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on aurait cru que le changement du monde était le résultat de la puissance de ses habitants; s'il était né fils d'empereur, on aurait attribué ce résultat à son pouvoir. Qu'a-t-il fait? Tout ce qu'il a pris est vil et bas, afin qu'il ne soit pas douteux que c'est la puissance divine qui a transformé le monde; voilà pourquoi sa mère est une indigente, sa patrie des plus pauvres, pourquoi il n'a pas d'argent lui-même. C'est ce que la crèche vous apprend. S. GRÉG. C'est avec raison qu'il naît à Bethleem; Bethléem signifie maison du pain. N'a-t-il pas dit de lui-même : « Je suis le pain vivant qui suis descendu du ciel? » S. CHRYS. Alors qu'ils auraient dû cacher le mystère du roi préétabli de Dieu, surtout devant un roi étranger, on les voit trahir ce mystère, ceux qui n'auraient dû être que les prédicateurs des œuvres divines. Non-seulement ils dévoilent le mystère, mais encore ils s'appuient sur le témoignage du prophète : « Ainsi il a été écrit par le prophète: Et toi Bethléem, terre de Juda. » LA GLOSE. Ils disent ainsi qu'ils l'ont appris, si ce n'ést mot à mot, au moins pour le sens. · S. JÉR. (1). L'on peut reprocher ici aux Juifs leur ignorance, car dans la prophétie il y a : « Et toi Bethleem Ephrata, » et non pas, ainsi qu'ils disent : « Et toi Bethleem, terre de Juda. » —S. CHRYS.—En scindant la prophétie, ils sont devenus la cause du meurtre des enfants; la prophétie porte: « De toi sortira un roi pour paître mon peuple d'Israël, et ses jours sont depuis les jours de l'éternité. » S'ils l'avaient rapportée tout entière, Hérode, considérant que ce roi, qui date de l'éternité, ne peut être un roi terrestre, ne serait pas entré dans une si grande fureur. - S. JER. Le sens de la prophétie est

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(1) On peut comparer cette citation avec son épître à Panimachius sur la bonne interprétation de l'Ecriture; et à la deuxième partie de ses commentaires sur Michée.

et vilia elegit, ut Divinitas cognosceretur cum protulerunt exemplum: unde suborbem transformasse terrarum: propterea pauperculam elegit matrem, pauperiorem patriam; egenus fit pecuniis, et hoc tibi exponit præsepe. GREG., in hom. (8 super Evang.). Bene etiam in Bethlehem nascitur: Bethlehem quippe domus panis interpretatur ipse namque est qui ait (Joan. 6): Ego sum panis vivus, qui de coelo descendi.

jungunt: Sic enim scriptum est per Prophetam (sc. Michaam, cap. 5): Et tu Bethlehem, terra Juda. GLOS. Hoc sic ponit, ut ab eis dictum est, qui etsi non verba, veritatem sensus quodammodo ponunt. HIERON. Unde hic reprehenduntur Judæi de ignorantia, quoniam Propheta dicit: Tu Bethlehem Ephrata: illi dixerunt: Tu Bethlehem, terra Juda. CHRYS., CHRYS., sup. Matth. (in opere imperfecto sup. Matth. (in opere imperfecto ut sup.). ut sup.). Cum autem debuissent celare Sed adhuc ipsam prophetiam præcidentes mysterium Regis præfiniti a Deo, maxime interficiendorum parvulorum facti sunt in conspectu alienigena regis, facti sunt causa sic enim scriptum erat: Ex te non prædicatores operum Dei, sed prodi-exiet Rex qui pascet populum meum Israel, tores mysteriorum ejus; et non solum et dies ejus a diebus seculi: si ergo intemanifestant mysterium, sed etiam propheti- | gram prophetiam protulissent, considerans

celui-ci : « Toi, Bethléem, terre de Juda ou Ephrata; » elle est ainsi désignée, parce qu'il était une autre Bethléem dans la Galilée : Quoique tu sois un petit bourg au milieu des mille villes de Juda, cependant c'est de toi que naîtra le Christ qui régnera sur Israël, et qui sera de la race de David. Il est né de mon sein avant tous les siècles. » C'est pour cela que le prophète ajoute: « Sa sortie est du commencement des jours de l'éternité. » Car, au commencement le Verbe était en Dieu.-LA GLOSE (1).-Cette dernière partie, les Juifs la turent, ainsi que cela a été dit; pour le reste, ils le changèrent, ou par ignorance, selon le sentiment que nous avons rapporté, ou pour rendre plus clair le sens de cette prédiction à Hérode qui était un étranger: ainsi pour le mot Ephrata qui était un mot ancien et qu'Hérode pouvait ignorer, ils mirent: terre de Juda; pour ceci : « Vous êtes petite entre les mille villes de Juda» (mots qui se rapportent à son peu de population), ils disent : « Vous n'êtes nullement la dernière parmi les princes de Juda,» pour faire ressortir la dignité de cette naissance royale dont elle devait être le théâtre; leurs paroles reviennent à ceci : « Vous êtes grande entre toutes les cités qui ont donné des princes. » RÉMIG. Le sens est peut-être celui-ci : « Quoique tu paraisses très petite au milieu des villes qui sont à la tête des autres, cependant cela n'est pas ainsi, car de toi sortira un chef qui conduira mon peuple d'Israël. » Ce chef est le Christ qui régit et gouverne le peuple fidèle.

S. CHRYS.Remarquez l'exactitude avec laquelle s'exprime la pro

(1) Nous n'avons rien trouvé de semblable ni dans la Glose, ni dans Bède, ni dans Rabanus, ni dans Rupert, ni dans saint Anselme, ni dans Hugon, ni dans saint Jérôme, ni dans saint Chrysostôme, au moins pour le mot à mot, quoique l'on trouve l'équivalent dans quelques-uns de ces auteurs.

Herodes quia non erat rex terrenus cujus ties a diebus seculi erant, in tantum furorem non exarsisset. HIER., sup. Matth. et Michæam in Glossa). Est autem sensus prophetiæ talis: Tu Bethlehem, terra Juda vel Ephrata, quod ideo dicitur, quia est alia Bethlehem in Galilæa sita; quamvis sis parvus vicus inter millia civitatum Juda, tamen ex te nascetur Christus, qui erit dominator Israel, qui secundum carnem de David est. De me tamen natus est ante secula et ideo dicitur: Egressus ejus ab initio æternitatis; quia in principio Verbum erat apud Deum (Joan., 1). GLOSSA. Sed hoc ultimum (ut dictum est) Judæi tacuerunt, alia vero mutaverunt; vel propter ignorantiam (ut dictum est), vel ad majo

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rem manifestationem ; ut Herodi alienigenæ intellectum prophetiæ aperirent: unde pro eo quod Propheta dixit Ephrata (quod erat nomen antiquum, et forte Herodi ignotum), dixerunt terra Juda: pro eo autem quod Propheta dixerat: Minima es in millibus Juda (volens ostendere parvitatem ejus quantum ad populi multitudinem), dixerunt: Nequaquam minima es in principibus Juda; volentes ostendere magnitudinem dignitatis provenientem ex dignitate principis nascituri: quasi dicerent : Magna est inter civitates ex quibus principes prodierunt. REMIG. Vel talis est sensus : Quamvis minima videaris inter urbes principatum habentes, tamen non est minima; quia ex te exiet Dux, qui regat populum

phétie; elle ne dit pas : « Dans Bethléem sera,» mais « De Bethléem sortira,» indiquant ainsi que cette ville ne verrait que la naissance. Comment ceci peut-il se rapporter à Zorobabel, ainsi que plusieurs le prétendent? Sa naissance n'est pas du commencement des jours de l'éternité; elle n'est pas de Bethléem, puisqu'il naquit à Babylone et non dans la Judée. Les paroles qui suivent : « Vous n'êtes pas la plus petite parce que de vous sortira, » en sont un nouveau témoignage; car personne parmi les Juifs n'a donné une réelle célébrité au bourg qui l'a vu naître, excepté le Christ dont la crèche et la grotte sont continuellement visitées par des pèlerins de toutes les parties du monde. Si le prophète ne dit pas : « De toi sortira le Fils de Dieu,» mais bien: «De toi sortira un chef qui conduira mon peuple d'Israël, » c'est qu'il fallait au principe condescendre à la faiblesse des Juifs, ne pas les scandaliser, et montrer, pour les attirer davantage, ce qui concernait le salut du genre humain. Ces mots : « Qui conduira mon peuple d'Israël,» doivent être pris au sens figuré, Israël pour ceux qui croiront dans Israël. Si tous ne sont pas sous la conduite du Christ, c'est leur faute (1). S'il n'est point question des Gentils, c'est encore pour ne pas scandaliser les Juifs. Voyez cependant cette admirable harmonie! Les Juifs et les Mages s'instruisent les uns les autres. Les Juifs entendent dire aux Mages qu'une étoile a annoncé le Christ dans l'Orient, et les Mages aux Juifs, que dans une antiquité reculée les prophètes l'ont annoncé, afin que sous l'impression de ce double témoignage ils cherchassent avec plus de ferveur celui que prêchaient l'éclat de l'étoile et

(1) Dans le grec Εγκλημα και κατηγορία.

meum Israel: Dux autem iste Christus est, qui populum fidelem regit et gubernat.

CHRYS., in hom. (1, super Matth.). Intende autem certitudinem prophetiæ: non enim dixit, quod in Bethlehem erit; sed quod de Bethlehem exiet; ostendens quod ibi solum nasceretur. Quomodo autem habet rationem de Zorobabel hæc dicta esse, ut quidam dicunt? Non enim exitus ejus fuit a principio ex diebus seculi: neque etiam ex Bethlehem exivit; cum non in Judæa, sed in Babylonia natus sit. Est etiam ad hoc testimonium quo dicit: Nequaquam minima es quia ex te exiet: nullus enim alius illustrem fecit villam in qua nasceretur, quam Christus: post nativitatem enim a finibus orbis terrarum veniunt visuri præsepe, et tugurii locum. Non autem dixit: Ex te exiet Filius Dei; sed dux, qui

pascet populum meum Israel: oportebat enim in principio condescendere, ut non scandalizarentur; et quæ ad salutem hominum pertinebant prædicare, ut magis inducerentur. Mystice autem dicit: Qui regat populum meum Israel; Israel enim hic dicit eos qui crediderunt ex Judæis: si autem non omnes Christus rexit, eorum est accusatio. De gentibus autem interim tacuit, ne scandalizaret Judæos. Vide autem mirabilem dispensationem: Judæi enim et Magi simul se invicem docent. Judæi a Magis audiunt, quod Christum in Orientis regione stella prædicat; et Magi a Judæis, quod prophetæ antiquitus eum nunciaverunt; ut geminato testimonio confirmati, ardentiori fide expeterent, quem et stella claritas, et prophetiæ manifestabat auctoritas. AUG., in serm. de Epiph. Poterat

l'autorité des prophètes.-S. AUG. L'étoile qui conduisit les Mages au lieu où se trouvaient le Sauveur et sa mère aurait pu les conduire à Jérusalem; cependant elle disparut, et ne reparut que lorsque, ayant interrogé les Juifs, ils leur eurent entendu dire : « Dans Bethleem de Juda.» Les Juifs, dans cette circonstance, se montrèrent semblables aux ouvriers qui construisirent l'arche de Noé et qui périrent euxmêmes dans le déluge, après avoir fourni à d'autres les moyens de se sauver, semblables aussi à ces pierres qui marquent les milles sur une route et qui, sans pouvoir marcher elles-mêmes, dirigent ceux qui marchent. Ceux qui questionnaient entendirent et partirent; ceux qui enseignaient dirent et restèrent. Les Juifs nous présentent encore aujourd'hui un spectacle semblable. Il se trouve des païens qui, lorsque nous leur apportons des témoignages évidents pour leur prouver que Jésus-Christ a été prophétisé avant sa naissance, aiment mieux s'en rapporter aux exemplaires juifs, tenant les nôtres pour suspects (1) et les soupçonnant d'avoir été arrangés à plaisir par les chrétiens, et, ainsi qu'autrefois les Mages, ils laissent les Hébreux à leurs vaines lectures, et passent outre pour venir adorer dans la foi.

Alors Hérode, ayant fait venir les Mages en particulier, s'enquit d'eux avéc grand soin du temps que l'étoile leur était apparue; et les envoyant à Bethleem, il leur dit : Allez, informez-vous exactement de cet enfant ; et lorsque vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que j'aille aussi l'adorer moi-même. Ayant ouï ces paroles du roi, ils partirent.

S. CHRYS. Hérode, se voyant en présence d'une réponse rendue

1) Auparavant, au lieu de suspecti, qui est dans l'exemplaire que nous avons entre les mains, il y avait suspicati, qui ne signifie rien.

Tunc Herodes clam vocatis Magis diligenter didicit ab eis tempus stellæ, quæ apparuit eis. Et mittens illos in Bethlehem, dixil: Ite et interrogate diligenter de puero: et cum inveneritis, renunciate mihi, ut et ego veniens adorem eum. Qui cum audissent regem, abierunt.

enim stella quæ Magos perduxit ad locum, | a Christianis ista conficta sint, malunt creubi erat cum Matre Virgine Deus infans, dere codicibus Judæorum; et sicut tunc ad ipsam eos perducere civitatem; sed ta- Magi fecerunt, Judæos dimittunt inaniter men subtraxit se, nec eis prorsus apparuit, lectitare, ipsi pergunt fideliter adorare. donec de civitate in qua Christus nasceretur, ipsi interrogarentur Judæi, ipsi dicerent: la Bethlehem Juda: similes facti fabris arca Noe, qui aliis ubi evaderent præstiterunt, et ipsi diluvio perierunt: vel similes lapidibus millariis viam ostenderunt, nec ipsi ambulare potuerunt. Audierunt et abierunt inquisitores; dixerunt et remanserunt doctores. Nunc quoque Judæi simile aliquid nobis exhibere non desinunt: nonnulli enim paganorum quando eis de Scripturis testimonia clara proferimus, ut noverint Christum ante prophetatum, suspecti, ne forte

CHRYS., sup. Matth. Postquam audivit Herodes responsum duplici modo credibile: primum, quia a sacerdotibus fuerat dictum; deinde, quia exemplo prophetico fuerat

doublement probable et par le témoignage des prêtres et par la citation de la prophétie, n'en est pas entraîné vers l'hommage qu'il doit au roi qui va naître, mais il se laisse aller au coupable désir de s'en défaire par ruse, et comme il a vu qu'il ne pouvait ni ébranler les Mages par ses caresses, ni les abattre par ses menaces, ni les corrompre par son or, et qu'il n'avait pas pu les amener à consentir au meurtre du roi futur, il pense à les tromper. C'est pour cela qu'il est dit : « Hérode ayant fait venir les Mages en secret. » Il les appela en secret à cause du soupçon qu'il avait sur les Juifs, car il craignait que leur désir d'un roi de leur nation ne les portât à le trahir. «Il leur demanda (aux Mages) le temps où l'étoile leur avait apparu. » RÉMIG. Ce fut avec adresse (1), car il était fin, et il craignait que, ne retournant pas vers lui, ils le laissassent dans l'incertitude sur ce qui concernait la mort de l'enfant.

S. AUG. Peut-être que cette étoile faisait leur étonnement depuis deux ans; mais dans ce cas il faut admettre que le sens ne leur en fut donné qu'après la naissance de celui qu'elle annonçait; c'est alors après cette révélation de la naissance du Christ qu'ils vinrent de l'Orient, et c'est le treizième jour qu'ils adorèrent celui dont ils avaient appris l'avénement peu de jours auparavant. - S. CHRYS. — Peut-être cette étoile leur apparaissait-elle depuis longtemps, afin que, malgré le temps qu'ils devaient passer en route, ils pussent arriver immédiatement après sa naissance, et l'adorer avec étonnement dans des langes qui devaient leur rendre le Sauveur plus admirable encore. - LA GLOSE (2). Suivant d'autres, cette étoile ne datait que de la nais

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(1) Dans le grec il y a : Εκρίζωσε, accurate inquisivit.

(2) Le texte de la Glose est un peu différent; c'est celui-ci : Hæc stella dominicæ nati

comprobatum; non tamen ad devotionem AUG., in ser. 7, de Epiph. Ferme autem flectitur nascituri Regis, sed ad malitiam interfectionis ejus per dolum: vidit enim quia non poterat Magos nec blandimentis flectere, nec minis terrere, nec auro corrumpere, ut consentirent in interfectionem Regis futuri, ideo illos decipere cogitavit. Unde dicitur: Tunc Herodes clam vocatis Magis. Occulte autem vocavit eos, ut non viderent Judæi, quos habebat suspectos; ne forte quasi regem suæ gentis amantes, proderent consilium ejus: Diligenter didicit ab eis tempus stellæ. REMIG. Idcirco diligenter; quia callidus erat, et timebat ne non reverterentur ad eum, ut tunc sciret quid ageret de puero occidendo.

biennio ante visa est stella mirantibus quid esset sed tunc intelligitur indicatum eis cujus esset stella, quæ jamdiu videbatur, quando natus est qui per illam significabatur: sed postquam Christo nato revelatum est Magis, venerunt ab Oriente; et 13 die adoraverunt eum quem ante paucos dies natum fuisse didicerunt. CHRYS, in hom. (7, super Matth.). Vel ante multum tempus hæc stella apparuit, quoniam multum tempus in itinere erant Magi consump turi, ut confestim cum natus esset, Christo assisterent, eum in fasciis adorantes, ut mirabilior appareret. GLOSSA. Secundum alios vero a die nativitatis Christi creditur

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