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de celui qui la créa; car Dieu qui connaît l'avenir, et qui ya vu ce mal produit par les astres, n'est pas bon s'il n'a pas voulu l'empêcher, ou il est impuissant s'il l'a voulu et qu'il ne l'ait pas pu. En outre, si c'est une étoile qui nous rend bons ou mauvais, nos vertus ne méritent pas d'éloge, nos vices de blâme, car le bien et le mal ne sont pas volontaires en nous. Pourquoi serai-je puni d'un mal qui ne vient pas de ma volonté, mais de la nécessité? Enfin, les commandements de Dieu défendant le mal, ses conseils exhortant au bien, ne sont-ils pas sapés par cette doctrine insensée? Qui peut commander à un homme d'éviter le mal qu'il ne peut éviter, l'exhorter à faire le bien qui lui est impossible?

S. GRÉGOIRE DE NYSSE (1). La parole est inutile lorsqu'on l'adresse à celui qui vit sous la loi de la fatalité; la bonté divine et la providence sont exilées du monde par cette doctrine; elle nous montre l'homme comme n'étant qu'un instrument mû par un mouvement des étoiles. Ces mouvements célestes, nous disent-ils, déterminent non-seulement les destinées de notre corps, mais encore les pensées de nos âmes; et en disant ainsi ils détruisent la réalité de tout ce qui se passe en nous et nient la nature de l'être contingent. Cela n'est autre chose que tout renverser; où sera désormais le libre-arbitre? Il faut cependant que ce qui est en nous soit libre. - S. AUG. Il n'est pas démontré qu'il soit absurde d'attribuer quelques modifications corporelles aux influences des astres, ainsi qu'il est incontestable que c'est au soleil qui s'avance ou se retire qu'il faut attribuer les diverses saisons, et aux phases de la lune qui croît ou diminue certains déve

-

(1) C'est plutôt de Némésius, De natura hominis, cap. 35, intitulé De fato, tom. 2, Biblioth. græc. patrum. Quelques-uns pour avóvτo ont lu avóro, et ont traduit insipientes. Nous avons corrigé cette faute ainsi que d'autres.

aut hortamenta ut faciant bonum, per hanc insipientiam destruunt: quis enim jubet vel hortatur aliquem ne faciat malum, quod non potest declinare? aut ut faciat bonum, ad quod non potest pervenire?

cœlo faciunt injuriam, in cujus velut splen- | denique mandata Dei ne peccent homines, didissima Curia opinantur scelera facienda decerni, qualia si aliqua terrena civitas decrevisset, genere humano decernente fuerat evertenda. CHRYS., sup. Matth. Si ergo aliquis adulter et homicida fiat per stellam, magna est iniquitas illarum stellarum, ma- GREG. NYSSENUS. Inutiles vero sunt gis autem illius qui creavit stellas: nam orationes omnibus secundum fatum exiscum sit præscius futurorum Deus, ex quo tentibus exulat autem et providentia Dei tanta iniquitas futura erat per stellas, si cum pietate: cum his et homo organum noluit emendare, non est bonus; si voluit solum invenitur superni circularis motus: et non potuit, impotens est. Si etiam ab hoc enim moveri ad operationes aiunt, stellæ est, quod aut mali sumus aut non solum partes corporis, sed animæ cogiboni; ergo nec bonum nostrum laudan- tationes et universaliter qui hoc dicunt, et dum est nec vituperandum malum; quia nec ea quæ in nobis sunt, et contingentis natuin nobis est voluntarius actus: ut quid ram destruunt. Et ita nihil aliud est hoc enim mali mei poenam suspiciam, quod non quam omnia evertere. Ubi etiam de reliquo voluntate sed necessitate commisi? Ipsa | erit liberum arbitrium? Liberum enim opor

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loppements ou certaines décroissances, tels que les merveilleux mouvements de l'Océan. Mais il ne faut pas soumettre aux astres les volontés de l'âme. Et au chapitre 1. Que si l'on dit que les astres sont plutôt les signes que les opérateurs des destinées humaines, que pourront-ils jamais répondre à ce fait que dans la vie des jumeaux, dans leurs actions, leurs événements, leurs professions, leur conduite, leurs honneurs et autres choses de la vie, dans leur mort elle-même, il se rencontre presque toujours plus de différence qu'entre l'existence de certaines personnes qui sont étrangères l'une à l'autre. On en trouve moins dans la vie de ces dernières que dans celle de ces jumeaux dont la naissance n'a été séparée que par un rapide instant, et dont la conception a été simultanée. Au chapitre 2e. - Le peu d'instants qui séparent la naissance de deux jumeaux ne suffit pas, quoi qu'ils en disent, à expliquer la profonde diversité qui existe dans leurs volontés, leurs actes, leurs mœurs, les événements de leur existence. Et aux chapitres 7e et 9e. Quelques-uns appellent du nom de destin, non pas les différentes positions des astres, mais l'ensemble et la série des causes qu'ils soumettent à la puissance et à la volonté divine. Que celui-ci donc qui dit les choses humaines dépendantes du destin, mais qui appelle destin la volonté divine, conserve sa manière de penser, mais change celle de s'exprimer; car on appelle destin ordinairement l'influence des astres sur la terre, et non la volonté de Dieu; à moins toutefois qu'on ne fasse venir le mot destin de celui de parler (fatum en latin venant de fari, parler); car il est dit de Dieu : « Dieu a parlé une

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tet esse quod est in nobis. AUG., in lib. De | cendo separati; in conceptu autem per civit. Dei (lib. 5, cap. 6). Non usquequaque autem absurde dici potest ad solas corporum differentias afflatus quosdam valere sidereos; sicut solaribus accessibus et decessibus videmus anni tempora variari; et lunaribus incrementis atque decrementis angeri et minui quædam genera rerum; sicut conchas et mirabiles æstus Oceani; non autem animi voluntates positionibus s.derum subdi: et (cap. 1): Quod si dicant stellas significare ista potius quam facere, quid est quod nunquam dicere potuerunt eur in vita geminorum, in actionibus, in eventibus, professionibus, actibus, honoribus, cæterisque rebus ad humanam vitam pertinentibus, atque in ipsa morte, plerumque sit tanta diversitas, ut similiores sint multi extranei, quam ipsis inter se gemini, per exiguum temporis intervallum in nas

unum concubitum uno etiam momento seminati. (Et cap. 2): Quod ergo conantur efficere de intervallo exigui temporis quod ipsi inter se gemini dum nascerentur habuerunt, non tantum valet quanta invenitur in geminorum voluntatibus, actibus, moribus, casibusque diversitas. (Et cap. 7 ac 9): Quidam vero non astrorum constitutionem, sed omnium connexionem seriemque causarum, quam Dei summi tribuunt voluntati et potestati, fati nomine appellant. Si quis ergo res humanas fato tribuit, quia ipsam Dei voluntatem vel potestatem fati nomine appellat, sententiam teneat, linguam corrigat; quoniam fati nomen solet a loquentibus poni in siderum constitutione : unde voluntatem Dei, fati vocabulo non nuncupamus; nisi forte ut fatum a fando (id est, a loquendo) dictum intelligimus : scriptum

fois, j'ai entendu les deux choses. » Ce n'est d'ailleurs pas la peine de s'épuiser à cette dispute de mots.

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S. AUG. - Si nous ne plaçons la naissance d'aucun homme sous l'action fatale des cieux, afin de venger sa liberté de tout soupçon de fatalité, à combien plus forte raison nous refusons d'admettre que la naissance temporelle du Créateur de toutes choses ait subi cette influence. Cette étoile qu'aperçurent les Mages n'exprimait donc pas au-dessus du berceau du Christ la fatalité et la domination, mais elle se montrait comme à son service en lui rendant témoignage. Elle n'était donc pas du nombre de celles qui depuis le commencement du monde suivent, sous le commandement du Créateur, l'ordre prescrit de leurs sentiers, mais elle était un nouvel astre créé pour l'enfantement de la Vierge, et pour offrir son ministère, en marchant devant eux, aux Mages qui cherchaient le Christ, et les conduire en les précédant jusqu'au lieu où le Seigneur Verbe était enfant. Quels sont donc les astrologues qui aient imaginé la fatalité des astres telle qu'une étoile abandonne sa voie pour aller au lieu où se trouve le nouveau-né? Loin de prétendre que les étoiles abandonnent leur place et changent l'ordre établi pour un enfant qui naît parmi les hommes, ils enseignent, au contraire, que c'est le sort de l'enfant qui se trouve lié à l'ordre des étoiles. C'est pourquoi si cette étoile était une de celles qui remplissent leur destinée dans les cieux, comment pouvait-elle, elle qui était arrachée à son existence première pour servir le Christ né, discerner ce que devait faire le Christ? Si, au contraire, ce qui est plus probable, elle s'est levée pour servir de démonstration au Christ, on ne peut pas dire que le Christ est né parce qu'elle existait, mais qu'elle a existé parce que le Christ était né; de telle sorte que s'il était

est enim (Psal. 16) Semel locutus est | itinerum suorum ordinem sub Creatoris Deus, duo hæc audivi : unde non est multum cum eis de verbi controversia laborandum atque certandum.

AUG., cont. Faust. (lib. 2., cap. 5). Si autem sub fato stellarum nullius hominis genesim ponimus, ut liberum arbitrium voluntatis ab omni necessitatis vinculo vindicemus, quanto minus illius temporalem generationem sub astrorum conditione credimus factam, qui est universorum æternus Creator et Dominus? Itaque illa stella quam viderunt Magi, Christo secundum carnem nato, non ad decretum dominabatur, sed ad testimonium famulabatur. Proinde non ex illis erat stellis quæ ab initio creaturæ

lege custodiunt, sed novo Virginis tu novum sidus apparuit, quod ministerium foficii sui etiam ipsis Magis quærentibus Christum, cum ante faciem præiret, exhibuit; donec eos usque ad ipsum locum ubi Dominus Verbum infans erat, præeundo perduceret. Qui autem astrologi ita constituerunt nascentium hominum fata sub stellis, ut aliquam stellarum homine aliquo nato circuitus sui ordinem reliquisse, et ad eum qui natus est, perrexisse asseverent? Sortem quippe nascentis astrorum ordini colligari arbitrantur, non astrorum ordinem ob hominis nati diem posse mutari. Quapropter si stella illa ex his erat que in

permis de s'exprimer ainsi, il faudrait dire que ce n'est pas l'étoile qui fut le destin du Christ, mais le Christ le destin de l'étoile, car c'est lui qui fut la cause de son existence et non pas elle la cause de la sienne. S. CHRYS. Le fait de l'astronomie ce n'est pas de savoir ceux qui naissent, mais de conjecturer la destinée d'un homme par l'heure de sa naissance. Or, ceux-ci ne connurent pas l'heure de sa naissance pour deviner par la position correspondante des étoiles l'avenir du nouveau-né, mais tout au contraire on les entend dire : « Nous avons vu son étoile. »- LA GLOSE. C'est-à-dire sa propre étoile, celle qu'il a créée pour l'annoncer.-S. AUG. (1). Les anges désignent le Christ aux pasteurs, une étoile aux Mages; le ciel parle son langage aux uns et aux autres, parce que celui des prophètes est tombé. Les anges habitent les cieux qu'ornent les astres; ce sont donc les cieux qui racontent aux uns et aux autres la gloire de Dieu.

S. GRÉGOIRE. C'est avec raison qu'un être raisonnable (2), c'està-dire un ange, fut envoyé prècher aux Juifs comme gens usant de leur raison, tandis que les Gentils indociles à la raison sont conduits au berceau de Jésus-Christ, non par la parole humaine, mais par l'éclat d'un signe. Les prophéties avaient été données aux premiers parce qu'ils étaient fidèles, les merveilles aux seconds à cause de leur infidélité. Les apôtres prêchèrent aux nations Jésus-Christ parvenu à la plénitude de son existence, tandis qu'une étoile le leur avait annoncé alors qu'il était petit et incapable de parole humaine, et cela parce que

(1) Tout cela est pris des serm. 2, 3, 4, 6. Mais on le trouve plus complet dans la Glose.

(2) En latin il y a animal rationale, mot qui s'applique au rôle que jouait l'ange, à la figure humaine sous laquelle il se présentait.

Vidimus stellam ejus. GLOS. Id est, propriam, quia hanc creavit ad ostensionem sui. AUG., in serm. de Epiph. Pastoribus angeli, Magis stella Christum demonstrat: utrisque loquitur lingua cœlorum, quia lin

cœlo peragunt ordines suos, quomodo pote- | cognoscerent, sed econverso: dicunt ergo: rat discernere quod Christus acturus erat, quæ nato Christo jussa est relinquere quod agebat? Si autem (ut probabilius creditur) ad demonstrandum Christum quæ non erat, exorta est, non ideo Christus natus est quia illa extitit; sed illa extitit quia Chris-gua cessaverat prophetarum. Cœlos angeli tas natus est: unde si dici oporteret, non stellam Christo, sed Christum stellæ fatum fuisse diceremus ipse quippe illi, non illa huic nascendi attulit causam.

CHRYS., in hom. 6 (super Matth.). Non est hoc etiam astronomiæ opus a stellis scire eos qui nascuntur, sed ab hora nativitatis futura prædicere; hi autem tempus nativitatis non recognoverunt, ut hinc sumentes initium a stellarum motu, futura

T. I.

habitant, et sidera exornant : utrisque ergo cœli narrant gloriam Dei.

GREG. (hom. 10, in Evang.). Et rationabiliter Judæis tanquam ratione utentibus rationale animal (id est, Angelus), prædicare debuit; gentiles vero, quia ratione uti nesciebant, ad cognoscendum Dominum non per vocem sed per signa perducuntur; quia et illis prophetiæ tanquam fidelibus, et istis signa tanquam infidelibus data sunt,

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l'analogie demandait que la langue des prédicateurs annonçât le Sauveur en possession de la parole, et que les éléments sans voix le proclamassent alors qu'il n'en avait pas lui-même. - S. Aug. (1). — Le Christ était lui-même l'espoir des nations dont l'innombrable héritage avait été promis un jour au bienheureux père Abraham, héritage multiplié non par le sang mais par la foi, et comparé à la multitude des étoiles, afin que le patriarche à qui la promesse en était faite l'attendit comme une génération céleste et non terrestre. C'est par le lever d'une nouvelle étoile que les héritiers figurés par les étoiles sont appelés à former cette nouvelle génération (2), afin que ce qui avait servi au témoignage que le ciel donnait à la terre servît à l'hommage que la terre rendait au ciel.

S. CHRYS. Que ce ne soit pas là une étoile ordinaire, cela est évident par le chemin qu'elle suivit, qui n'a jamais été celui d'une étoile ordinaire, du nord au midi, car telle est la position de la Palestine par rapport à la Perse. On peut le conclure aussi du temps où elle apparut, car elle n'était pas visible seulement la nuit, mais encore vers le milieu du jour, ce qui n'est pas possible à une étoile et pas même à la lune. En troisième lieu, tantôt elle brillait, tantôt elle disparaissait, se cachant à l'entrée des Mages à Jérusalem, se remontrant à leur sortie de chez Hérode, n'ayant pas de pas à elle, marchant lorsque les Mages voulaient marcher, s'arrêtant lorsqu'il fallait s'arrêter, ainsi que la colonne de nuée dans le désert (3). Ce n'est pas en restant dans ses hauteurs habituelles qu'elle désignait la Vierge, mais en descendant,

(1) Ou plutôt saint Léon pape, serm. 3, cap. 2.

(2) Les éditions précédentes au lieu de ce sens portaient : Ad credendum promissæ posteritatis hæredes in sideribus designari.

(3) Exod., 14, v. 19, 21.

Eisdem autem gentibus Christum cum per- | progenies speraretur. Ad creandam ergo fectæ esset ætatis, apostoli prædicant; promissam posteritatem, hæredes in sideri eumque parvulum et necdum per humani- bus designati, ortu novi sideris excitantur; tatis officium loquentem stella gentibus ut in quo cœli est adhibitum testimonium, denunciat; quia nimirum rationis ordo pos- cœli famularetur obsequium. cebat, ut loquentem jam Dominum loquen tes nobis prædicatores, et necdum loquentem elementa muta prædicarent. AUG., in ser. de Epiph. Ipse etiam Christus expectatio gentium, de quibus quondam beatissimo patri Abrahæ innumerabilis fuit promissa successio, non carnis semine, sed fidei fecunditate generanda; et ideo stellarum multitudini comparata, ut ab omnium gentium patre, non terrena sed cœlestis

CHRYS., in hom, 6 (sup. Matth.). Quoniam autem non cœlestium una stellarum hæc fuit, manifestum est: nulla enim alia stellarum hac via procedit: hæc enim ab Arcto in meridiem ferebatur; ita enim Palæstina ad Persidem jacet. Secundo autem a tempore hoc est videre: non enim in nocte apparuit tantum, sed in media die; quod non est virtutis stellæ, sed nec etiam lunæ. Tertio ab eo quod apparebat, et oc

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