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de plus graves tentations contre ceux qui ont été sanctifiés, puisque ce qu'il désire le plus, c'est de triompher des saints.

S. GRÉG. Quelques-uns n'osent affirmer quel est l'esprit qui conduisit Jésus dans le désert à cause des paroles qui suivent : « Le diable le transporta au-dessus de la cité sainte. » Mais il n'est pas douteux qu'il ne fut conduit par l'Esprit-Saint, et que son propre esprit le conduisit là où il devait être tenté par l'esprit malin. — S. AUG. — Pourquoi se présente-t-il à la tentation? Afin qu'il fût notre médiateur dans la tentation, non-seulement par les secours qu'il nous y donne, mais encore par l'exemple de l'énergie qu'il y développe.-S. CHRYS.— Il fut conduit dans le désert non pas comme un inférieur par son supérieur. L'on ne dit pas que quelqu'un est conduit par un autre dans la seule circonstance où il obéit à son pouvoir, mais en celle aussi où il se laisse déterminer par quelque bonne raison, et c'est ainsi qu'il est dit d'André «qu'il trouva Simon, son frère, et l'amena à Jésus. » S. JÉR. Il est conduit non par ruse ou par force, mais par le désir de combattre. - S. CHRYS. - Le diable vient aux hommes pour les tenter, mais comme il ne pouvait pas tenter de lui-même le Christ, c'est celui-ci qui s'avance vers lui, et c'est pour cela qu'il est dit : « Afin qu'il fût tenté par le diable. » S. GRÉG. - Il faut savoir que la tentation peut agir de trois manières: par suggestion, par délectation et par consentement. Lorsque nous sommes tentés, nous en venons presque toujours au consentement ou à la délectation, car, nés de la chair du péché, nous portons en nous une source de combats, tandis que le Dieu incarné dans le sein d'une vierge, étant venu au monde sans péché, n'avait rien en lui d'une guerre semblable. Il put

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bitari autem a quibusdum solet, a quo spi- | scriptum est de Andrea (Joan., 1) quod inveritu sit ductus Jesus in desertum, propter nit Simonem fratrem suum, et adduxit eum hoc quod subditur: Assumpsit eum diabo- ad Jesum. HIER., super Matth. Ducitur aulus in sanctam civitatem: sed vere et abs- tem non invitus aut captus, sed voluntate que ulla quæstione convenienter accipitur, pugnandi. CHRYS. (in opere imperf. utsup.). ut a Spiritu Sancto ductus esse credatur, ut Ad homines enim diabolus vadit, ut tentet eos: illuc eum suus spiritus duceret, ubi hunc quoniam autem adversus Christum diabolus ad tentandum spiritus malignus inveniret. ire non poterat, ideo contra diabolum ChrisAUG., De Trinit. (cap. 13). Cur seipsum tus processit : unde dicitur: Ut tentaretur quoque tentandum præbuit ? Ut ad superan- a diabolo. GREG., in hom. (16, ut jam sup.j. das tentationes mediator esset, non solum Sed sciendum nobis est quia tribus modis per adjutorium, verum etiam per exem- tentatio agitur: suggestione, delectatione, plum. CHRYS., sup. Matth. (in opere imper- et consensu : et nos cum tentamur, plerumfecto, ut sup). Est autem ductus a Spiritu que in delectationem aut in consensum laSancto, non quasi minor majoris præcepto: bimur; quia de carnis peccato propagati in non enim solum ductus dicitur, qui alicu- nobis ipsis etiam gerimus unde certamina jus potestate ducitur, sed etiam ille qui alicu- toleramus: Deus vero qui in utero Virginis jus rationabili exhortatione placatur; sicut incarnatus in mundum sine peccato venerat,

être tenté par suggestion, mais la délectation coupable ne put mordre à son âme. Tous les assauts du diable furent donc à l'extérieur, et ne purent pénétrer jusqu'à son intérieur.

S. CHRYS. Le diable se prépare surtout à tenter lorsqu'il voit des solitaires. Au commencement il tenta la femme au moment où elle était éloignée de l'homme. L'occasion fut donc offerte au diable en ce que Jésus fut conduit au désert. - LA GLOSE. Ce désert est celui de Dammaïm (1), qui est appelé ainsi (Désert du Sang), parce qu'il est le theatre des brigandages que commettent les voleurs qui y font leur séjour. Il s'étend entre Jérusalem et Jéricho. C'est pour cela qu'il est dit que cet homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho tomba entre les mains des larrons, figure d'Adam couvert des coups que lui avaient portés les démons. Il convenait que le démon fût vaincu par le Christ dans le même endroit où le diable avait laissé une des figures de son triomphe sur l'humanité.

S. CHRYS.- Le Christ ne fut pas le seul à être conduit dans le désert par l'Esprit; il en est ainsi de tous les enfants de Dieu qu'anime l'Esprit-Saint, car ne pouvant se contenter de rester tout le jour oisifs, ils entreprennent quelque grande œuvre sous l'inspiration de l'esprit de Dieu, ce qui est aller au désert en ce qui concerne le diable, car il n'y a pas là de ces iniquités qui font sa joie. D'ailleurs, tout bien est en dehors du monde et de la chair, étant nécessairement étranger à la volonté de la chair et du monde. C'est vers le désert que viennent tous

(1) Il faut lire ainsi et non pas par un seul m, ainsi qu'on le trouve dans quelques exemplaires, quoique la lettre m soit doublée par le point qu'elle porte. A plus forte raison ne faut-il pas dire: domini comme l'exemplaire de la Glose que j'ai entre les mains.

nihil contradictionis in semetipso tolerabat. | nes (Luc., 20), gerens figuram Adæ, qui a Tentari ergo per suggestionem potuit, sed dæmonibus victus est. Conveniens ergo fuit ejus mentem peccati delectatio non momor- ut ibi Christus diabolum súperaret, ubi diadit; atque ideo omnis diabolica illa tenta- bolus hominem sub figura superasse dictio foris non intus fuit.

tus est.

CHRYS., in hom. (13, ut sup.). Tunc au- CHRYS., sup. Matth. (in oper. imperf. ut tem maxime instat diabolus ad tentandum, sup.). Non solum autem Christus ductus cum viderit solitarios: unde etiam in prin- est in desertum a Spiritu, sed et omnes cipio mulierem tentavit, sine viro eam in- filii Dei habentes Spiritum Sanctum. Non veniens (Genes., 3), unde et sic per hoc enim sunt contenti sedere otiosi, sed Spirietiam diabolo datur occasio tentandi, quod tus Sanctus urget eos aliquod magnum ducitur in desertum. GLOSSA. Hoc deser-apprehendere opus; quod est ire in desertnm est inter Hierusalem et Hiericho, ubi morabantur latrones, qui locus vocatur Dammaim (id est, sanguinis), propter effusionem sanguinis, quam ibi latrones faciebant: unde et homo cum descendisset a Hierusalem in Hiericho, incidisse dicitur in latro

T. I.

tum quantum ad diabolum; quia non est ibi injustitia qua diabolus delectatur. Omne etiam bonum est extra carnem et mundum, quia non est secundum voluntatem carnis et mundi. Ad tale ergo desertum omnes filii Dei exeunt ut tententur: ut puta, si

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les enfants de Dieu pour être tentés. Si, par exemple, vous n'avez pas voulu prendre de femme, c'est l'Esprit-Saint qui vous a conduit hors des limites de la chair et du sang, dans le désert, pour y être tenté par la concupiscence. Comment peut-il en éprouver les atteintes, celui qui ne quitte pas sa femme? Sachons donc que les enfants de Dieu ne sont pas tentés par le démon, s'ils ne sortent pas vers le désert. Au contraire, les enfants du diable, placés au milieu du monde et de l'empire de la chair, sont brisés et obéissent. Ainsi un juste est marié, il ne tombe pas dans la fornication et sa femme lui suffit, tandis que le mariage ne suffit pas à ce méchant, et qu'il se rend coupable d'infidélité à son épouse; c'est ce que vous verrez en tout. Les fils du diable ne sortent pas vers le diable pour être tentés, car pourquoi viendrait-il au combat celui qui ne veut pas du triomphe. Au contraire, les plus illustres des enfants de Dieu, désireux de la gloire de vaincre, s'avancent vers lui au-delà des barrières de la chair, et c'est pour cela que nous voyons ici le Christ venir vers le diable et la tentation.

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S. CHRYS. Afin que vous puissiez apprendre par son exemple quel grand bien est le jeûne, et quel bouclier il nous offre contre l'enfer, et pour que vous sachiez encore qu'après le baptême il faut jeûner et non pas jouir, il jeûne tui-même, n'ayant aucun besoin de jeûner, mais voulant par là nous instruire. - S. CHRYS. - II jeûna quarante jours et quarante nuits pour fixer lui-même la limite du jeûne quadragésimal, et c'est pour cela qu'il est dit : « Et après qu'il eut jeûné quarante jours et quarante nuits.» S. CHRYS. Il n'alla pas au-delà, ne dépassa pas le jeûne d'Élie et de Moïse (1), afin de ne pas nous faire douter de la vérité de son incarnation.

(1) Pour Moïse: Exod., 24, v. 18; 34, v. 28; Deut., 9, v. 9 et 18; Elie, 3; Reg., 19, v. 8.

carnis exeunt contra illum, quia victoria gloriam concupiscunt. Propterea et in hoc loco Christus exiit ad diabolum, utt entaretur ab eo.

non proposuisti ducere uxorem, duxit te | autem gloriosiores sint filii Dei, extra fines Spiritus Sanctus in desertum (id est, extra fines carnis et mundi), ut tenteris a concupiscentia carnis: quomodo enim tentatur libidine, qui tota die est cum uxore? Scire autem debemus quod filii Dei non tentantur a diabolo, nisi in desertum exierint; filii autem diaboli in carne et mundo constituti confringuntur, et parent; sicut bonus homo si uxorem habuerit, non fornicatur, sed sufficit ei uxor sua; malus autem etiam habens uxorem fornicatur, et non est uxore contentus; et sic in omnibus invenies. Filii ergo diaboli non exeunt ad diabolum ut tententur: quid enim opus habet ad certamen exire, qui non desiderat vincere? Qui

CHRYS., in homil. (12, ut sup.). Ut autem discas quam magnum, bonum est jejunium, et qualiter scutum est adversus diabolum, et quoniam post baptismum non lasciviæ sed jejunio intendere oportet, ipse jejunavit, non eo indigens, sed nos instruens. CHRYS., sup. Matth. (in oper. imperf. ut sup.). Et ut quadragesimi nostri jejunii poneret mensuram, quadraginta diebus et quadraginta noctibus jejunavit. Unde sequitur : Et cum jejunasset 40 diebus et

S. GRÉG.

L'auteur de toutes les institutions chrétiennes ne prit aucune nourriture pendant quarante jours et quarante nuits; pour nous, autant que nous le pourrons, affligeons notre chair par l'abstinence pendant le temps de carême. Le nombre quarante est ici consacré, parce que le nombre quarante est formé par le nombre dix répété quatre fois, et que les dix commandements de Dieu trouvent leur entier développement dans les quatre livres de l'Évangile. Ou bien, c'est parce que notre corps se compose de quatre éléments, et que c'est la concupiscence qui naît de ces quatre sources qui nous met en opposition avec les commandements du Seigneur au nombre de dix. Or, il est convenable que nous mortifions pendant quarante jours ces violations du Décalogue, que nous commettons en suivant les appétits de la chair. L'on peut dire aussi que la dîme des jours nous est demandée pour le Seigneur, comme autrefois était demandée par la loi la dîme des revenus. En effet, du premier dimanche de Carême à la fin de Pàques, il y a six semaines, c'està-dire quarante-deux jours, et trente-six si l'on en fait disparaître les six dimanches qui sont affranchis du jeûne (1). Or, tandis que l'année se compose de trois cent soixante-cinq jours, dont nons-en trente-six à la pénitence, et ainsi nous aurons offert au Seigneur la dîme des jours. S. AUG. Le tout de la sagesse est de connaître le créateur et la créature. Le créateur est la Trinité Père, Fils et Saint-Esprit; la créature est partie invisible comme l'âme en

(1) Il y a dans le texte abstinence pour jeûne, et cependant les dimanches de l'année ne sont pas affranchis de l'abstinence; mais il s'agit ici évidemment du jeûne auquel l'abstinence est toujours jointe, et qui est lui-même la première des abstinences.

40 noctibus. CHRYS., in homil. (13 ut sup.). | Non autem ultra processit jejunando quam Moyses et Elias, ne incredibilis videretur carnis assumptio.

cepta. Qui ergo per carnis desideria decalogi mandata contempsimus, dignum est ut eamdem carnem quaterdecies affligamus; vel sicut in lege offerre jubemur decimas rerum, ita ei offerre contendimus decimas dierum: a prima enim Dominica Quadragesimæ usque ad paschalis solemnitatis gaudia, sex hebdomadæ veniunt, quarum dies quadraginta et duo sunt; ex quibus dum sex dies dominici abstinentiæ subtrahuntur, remanent 36. Dum vero per 300 et 65 dies annus ducitur, nos autem per 36 dies affligimur, quasi anni nostri decimas Deo damus. AUG., in lib. 83 (qu. 8.). Vel ali

GREG., in homil. (16, ut sup.). Ipse autem auctor omnium in quadraginta diebus nullum omnino cibum sumpsit : nos quoque quantum possumus, quadragesimæ tempore carnem nostram per abstinentiam affigamus. Quadragenarius autem numerus custoditur, quia virtus decalogi per libros quatuor sancti Evangelii impletur; denarius etenim quater ductus in quadragenarium surgit vel quia in hoc mortaliter: omnis sapientiæ disciplina est Creatocorpore ex quatuor elementis subsistimus, per cujus voluptatem præceptis dominicis contraimus, quæ per decalogum sunt ac

rem creaturamque cognoscere: Creator est Trinitas, Pater, et Filius, et Spiritus Sanctus; creatura vero partim est invisibilis,

laquelle le nombre trois est consacré par le triple commandement d'aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme, et de tout son esprit; partie visible, comme le corps, en qui se retrouve le nombre quatre par le chaud et le froid, l'humide et le sec. Le nombre dix, qui par le Décalogue est la base de toute discipline, étant multiplié par quatre qui se retrouve dans le corps humain (le corps humain sert ici de multiplicateur, parce que c'est lui qui a l'administration des choses humaines), fait quarante. Or, les parties égales de ce nombre qui sont un, deux, quatre, cinq, huit, dix et vingt, unies ensemble font aussi cinquante. Ce nombre quarante représente le temps de notre exil, tandis que le nombre cinquante, qui marque les jours depuis Pâques jusqu'à la Pentecôte, représente celui du bonheur. S. AUG. (1). — De ce que le Christ a jeûné immédiatement après son baptême, il ne faut pas en conclure que nous devions jeûner après avoir reçu son baptême. Nous le devons lorsque le tentateur nous livre de trop cruels combats, afin de faire combattre notre corps par la mortification, et de faire obtenir la victoire aux humiliations de notre âme.

S. CHRYS.-Le Seigneur connaissait le projet du diable qui était de le tenter; ce dernier avait en effet appris la présence du Christ en ce monde par la prédication des anges, le rapport des bergers, les recherches des Mages, et la déclaration qu'en avait faite Jean-Baptiste. Or, le Seigneur s'avança vers lui non comme Dieu, mais comme homme, ou plutôt comme homme-Dieu; car n'avoir pas faim pendant quarante jours n'est pas d'un homme, et avoir faim n'est pas d'un Dieu. (1) Dans les éditions récentes c'est le 740 De diversis. Il a pour titre : Sabbato post dominicam secundam Quadragesimæ.

sicut anima, cui ternarius numerus tribui-
tur (diligere enim Deum tripliciter jube-
mur ex toto corde, ex tota anima, et ex
tota mente), partim visibilis, sicut corpus;
cui quaternarius debetur, propter calidum
et frigidum, humidum et siccum. Dena-
rius ergo numerus, qui totam insinuat dis-
ciplinam, quater ductus (id est, numero
qui corpori debetur, multiplicatus, quia per
corpus administratio geritur), quadragesi-
mum numerum conficit, cujus partes æqua-
les ad quinquaginta perveniunt : unum miliatione victoriam.
enim, et duo, et quatuor, et quinque, et
octo, et decem, et viginti (quæ sunt partes
quadragenarii), simul juncta, efficiunt quin-
quaginta et ideo tempus quo ingemisci-
mus et dolemus, quadragenario numero
celebratur: status autem beatitudinis, in

quo erit gaudium, Quinquagesima celebra-
tione præfiguratur, id est, a Pascha usque
ad Pentecosten. AUG., in serm. de Qua-
drag. Non autem quia Christus post ac-
ceptum baptismum continuo jejunavit, re-
gulam jejunii observandam dedisse creden
dum est, ut post Christi baptismum conti-
nuo jejunare necesse sit; sed quando acriori
certamine cum tentatore confligitur, jeju-
nandum est, ut corpus impleat de castiga-
tione militiam, et animus impetret de hu-

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CHRYS., sup. Matth. (in opere imperf. ut sup.). Sciebat autem Dominus cogitationem diaboli, quia volebat eum tentare: audierat enim quia Christus natus est in hoc mundo, angelis prædicantibus, pastoribus referentibus, Magis quærentibus, et

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