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S. JÉR.

dans l'Égypte pour visiter cette malade de l'erreur, mais non pour y rester. La raison du retour est donnée par ces mots : « Ils sont morts ceux qui cherchaient l'âme de l'enfant. >> - De là nous devons conclure que, non-seulement Hérode, mais encore que les scribes et les prêtres avaient médité en même temps la mort de Jésus. REMIG. Mais s'ils étaient plusieurs, comment ont-ils pu disparaître en même temps? Parce que, ainsi que cela est raconté, après la mort d'Hérode, tous les grands qui étaient retenus en prison furent tués.— S. CHRYS. Ils sont accusés d'avoir cherché à enlever la vie à l'enfant, parce qu'ils avaient trempé par leur consentement dans ce projet coupable d'Hérode, ainsi que l'indique cette parole: « Hérode se trouble et toute la ville de Jérusalem avec lui. » -RÉMIG. Certainement l'évangéliste s'est servi d'une figure, mettant tous pour quelques-uns. Ce qu'il dit de l'âme de l'enfant est à la confusion de ces hérétiques qui ont avancé que le Christ n'avait pas d'âme, et que sa divinité lui en tenait lieu.

BEDE. Qu'Hérode ait succombé lui-même peu de temps après le massacre des enfants, et que sa mort ait ramené en Israël Jésus, sa mère et Joseph, cela signifie que toutes les persécutions contre l'Église devaient plus tard être punies par la mort des persécuteurs, aboutir à la paix rendue à l'Église, et rendre enfin à leur patrie les saints auparavant obligés à se cacher. Le retour de Jésus en Judée, après la mort d'Hérode, nous annonce aussi que plus tard, à la voix d'Hénoch et d'Hélie, les Juifs se convertiront à la foi, et laisseront tomber leur opposition actuelle à la vérité.

vabat; revera autem puer et matrem nutriebat, et Joseph tuebatur.

Sequitur: Et vade in terram Israel. Quasi medicus enim descendit in Egyptum, ut visitaret eam languentem erroribus, non ut remaneret in ea. Reversionis autem ratio assignatur, cum subditur: Defuncti sunt enim qui quærebant animam pueri. HIER. Ex hoc loco intelligimus non solum Herodem, sed etiam sacerdotes et scribas eo tempore necem Domini fuisse meditatos. REMIG. Sed si multi fuerunt, quomodo in tam brevi spatio extincti sunt? Quia (ut dictum est) Herode mortuo, occisi sunt omnes majores qui in custodia tenebantur. CHRYS., sup. Matth. (in oper. imperf. ut sup.). Quod dicitur consilio factum esse, eo quod consenseruut Herodi, ut inquireret pue

T. I.

rum et occideret, quia scriptum est: Turbatus est Herodes et omnis Hierosolyma cum illo. REMIG. Aut certe locutus est Evangelista per speciem tropi, quando multi ponuntur pro uno. In hoc autem quod dicit: Animam pueri, destruuntur hæretici, qui dixerunt Christum non sumpsisse animam, sed loco animæ habuisse Divinitatem.

BEDA, in homil. Quod autem occisis pro Domino pueris Herodes non longe post obiit, et Joseph Dominum cum matre ad terram Israel reduxit, significat omnes persecutiones, quæ contra Ecclesiam erant movendæ, persecutorum morte vindicandas; et pacem Ecclesiæ denuo reddendam; et sanctos qui latuerant, ad sua loca reversuros vel quod defuncto Herode redit ad terram Israel Jesus, denunciat quod Enoch et

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Joseph, s'étant levé, prit l'enfant et sa mère et il se mit en chemin pour revenir dans le pays d'Israël. Mais ayant appris qu'Archélaûs régnait en Judée à la place d'Hérode son père, il appréhenda d'y aller; et y ayant recu, pendant qu'il dormait, un avertissement du ciel, il se retira dans la Galilée, et vint demeurer dans une ville appelée Nazareth, afin que cette prédiction des prophètes fût accomplie : Il sera appelé Nazaréen.

LA GLOSE (1).—Joseph se montre obéissant à cet avis; c'est ce qu'exprime cette parole: «Se levant, il prit la mère et l'enfant. » L'ange n'avait pas déterminé dans quelle partie de la Judée devait se retirer la sainte famille, afin de revenir et de rassurer davantage Joseph par ses visites fréquentes. Voilà pourquoi suivent ces mots : «Ayant appris qu'Archélaüs, etc. »JOSÈPHE (2), -Hérode eut neuf femmes, dont sept lui donnèrent beaucoup d'enfants; il eut l'aîné, Antipater de Doris; puis Alexandre et Aristobule de Marianne; Archélaüs de Marthax la Samaritaine; Hérode Antipas, qui fut plus tard tétrarque, et Philippe de Cléopâtre de Jérusalem. Or, Hérode ayant fait tué les trois premiers de ses enfants, et son testament remettant le sceptre entre les mains d'Archélaüs, la cause fut portée à Rome au tribunal de César Auguste, qui partagea, sur l'avis du Sénat, la succession d'Hérode de la manière suivante, en donnant la première moitié du royaume, c'est-à-dire l'Idumée et la Judée, à Archélaüs, avec le titre de tétrarque, et la promesse qu'il prendrait plus tard celui

(1) Quant au sens, mais non mot à mot.

(2) Nous avons rétabli neuf pour vingt; les noms de Doride pour Josida, de Marthace pour Matecha. Ce qui a rapport aux enfants de Marianne est tiré du lib. 16 Antiquitatum, cap. 1, v. 7 et autres; et ce qui concerne la division du royaume par Auguste, du liv. 17, chap. 13, et du lib. 2 De bello Judaico, chap. 1 et 2. Là nous avons rétabli Ethnarcham, que Josèphe a tiré du mot grec ¿0vápx, pour Dyarcho qui s'y trouvait.

Helia prædicantibus, Judæi sopita moderna | loco terræ Israel, ut dubitante Joseph iteinvidiæ flamma, fidem veritatis accipient. rum revertatur, et frequentiori visitatione Angeli certior reddatur. Unde sequitur: Qui consurgens, accepit puerum et matrem Audiens autem quod Archelaus, etc. Ex ejus, et venit in terram Israel. Audiens au-HISTORIA JOSEPHI. Habuit siquidem Hetem quod Archelaus regnaret in Judæa pro rodes uxores novem, ex quarum septem nu Herode patre suo, timuit illo ire; et admo-merosam suscepit sobolem : primogenitus nitus in somnis, secessit in partes Galilæx. Et veniens habitavit in civitate quæ vocatur Nazareth, ut adimpleretur quod dictum est per prophetas Quoniam Nazaræus voca

bitur.

ejus Antipater ex Doride; Alexander et
Aristobulus ex Mariamne; Archelaus ex
Marthace Samaritide; Herodes Antipas (qui
postea tetrarcha fuit), et Philippus, ex Cleo-
patra Hierosolymitide. Tribus igitur primis
ab Herode interfectis, et post mortem ejus
(occasione testamenti patris), Archelao gu-

GLOS. Angelica admonitioni Joseph non inobediens fuit: unde sequitur : Qui con-bernationem regni usurpante, et causa de surgens accepit puerum et matrem ejus, etc. Non enim determinaverat Angelus in quo

successione regni ad Cæsarem Augustum delata, tandem de consilio senatus omnem

de roi s'il le méritait; et en subdivisant l'autre partie entre Hérode qui eut la Galilée avec le titre de tétrarque, et Philippe qui eut l'Éturée et la Trachonite. Hérode devint par la mort d'Archélaûs une espèce d'ethnarque, sorte de prince souverain.

S. AUG. Quelqu'un nous demandera peut-être ici comment les parents de Jésus pouvaient monter tous les ans à Jérusalem, si la crainte d'Archélaüs leur en faisait craindre les approches? La réponse est facile. Il leur était très possible, en effet, pour le peu de temps qu'ils devaient y passer, de se cacher au milieu de cette grande foule les jours de grande fête; mais ils auraient craint d'y prolonger leur séjour par un temps ordinaire. La fête étant finie, leur devoir religieux se trouvait rempli, et ils ne s'exposaient pas à se faire remarquer en restant plus longtemps. Ainsi ce que saint Luc nous dit qu'ils montaient tous les ans à Jérusalem doit être entendu en ce sens qu'ils le faisaient lorsqu'ils n'avaient rien à craindre des poursuites d'Archélaus qui, d'après Josèphe, ne régna que neuf ans.

SUITE. — « Et averti en songe, il se retira dans la Galilée. » Quelqu'un remuera peut-être ici cette question, à savoir comment Joseph, qui craignait d'aller en Judée, parce que Archélaüs y avait succédé à son père Hérode, osa se retirer dans la Galilée, dont un autre de ses enfants, Hérode, était tétrarque au témoignage de saint Luc? Comme si l'époque que rapporte saint Luc était celle où l'on craignait pour l'enfant. Tout avait été tellement changé qu'Archélaüs lui-même ne régnait plus en Judée, qui était alors soumise au proconsul Ponce

Herodis monarchiam distribuit. Mediam par- ligiosi, nec in continua mansione perspicui. tem (scilicet Idumæam et Judæam) tradens | Iste quoque intellectus patet, ut quod LuArchelao, sub nomine Tetrarchæ; pollicitus cas dicit per omnes annos eos ascendere sose facturum eum regem, si de dignum præ-litos in Hierusalem, tunc accipiamus factum, buisset. Mediam vero partem in duas se- cum jam non metueretur Archelaus, qui secuit tetrarchias: cessitque Galilæa in par- cundum historiam Josephi solum novem antem Herodi tetrarchæ, Iturææ vero et Tra- nis regnavit. conitidis regio, Philippo. Factus est ergo post Herodem defunctum Archelaus, quasi Etnarchus, quod dominii genus hic regnum appellat.

AUGUST., De cons. Evang. (lib. 2, cap. 10). Sed hic aliquis quæret, quomodo (sicut Lucas narrat) ibant parentes ejus per omnes annos pueritiæ, in Hierusalem, si Archelai timore illuc prohibebantur accedere? Hoc dissolvere non est difficile fieri enim poterat ut per diem festum intertam ingentem turbam latenter ascenderent, mox reversuri; cum tamen aliis diebus habitare metuerent; ut nec solennitate prætermissa essent irre

Sequitur: Et admonitus in somnis, secessit in partes Galilææ. Sed forte hic quispiam moveatur, cum Matthæus dixerit, ideo timuisse Joseph cum puero redeuntem ire in Judæam, quia pro patre suo Herode Archelaus filius ejus regnabat; quomodo potuit ire in Galilæam, ubi alius filius ejus Herodes tetrarcha erat, ut Lucas testatur? Quasi vero ipsa sint tempora quibus puero timebatur, quæ Lucas commemoravit; quæ usque adeo mutata erant, ut in ipsa Judæa non rex esset Archelaus, sed præses Pilatus. GLOSSA. Sed tunc quæritur quare non timuit Joseph in Galilæam ire, cum et ibi

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Pilate. LA GLOSE. L'on se demande pourquoi Joseph ne craignit pas de se retirer dans la Galilée sur laquelle s'étendait le pouvoir d'Archélaüs? C'est qu'il était plus facile de se cacher dans Nazareth que dans Jérusalem, capitale du royaume où Archélaüs habitait ordinairement. S. CHRYS. En changeant son séjour, et en quittant le lieu de la naissance, il était facile de se cacher; tout le courant du danger était du côté de Bethléem et de ses alentours. Joseph, venant à Nazareth, rentrait dans sa patrie et échappait au danger. C'est pour cela que suivent ces paroles : « Venant à Nazareth, il y habita. »

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S. AUG. L'on pourrait peut-être sentir s'élever en soi cette pensée que c'est parce que Nazareth, leur patrie, était, au témoignage de saint Luc (1), dans la Galilée, qu'ils avaient été portés à y faire leur séjour, et non parce que la crainte d'Archélaüs leur avait fait craindre, ainsi que nous l'apprend saint Matthieu, d'aller à Jérusalem. Mais l'on peut répondre à cela que lorsque l'ange avait dit à Joseph en Egypte de revenir à la terre d'Israël, celui-ci avait compris qu'il valait mieux aller dans la Judée, la dénomination de terre d'Israël lui paraissant plus spécialement convenir à ce pays; mais que lorsqu'il avait appris qu'Archélaüs y régnait, il n'avait pas voulu s'exposer à ce danger, le nom de terre d'Israël pouvant aussi convenir à la Galilée, qui était habitée aussi par le peuple juif. L'on pourrait répondre aussi qu'il avait pu paraître aux parents du Christ que la ville où était le temple était le seul lieu où il devait habiter (2), et qu'ils y auraient été si la présence d'Archélaüs ne les en avait détournés. Les ordres qu'ils avaient re

(1) Chap. 1, v. 26; 2, v. 4.

S. Matth., 2, v. 23; 21, v. 11, etc. (2) Saint Augustin suppose, par ce qu'il entremêle à ces mots, que tel était le sens des réponses de l'ange.

Archelaus regnaret. Sed melius potuit la- | Lucas non tacuit. Sed intelligendum est, tere cum puero in Nazareth, quam in Hieubi Angelus in somnis in Egypto dixit ad rusalem, ubi erat caput regni et assiduus Archelaus. CHRYS. in hom. 9. Et etiam quia villam mutavit, res obumbratur; impetus enim omnis erat adversus Bethlehem et fines ejus. Venit igitur Joseph in Nazareth, et periculum fugiens, et in patriam rediens, Unde sequitur: Et veniens habitavit in civitate Nazareth, etc.

AUGUST., De cons. Erang. (lib. 2, cap. 11). Forte et hoc movet quomodo dicat Matthæus, propterea cum puero Jesu parentes ejus isse in Galilæam, quia metu Archelai in Hierusalem ire noluerint ; cum propterea magis isse in Galilæam videantur; quia civitas eorum erat Nazareth Galilææ, sicut

Joseph: Vade in terram Israel, sic intellectum primo esse a Joseph : ut putaret rectius esse pergere in Judæam; ipsa enim primitus intelligi potuit terra Israel. Postquam vero competit ibi regnare Archelaum, noluit objicere se periculo, cum posset terra Israel etiam Galilæa intelligi; quia et ipsam populus Israel incolebat. Quanquam possit et aliter solvi: quia potuit videri parentibus Christi non esse habitandum cum puero, nisi in Hierusalem, ubi erat templum Domini; et illuc ivissent, nisi Archelai præsentia terrerentur: non autem divinitus jubebantur in Judæa vel Hierusalem habitare, ut de Archelao, quod timebant, deberent con

çus du ciel n'étaient pas tels qu'ils dussent passer par dessus cette crainte que leur inspirait Archélaüs, pour se fixer dans la Judée ou dans Jérusalem, de préférence à la Galilée, qui était aussi, comme nous l'avons déjà dit, de la terre d'Israël.

S. HIL.-L'ordre figuratif se retrouve ici. Saint Joseph nous représente les apôtres à qui le Christ avait été confié pour le porter tout autour du monde. Après la mort d'Hérode, c'est-à-dire après la sentence portée contre le peuple juif dans la passion du Sauveur, il leur fut ordonné de prêcher aux Juifs, car ils avaient comme partie de leur mission de ramener les brebis perdues d'Israël (1). Mais y voyant persister leur infidélité héréditaire, ils craignent et se retirent, et avertis par une vision, par le spectacle de ces dons de l'Esprit-Saint qu'ils contemplent dans la gentilité, ils y transfèrent le Christ.-RAB.-L'on peut voir ici une image des derniers temps de l'Église, alors qu'une partie des Juifs se convertira à la voix d'Hénoch et d'Élie; tandis qu'une autre partie secondera la haine de l'Antechrist en combattant sous lui contre la foi. Cette fraction de la Judée sur laquelle régnait Archélaüs nous représente les disciples de l'Antechrist; Nazareth de Galilée, où Jésus-Christ se retire, désigne le reste de cette nation qui doit embrasser la foi. C'est pour cela que le nom de Galilée signifie transmigration, et celui de Nazareth fleur des vertus, parce que plus Église émigre de la terre au ciel, plus abondent en elle la fleur et la sève des vertus.

LA GLOSE. A ce fait, l'Évangile ajoute le témoignage suivant du

(1) Allusion à ces paroles que le Christ avait dites de lui-même : Je ne suis envoyé qu'aux brebis qui ont péri de la maison d'Israël. Les apôtres avaient, comme deuxième partie de leur mission, la conversion des Gentils. Matth., 28, v. 19.

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temnere; sed in terra Israel; in qua etiam, | tra fidem pugnabunt. Pars igitur Judææ, ut dictum est, poterat intelligi Galilæa. in qua regnabat Archelaus, Antichristi seHILAR. (cap. 2, in Matth.). Verum typica ratio servata est: Joseph enim apostolorum tenet speciem, quibus Christus circumferendus est creditus. Hi tanquam Herode mortuo (id est, populo ejus in passione Domini deperdito), Judæis prædicare sunt jussi missi enim erant ad oves perditas domus Israel. Sed manente hæreditaria infidelitatis dominatu, metuunt et recedunt; pervisum admoniti (sc. Spiritus Sancti donum in gentibus contemplantes), ad eas transferunt Christum. RAB. Vel hic ultima Ecclesiæ tempora designat, quando plurimis Judæorum ad prædicationem Enoch et Elis conversis, cæteri ad instinctum Antichristi con

quaces ostendit: Nazareth autem Galilææ, quo transfertur Christus, partem ejusdem gentis quæ fidem est susceptura, designat : unde Galilæa transmigratio, Nazareth autem flos virtutum interpretatur, quia Ecclesia quo ardentius a terrenis ad cœlestia transmigrat, eo magis virtutum flore et germine abundat.

GLOSSA. Huic autem facto Prophetæ testimonium adjungit, dicens: Ut impleretur quod dictum est per prophetas, quoniam Nazaræus vocabitur. HIER. Si fixum de Scripturis posuisset exemplum, nunquam diceret : Quod dictum est per prophetas ; sed simpliciter : Quod dictum est per Pro

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