Obrazy na stronie
PDF
ePub

qui adorèrent Dieu dans la chair. Que le Dieu qu'ils adorent soit homme, les langes et la crèche le disent assez; qu'ils l'aient adoré non pas comme un simple mortel, mais comme un Dieu, ces présents qui ne conviennent qu'à la divinité le montrent assez. Que les Juifs rougissent aussi en se voyant prévenus par les Mages et en refusant de venir à leur tour.

S. GRÉG. L'on peut y voir autre chose, l'or signifiant la sagesse, d'après ce témoignage de Salomon: « Un trésor désirable se trouve sur les lèvres du sage» (1); l'encens que l'on brûle devant Dieu exprimant la vertu de la prière, d'après ces paroles: «Que ma prière ait devant vous la direction de l'encens; » enfin, la myrrhe étant la figure de la mortification de la chair. Nous offrirons donc à ce roi nouveauné l'or, si nous brillons devant lui de l'éclat de la sagesse; l'encens, si nous nous efforçons par nos prières d'exhaler devant Dieu une bonne odeur; la myrrhe, si l'abstinence mortifie le mal de notre chair. - LA GLOSE. Ces trois hommes qui offrent à Dieu leurs présents représentent devant lui les nations venues des trois parties du monde; ils ouvrent leurs trésors, en faisant sortir du fond de leur cœur la confession de la foi. C'est dans l'intérieur de la grotte, pour nous apprendre à ne pas dissiper par la jactance les biens de l'àme; ils offrent trois présents, c'est-à-dire leur foi en la sainte Trinité. L'on peut dire aussi que de leurs trésors ouverts, ils tirent des présents, figures des trois sens de l'Écriture: l'historique, le moral et l'allégorique; ou des trois parties de la science: la logique, la physique et la morale, toutes choses qu'ils font servir à la foi.

(1) Telle est la version des Septante si σTμTos; cependant quelques-uns lisent : Ei douxtos, et c'est dans ce sens que la Vulgate a traduit : in habitaculo justi.

Paulus Samosatenus, qui nolunt videre quæ pectu tuo; per myrrham vero carnis mortiMagi viderunt, qui Ecclesiæ sunt progeni- ficatio figuratur. Nato ergo Regi aurum tores, Deum in carne adorantes : quoniam offerimus, si in conspectu ejus sapientiæ enim in carne erat, fascia monstrant et lumine splendemus; thus offerimus, per præsepe; quoniam autem non ut purum orationem studia Deo redolere valeamus; hominem adorant sed ut Deum, demons- myrrham offerimus, si carnis vitia per trant dona quæ Deo offerre decens erat. abstinentiam mortificamus. GLOSSA. (sive Confundantur et Judæi videntes se præven- Anselmus ut jam sup.). Tres autem viri tos a Magis, et neque post illos venire qui offerunt, significant gentes de tribus student. GREG. (homil. 10, ut jam sup.). partibus mundi venientes; thesauros apePotest et in his aliud intelligit: auro riunt, dum fidem cordis per confessionem namque sapientia designatur, Salomone ostendunt: bene autem in domo, docentes teste qui ait (Proverb. 21): Thesaurus desi- ne thesaurum bonæ conscientiæ jactando derabilis requiescit in ore sapientis; thure, propalemus offerunt tria munera, hoc est, quod Deo incenditur, virtus orationis expri- fidem sanctæ Trinitatis: vel apertis themitur, secundum illud (Psal. 240) Diri- sauris Scripturarum, historicum, moralem, gatur oratio mea sicut incensum in cons-et allegoricum sensum offerunt; vel logi

:

Et ayant reçu pendant qu'ils dormaient un avertissement de n'aller point retrouver Hérode, ils s'en retournèrent en leur pays par un autre chemin.

[ocr errors]

S. AUG. (1).—L'impie Hérode, devenu cruel par crainte, voulut sévir contre le Christ; mais comment la ruse aurait-elle pu se rendre maître de celui qui venait en ce monde pour y vaincre l'esprit de ruse? C'est pour éluder sa fraude qu'il est dit que les Mages ayant reçu réponse, etc., etc.-S. JER. Ceux qui avaient offert leurs présentsau Seigneur méritaient bien de recevoir cette réponse; elle est donnée par Tange, afin que la position que ses mérites avaient donnée à Joseph soit respectée. LA GLOSE.- La réponse vient du Seigneur, car personne autre ne traça cette voie du retour que celui qui dit de lui-même : Je suis la voie. » Cependant ce n'est pas l'enfant qui leur parle, et cela pour que la divinité ne se révèle pas avant le temps, et que la verité de son humanité soit constatée. Il est dit : «Ayant reçu la réponse; » car ainsi qu'il est dit de Moïse qu'il s'écriait en se taisant (2), ainsi ceux-ci interrogeaient la volonté divine dans le silence de leurs pieux désirs. Il est dit encore: « Ils revinrent par un autre chemin dans leur pays,» parce qu'ils ne devaient plus être envoyés aux Juifs infidèles.

S. CHRYS. Remarquez la foi des Mages: ils ne se disent pas scandalisés de cette réponse : « Si cet enfant est un grand roi, pourquoi

(1) On ne le retrouve plus dans les sermons qui nous restent de saint Augustin. (2) Cette partie dans la Glose précède ce qui ici a été mis avant; ce qui suit immédiatement ne se trouve pas dans la Glose, mais dans le commentaire de saint Jérôme. Or pour ces mots: responso accepto, on fait remarquer à la marge que le mot grec Yuzτos peut être traduit par oraculo et non responso. La première partie de la citation ayant trait à cette réponse proprement dite donnée aux prières des Mages, n'est nullement nécessaire, quoique pieuse.

cam, physicam, et ethicam; dum illa fidei | lum fieri dicitur, ut meritorum Joseph

servire faciunt.

El responso accepto in somnis, ne redirent ad Herodem, per aliam viam reversi sunt in regionem suam.

AUG., in serm. de Epiph. Herodes impius factus ex timore crudelis voluit desævire: sed quomodo poterat capere eum qui ipsas fraudes venerat amputare? Ut ergo ejus fraus elideretur, sequitur: Et responso accepto. HIER. Qui enim munera obtulerunt Domino, consequenter responsum accipiunt responsum enim per Ange

privilegium demonstraretur. GLOS. Fit autem hæc responsio per ipsum Dominum; quia nullus alius viam reversionis instituit, nisi ille qui dicit (Joan., 14): Ego sum via. Non tamen loquitur puer ad eos, ne Divinitas ante tempus reveletur, et ut vera humanitas habeatur. Dicit autem : Et responso accepto: sicut enim Moyses tacitus clamabat, sic isti pio affectu interrogabant quid divina juberet voluntas. Dicit autem : Per aliam viam reversi sunt in regionem suam, quia infidelitati miscendi non erant Judæorum.

CHRYS., in homil. (8, super Matth.). In

fuir et se cacher? » La foi consiste à ne pas rechercher les causes des choses qui nous sont ordonnées, mais à se laisser persuader par les choses elles-mêmes. S. CHRYS. Si les Mages avaient recherché le Sauveur comme un roi de la terre, ils ne l'auraient pas quitté une fois qu'ils l'auraient trouvé, tandis qu'ils l'adorent et s'en vont, et de retour dans leur pays, ils se montrèrent plus fidèles à Dieu qu'auparavant, en convertirent un grand nombre par leurs prédications, et enfin, lorsque Thomas arriva dans ces régions, après avoir été baptisés de sa main, ils se joignirent à lui et devinrent ses aides dans son apostolat.

S. GRÉG. Les Mages, en revenant dans leur pays par un autre chemin, nous donnent une grande leçon. Notre pays est le ciel, et il nous est défendu, après que nous avons connu le Sauveur, de revenir vers cette patrie par la même voie par laquelle nous sommes venus. Nous avons en effet quitté cette patrie par l'orgueil, la désobéissance, l'attachement aux choses visibles, en goûtant au fruit défendu, et nous ne pouvons y revenir que par les larmes, l'obéissance, le mépris pour les choses visibles, en mettant un frein aux appétits de notre chair. S. CHRYS. Il n'était pas possible que ceux qui venaient d'Hérode au Christ revinssent du Christ à Hérode. Ceux en effet qui passent du Christ au diable par le péché, ordinairement reviennent au Christ par le repentir. En effet, celui qui est encore dans l'innocence et l'ignorance du mal est facilement trompé, mais après avoir éprouvé le mal qu'il vient d'embrasser, il revient à Dieu par la componction et au souvenir du bien qu'il a perdu. Or, l'homme qui a

regionem suam per aliam viam revertuntur. Regio quippe nostra paradisus est, ad quam (Jesu cognito) redire per viam qua venimus prohibemur: a regione etenim nostra, superbiendo, inobediendo visibilia sequendo, cibum vetitum gustando, discessimus; sed ad eam necesse est ut flendo, obediendo, visibilia contemnendo, atque appetitum carnis refrænando, redeamus. CHRYS., sup. Matth. (in oper. imperf. ut sup.). Nec etiam erat possibile, ut qui ab Herode ad Christum venissent, redirent ad Herodem: qui enim relicto Christo ad diabolum transeunt per peccatum, per pœnitentiam revertuntur ad

tuere autem Magorum fidem, qualiter non | scandalizati sunt in seipsis, dicentes: Si magnus est puer hic, quæ necessitas fugæ est, et occulte recessionis? Hoc enim est veræ fidei, non quærere causas eorum quæ fieri præcipiuntur, sed suaderi solum ab eis. CHRYS., sup. Matth.(in oper. imperf. ut sup.). Si autem Magi Christum quasi terrenum regem quæsissent, invenientes eum, apud ipsum mansissent: hunc autem adoraverunt, et reversi sunt. Cum autem reversi fuissent, manserunt colentes Deum magis quam ante; et prædicantes, multos erudierunt et denique cum Thomas ivisset ad provinciam illam, adjuncti sunt ei; et bap-Christum : qui enim fuit in innocentia dum tizati, facti sunt adjutores prædicationis ipsius.

GREG. (homil. 10, in Evang.). Magnum vero nobis aliquid Magi innuunt quod in

nescit quid sit malum, facile decipitur: sed cum expertus fuerit malum quod invenit, et recordatus bonum quod perdidit, compunctus redit ad Deum; qui autem relicto

ainsi abandonné le diable pour le Christ revient difficilement au diable, parce qu'il est difficile que l'on revienne au mal lorsque l'on goûte les biens que l'on a reconquis, et que l'on se rappelle encore les maux auxquels on a échappé.

Apres qu'ils furent partis, un ange du Seigneur apparut à Joseph pendant qu'il dormait, et lui dit : Levez-vous, prenez l'enfant et sa mère, fuyez en Egypte, et n'en partez point jusqu'à ce que je vous le dise; car Hérode cherche l'enfant pour le faire mourir. Joseph, s'étant levé, prit l'enfant et sa mère durant la nuit, et se retira en Egypte, où il demeura jusqu'à la mort d'Hérode, afin que cette parole que le Seigneur avait dite par le prophète fût accomplie : J'ai rappelé mon fils de l'Egypte.

RAB. Saint Matthieu omet ici le jour de la Purification, jour auquel l'on devait présenter au temple le premier-né avec l'offrande d'un agneau ou d'une paire de touterelles. Malgré la crainte qu'ils avaient d'Hérode, les parents de Jésus n'osèrent pas transgresser le précepte de la loi en ne portant pas l'enfant au temple. Or, lorsque le bruit de la naissance de l'enfant commença à se répandre, un ange fut envoyé pour faire transporter l'enfant en Égypte, et c'est celui dont il est dit : « L'ange du Seigneur apparut en songe à Joseph.» REMIG.De ce que l'ange est toujours envoyé à Joseph pendant son sommeil. il faut conclure que ceux qui se reposent après s'être dépouillés des soins de la terre et des préoccupations du siècle méritent d'avoir d'angéliques visions. Il lui fut dit : « Levez-vous, prenez la mère et l'enfant. » —S. HIL.- Auparavant, pour exprimer qu'elle était fiancée au juste, elle était appelée sa femme; maintenant, après la naissance

diabolo venit ad Christum, difficile redit ad diabolum; quia dum gaudet in bonis quæ invenit, et recordatur mala quæ evasit, difficile redit ad malum.

tum offerri in templo, et agnum, vel par turturum, aut columbarum. Et quamvis timerent Herodem, tamen non sunt ausi transgredi legem, quin ad templum puerum deferrent. Cum itaque rumor de puero jam Qui cum recessissent, ecce Angelus Domini ap- inciperet dilatari, mittitur Angelus, qui in paruit in somnis Joseph, dicens: Surge et Ægyptum faciat puerum transportari. Unde accipe puerum et matrem ejus, et fuge in dicit: Angelus Domini apparuit in somnis Egyptum; et esto ibi usque dum dicam Joseph. REMIG. Per hoc quod semper Antibi futurum est enim ut Herodes quæratgelus Joseph in somnis apparuisse dicitur, puerum ad perdendum eum : qui consurgens | mystice designatur quia illi qui a curis teraccepit puerum et matrem ejus nocte, et renis et secularibus negotiis quiescunt, secessit in Egyptum et erat ibi usque ad obitum Herodis; ut adimpleretur quod dictum est a Domino per Prophetam dicentem: Er Egypto vocari Filium meum.

KAB. Hic prætermittit Matthæus diem purificationis, in qua oportebat primogeni

perfrui angelica visione merentur. Dicit ergo ei: Surge, accipe puerum et matrem ejus. HIL. Cum desponsatam eam justo significabat, conjugem nuncupavit, sed post partum mater tantum Jesu ostenditur; ut quemadmodum justo Joseph deputaretur Mariæ in virginitate conjugium, ita vene

de Jésus, elle n'est plus appelée que sa mère ; et cela parce que, ainsi que le mariage avec Joseph se présente comme la garantie de la virginité de Marie (1), ainsi la maternité divine est la plus haute consécration de cette virginité.

[ocr errors]

S. CHRYS. Il ne dit pas : « Recevez la mère et l'enfant,» mais dans un ordre inverse, car l'enfant n'était pas né pour la mère, mais la mère préparée pour l'enfant. Suivent ces mots : «Et fuyez en Égypte.»> Mais comment le Fils de Dieu fuit-il devant un homme? Quelle sera notre ressource contre nos ennemis, si lui-même redoute ses ennemis? D'abord parce qu'il a fallu qu'en ceci il suivît la loi humaine à laquelle il s'était soumise, loi qui veut que la nature humaine abandonnée à elle-même et le bas-âge fuient devant le pouvoir qui menace; ensuite, afin que les autres chrétiens ne rougissent pas de la fuite lorsque la persécution l'a rendue nécessaire. Mais pourquoi dans l'Égypte? Parce que le Seigneur dont la colère a un terme s'est rappelé tous les maux qu'il a fait pleuvoir autrefois sur l'Égypte, et qu'il veut lui donner un signe éclatant de son pardon en lui confiant son Fils, remède qui doit guérir à lui seul les dix plaies d'autrefois. C'est aussi pour rendre gardien de son Fils unique celui qui a été le persécuteur de son peuple premier-né; pour rendre les serviteurs pieux de son Fils ceux-là mêmes qui furent les maîtres violents de son peuple et les rendre ainsi dignes, non plus des eaux mortelles de la mer Rouge, mais de celles vivifiantes du baptême. S. AUG. (2).

(1) Tel est le sens du passage de saint Hilaire, et non pas celui si embarrassé que présente la phrase suivante: Venerabilis ejus ostenderetur in Jesu matris virginitas.

(2) On ne retrouve plus ce passage dans ce qui nous reste de saint Augustin. Autrefois cette première citation était mêlée à la suivante, que nous donnons comme du deuxième sermon sur les saints Innocents.

rabilis ejus ostenderetur in Jesu matre virginitas.

CHRYS., sup. Matth. (in opere imperf. ut sup.). Non autem dicit: Accipe matrem et puerum ejus; sed econverso, quia non propter matrem puer natus est, sed propter puerum mater præparata est. Sequitur: Et fuge in Egyptum. Quomodo autem Filius Dei ante hominem fugit? aut quis liberet de inimicis, si et ipse inimicos suos timet? Et primum quidem oportet ut regulam humanæ naturæ quam suscepit conservet et in hac parte, quia et humanæ naturæ et puerili ætate convenit fugere potestatem minantem: deinde ut cæteri Christiani, cum necessitas persecu

tionis advenerit, fugere non erubescant. Sed quare in Ægyptum? Recordatum est enim Dominus qui non in finem irascitur, quanta mala fecerit super Ægyptum : ideo mittit Filium suum in eam, et dat illi magnæ reconciliationis signum; ut decem plagas Egypti una medicina sanaret; ut populus qui ante fuerat persecutor populi primogeniti, custos fieret Filii unigeniti; ut qui populo illi violenter dominati sunt, isti Filio cum devotione servirent; ut jam non irent ad Mare Rubrum demergendi, sed vocarentur ad aquas baptismatis vivificandi. AUG., in serm. de Epiph. Audi etiam magni mysterii sacramentum. Moyses aliquando in Ægypto perfidis clauserat diem;

« PoprzedniaDalej »