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chair, afin que les concupiscences n'y germent plus. Ce ne sont pas les peines spirituelles que la chair redoute, mais les siennes propres, et c'est pour cela que Dieu envoie les dernières à ses serviteurs, afin que la chair renonce au mal par la crainte de ce qui lui en adviendrait. Vous voyez l'esprit lutter contre les concupiscences et ne pouvoir pas les vaincre ; le feu de la tribulation en détruit jusqu'aux racines. S. JER. Peut-être ces mots : Dans l'Esprit-Saint et le feu, expriment la même chose, car l'Esprit-Saint est ce feu qui descendit sur chacun des douze apôtres. C'est ainsi que fut remplie la parole du Seigneur : « Je suis venu mettre le feu sur la terre. » C'est peut-être aussi parce que après avoir été baptisé sur cette terre dans l'Esprit-Saint, nous le serons plus tard dans le feu, selon cette parole de l'Apôtre : « Le feu détruira ce qui est l'édifice d'un chacun. )))— - S. CHRYS.- Il ne dit pas: Il vous enverra l'Esprit-Saint, mais il vous baptisera dans l'EspritSaint, exprimant par cette figure l'abondance de la grâce. Il nous enseigne encore ainsi que sa volonté est la source de notre justification et non pas nos sueurs et nos travaux, et qu'il est aussi facile d'être renouvelé et rendu meilleur qu'il l'est d'être baptisé. Dans cette comparaison du feu, nous voyons cette véhémence irrésistible de la grâce, et aussi que le Christ doit rendre subitement ses serviteurs semblables aux anciens et grands prophètes, car les visions prophétiques se présentèrent à plusieurs sous la figure du feu.

S. CHRYS. D'où l'on voit que le baptême du Christ ne détruit pas le baptême de Jean, mais qu'il le confirme en soi, car ceux qui re

ostendens. Per hoc etiam monstratur, quod sola voluntate etiam in fide indiget ad justificandum, non laboribus et sudoribus; et sicut facile est baptizari, ita facile est per eum transmutari et fieri meliores. In igne vero vehementiam graciæ quæ vinci non possit demonstrat; et ut intelligant quod similes antiquis et magnis prophetis repente suos faciet: propter hoc enim ignis meminit; quia plures visionum prophetalium per ignem apparuerunt.

comburit carnem, ut non germinet concu- | Spiritu Sancto; copiam gratiæ metaphorice piscentias nam : caro spirituales quidem pœnas non timet, sed carnales. Ideo ergo Dominus super servos suos, carnales tribulationes mittit, ut timens angustias suas caro non concupiscat malum. Vides ergo quia spiritus repellit concupiscentias, et prævalere mon sinit: ignis autem ipsas concupiscentiarum radices comburit. HIER. Vel in Spiritu Sancto, et igni; quia ignis est Spiritus Sanctus, quo descendente sedit quasi ignis supra singulos apostolos (Act. 2). Et impletus est sermo Domini, dicentis (Luc., 12): Ignem veni mittere in terram : sive quia (in præsenti) spiritu baptizamus, et (in futuro) igni, secundum illud Apostoli (1, ad Cor., 3): Uniuscujusque opus quale sit, ignis probabit. CHRYS., in homil. (11, ut sup.). Non autem dicit: Dabit vobis Spiritum Sanctum, sed baptizabit vos in

CHRYS., sup. Matth. (in oper. imperfect. ut sup.). Patet ergo quod baptismus Christi non solvit Joannis baptismum, sed in se inclusit: qui enim baptizatur in nomine Christi, utrumque baptismum habet, et aquæ, et spiritus, quia Christus et spiritus erat, et corpus suscepit, ut et corporale et spirituale baptisma daret. Joannis autem

çoivent son baptême sont baptisés dans l'eau et dans l'esprit. Le Christ était esprit et il a pris un corps, et ainsi il a pu donner le baptême corporel et le baptême spirituel. Mais le baptême de Jean ne contenait pas celui du Christ, car ce qui est moindre ne peut contenir ce qui est au-dessus de lui; c'est pour cela que lorsque l'Apôtre rencontre des disciples de Jean baptisés par lui, il les rebaptise au nom du Christ, parce qu'ils n'étaient pas baptisés dans l'esprit; le Christ lui-même rebaptisa ceux qui avaient été baptisés par son précurseur, ainsi que ce dernier nous l'apprend par ces mots : « Moi, je vous baptise dans l'eau; lui, vous baptisera dans l'esprit. » Cependant ils n'étaient pas réellement rebaptisés, n'avaient été baptisés qu'une fois, parce que le baptême du Christ l'emportant sur celui de Jean, ce dernier venait se consommer en lui: c'était un nouveau baptême, mais non un baptême renouvelé. S. HIL. - Par ces mots : «Il vous baptisera dans l'Esprit-Saint et dans le feu,» sont indiquées les deux époques différentes du jugement et du salut, car le feu du jugement reste à subir à ceux qui ont été déjà baptisés dans l'Esprit-Saint: c'est ce qu'exprime aussi cette autre parole: « Il a son van dans sa main. » RAB. Par le van ou la pelle (1), l'on doit entendre le jugement et la juste séparation qui sont du pouvoir du Fils ou dans sa main, car le Père a donné tout pouvoir à son Fils.

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SUITE. — « Et il nettoiera son aire. » — S. CHRYS. L'aire est l'Église; le grenier, le royaume du ciel; le champ, ce monde. Le Seigneur en envoyant les apôtres, ses moissonneurs, a détaché toutes les nations du monde et les a réunies dans son Église. C'est là que nous

(1) Auparavant, pour id est palam, on lisait palam, adverbe. Or il s'agit ici de la pelle qui sert comme le van à vanner le blé, quoiqu'elle soit moins commode à cet usage et moins considérable.

baptismus non inclusit in se baptismum Christi; quia quod minus est, majus in se includere non potest. Ideo Apostolus cum invenisset quosdam Ephesios Joannis baptismate baptizatos, iterum baptizavit eos in nomine Christi (Act. 19), quia in spiritu non erant baptizati; quoniam et Christus terum baptizavit eos qui a Joanne fuerant baptizati, sicut sermo Joannis demonstrat, dicens: Ego vos baptizo in aqua, ille vos baptizabit in Spiritu : nec videbatur iterum baptizare, sed semel : quia enim amplius erat baptisma Christi quam Joannis, novum dabatur et non iteratum, quia vetus in Christo finiebatur. HILAR. (can. 2, in Matth.). Salutis igitur nostræ et judicii tem

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devons être broyés, là que nous devons être sauvés. Or, tous les hommes se plaisent dans les choses des sens, comme le grain se plaît dans la paille; l'homme fidèle et qui a la fibre des cœurs bons, à la plus légère atteinte de la tribulation, laisse là les plaisirs de la chair et se précipite vers Dieu, tandis que c'est à peine si la plus grande tribulation peut l'obtenir des hommes de peu de foi. Pour celui qui est sans foi et entièrement vide, quelque troublé qu'il soit, il ne viendra pas à Dieu. Lorsque le grain a été broyé, il gît sur l'aire, confondu avec la paille; on le vanne pour l'en séparer, et c'est ainsi que la persécution s'élève comme un souffle violent contre l'Église, qui contient, mêlés ensemble, les bons et les mauvais, et c'est ainsi que, son van à la main, le Christ sépare d'une manière locale ceux qui étaient déjà séparés par leurs œuvres. Et remarquez qu'il ne dit pas simplement : « Il nettoiera,» mais : « Il nettoiera avec soin, » car il faut que l'Église soit tentée de diverses manières avant d'être tout-à-fait purifiée. Et d'abord ce sont les Juifs qui l'ont vannée, puis les Gentils; ce sont maintenant les hérétiques, ce sera enfin l'Antechrist. Or, lorsque le souffle est faible, tout le grain n'est pas vanné, mais il reste la paille la plus pesante, la plus légère seule étant emportée; ainsi, avec une faible persécution, l'Église n'est pas purifiée de tous les méchants, et ce n'est que lorsqu'elle devient plus terrible, que l'on voit disparaître ceux qui étaient là auparavant. C'est ainsi que les grandes épreuves sont nécessaires à l'Église pour la purifier. -RÉMIG. Dieu purifie son aire, c'est-à-dire son Église, sur cette terre, par le retranchement des méehants que fait le jugement de ses prêtres, ou par la mort qui les enlève de cette terre.

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tur. Et primum quidem ventilaverunt illam Judæi, deinde gentiles, modo hæretici; postmodum perventilabit antichristus: sicut enim quando modica est aura, non permundatur tota tritici massa, sed leviores paleæ jactantur, graviores autem remanent; sic et modo, modico flatu tentationis suflante, pessimi homines recedunt si autem surrexit major tempestas, etiam illi qui videntur esse stabiles, sunt exituri: ideo neces

congregavit. Hic ergo triturandi sumus, hic | permundabit necesse est enim ut diversis ventilandi omnes enim homines in rebus modis tentetur Ecclesia, donec permundecarnalibus delectantur, sicut grana in palea; sed qui fidelis est et boni cordis habet medullam, mox ut leviter tribulatus fuerit, negligens carnalia, currit ad Dominum; si autem modicæ fidei fuerit, vix cum grandi tribulatione. Qui autem omnino infidelis est et vacuus, quantumcunque tribulatus fuerit, non transit ad Deum. Triticum autem cum primum trituram fuerit, jacet cum paleis in uno loco confusum; postea autem ventilatur ut separetur: sic et in una Ecclesia fi-saria est tentatio major, ut permundetur deles cum infidelibus habentur commixti: ideo movetur persecutio quasi ventus; ut ventilabro Christi jactati, quia jam disjuncti fuerant actibus, separentur et locis. Et vide quia non dixit: Mundabit aream suam, sed

Ecclesia. REMIG. Hanc etiam aream (silicet Ecclesiam) Dominus mundat in hac vita, cum vel per judicium sacerdotum mali de Ecclesia tolluntur, vel per mortem de hac vita abscinduntur.

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RAB. L'aire sera entièrement balayée lorsque le Fils de l'Homme enverra son ange et fera disparaître tous les scandales de son royaume-GRÉG. (I). Après avoir été ainsi broyé sur la terre, et gémi sous la paille, le grain, au jour du jugement, sera séparé de la paille de manière que celle-ci ne le suive pas dans les greniers, et que lui-même ne tombe pas dans le feu des pailles; c'est ce qu'exprime cette phrase: « Il ramassera son grain dans son grenier et brûlera la paille dans un feu inextinguible. S. HIL. Il nous dit que son froment, c'est-à-dire les bonnes œuvres des justes, sera recueilli dans son grenier, et que les pailles, c'est-à-dire les actions vaines des hommes qui ne portent pas de fruits, brûlées dans le feu du jugement. RAB.Il y a cette différence entre la paille et l'ivraie, que celle-ci sort d'une semence étrangère, et la paille, du grain lui-même. Les pailles sont donc ceux qui ont été inondés de toute la grâce des sacrements de la foi, et l'ivraie, ceux que leurs œuvres et leur croyance ont totalement séparés de la doctrine des chrétiens. RÉMIG. - Ce feu inextinguible est la damnation éternelle, ainsi appelée, soit parce qu'elle n'abandonne jamais ceux qu'elle tourmente, soit pour distinguer son feu de celui du purgatoire, qui allumé dans un temps finira dans un autre (2).

S. AUG. Si quelqu'un demande ici quelles sont les vraies paroles de saint Jean, celles que lui prête saint Matthieu, ou saint Marc ou saint Luc, cette difficulté n'arrêtera pas un moment celui qui sait que toutes ces variantes sont nécessairement conformes à la vérité, quelle

(1) D'autres exemplaires rapportent ce passage au v. 41, chap. 3 de Job: Il lancera ses foudres, et on ne les reverra plus dans un autre lieu.

(2) Rabanus a quelque chose de semblable, mais il ajoute que ce feu est appelé inextinguible ou éternel pour le différencier d'avec ce feu sacré qui baptise les chrétiens.

RAB. Universaliter autem areæ purgatio | hominum inanitatem) igne judicii concrein tine perficietur, quando mittet angelos mandas. RAB. Verum hoc inter paleas et suos Filius hominis, et colliget de reguo zizania distat, quod paleæ non de alio quam suo omnia scandala (Matth., 13). GREG., 34, triticorum semine prodeunt; zizania vero Mor. (cap. 5). Nam post trituram vitæ præ- de diverso. Paleæ ergo sunt qui fidei sacrasentis, in qua nunc triticum sub paleis ge- mentis imbuuntur, sed solidi non sunt; zimit, ita illo extremi judicii ventilabro tri-zania vero qui et operc et professione secerticum paleaque discernitur, ut nec in tritici nuntur a bonorum sorte. REMIG. Ignis auhorreum paleæ transeant, nec in palearum | tem inextinguibilis dicitur pœna æternæ ignem horrei grana dilabantur : et hoc est quod sequitur: Et congregabit triticum suum in horreum, paleas autem comburet igui inextinguibili. HILAR. (ut sup.). Triti

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suum (perfectos scilicet credentium fructus) dicit cœlestibus horreis recondendum; paleas vero id est, infructuosorum

damnationis ; sive quia quos semel suscepit, nunquam extinguit, sed semper cruciat; sive ad differentiam ignis purgatorii, qui ad tempus accenditur et extinguitur.

AUG., De cons. Evang. (lib. 2, cap. 12). Si autem quæritur quæ verba potius Joannes Baptista dixerit; utrum quæ Matthæus,

que soit leur expression. Ceci peut éclaircir le fait : comment plusieurs personnes, racontant le même fait par souvenir, peuvent le raconter en termes différents sans mentir. Celui qui avance que l'Esprit-Saint aurait dû accorder ce privilége aux évangélistes de ne varier en rien, ni sur les mots, ni sur leur nombre, ni sur la place qu'ils occupent; celui-ci ne réfléchit pas assez que plus leur autorité est grande et plus elle doit servir à appuyer celle de tout homme qui dit vrai. Mais un autre dira peut-être que, par exemple, ces deux variantes: «Je ne suis pas digne de délier sa chaussure; — je ne suis pas digne de porter sa chaussure » (1), sont différentes, non-seulement quant à l'expression, mais aussi quant au sens, et que, par conséquent, l'on doit rechercher quelle est la vraie. La vraie est la parole même du précurseur, et il aura dit vrai celui des deux évangélistes qui l'aura rapportée telle qu'elle est; l'autre aura pu ne pas mentir, mais on pourra du moins l'accuser d'oubli. C'est ce que l'on ne peut pas, car on ne peut pas plus croire de la part d'un écrivain sacré à une erreur d'oubli qu'à un mensonge. S'il faut donc considérer ces deux paroles comme réellement différentes, l'on doit admettre qu'elles auront été prononcées toutes les deux dans des circonstances différentes ou dans la même circonstance. Mais si saint Jean, en parlant de la chaussure du Sauveur, n'a pas voulu exprimer autre chose que son excellence et sa propre bassesse, quelle que soit de ces deux paroles qu'il ait dites, il a exprimé la même pensée; et chacun des deux évangélistes, en rapportant ce même point de comparaison, mais en termes divers, a exprimé

(1) La première est de saint Jean, la 2o de saint Matthieu; saint Luc et saint Mare mettent au pluriel : calceamentorum, ses chaussures.

an quæ Lucas, an quæ Marcus eum dixisse | dignus calceamenta portare; alius vero : commemorat; nullo modo hic laborandum | Calceamenti corrigiam solvere; non verbis. esse judicat, qui prudenter intelligit ipsas sententias esse necessarias cognoscendæ veritati, quibuslibet verbis fuerint explicatæ. Et in hoc apparet non debere nos arbitrari mentiri quemquam, si pluribus reminiscentibus rem quam audierunt vel viderunt, non eodem modo atque eisdem verbis eadem res fuerit indicata. Quisquis autem dicit Evangelistis per Spiritus Sancti potentiam hoc debuisse concedi, ut nec in genere verborum, nec in ordine, nec in numero discreparent, non intelligit, quanto amplius Evangelistarum excellit auctoritas, tanto magis per eos fuisse firmandam cæterorum hominum vera loquentium securitatem. Quod autem alins dixit: Cujus non sum

tantum, sed etiam reipsa videtur aliud esse. Merito ergo quæri potest, quod horum Joannes dixerit verum enim videtur narrasse qui hoc potuit narrare quod ille qui dixit : qui autem aliud, etsi non est mentitus, certe vel oblitus aliquid pro alio dixisse putabitur omnem autem falsitatem abesse ab Evangelistis decet, non solum eam quæ mentiendo promitur, sed etiam eam quæ obliviscendo. Ita si ad rem pertinet aliquid aliud intelligere, ex utroque dictorum recte æstimandum est, Joannem utrumque dixisse, sive aliud alio tempore, sive confestim. Si autem nihil intendit Joannes, cum de calceamentis Domini diceret, nisi excellentiam ejus, et suam humilitatem; quolibet dicto

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