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PREFACE DU R. P. NICOLAI.

Voici saint Thomas, vous, qui que vous soyez, qui l'aimez, ou plutôt qui aimez en lui la vérité la plus sincère; le voici, cette source de la plus pure doctrine, cet initiateur de l'Évangile, cet interprète de la foi, ce défenseur de la religion, orné avec plus d'éclat que jamais de cette Chaîne d'or qu'il forgea lui-même, car elle a été purgée de toutes les taches qui, s'étant glissées en elle, obscurcissaient sa pureté. C'est cette nouvelle édition, depuis si longtemps désirée, purgée de toutes les fautes qui s'y étaient glissées, rendue à sa pureté et à son intégrité primitives, et ornée de toutes les additions qu'il m'a été possible de lui faire. J'ai dû commencer par l'ouvrage que me demandait d'abord la presse, et que réclamaient en premier lieu les désirs des imprimeurs, tant parce qu'il avait été encore plus affreusement dénaturé que les autres, qu'à cause du rang que je serais presque tenté d'appeler le premier qu'il occupe parmi tant d'ouvrages illustres, et que lui donnent cet art admirable d'enchaînement et cette interprétation. si étudiée du sens évangélique.

PRÆFATIO.

Ex Sanctum THOMAM tibi, quisquis ejus fieri posset undequaque ornatam exhibere amans es (id est sincerioris amans veritatis), aggressus, inde mihi exordiendum intellexi en illum purioris doctrinæ fontem, Evangelii quod ordinatim ipsa præli series postulabat, mystam, interpretem fidei, religionis asser- quod a me primum vota typographorum torem, aurea illa sua quam conflavit Catena exigebant; quod expurgari præ cæteris ornatius quam ante insignitum; quia, de- maxime, quia fœdius præ cæteris corruptersum a scoriis quæ tam indigna passim tum esset, indigebat, et quod utique (sive permixtione tantum ejus nitorem obscura- tam admirandæ contexionis ingeniosum arbant. Scilicet novam ejus editionem quæ tificium, sive sensus evangelici tam accujampridem in votis fuit, a corruptelis irrep-ratam interpretationem spectes), vix non titiis expurgatam, integritati suæ ac puritati primam vindicat inter opera tam insignia restitutam, adjectitiis decoramentis quoad dignitatem.

T. I.

1

C'est là vraiment cet homme divin, qui a mérité, en nous transmettant tant de documents de la sagesse, en nous donnant l'interprétation de tant de mystères, en prononçant de si grands et de si célestes oracles de la vérité, de recevoir au cou le collier d'or qui brille avec tant de raison au cou du sage, et que doit recevoir celui que remplit l'Esprit-Saint, et celui qui explique les mystères de l'Écriture, comme récompense de cette explication. Chaque texte de son ouvrage brille autour de lui comme un anneau de ce collier, et sa doctrine est pour lui le rational mystique du sacerdoce. Les jointures de ces textes sont comme celles des membres de l'épouse, et on peut les comparer au travail de ces colliers qui annoncent si bien l'adresse de celui qui les a faits. Du haut de la gloire que lui a acquise une mort glorieuse, on le voit, spectacle divin, répandre au loin et de toutes parts l'éclat de ce collier céleste, et éclairer le dogme de la lumière que, vivant encore dans son ouvrage, il répand par toute la terre. C'est spécialement dans cet ouvrage,si digne du nom qu'on lui donna, qu'il a formé cette Chaîne d'or, et comme entremêlée de pierreries qui relèvent son éclat et lui donnent un ornement de plus. Dans d'autres ouvrages, la splendeur et la profondeur d'une grande intelligence se déclarent d'une manière fort remarquable. Mais, dans celui-ci, cet éclat et cette beauté avaient été défigurés par tant de taches, qu'il n'existe aucune édition, même parmi les plus connues, qui n'en renferme d'énormes contre l'intégrité du texte, la pureté des mots, la sincérité du sens, la vérité du dogme, les faits de l'histoire, fautes que l'on ne peut, sans une extrême injustice, attribuer à l'auteur, qu'une indigne négligence avait laissé s'introduire et subsister, et que la malveillance ou du

Ut enimvero divinus vir propter tanta | versum diffundens, talis in dogmatibus sapientiæ documenta tradita, propter inter- elucescat quæ affulgente cœlo in totam pretata Divinitatis mysteria, propter effata sparsim terram adhuc hie vivens fadit; ut tam divina et oracula veritatis, aureo illo in hoc nominatim opere sua nomenclatura torque justissime ornari meruerit qui sa- dignissimo vere auream sibi et veluti gempientis collum cingit (Proverb., 1), quem Spi- meis monilibus intextam nexuerit Catenam ritu Dei plenus accipit (Genes., 41), qui quæ ingens illi ad gloriam ornamentum veluti præmium explicatæ Scripturæ decer-adjungat; ut se tam insigniter in tot editis nitur ac rependitur explicanti (Daniel., 5); operibus magnæ mentis explicuerit fulgor ut in ejus doctrina quasi mystico sacerdotis et solertia declararit, ornatum illum tamen rationali (Exod., 28) tot effugeant catenulæ et fulgorem tot interjectæ aliunde maculæ aureæ quot momenta expendit; ut juncturæ per corruptas editiones ejus omnes (qualesscriptorum ejus quasi femorum sponsæ cunque sint), deformarunt, ut nulla inter (Cant., 7), velut affabre facta monilia videri omnes existat qualibet laude commendatas possint quæ artificis industriam fabrica ipsa quæ non enormes contineat contra integri sua tam solerte commendent; ut qualis post tatem textus, contra verborum puritatem, adeptam a morte gloriosam felicitatem per contra sinceritatem sensus, contra doctrinæ cœleste spectaculum visus est, velut emis- veritatem vel historiæ traditionem corrupsam ex monili fulgoris cœlici lucem quaqua- | telas, quas ut auctori tribuere iniquissima

moins l'irréflexion auraient pu tourner contre la gloire de l'illustre écrivain.

Je n'ai pu voir sans douleur des ouvrages si divins qu'il faudrait consacrer à l'immortalité, réédités si souvent et de toutes parts, et cependant jamais corrigés de ces fautes qu'il importe tant à la gloire de l'auteur et à l'utilité des lecteurs de faire disparaître, afin qu'il ne manque rien au respect de ces livres et à leur efficacité, de ces livres qui sont plus répandus que tous les autres, plus utiles aussi (4). De là est né en moi un désir si vif et une volonté si ferme de me consacrer à la restauration de ces éditions dont je viens de parler, que pour le faire j'ai dû abandonner beaucoup de choses que je méditais, et qui eussent été le fait de ma propre industrie. Il m'était d'ailleurs démontré qu'elles resteraient dans leur état ancien, si je ne m'en occupais, personne ne voulant s'en occuper. Je ne me suis pas laissé ébranler par ce que me disaient, avec trop de bienveillance, des personnes qui se plaignaient de me voir me consacrer à retoucher les ouvrages des autres au lieu d'en faire de nouveaux, et j'ai été soutenu dans cette résolution par tout ce que je sens d'entraînement pour le docteur angélique, et par cette pensée que rien ne pouvait être plus honorable pour moi que de contribuer à sa gloire, et plus utile, puisque, en cela, je rendais à son intégrité un auteur d'un usage plus ordinaire que n'importe nul autre. Rien ne m'a paru devoir être rejeté plus loin que de préférer ce qui m'était personnel à ce qui pou

(1) Il s'agit surtout ici de Selecta sancti Thomæ dogmata où l'on établit le véritable sens des dogmes ; d'une édition des livres saints où l'on éclaircit leurs passages obscurs; d'une Summa sacra où l'on décide ce qui est controversé sur l'Écriture d'un Apparatum in concilia plenaria où l'on donne les décisions des conciles œcuméniques; de quelques autres ouvrages semblables.

injuria est, ita indignissima negligentiæ sal tem culpa non emendasse accurate quod in ejus vitium ac dedecus a malevolis forte vel irreverentibus verti possit.

ut aliis interim prætermissis quæ multa et varia proprio marte ac instituto meditabar, in supra dictas editiones quoad liceret instaurandas meam operam commodarem, quas Non potui quidem non moleste admodum alioqui certum erat eo quo semper statu referre semper ea opera tam divina quæ con- linquendas, nisi hoc aggrederer quod persecrari ad immortalitatem oporteret, novis ficere nemo vellet; nec moverer eorum ubique typis exarata toties ac recusa, nec verbis qui vetera recudi tantum a me non ab iis interim depravationibus expurgata, cudi nova benevolo nimis animo conquequas tantopere ad auctoris reverentiam et runtur; quia quo me sentio in Angelicum ad omnium utilitatem interesset expungi, Præceptorem affectu nihil honorificentius ne quid eorum venerationi vel usui deesse præstari a me posse intellexi quam ut videretur quibus communiora in manibus ejus gloriæ labore isto parentarem; nec omnium nulla essent, utiliora esse legen- utilius, quo scio eum in publica commoda tium animis nulla possent. Hinc illa mihi usu esse, quam ut ab alienis defacatum tam propensa voluntas et tam firma mens vitiis exhiberem ; nec inopportunius, qua

vait contribuer à son éclat. Ainsi me le demandaient mes propres pensées sur mon compte, et pour leur obéir j'ai sacrifié ma vanité qui me demandait de publier des choses nouvelles, et je n'ai cherché que le plus utile, en retouchant des choses anciennes. Ne peut-on pas d'ailleurs considérer comme nouvelles des choses qui viennent de moi dans le remaniement des ouvrages des autres? N'est-ce pas réellement nouveau tout ce que j'ai ajouté, ce qui en fait plus de la moitié, à la Panthéologie de Reniers, sur des aperçus nouveaux, en donnant de nouveaux arguments, ou entièrement omis ou tout-à-fait mutilés? N'est-ce point nouveau aussi ce que dans cette édition nouvelle, corrigée, de saint Thomas, j'ai donné soit pour expliquer, soit pour compléter le texte.

Pour me borner à ce qui concerne la Chaîne d'or, laissant là ce que, s'il plaît à Dieu, je traiterai ailleurs, il y avait en elle tant de fautes et si énormes, tant de mots changés, tant de constructions embarrassées, tant de phrases bouleversées, tant de citations, surtout celles des auteurs grecs, tronquées, tant de tournures vicieuses, tant de textes mutilés, tant d'indications omises ou faites à contre-sens, tant de propositions dont le sens était inachevé et n'aboutissait pas, et cela dans toutes les éditions publiées en tout lieu, et présentées comme corrigées, que je m'étonnais qu'on eût pu louer autant ce qui était plein de honteuses erreurs, et qu'on eût osé présenter, comme augmentées de citations sur tous les auleurs faites avec soin, comme corrigées avec la plus grande attention sur les manuscrits anciens, et rendues à leur première pureté ces éditions profanées par tant de fautes

debeo sinceritate de meipso sentire, quam irrepserant et tam enormes corruptela; tot ut neglectis illis quæ ad ejus ornatum depravatæ voces, tot involute constructiopertinerent, ea præferrem quæ referri pro- nes, tot perturbate phrases, tot præsertim pius ad me viderentur, et privato potius ex græcis auctoribus auctoritates adulterapruritui cudendis novis indulgendum puta-tæ, tot vitiosæ versiones, tot mutilati texrem quam veteribus recudendis publicæ tus, tot indices omissi vel præpostere annoutilitati consulendum : etsi nova sunt quæ velut mea cudo, dum vetera recudo aliorum; nova sunt quæ Pantheologiæ Raynerianæ dimidia plus mole a me aucta de dogmatibus hodiernis ac de aliis argumentis vel in ea penitus prætermissis vel mutile tractatis interjeci. Nova sunt quæ sum in ista ipsa operum S. THOмE repurgata editione, vel ad explicationem, vel ad ornatum adjectu

rus.

Atque ut ea tantum qua ad Catenam spectant nunc attingam, donec alia (si licebit) suo exequar loco, tam frequentes in eam

nati, tot hiantes et imperfecti sensus, in quibuslibet ejus editionibus ubilibet excusis occurrebant, ut eas mirer tam impense laudari potuisse quæ tam turpiter aberrassent; aut commendari velut auctoritatum omnium quæ in ea citantur indicationibus summo studio illustratas, ad manuscripta antiquissima exemplaria maxima diligentia correctas, pristinoque nitori restitutas, quæ tot essent informes defectibus, vel tot maculis deformata. Nec sic ego hæc ut cujusquam studio ac labori detractum quidquam velim, sed ut utilitati tuæ consulam, prudens

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