spectacle de cette grande foule, et qu'il est dit de lui : « Jésus, voyant les foules, monta sur la montagne. »S. AUG. L'on peut croire aussi qu'il voulut éviter cette multitude et qu'il se retira sur le sommet de la montagne pour entretenir ses seuls disciples. S. CHRYS. En s'asseyant non pas dans la cité et dans le forum, mais sur la montagne et dans la solitude, il nous enseigna à ne rien faire par ostentation, à nous éloigner des tumultes, et surtout lorsqu'il s'agit de débattre des intérêts urgents. RÉMIG. Il faut remarquer que le Sauveur eut trois lieux pour s'y réfugier, la montagne, le désert et la barque, et qu'il se retirait dans l'un ou l'autre de ces refuges lorsque la foule le fatiguait.

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(1) Saint Chrysostôme ajoute en cet endroit l'exemple d'un laboureur qui, à la vue d'une terre grasse, désire la labourer, et celui d'un cheval qui, au sortir de l'étable, s'emporte et mord le frein s'il voit les champs s'ouvrir devant lui.

CAPUT V.

Videns autem Jesus turbas, ascendit in montem; et cum sedisset, accesserunt ad eum discipuli ejus; et aperiens os suum docebat eos, dicens: Beati pauperes spiritu, quoniam ipsorum est regnum cœlorum.

CHRYS., sup. Matth. (in oper. imperf., hom. 9). Omnis artifex secundum professionem suam, opportunitatem operis videns, gaudet: carpentarius enim si viderit arborem bonam, concupiscit eam præcidere ad opus artificii sui, et sacerdos cum vide

rit ecclesiam plenam, gaudet animus ejus, et delectatur ut doceat: sic et Dominus videns magnam congregationem populi, excitatus est ad docendum : unde dicit: Videns autem turbas Jesus, ascendit in montem AUG., De cons. Evang. (lib. 1, c. 19). Vel hic potest videri multas turbas vitare voluisse, et ob hoc ascendisse in montem, ut solis discipulis loqueretur. CHRYS., in hom. (15, in Matth.). Per hoc autem quod non in civitate et foro, sed in monte et solitudine sedit, erudivit nos nihil ad osten

S. JÉR.

Quelques-uns de nos frères croient dans leur simplicité qu'il s'agit ici de la montagne des Oliviers, ce qui n'est pas ; car ce qui précède et ce qui suit montre clairement que cette montagne est de la Galilée, le Thabor ou un autre mont élevé.

S. CHRYS. Il monte sur cette montagne d'abord pour accomplir cette prophétie d'Isaïe: « Vous, montez sur la montagne. » Ensuite, pour nous apprendre que celui qui enseigne la justice divine et celui qui en écoute les oracles doivent habiter les sommets des vertus de l'Esprit; personne ne peut parler du haut de la montagne en restant dans la vallée. Si vous restez sur la terre, parlez de la terre; si vous voulez parler du ciel, demeurez au ciel. Ou bien il monte sur la montagne pour nous apprendre que quiconque veut apprendre les mystères de la vérité, doit monter sur cette montagne de l'Église dont le prophète a dit : « C'est une montagne féconde que la montagne de Dieu.-S. HIL.-Il monte sur la montagne, peut-être pour nous apprendre que c'est du haut de la majesté qu'il partage avec son Père qu'il nous a envoyé ses préceptes. S. AUG. En montant sur la montagne, il a voulu peut-être nous dire que les lois qu'il allait donner au peuple délivré par l'amour étaient plus élevées que celles que les prophètes avaient données à la nation liée par la crainte.

SUITE. Lorsqu'il fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui.» — S. JER. Il parle assis et non debout, parce qu'ils étaient incapables de le saisir dans l'éclat de sa majesté. S. AUG. Ou peut-être il parle assis, parce que cela convenait à sa dignité de maître. Ses dis

tationem facere, et a tumultibus abscedere, I qui audit: nemo enim potest in valle staet maxime cum de necessariis disputare re, et de monte loqui. Si in terra stas, de oportet. REMIG. Hoc enim sciendum est quod tria refugia legitur Dominus habuisse: navim, montem et desertum; ad quorum alterum quotiescumque a turbis opprimebatur, conscendebat.

HIERON. Nonnulli autem simpliciorum fratrum putant Dominum ea quæ sequuntur in Oliveti monte docuisse; quod nequaquam ita est: Et præcedentibus enim et sequentibus in Galilæa monstratur locus, quem putamus esse vel Thabor, vel quemlibet alium montem excelsum.

CHRYS., sup. Matth. (in opere imperf. ut sup.). Ascendit autem in montem: primo quidem ut impleret prophetiam Esaiæ dicentis (cap. 40): Super montem ascende tu; deinde ut ostendat, quoniam in altitudine spiritualium virtutum consistere de bet, qui docet Dei justitiam, pariter et

terra loquere; si autem de cœlo loqueris, in cœlo consiste Vel ascendit in montem, ut ostendat quod omnis qui vult discere mysteria veritatis, in montem Ecclesiæ debet ascendere, de quo Propheta: Mons Dei mons pinguis. HILAR. (can. 4, in Matth.). Vel ascendit in montem, quia in paternæ majestatis celsitudine positus, cœlestia vitæ præcepta constituit. AUG., serm. Domini in monte (lib. 1, cap. 1). Vel ascendit in montem, ut significet quia minora erant præcepta justitiæ, quæ a Deo data sunt per prophetas populo Judæorum, quem timore adhuc alligari oportebat; per Filium autem suum majora populo, quem charitate jam liberari convenerat.

de

Sequitur: Et cum sedisset, accesserunt ad eum discipuli ejus. HIER. Ideo autem non stans, sed sedens loquitur, quia non

ciples s'approchèrent de lui pour l'entendre de plus près, eux qui étaient plus préparés à remplir ses paroles. — RAB. — Au sens mystique, le Seigneur assis, c'est le Seigneur incarné; car si le Seigneur ne s'était pas incarné, le genre humain n'aurait pas pu se rapprocher de lui.

S. AUG.― Cela étonne que saint Matthieu fasse tenir ce discours au Sauveur assis sur la montagne, tandis que saint Luc (1) en place la scène dans un lieu champêtre. Mais cette diversité annonce qu'il ne s'agit pas du même discours dans les deux évangélistes; car qui peut empêcher le Christ de répéter ce qu'il avait déjà dit une fois, ou de faire de nouveau ce qu'il avait déjà fait ? Il peut se faire aussi qu'il ait choisi parmi les disciples qui l'accompagnaient ses douze apôtres sur un point plus élevé de la montagne, et qu'ensuite descendu non de la montagne, mais de cette hauteur vers un endroit champêtre, sur un plateau au flanc de la montagne, il ait attendu dans ce lieu qui pouvait contenir un grand nombre d'auditeurs que les foules se réunissent autour de lui; ses disciples se seraient rapprochés de lui après qu'il se fut assis, et là en leur présence et en la présence du peuple il aurait fait ce discours que saint Matthieu et saint Luc racontent d'une manière en apparence différente, mais qui est au fond la même.

S. CHRYS.

Au moment où le Sauveur sur la montagne va formuler d'admirables préceptes, il est dit : « Ouvrant sa bouche il les

(1) Au chap. 6, v. 17, en ces termes : Jésus descendant de la montagne s'arrêta dans un lieu champêtre.

poterant eum intelligere in sua majestate | aut iterum facere, quæ ante jam fecerat? fulgentem. AUG., de serm. Domini in Quanquam etiam possit illud occurrere, in monte (ubi sup.). Vel quod sedens docebat, pertinet ad dignitatem magistri. Accesserunt autem ad eum discipuli ejus, ut audiendis verbis illius hi essent etiam corpore viciniores, qui præceptis implendis animo appropinquabant. RAB. Mystice autem sessio Domini incarnatio ejus est; quia nisi Dominus incarnatus esset, humanum genus ad eum accedere non potuisset.

aliqua excellentiori parte montis, primo cum solis discipulis Dominum fuisse quando ex eis duodecim elegit; deinde cum eis descendisse, non de monte, sed de ipsa montis celsitudine in campestrem locum ; id est, aliquam æqualitatem, quæ in latere montis erat, et multos capere poterat ; atque ibi stetisse, donec ad eum turbæ congregarentur; ac postea cum sedisset, accessisse propinquius discipulos ejus; atAUG., De cons. Evang. (lib. 1, c. 19). que ita illis cæterisque turbis præsentibus Movet autem, quod Matthæus in monte unum habuisse sermonem, quem Matthæus dicit hunc habitum esse sermonem a Do-Lucasque narrant, diverso narrandi modo, mino sedente; Lucas autem in loco cam-sed eadem veritate rerum. pestri a Domino stante. Hæc igitur diver- GREG., 4, Moral. (cap. 5.). Sublimia sitas facit videri alium fuisse illum, alium autem præcepta Domino in monte dicturo, istum. Quid enim prohibet Christum quæ- præmittitur: Et aperiens os suum docebat dam alibi repetere, quæ ante jam dixerat?eos, etc. Qui dudum aperuerat ora pro

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