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RÉMIG. La véritable humilité est celle qui a l'obéissance pour compagne; d'où il suit que Jean ne lui résista plus et consentit enfin à le baptiser.

Or Jésus ayant été baptisé, sortit aussitôt hors de l'eau, et en même temps les cieux lui furent ouverts; il vit l'Esprit de Dieu qui descendit en forme de colombe, et qui vint se reposer sur lui.

S. AUG. (1). Ainsi que cela a été dit, lorsque le Sauveur est baptisé, toute l'eau qui sert à la régénération du monde est sanctifiée, afin que la grâce de purification découle désormais sur toutes les générations.

Il a fallu ainsi que le Christ figurât dans sa personne ce que le baptême produit dans les fidèles, et c'est pour cela qu'il est dit : « Jésus étant baptisé sortit aussitôt de l'eau.-S. CHRYS.-Le mystère de tous les régénérés peut s'étudier dans le fait du Christ, et c'est pour cela qu'il est dit non-seulement de lui qu'il sortit de l'eau, mais encore qu'il en sortit aussitôt; car ceux qui sont baptisés doivent immédiatement s'avancer dans la voie des vertus chrétiennes et s'élever à la dignité d'enfants du ciel. Ceux qui étaient entrés dans l'eau charnels et les fils d'Adam prévaricateur, en sortent tout spirituels et devenus les enfants de Dieu. Que si quelques-uns ne profitent pas de la grâce du baptême, que fait cela au baptême? - RAB. Le Seigneur, en consacrant l'eau du baptême au contact de son corps, nous montre que

(1) Ou plutôt de saint Anselme, dans le même sermon 17, la 2e partie, mais un peu moins explicitement pour la 2e partie.

ultimum) assensum præbuit ut baptizaret | Christi ad mysterium pertinet omnium

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qui postmodum fuerant baptizandi: et ideo dixit: Confestim : et non dixit simpliciter : Ascendit, quia omnes qui digne baptizantur in Christo, confestim de aqua ascendunt, id est, proficiunt ad virtutes, et ad dignitatem sublevantur coelestem. Qui enim in aquam ingressi fuerant carnales, et filii Adæ peccatoris, confestim de aqua ascen dunt spirituales, filii Dei facti. Si autem quidam ex sua culpa nihil proficiunt baptizati, quid ad baptismum? RAB. Quia ergo nobis Dominus sui corporis intinctu baptismi lavacrum dedicavit, nobis quoque post acceptum baptisma, cœli aditum patere, et Spiritum Sanctum dari, demonstravit. Unde sequitur: Et aperti sunt ei cœli. HIER. Non reseratione elementorum, sed

-

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Si

par ce sacrement le ciel est ouvert et l'Esprit-Saint distribué. C'est le sens de ce qui suit : « Les cieux furent ouverts. » — S. JER. Ce n'est pas une ouverture réelle, mais une vue de l'âme, telle que celle d'Ezechiel au commencement de son livre. S. CHRYS. le firmament avait été réellement ouvert, il n'eût pas été dit: lui furent ouverts, mais furent ouverts; car ce qui est naturellement ouvert l'est pour tous. Mais dira quelqu'un : Qu'est-ce que ceci? Est-ce que les cieux avaient jamais été fermés au Fils de Dieu qui, quoique sur la terre, n'avait jamais cessé d'être dans les cieux? L'on doit savoir qu'ainsi que, selon la nature humaine, il reçut le baptême (1); ainsi, selon cette nature, les cieux lui furent ouverts. Evidemment que par sa nature divine il habitait les cieux.

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REMIG. Mais, même selon la nature humaine, est-ce alors seulement que lui furent ouverts les cieux? La foi de l'église, c'est qu'ils ne lui furent pas moins ouverts avant qu'après. Il est dit qu'ils lui furent ouverts, parce que la porte du ciel s'ouvre pour tous ceux qui sont nés une seconde fois par le baptême. →S. CHRYS. Peut-être qu'auparavant il existait quelques obstacles invisibles qui s'opposaient à l'entrée dans le ciel des âmes des défunts; car je ne présume pas que depuis le péché d'Adam, qui avait fermé les portes du paradis, aucune àme y soit entrée. Ce n'est qu'au baptême du Christ que les portes en ont été ouvertes. Lorsque par sa mort le Christ eut vaincu le tyran, les portes n'étaient plus nécessaires, car le ciel ne devait plus être désormais fermé (2). Aussi les anges chantent non pas ouvrez les portes,

(1) Il y a ici le mot dispensatio, traduction du grec et ayant le sens que nous lui avons donné.

(2) Allusion à ce passage de l'Apocalypse: Et portæ ejus nan claudentur (21, v. 25).

spiritalibus oculis; sicut et Ezechiel in | tenet quod non minus aperti sunt ei cœli principio voluminis sui, apertos esse commemorat. CHRYS., super Matth. (in opere imperf. ut sup.). Si enim ipsa creatura rupta fuisset, non dixisset: Aperti sunt ei, quia quod corporaliter aperitur, omnibus est apertum. Sed dicet aliquis: Quid enim ? Ante oculos filii Dei clausi fuerunt coeli, qui etiam in terra constitutus erat in cœlo? Sed sciendum quod sicut secundum dispensationem humanam baptizatus est, sic secandum humanam dispensationem aperti sunt ei cœli; secundum autem naturam divinam erat in cœlis.

REMIG. Sed nunquid tunc primo aperti sunt ei coli, etiam secundum humanam naturam? Fides enim Ecclesiæ et credit et

ante, quam post : ideo ergo dicitur quod aperti sunt ei coli; quia omnibus renatis aperitur janua regni cœlestis. CHRYS., sup. Matth, (in opere imperf. ut sup.). Forte enim erant invisibilia quædam obstacula prius, quibus obsistentibus animæ defunctorum non poterant introire cœlos: nullam enim animam ante Christum arbitror ascendisse in cœlum, ex quo peccavit Adam, et clausi sunt cœli. Sed ecce baptizato Christo aperti sunt tantum. Postquam vero tyrannum vicit per crucem, quia non erant necessaria portæ (coelo nunquam claudendo), non dicunt angeli (Psal. 23): Aperite portas (jam enim erant aperta), sed tollite portas. Vel baptizatis aperiuntur

mais enlevez les portes. Ou c'est peut-être parce que les cieux sont ouverts à ceux qui sont baptisés, et qu'ils y voient non par les yeux du corps, mais par ceux que la foi donne à l'âme. Ou encore: Les cieux sont les Ecritures sacrées que tous lisent, mais que comprennent seulement ceux qui ont été baptisés et reçu l'Esprit-Saint. C'est pour cela que les apôtres, pour qui l'Écriture était auparavant un livre scellé, purent y lire après la descente de l'Esprit-Saint. Mais de quelque manière qu'on l'entende, les cieux ouverts ne l'ont été que pour lui, c'est-à-dire ils l'ont été à tous pour lui, comme si un roi donnait quelque chose à quelqu'un le demandant pour un autre, et le lui donnât en ces termes : « Ce n'est pas à un tel que j'accorde cette grâce, mais à vous, » c'est-à-dire, je le lui accorde à cause de vous. La GLOSE. -Ou bien le Christ fut enveloppé d'un tel éclat que l'empyrée parut s'être ouvert au-dessus de lui. — S. CHRYS. Quoique vous n'ayez pas vu, ne le rejetez pas; car au commencement de toute œuvre spirituelle se trouvent toujours des visions sensibles à cause de ceux qui ne peuvent pas percevoir les choses spirituelles. Si plus tard ces choses ne se renouvellent pas, l'on doit se laisser diriger à la lumière de celles qui ont déjà eu lieu.

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RÉMIG. Ainsi que le ciel est ouvert à tous ceux qui renaissent dans le baptême, ainsi il est vrai de dire que dans le baptême ils reçoivent les dons du Saint-Esprit, d'après ces paroles : « Et il vit l'esprit de Dieu descendant en forme de colombe et s'arrêtant au-dessus de lui. » — S. AUG. (1). — Après que le Christ est né pour les hommes il

(1) Ou plutôt au dimanche après l'octave de l'Epiphanie. Dans l'exemplaire de saint Augustin, on lit suscipiamus; ici il a été remplacé par suspiciamus. J'ai traduit d'après saint Augustin.

cæli, et vident ea quæ sunt in cœlo, non carnalibus oculis videndo, sed spiritualibus fidei credendo. Aut ita: cœli sunt Scripturæ divinæ, quas omnes legunt, non tamen omnes intelligunt, nisi qui fuerint sic baptizati, ut accipiant Spiritum Sanctum. Unde et apostolis primitus erant clausæ Scripturæ prophetarum, sed accepto Spiritu Sancto, reseratæ sunt eis omnes Scripturæ. Tamen quocunque modo intelligatur, cœli aperti sunt ei, id est, omnibus propter eum, sicut si imperator alicui pro alio petenti dicat: Hoc beneficium non illi do, sed tibi, id est, propter te illi. GLOSSA. Vel tantus splendor circumfulsit Christum in baptismo, ut empyreum videretur reseratum esse. CHRYS., in homil. (12, super Matth.). Si

autem tu non vides, non omnino incredulus sis: etenim in principiis spiritualium rerum semper sensibiles apparent visiones, propter illos qui nullam intelligentiam incorporalis naturæ suscipere possunt; ut si postea non fiant, ex his quæ semel facta sunt, recipiant fidem.

REMIG. Sicut autem omnibus per baptismum renatis aperitur janua regni cœlestis, ita omnes in baptismate accipiunt dona Spiritus Sancti ideo subditur: Et vidit Spiritum Dei descendentem sicut columbam, et venientem super se. AUG., in serm. de Epiph. Christus enim postquam natus est hominibus, renascitur sacramentis; ut quemadmodum tunc eum miramur incorrupta matre progenitum, ita et nunc sus

renait par les sacrements, afin qu'après l'avoir reçu du sein d'une vierge sans tache nous le recevions de nouveau au sortir de cette onde pure. Une mère a engendré le Fils de Dieu, et elle est immaculée; une onde l'a baptisé, et elle est sainte; enfin, c'est le même esprit qui l'avait visité dans le sein virginal qui brille encore au-dessus du courant qui l'a baptisé, et c'est lui qui avait fait Marie immaculée, qui sanctifie les flots. Voilà pourquoi il dit : « Et j'ai vu l'esprit de Dieu descendant. »

S. CHRYS. L'Esprit-Saint a choisi la forme d'une colombe, parce que cet animal est, au milieu de tous les autres, celui qui cultive le plus l'amour. Or, le diable peut feindre tous les divers degrés de justice que peuvent avoir les serviteurs de Dieu, à la seule exception de la charité que l'esprit infernal ne peut pas contrefaire. C'est pour cela que l'Esprit-Saint a voulu être caractérisé par elle, car rien ne sert autant à marquer là où il se trouve. - RAB. (1).—La colombe nous représente sept vertus du baptême. La colombe habite au bord des courants, et, à la vue de l'épervier, elle s'y plonge et s'échappe ainsi; elle choisit les meilleures graines, nourrit les petits des autres oiseaux, ne déchire pas avec son bec, n'a pas de fiel, fait son nid dans les cavernes des rochers, et pour chant n'a que son gémissement. C'est ainsi que les saints habitent au bord des courants de la parole divine, pour échapper aux embûches du diable; ils séparent les bons principes de ceux de l'hérésie, pour s'en nourrir; ils nourrissent du pain de leur exemple et de leur science ceux qui s'étaient montrés les enfants du diable en l'imitant; ils ne déchirent pas la vérité, ainsi que le font les hérétiques; ils n'ont pas cette colère qui ne suit pas les lois de la rai(1) C'est saint Anselme pour le mot à mot; on retrouve le même sens dans Rabanus.

piciamus illum pura unda submersum: Filium enim Dei genuit mater, et casta est; Christum lavit unda, et sancta est; denique Spiritus Sanctus, qui tunc illi in utero affuit, modo eum in gurgite circumfalsit; qui tunc Mariam castificavit, nunc fluenta sanctificat. Unde dicit: Et vidi Spiritum Dei descendentem.

CHRYS., sup. Matth. (in oper, imperf. ut sup.). Ideo autem Spiritus Sanctus speciem columbæ suscepit, quoniam præ omnibus animalibus hæc cultrix est charitatis omnes autem justitiæ species quas habent servi Dei in veritate, possunt habere servi diaboli in simulatione: solam autem charitatem Sancti Spiritus non potest immundus

Spiritus imitari. Ideo ergo hanc privatam speciem charitatis sibi servavit Spiritus Sanctus; quia per nullius testimonium sic cognoscitur ubi est Spiritus Sanctus, sicut per gratiam charitatis. RAB. Signantur etiam septem virtutes in baptizatis per columbam: columba enim secus fluenta habitat, ut viso accipitre mergat se in aquis et evadat; meliora grana eligit, alienos pullos nutrit, non lacerat rostro, felle caret, in cavernis petræ nidificat, gemitum pro cantu habet: ita et sancti secus divinæ Scripturæ fluenta resident, ut incursum diaboli evadant, sanas sententias quibus pascantur, eligunt, non hæreticas; homines qui diaboli fuerunt pulli fid est, imitatores), doctrina

son (1). Leur nid, c'est-à-dire leur refuge et leur espérance, vous le trouverez dans les plaies que la mort fit au Christ, et c'est là qu'ils trouvent le rocher le plus inaccessible; enfin, pendant que tous se réjouissent dans le chant du plaisir, ils ne trouvent leur joie qu'à gémir pour leurs péchés.- S. CHRYS.-Ceci nous rappelle un fait ancien (2). La colombe apparut dans le déluge, portant un rameau d'olivier, et annonçant ainsi la paix à l'univers figure de ce qui devait arriver plus tard; car c'est encore la colombe qui nous apparaît pour nous montrer notre libérateur, et, au lieu du rameau d'olivier, portant au genre humain l'adoption divine.

S. AUG. (3). Il est temps de se demander pourquoi l'Esprit-Saint a été dit envoyé, de ce qu'il a apparu sous une forme visible. Il a apparu, en effet, dans le temps, une forme sous laquelle l'Esprit-Saint s'est présenté au regard, et c'est ce qui a été vu alors et qui a frappé les regards des hommes qui a été appelé la mission du Saint-Esprit. Ce n'est pas sa nature invisible qui a été vue, mais les yeux du corps furent alors frappés pour rappeler le cœur à la pensée de cette substance éternelle. Cependant, cette nature corporelle dont l'Esprit-Saint revêtit la forme ne lui fut pas unie comme le fut au Christ ce qui venait de la Vierge Marie, c'est-à-dire en l'unité de personne; l'Esprit-Saint ne sanctifia pas la colombe et ne l'appela pas à lui être unie éternellement. De là l'on doit conclure que quoique cette colombe ait été ap(1) Tel est le texte de saint Anselme; il y a irrationabili, et non pas, comme auparavant, irreconciliabili.

(2) Tel est le sens du mot grec: azpiprńonei.

(3) Ou plutôt liv. 2o de la Trinité, partie au chap. 5o, partie au 6o. Dans les nou velles éditions, on ne le trouve pas au sermon sur la Trinité. L'on sait que la fête de la Trinité ne fut en usage que longtemps après.

nutriunt et exemplo; bonas sententias lacerando non pervertunt, hæreticorum more; ira irrationabili carent; in plagis mortis Christi (qui petra firma est), nidum ponunt, id est, suum refugium et spem; et sicut alii delectantur in cantu, ita ipsi in gemitu pro peccatis. CHRYS., in hon il. (12, ut sup.). Veteris etiam recordatur historia: in diluvio enim apparuit hoc animal, ramum ferens olivæ, et communem orbis tranquillitatem annuncians: quæ omnia typus erant futurorum : etenim nunc columba apparet, liberatorem nobis demonstrans, et pro ramo olivæ adoptionem generi humano affert.

AUG., in serm. de Trinit. Est autem in promptu intelligere cur Spiritus Sanctus

missus dicatur, cum in ipsum Dominum corporali specie velut columba descendit : facta est enim quædam creaturæ species ex tempore, in qua visibiliter ostenderetur Spiritus Sanctus: hæc autem operatio visibiliter expressa, et oculis oblata mortalibus, missio Spiritus Sancti dicta est; non ut appareret invisibilis ejus substantia, sed ut corda hominum exterioribus visis commota ad occultam æternitatem converterentur. Non autem sic assumpta est creatura, in qua Spiritus Sanctus apparuit (in unitate scilicet persona), sicut assumpta est humana illa forma ex Virgine: neque enim columbam beatificavit Spiritus, aut sibi in personæ suæ unitatem in æternum conjunxit. Proinde quamquam illa columba

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