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royaume de Dieu est au-dedans de vous; » la Sainte-Écriture dans cet autre : « Le royaume de Dieu vous sera enlevé et donné à une nation portant ses fruits; » la sainte Église en ces lignes: «Le royaume de Dieu est semblable à dix vierges; » enfin le dernier séjour: « Il en viendra beaucoup d'Orient et d'Occident et ils se 'reposeront dans le royaume du ciel. » Or ce mot peut avoir ici toutes ces significations.-LA GLOSE. - Il dit : « Le royaume de Dieu s'est approché, » car s'il ne s'était pas approché, personne n'aurait pu parvenir jusqu'à lui. Infirmes et aveugles, nous avions besoin que la voie qui est le Christ vînt jusqu'à

nous.

S. AUG. Les autres évangélistes ont omis ces mots de saint Jean. Quant à ce qui suit : « C'est lui qui a été annoncé par le prophète Isaïe lorsqu'il disait : La voix de celui qui crie dans le désert, préparez la voie du Seigneur, rendez droits ses sentiers, cela est amphibologique, et l'on ne sait pas si c'est l'évangéliste qui produit lui-même cette citation, ou s'il la donne comme de saint Jean en continuant à rapporter ses paroles (1) et comme si tout le passage: «Faites pénitence; le royaume de Dieu s'est approché, car c'est lui, » appartenait au discours du saint précurseur. L'on ne doit pas se laisser diriger par cette circonstance qu'il y a ces mots : «C'est lui dont Isaïe, » et non pas: « C'est moi dont Isaïe, » car saint Matthieu ne dit-il pas de luimême: Il trouva un homme dans son bureau,» et non pas : « II me trouva. » Que si cela est ainsi, il n'est pas étonnant que saint Jean interrogé sur lui-même, ait dit: « Je suis la voix de celui qui crie au désert. D

(1) Auparavant, au lieu de : An adhuc verba, on lisait : An ad hæc verba, en ce sens que l'évangéliste aurait ajouté ces paroles à celles de saint Jean, ce qui est un contre

sens.

sancta Scriptura, secundum illud (Matth.,
21) Auferetur a vobis regnum Dei,
et dabitur genti facienti fructum ejus;
sancta Ecclesia, secundum illud (Matth., 2):
Simile est regnum cœlorum decem virgini-
bus; supernum solium, secundum illud
(Matth., 8) Multi venient ab Oriente et
Occidente, et recumbent in regno cœlorum
et hoe totum hic potest intelligi. GLOSSA.
Dicit autem: Appropinquavit enim regnum
cœlorum; quia nisi appropinquaret, nemo
adire posset; quia infirmi et cæci, via (quæ
est Christus) carebant.

AUG., De cons. Evang. (lib. 2, cap. 12). Hæc autem verba Joannis alii Evangelista prætermiserunt. Jam vero quod sequitur:

Hic est qui dictus est per Esaiam prophetam, dicentem (cap. 40): Vox clamantis in deserto: Parate viam Domini, rectas facite semitas ejus; ambigue positum est; nec elucet, utrum hoc ex persona sua Evangelista commemoravit; an adhuc verba ejusdem Joannis secutus adjunxerit, ut totum hoc Joannes dixisse intelligatur: Pœnitentiam agite, appropinquavit enim regnum cœlorum: hic est enim, etc. Neque enim hoc movere debet, quia non ait : Ego sum, sed hic est: nam et Matthæus dixit: Invenit hominem sedentem in telonio; et non dixit: Invenit me. Quod si ita est, non est mirum si et interrogatus quid diceret de seipso, sicut narrat Joannes Evangelista,

Joseph, s'étant levé, prit l'enfant et sa mère et il se mit en chemin pour revenir dans le pays d'Israël. Mais ayant appris qu'Archélaùs régnait en Judée à la place d'Hérode son père, il appréhenda d'y aller; et y ayant recu, pendant qu'il dormait, un avertissement du ciel, il se retira dans la Galilée, et vint demeurer dans une ville appelée Nazareth, afin que cette prédiction des prophètes fût accomplie : Il sera appelé Nazaréen.

LA GLOSE (1).-Joseph se montre obéissant à cet avis; c'est ce qu'exprime cette parole: «Se levant, il prit la mère et l'enfant. » L'ange n'avait pas déterminé dans quelle partie de la Judée devait se retirer la sainte famille, afin de revenir et de rassurer davantage Joseph par ses visites fréquentes. Voilà pourquoi suivent ces mots : «Ayant appris qu'Archélaüs, etc. »JOSÈPHE (2), -Hérode eut neuf femmes, dont sept lui donnèrent beaucoup d'enfants; il eut l'aîné, Antipater de Doris; puis Alexandre et Aristobule de Marianne; Archélaüs de Marthax la Samaritaine; Hérode Antipas, qui fut plus tard tétrarque, et Philippe de Cléopâtre de Jérusalem. Or, Hérode ayant fait tué les trois premiers de ses enfants, et son testament remettant le sceptre entre les mains d'Archélaüs, la cause fut portée à Rome au tribunal de César Auguste, qui partagea, sur l'avis du Sénat, la succession d'Hérode de la manière suivante, en donnant la première moitié du royaume, c'est-à-dire l'Idumée et la Judée, à Archélaüs, avec le titre de tétrarque, et la promesse qu'il prendrait plus tard celui

(1) Quant au sens, mais non mot à mot.

(2) Nous avons rétabli neuf pour vingt; les noms de Doride pour Josida, de Marthace pour Matecha. Ce qui a rapport aux enfants de Marianne est tiré du lib. 16 Antiquitatum, cap. 1, v. 7 et autres; et ce qui concerne la division du royaume par Auguste, du liv. 17, chap. 13, et du lib. 2 De bello Judaico, chap. 1 et 2. Là nous avons rétabli Ethnarcham, que Josèphe a tiré du mot grec Ovipxv, pour Dyarcho qui s'y trouvait.

Helia prædicantibus, Judæi sopita moderna | loco terræ Israel, ut dubitante Joseph iteinvidiæ flamma, fidem veritatis accipient.

rum revertatur, et frequentiori visitatione Angeli certior reddatur. Unde sequitur: Audiens autem quod Archelaus, etc. Ex HISTORIA JOSEPHI. Habuit siquidem Herodes uxores novem, ex quarum septem nu

Qui consurgens, accepit puerum et matrem ejus, et venit in terram Israel. Audiens autem quod Archelaus regnaret in Judæa pro Herode patre suo, timuit illo ire; et admo-merosam suscepit sobolem : primogenitus nitus in somnis, secessit in partes Galilææ. Et veniens habitavit in civitate quæ vocatur Nazareth, ut adimpleretur quod dictum est per prophetas : Quoniam Nazaræus voca

bitur.

GLOS. Angelicæ admonitioni Joseph non inobediens fuit: unde sequitur : Qui consurgens accepit puerum et matrem ejus, etc. Non enim determinaverat Angelus in quo

ejus Antipater ex Doride; Alexander et Aristobulus ex Mariamne; Archelaus ex Marthace Samaritide; Herodes Antipas (qui postea tetrarcha fuit), et Philippus, ex Cleopatra Hierosolymitide. Tribus igitur primis ab Herode interfectis, et post mortem ejus (occasione testamenti patris), Archelao gubernationem regni usurpante, et causa de successione regni ad Cæsarem Augustum delata, tandem de consilio senatus omnem

de roi s'il le méritait; et en subdivisant l'autre partie entre Hérode qui eut la Galilée avec le titre de tétrarque, et Philippe qui eut l'Éturée et la Trachonite. Hérode devint par la mort d'Archélaüs une espèce d'ethnarque, sorte de prince souverain.

S. AUG. Quelqu'un nous demandera peut-être ici comment les parents de Jésus pouvaient monter tous les ans à Jérusalem, si la crainte d'Archélaüs leur en faisait craindre les approches? La réponse est facile. Il leur était très possible, en effet, pour le peu de temps qu'ils devaient y passer, de se cacher au milieu de cette grande foule les jours de grande fête; mais ils auraient craint d'y prolonger leur séjour par un temps ordinaire. La fête étant finie, leur devoir religieux se trouvait rempli, et ils ne s'exposaient pas à se faire remarquer en restant plus longtemps. Ainsi ce que saint Luc nous dit qu'ils montaient tous les ans à Jérusalem doit être entendu en ce sens qu'ils le faisaient lorsqu'ils n'avaient rien à craindre des poursuites d'Archélaus qui, d'après Josèphe, ne régna que neuf ans.

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SUITE.- « Et averti en songe, il se retira dans la Galilée. » Quelqu'un remuera peut-être ici cette question, à savoir comment Joseph, qui craignait d'aller en Judée, parce que Archélaüs y avait succédé à son père Hérode, osa se retirer dans la Galilée, dont un autre de ses enfants, Hérode, était tétrarque au témoignage de saint Luc? Comme si l'époque que rapporte saint Luc était celle où l'on craignait pour l'enfant. Tout avait été tellement changé qu'Archélaüs lui-même ne régnait plus en Judée, qui était alors soumise au proconsul Ponce

Herodis monarchiam distribuit. Mediam par- ligiosi, nec in continua mansione perspicui. tem (scilicet Idumæam et Judæam) tradens Iste quoque intellectus patet, ut quod LuArchelao, sub nomine Tetrarchæ; pollicitus cas dicit per omnes annos eos ascendere sose facturum eum regem, si de dignum præ-litos in Hierusalem, tunc accipiamus factum, buisset. Mediam vero partem in duas se- cum jam non metueretur Archelaus, qui secuit tetrarchias: cessitque Galilæa in par- cundum historiam Josephi solum novem antem Herodi tetrarchæ, Iturææ vero et Tra- nis regnavit. conitidis regio, Philippo. Factus est ergo post Herodem defunctum Archelaus, quasi Etnarchus, quod dominii genus hic regnum appellat.

AUGUST., De cons. Evang. (lib. 2, cap. 10). Sed hic aliquis quæret, quomodo (sicut Lucas narrat) ibant parentes ejus per omnes annos pueritia, in Hierusalem, si Archelai timore illuc prohibebantur accedere? Hoc dissolvere non est difficile: fieri enim poterat ut per diem festum intertam ingentem turbam latenter ascenderent, mox reversuri; cum tamen aliis diebus habitare metuerent; ut nec solennitate prætermissa essent irre

Sequitur: Et admonitus in somnis, secessit in partes Galilæa. Sed forte hic quispiam moveatur, cum Matthæus dixerit, ideo timuisse Joseph cum puero redeuntem ire in Judæam, quia pro patre suo Herode Archelaus filius ejus regnabat; quomodo potuit ire in Galilæam, ubi alius filius ejus Herodes tetrarcha erat, ut Lucas testatur? Quasi vero ipsa sint tempora quibus puero timebatur, quæ Lucas commemoravit; quæ usque adeo mutata erant, ut in ipsa Judæa non rex esset Archelaus, sed præses Pilatus. GLOSSA. Sed tunc quæritur quare non timuit Joseph in Galilæam ire, cum et ibi

Pilate. LA GLOSE. L'on se demande pourquoi Joseph ne craignit pas de se retirer dans la Galilée sur laquelle s'étendait le pouvoir d'Archélaüs? C'est qu'il était plus facile de se cacher dans Nazareth que dans Jérusalem, capitale du royaume où Archélaüs habitait ordinairement. S. CHRYS. En changeant son séjour, et en quittant le lieu de la naissance, il était facile de se cacher; tout le courant du danger était du côté de Bethléem et de ses alentours. Joseph, venant à Nazareth, rentrait dans sa patrie et échappait au danger. C'est pour cela que suivent ces paroles : « Venant à Nazareth, il y habita. »

S. AUG. L'on pourrait peut-être sentir s'élever en soi cette pensée que c'est parce que Nazareth, leur patrie, était, au témoignage de saint Luc (1), dans la Galilée, qu'ils avaient été portés à y faire leur séjour, et non parce que la crainte d'Archélaüs leur avait fait craindre, ainsi que nous l'apprend saint Matthieu, d'aller à Jérusalem. Mais l'on peut répondre à cela que lorsque l'ange avait dit à Joseph en Egypte de revenir à la terre d'Israël, celui-ci avait compris qu'il valait mieux aller dans la Judée, la dénomination de terre d'Israël lui paraissant plus spécialement convenir à ce pays; mais que lorsqu'il avait appris qu'Archélaüs y régnait, il n'avait pas voulu s'exposer à ce danger, le nom de terre d'Israël pouvant aussi convenir à la Galilée, qui était habitée aussi par le peuple juif. L'on pourrait répondre aussi qu'il avait pu paraître aux parents du Christ que la ville où était le temple était le seul lieu où il devait habiter (2), et qu'ils y auraient été si la présence d'Archélaüs ne les en avait détournés. Les ordres qu'ils avaient re

(1) Chap. 1, v. 26; 2, v. 4.

S. Matth., 2, v. 23; 21, v. 11, etc.

(2) Saint Augustin suppose, par ce qu'il entremêle à ces mots, que tel était le sens des réponses de l'ange.

Archelaus regnaret. Sed melius potuit la- | Lucas non tacuit. Sed intelligendum est, tere cum puero in Nazareth, quam in Hie. rusalem, ubi erat caput regni et assiduus Archelaus. CHRYS. in hom. 9. Et etiam quia villam mutavit, res obumbratur; impetus enim omnis erat adversus Bethlehem et fines ejus. Venit igitur Joseph in Nazareth, et periculum fugiens, et in patriam rediens, Unde sequitur: Et veniens habitavit in civitate Nazareth, etc.

AUGUST., De cons. Erang. (lib. 2, cap. 11). Forte et hoc movet quomodo dicat Matthæus, propterea cum puero Jesu parentes ejus isse in Galilæam, quia metu Archelai in Hierusalem ire noluerint; cum propterea magis isse in Galilæam videantur; quia civitas eorum erat Nazareth Galilææ, sicut

ubi Angelus in somnis in Ægypto dixit ad Joseph Vade in terram Israel, sic intellectum primo esse a Joseph : ut putaret rectius esse pergere in Judæam; ipsa enim primitus intelligi potuit terra Israel. Postquam vero competit ibi regnare Archelaum, noluit objicere se periculo, cum posset terra Israel etiam Galilæa intelligi; quia et ipsam populus Israel incolebat. Quanquam possit et aliter solvi: quia potuit videri parentibus Christi non esse habitandum cum puero, nisi in Hierusalem, ubi erat templum Domini ; et illuc ivissent, nisi Archelai præsentia terrerentur: non autem divinitus jubebantur in Judæa vel Hierusalem habitare, ut de Archelao, quod timebant, deberent con

çus du ciel n'étaient pas tels qu'ils dussent passer par dessus cette crainte que leur inspirait Archélaüs, pour se fixer dans la Judée ou dans Jérusalem, de préférence à la Galilée, qui était aussi, comme nous l'avons déjà dit, de la terre d'Israël.

S. HIL.-L'ordre figuratif se retrouve ici. Saint Joseph nous représente les apôtres à qui le Christ avait été confié pour le porter tout autour du monde. Après la mort d'Hérode, c'est-à-dire après la sentence portée contre le peuple juif dans la passion du Sauveur, il leur fut ordonné de prêcher aux Juifs, car ils avaient comme partie de leur mission de ramener les brebis perdues d'Israël (1). Mais y voyant persister leur infidélité héréditaire, ils craignent et se retirent, et avertis par une vision, par le spectacle de ces dons de l'Esprit-Saint qu'ils contemplent dans la gentilité, ils y transfèrent le Christ.-RAB.-L'on peut voir ici une image des derniers temps de l'Église, alors qu'une partie des Juifs se convertira à la voix d'Hénoch et d'Élie; tandis qu'une autre partie secondera la haine de l'Antechrist en combattant sous lui contre la foi. Cette fraction de la Judée sur laquelle régnait Archélaus nous représente les disciples de l'Antechrist; Nazareth de Galilée, où Jésus-Christ se retire, désigne le reste de cette nation qui doit embrasser la foi. C'est pour cela que le nom de Galilée signifie transmigration, et celui de Nazareth fleur des vertus, parce que plus l'Église émigre de la terre au ciel, plus abondent en elle la fleur et la sève des vertus.

LA GLOSE. A ce fait, l'Évangile ajoute le témoignage suivant du

1) Allusion à ces paroles que le Christ avait dites de lui-même : Je ne suis envoyé qu'aux brebis qui ont péri de la maison d'Israël. Les apôtres avaient, comme deuxième partie de leur mission, la conversion des Gentils. Matth., 28, v. 19.

temnere; sed in terra Israel; in qua etiam, | tra fidem pugnabunt. Pars igitur Judææ, ut dictum est, poterat intelligi Galilæa, HILAR. (cap. 2, in Matth.). Verum typica ratio servata est: Joseph enim apostolorum tenet speciem, quibus Christus circumferendus est creditus. Hi tanquam Herode mortuo (id est, populo ejus in passione Domini deperdito), Judæis prædicare sunt jussi missi enim erant ad oves perditas domus Israel. Sed manente hæreditaria infidelitatis dominatu, metuunt et recedunt; pervisum admoniti (sc. Spiritus Sancti donum in gentibus contemplantes), ad eas transferunt Christum. RAB. Vel hic ultima Ecclesiæ tempora designat, quando plurimis Judæorum ad prædicationem Enoch et Elise conversis, cæteri ad instinctum Antichristi con

in qua regnabat Archelaus, Antichristi sequaces ostendit : Nazareth autem Galilææ, quo transfertur Christus, partem ejusdem gentis quæ fidem est susceptura, designat : unde Galilæa transmigratio, Nazareth autem flos virtutum interpretatur, quia Ecclesia quo ardentius a terrenis ad cœlestia transmigrat, eo magis virtutum flore et germine abundat.

GLOSSA. Huic autem facto Prophetæ testimonium adjungit, dicens: Ut impleretur quod dictum est per prophetas, quoniam Nazaræus vocabitur. HIER. Si fixum de Scripturis posuisset exemplum, nunquam diceret : Quod dictum est per prophetas ; sed simpliciter : Quod dictum est per Pro

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