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S.

comme le sont en général les habitations de la Palestine. Il avait trois étages, et sur chaque étage un pinacle, un même sur le pavé. Que ce soit sur ce pinacle du pavé, ou sur celui d'un des étages, peu importe: ce qu'il y a de certain, c'est que c'était d'une élévation où l'on pouvait se précipiter.- LA GLOSE. --Remarquez que tout cela a dû se passer d'une manière visible; car comme il y a un dialogue, il est vraisemblable que le diable avait paru sous une forme humaine. CHRYS. Vous me direz peut-être : Comment le diable a-t-il pu le placer sur le haut du temple aux yeux de tous? Mais peut-être que le diable le portait comme devant être vu de tous les yeux; et que lui, à l'insu du diable, se cachait à tous. - LA GLOSE (1). — Il le plaça sur le pinacle pour le tenter de vaine gloire, parce qu'en ayant séduit beaucoup de vaine gloire sur cette chaise des docteurs, il espérait pouvoir le séduire de la même manière sur ce siége de l'enseignement. Et voilà pourquoi ces mots. Et il lui dit : « Si vous êtes le Fils de Dieu, jetez-vous en bas. »S. JER. - C'est ce que cherche le diable, par toute espèce de tentations, à découvrir si ce n'est pas le Fils de Dieu. « Jetez-vous,» parce que la voix du diable, toujours désireuse de notre chute, peut nous engager à nous précipiter, mais non pas nous précipiter elle-même. - S. CHRYS. En lui faisant cette proposition, comment pouvait-il découvrir s'il était Dieu ? Voler, se soutenir dans les airs, n'est pas une œuvre divine, parce qu'elle n'est utile à rien. Si donc quelqu'un est provoqué à chose semblable et l'exécute, il agit par ostentation, et il vient du diable et non pas de (1) Equivalemment, mais non en ces termes qui sont ceux de saint Anselme.

sicut nostræ domus habent, sed planum | autem, nesciente diabolo, invisibiliter sic erat desuper, more Palæstinorum, et in agebat ut a nemine videretur. ipso templo tria tabulata erant. Et sciendum quia in pavimento pinnaculum erat, et in unoquoque tabulato pinnaculum erat. Sive ergo statuerit eum in illo pinnaculo quod erat in pavimento, sive in illis quæ erant in primo, secundo, vel tertio tabulato, intelligendum est quod in illo statuisset eum unde aliquod præcipitium esse potuit. GLOSS. Nota vero hæc omnia corporeis sensibus esse completa: quia enim verba ad invicem conferuntur, in specie hominis diabolum apparuisse verisimile est. CHRYS., sup. Matth. (in opere imperf. ut sup.). Sed forte dices Quomodo in corpore constitutum videntibus omnibus statuit supra templum? Sed forsitan diabolus sic eum assumebat ut ab omnibus videretur: ipse

GLOSS. Ideo autem duxit eum supra pinnaculum, cum vellet eum de vana gloria tentare; quia in cathedra doctorum multos deceperat inani gloria; et ideo putavit istum positum in sede magisterii, inani gloria extolli posse: unde sequitur: Et dixit: Si Filius Dei es, mitte te deorsum. HIER. In omnibus enim tentationibus hoc agit diabolus, ut intelligat si Filius Dei sit. Dicit autem Mitte te; quia vox diaboli qua semper homines cadere deorsum desiderat, persuadere potest, præcipitare non potest. CHRYS., sup. Matth. (in opere imperf. ut sup.). Per hanc autem proportionem quomodo poterat cognoscere si est Filius Dei, an non? Volare enim per aerem non est proprie opus Dei, quia nulli utile

Dieu, que s'il suffit au sage d'être ce qu'il est réellement, et s'il ne désire en aucune manière paraître autre qu'il n'est, à combien plus forte raison le Fils de Dieu ne sera pas ce qui ne peut, en aucune manière, montrer ce qu'il est réellement.

S. AMB. Satan se transfigure en ange de lumière (1), et telle est la raison pour laquelle il s'empare des paroles de l'Écriture-Sainte, non pas pour enseigner, mais pour tromper, et c'est dans ces divines Écritures elles-mêmes qu'il cherche les filets qu'il veut tendre aux hommes. C'est pour cela qu'il ajoute : « Il est écrit qu'il a ordonné aux anges d'avoir soin de vous. » -S. JER.- Ce passage est du psaume 90, mais il n'y est pas appliqué au Christ; c'est une prophétie sur le juste. Le diable interprète donc mal les Écritures. S. CHRYS. Le Fils de Dieu n'est pas porté par les mains des anges, mais c'est lui qui porte les anges; ou s'il repose sur les mains des anges, ce n'est pas pour ne pas blesser son pied contre la pierre. Loin d'y voir une marque de sa faiblesse, il faut y voir un honneur rendu à sa majesté. O Satan, tu as lu que le Fils de Dieu est porté sur les mains des anges, et tu n'as pas lu qu'il foule à ses pieds l'aspic et le basilic. Mais il rapporte par orgueil cette première parole, et dissimule la seconde par fourberie. S. CHRYS. Il faut voir en lui l'usage convenable que le Sauveur fait des paroles de l'Écriture-Sainte, et le mauvais usage qu'en fait Satan; car ce passage qu'il rapporte n'avait pas été écrit pour conseiller à quelqu'un de se précipiter. LA GLOSE (2).

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1) Allusion au verset 14, chap. 11, 2o Corinth.

(2) C'est plutôt de saint Anselme. C'est à tort qu'il y avait : administratoribus spiritibus. Il fallait administratoriis comme dans l'ép. aux Hébreux, 1, v. 14.

est. Si ergo aliquis volaverit provocatus, { CHRYS., super Matth. (in opere imperf. ut propter ostentationem solam hoc facit, et est potius ex diabolo quam ex Deo. Si ergo homini sapienti sufficit esse quod est, et non est necessarium ei apparere quod non est; quanto magis Filius Dei ostendere necessarium non habet, de quo nemo potest tantum cognoscere quantus est apud se?

AMBR., super Lucam. Sed quia Sathanas transfigurat se sicut angelus lucis, et de Scripturis ipsis divinis laqueum fidelibus parat, utitur testimoniis Scripturarum, non ut doceat, sed ut fallat. Unde sequitur: Scriptum est enim quia angelis suis mandavit de te. HIER. Hoc in nonagesimo psalmo legimus; verum ibi non de Christo. sed de viro sancto prophetia est: male ergo diabolus interpretatur Scripturas,

sup.). Vere enim Filius Dei angelorum manibus non portatur, sed ipse magis angelos portat; et si portatur manibus angelorum, non ut non offendat ad lapidem pedem suum quasi infirmus, sed propter honorem quasi Dominus. O diabole, quoniam Filius Dei manibus angelorum portatur legisti; et quia super aspidem et basiliscum calcat, non legisti. Sed illud quidem exemplum profert quasi superbus, hoc autem tacet quasi astutus. CHRYS., in hom. (13, in Matth. ut sup.). Intuere etiam quia testimonia a Domino allata sunt convenienter, a diabolo autem indecenter: non enim quod scriptum est, angelis suis, etc., suadet projicere seipsum et præcipitare. GLoss. Est ergo sic exponendum ait enim

C'est ainsi qu'il faut exposer ce passage. L'Écriture dit de tout juste que Dieu a ordonné à ses anges, qui sont des esprits serviteurs, de le porter sur leurs mains; en d'autres termes, de l'entourer de leurs secours. I le leur a recommandé, pour qu'il ne blesse pas son pied, c'est-à-dire sa bonne intention, contre la pierre, figure ici de l'ancienne loi écrite sur des tables de pierre. L'on peut voir aussi dans cette pierre toute occasion quelle qu'elle soit de péché ou de ruine. RAB. Il faut remarquer que notre Sauveur, qui avait permis au diable de le porter sur le pinacle du temple, refusa de suivre ce qu'il lui disait de se précipiter. En cela il nous a appris par son exemple à obéir à ceux qui nous commandent de monter la voie étroite de la croix, et de refuser d'entendre ceux qui voudraient nous précipiter des hauteurs de la vertu et de la vérité dans le précipice de l'erreur. - S. JÉR.-Il brise sur le bouclier de la véritable Écriture les flèches de l'erreur que le diable puise dans l'Écriture mal expliquée, et c'est pour cela que suivent ces mots : « Jésus lui dit: Il est écrit (1) de nouveau : Vous ne tenterez pas le Seigneur votre Dieu.» -S. HIL.-Il brise toutà-fait les efforts du diable en se disant Dieu et Seigneur.- S. CHRYS.Il ne dit pas : « Vous ne me tenterez pas, moi, votre Dieu, « mais » vous ne tenterez pas votre Dieu, » ce que peut dire tout homme tenté du démon; car, qui tente l'homme tente Dieu. RAB. Peut-être en cela le considérait-il comme un homme, et voulait-il l'engager à éprouver en quelque manière sa puissance auprès de Dieu. — S. AUG. — Il est

(1) Ainsi que cela a été dit, le mot de nouveau ne doit pas être placé sur Jésus dit, mais ainsi que nous le plaçons ici. Nous avons fait observer aussi que l'explicatiou véritable de : non tentabis Dominum, n'est pas celle qui est donnée ici de saint Chrysostome.

Scriptura de quolibet bono homine, quod | veris Scripturarum frangit clypeis: und angelis suis (id est, administratoriis spiritibus præcepit de ipso, quod in manibus suis (id est, in auxiliis suis) tollant eum, et custodiant ne offendat pedem (id est, affectum mentis) ad lapidem, id est, ad veterem legem, scriptam in lapideis tabulis; vel per lapidem potest intelligi omnis peccati occasio et ruinæ.

RAB. Notandum est autem quod Salvator noster licet permisisset se a diabolo supra pinnaculum templi poni, tamen renuit ad imperium ejus descendere, nobis exemplo donans, ut quisquis imperaverit viam veritatis arctam nos ascendere, obtemperemus; si autem quis vult nos de altitudine veritatis et virtutum ad ima erroris et vitiorum præcipitare, non illum audiamus. HIER. Falsas autem de Scripturis diaboli sagittas

sequitur: Ait illi Jesus: Rursum scriptu a est: Non tentabis Dominum Deum tuuin. HILAR. Diaboli enim conatus contundens, et Deum se protestatur et Dominum. CHRYS., super Matth. (in opere imperf. ut sup.). Non autem dixit: Non tentabis me, Dominum Deum tuum, sed ita: Non ten tabis Dominum Deum tuum, quod poterat dicere omnis homo Dei tentatus a diabolo; quoniam et qui hominem Dei tentat, Deum tentat. RAB. Vel aliter: suggerebatur ei quasi homini, ut aliquo signo exploraret quantum apud Deum posset. AUG., contra Faustum (lib. 22, cap. 36). Pertinet autem ad sanam doctrinam, quando habet homo quid faciat, non tentare Dominum Deum suum. HIER. Et notandum quod necessaria testimonia de Deuteronomio tantum pro

de la saine sagesse qu'un homme qui a d'autres moyens en main ne tente pas Dieu. S. JER. Il est à remarquer qu'il ne tire ses témoignages que du Deuteronome pour consacrer cette loi donnée pour la deuxième fois par Moïse (1).

Le diable le transporta encore sur une montagne fort haule, et lui montrant tous les royaumes du monde et toute la gloire qui les accompagne, il lui dit: Je vous donnerai toutes ces choses, si en vous prosternant devant moi rous m'adorez. Mais Jésus lui répondit: Retire-toi, Satan ; car il est écrit : Vous adorerez le Seigneur votre Dieu et vous ne servirez que lui seul. Alors le diable le laissa; et en même temps les anges s'approchèrent, et ils le servaient.

S. CHRYS. — Le diable, que la deuxième réponse du Sauveur a laissé dans toute son incertitude, passe à une troisième tentation, et le Christ lui ayant brisé les filets de la gourmandise qu'il lui avait tendus, et ayant passé par-dessus ceux de la vaine gloire, il lui tend ceux de l'avarice, et c'est ce qui est raconté ici : «Le diable le prit de nouveau et le porta sur une très haute montagne. » Le diable, qui avait parcouru toute la terre (2), connaissait celle de toutes les montagnes qui était le plus élevée, et d'où, par conséquent, devait se découvrir la plus grande étendue de la terre, et c'est pour cela qu'il est dit : « Il lui montra tous les royaumes de la terre et toute leur gloire. » Il les lui montra non pas de manière qu'il pût discerner les limites de ces royaumes, leurs cités, leurs peuples, leur argent, leur or; mais le lieu

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(1) Tel est le sens par Moïse du mot Deuteronome en grec d'auτspos vouos.

(2) Allusion à cette réponse du démon : J'ai parcouru la terre et je l'ai traversée dans tous les sens (Job., 1, v. 7).

tulit, ut secundæ legis sacramenta mons- | retia vanæ gloriæ transiverat, ponit ei retia

traret.

lierum assumpsit eum diabolus in montem excelsum valde, et ostendit ei omnia regna mundi, et gloriam eorum; et dixit ei: Hæc omnia tibi dabo, si cadens adoraveris me. Tunc dixit ei Jesus: Vade, Sathana: scriptum est enim Dominum Deum tuum adorabis, et illi soli servies. Tunc reliquit eum diabolus, et ecce angeli accesserunt et ministrabant ei.

CHRYS., sup. Matth. (in opere imperf. ut up.). Diabolus ex secundo responso incertus transit ad tertiam tentationem: quia enim Christus retia ventris disruperat, et

avaritiæ propter quod dicitur: Iterum assumpsit eum diabolus in montem excelsum valde quem scilicet diabolus circuiens omuem terram, excelsiorem cæteris cognoscebat: quanto enim excelsior fuerit mons, tanto ex eo spatiosior terra videtur: unde sequitur: Et ostendit ei omnia regna mundi et gloriam eorum. Ostendit autem ita, non ut ipsa regna vel civitates corum, vel populos, vel argentum, vel aurum videret; sed partes terræ, in quibus unumquodque regnum vel civitas posita erat: ut puta si ascendens super excelsum locum digito extenso dicam tibi: Ecce ibi est Roma, aut Alexandria, non sic ostendo tibi ut ipsas videas civitates, sed partes terræ in

et la place de chacun de ces royaumes et de leurs villes, comme si du sommet d'une montagne je vous disais en vous les montrant du doigt: « Voilà Rome ou Alexandrie,» sans cependant que vous puissiez distinguer autre chose que la direction dans laquelle sont posées ces capitales. Le diable pouvait, au moment où il les lui montrait de la main, expliquer au Christ l'état et la gloire de chacun des pays qu'il lui désignait, et il est dit ici les lui avoir montrés, car on montre ce que l'on fait comprendre. - ORIG. Il n'est pas probable qu'il lui ait montré les royaumes de la terre successivement: celui des Perses, par exemple, et puis celui des Mèdes, celui des Indes; mais il lui montrait comment ils lui étaient tous soumis : les uns par l'avarice, les autres par la fornication. RÉMIG. (1). -Il appelle leur gloire, leur or, leur argent, leurs biens temporels, leurs pierres précieuses. — RAB. Le diable montra toutes ces choses au Christ, non pas en les lui décou vrant comme s'il ne les connaissait pas, ou en développant son regard au-delà de ses limites ordinaires, mais en lui vantant toute cette pompe souveraine qu'il aime et qu'il voudrait lui faire aimer (2). — I voit toutes ces choses sans les désirer, et il ne ressent par autrement le mal de la concupiscence que le médecin ne ressent celui qu'il soigne.

SUITE. Et il lui dit : « Je vous donnerai toutes ces choses. » Arrogant et superbe, il se vante, car il ne peut pas donner tous les royaumes dont plusieurs, nous le savons, ont pour roi des élus de Dieu. S. CHRYS.Ce que l'iniquité donne, c'est le diable qui le donne;

(1) Ainsi Rabanus sur le même passage.

(2) La Glose cite ceci comme de Rabanus et c'est de saint Anselme.

gerens venire volebat. GLOSSA. Qui non concupiscentiæ oculo intuetur sicut nos, sed sicut medici vident morbos sine læsione.

quibus positæ sunt. Sic et diabolus poterat | sed vanitatem pompæ mundanæ (quam ipse Christo singula loca demonstrare digito, et diligebat) quasi speciosam ac desiderabilem uniuscujusque regni honores et statum verbis ostendens in amorem Christo sugverbis exponere: nam ostensum dicitur etiam quod exponitur ad intelligendum. ORIG., super Lucam (homil. 30). Vel aliter, non est arbitrandum quod regna ei mundi ostendens, Persarum verbi gratia regnum, Indorum, Medorumque ostenderit; sed ostendit ei regnum suum, quomodo regnaret in mundo, id est, quomodo alii regantur a fornicatione, alii ab avaritia, etc. REMIG. Gloriam eorum appellat aurum, argentum, et lapides pretiosos, et temporalia bona. RAB. Ostendit autem hæc diabolus Domino, non quod ipse visum ejus amplificare potuerit, aut aliquid ignotum demonstrare;

Sequitur: Et dixit illi: Hæc omnia tibi dabo. Arrogans et superbus de jactantia loquitur: non enim potest omnia regna dare, cum sciamus plerosque sanctos viros a Deo reges factos. CHRYS., super Matth. (in opere imperf. ut sup.). Ea quæ per iniquitatem fiunt in mundo (ut puta per furtum aut per perjuria acquisitas divitias) diabolus dat: non ergo diabolus quibus vult divitias dare potest, sed his qui volunt ab illo recipere. REMIG. Miranda etiam est

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