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expriment qu'il connut, après cet enfantement, son épouse qu'il n'avait pas connue auparavant, union que n'avait fait que retarder cette naissance. Pour le prouver, il entasse plusieurs passages de l'Écriture. A cela nous répondrons que ces mots : « Il ne la connut pas jusqu'à ce que,» peuvent se prendre dans deux sens dans l'Écriture. D'abord il est certain que le mot connaître, qui, ainsi qu'il le remarque luimême, se rapporte ici à l'union conjugale, a quelquefois le sens d'une connaissance proprement dite, ainsi que dans ce passage: « L'enfant Jésus resta à Jérusalem, et ses parents ne le connurent pas. » Qu'en second lieu, l'adverbe jusqu'à ce que, qui exprime souvent, ainsi qu'il nous l'enseigne, un temps déterminé, exprime souvent aussi un temps sans limite, comme dans ce passage d'Isaïe : « Je suis jusqu'à ce que vous vieillissiez » (1). Est-ce que Dieu ne sera plus lorsqu'ils auront vieilli? Et dans celui-ci de l'Évangile : « Voici que je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles. » — Est-ce que le Sauveur veut dire qu'il ne sera plus avec ses disciples après la fin du monde? L'apôtre ne dit-il pas aussi : « Il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il mette ses ennemis sous ses pieds. » Et par ces mots veut-il insinuer qu'après que Jésus aura mis le monde sous ses pieds il cessera de régner? Qu'Helvidius comprenne donc qu'il n'y a d'écrit que ce qui aurait été matière à doute s'il n'avait pas été écrit, et que le reste est laissé à nos conclusions. D'après cette règle l'évangéliste ne nous dit

(1) Telle est la traduction des Septante; la Vulgate porte: Jusqu'à la vieillesse je suis

moi-même.

verbia certum tempus significent, quo com | desistet? Et Salvator in Evang. (Matt., 28): pleto fiat aliquid quod usque ad illud Ecce ego vobiscum sum usque ad consumtempus non fiebat, ut hic: Non cognovit mationem seculi: ergo post consummatio eam, donec peperit filium: Apparet, inquit, nem seculi a discipulis abscedet? Et Apost. cognitam esse post partum, cujus cogni- (1. ad Cor., 15): Oportet illum regnare tionem filii tantum generatio differebat. Et donec ponat inimicos sub pedibus ejus: ad hoc approbandum congerit de Scripturis nunquid postquam illi sub pedibus erunt, exempla quam plurima. Ad quod respon- regnare desistet? Intelligat ergo ea de demus, et non cognoscebat, et usque (vel quibus posset ambigi, si non fuissent scripta, donec in Scripturis dupliciter intelligenda. significari: cætera vero nostræ intelligentiæ Et deco quidem quod scriptum est: Et non derelinqui: juxta quod Evangelista illud cognoscebat, ad coitum esse referendum, indicat de quo scandalum poterat moveri ipse disseruit, nullo dubitante quin ad (non eam cognitam esse a viro usque ad scientiam sæpe referatur; ut ibi (Luc. 2): partum), ut multo magis intelligeremus Remansit puer Jesus in Jerusalem : et non cognitam non fuisse post partum. CHRYS., cognoverunt parentes ejus : sic etiam donec, sup. Matth. (in oper. imperf. ut sup.). Ut in Scriptura sæpe certum tempus (sicut ipse si quis dicat: Donec ille vixit, non est disseruit), significat, sæpe infinitum, ut est il-hoc locutus; nunquid per hoc significavit lud (Esai., 46): Donec senescatis ego sum, quia post mortem ille locutus est? quod nunquid postquam illi sennerint, Deus fieri non potest: sicut et Joseph ante

ici que ce qui aurait pu être la source d'un scandale s'il n'avait pas été écrit, à savoir que son mari ne l'avait pas connue jusqu'à l'enfantement, nous laissant comprendre qu'à bien plus forte raison elle avait continué à ne pas être connue après la naissance du Sauveur. -S. CHRYS. Si quelqu'un dit: « Tant qu'il a vécu il n'a pas parlé, » veut-il exprimer qu'il a parlé après sa mort? Cela n'est pas possible. Pour Joseph on pourrait peut-être admettre qu'il aurait connu la Vierge avant l'enfantement, parce qu'il aurait ignoré la hauteur du mystère qui s'était opéré en elle; mais après qu'il eut appris qu'elle était devenue le sanctuaire du Fils unique de Dieu, comment admettre qu'il eût profané ce temple? Les disciples d'Eunomius qui ont osé le dire ont cru que Joseph avait osé le faire. C'est ainsi que l'insensé juge tout le monde à son niveau.-S. JER.- En résumé, je demanderai pourquoi Joseph s'était abstenu jusqu'à l'enfantement? C'est parce qu'il avait oui les paroles de l'ange : « Ce qui est né en elle est de l'EspritSaint. » Comment donc celui qu'un songe avait déterminé à ne pas approcher de son épouse aurait-il pu se déterminer à en approcher alors que la parole des pasteurs, l'arrivée des Mages, tant de merveilles lui avaient appris qu'elle était devenue le temple de Dieu, le siége du Saint-Esprit, la mère de son Seigneur?

S. CHRYS. (1).— On peut donner ici au verbe connaître le sens ordinaire, car auparavant Joseph n'avait pas connu réellement la dignité de Marie. C'est seulement après son divin enfantement, après qu'il l'eut vue porter dans l'enceinte étroite de ses entrailles celui que le monde ne pouvait pas contenir, qu'elle lui devint plus chère et lui apparut d'un prix plus grand que le monde entier.

(1) On ne trouve pas le commencement de ce qui est mis ici sous le nom de saint Chrysostome dans les premières lignes de l'ouvrage cité.

partum credibile fuit ut non cognosceret | tores audierat, Magos viderat, miracula eam, quia nondum cognoscebat mysterii di- tanta cognoverat, templum Dei, Spiritus gnitatem. Postquam vero cognovit quia Sancti sedem, Domini sui matrem audebat est facta unigeniti Dei templum, quomodo attingere ? poterat hoc usurpare? Sed sequentes Euno- CHRYS., sup. Matth. (in opere imperf. mium putant, quia illi ausi sunt hoc di-ut sup.) Potest etiam dici quod verbum cere, quod et Joseph facere ausus fuit, scat insanus neminem reputat esse sanum. HIER., con. Hel. Ad summum, illud requiro, cur se abstinuerit Joseph usque ad partus diem: respondebit utique quia Angelum audierat dicentem: Quod in ea natum est, de Spiritu Sancto est, etc. Qui ergo somnio tantum credidit, ut uxorem Lon auderet tangere, hic postquam pas

cognoscendi hic accipitur pro agnitione : vere enim non cognovit eam ante cujus fuerat dignitatis; et postquam peperit, tunc cognovit eam, quia speciosior et dignior facta fuerat quam totus mundus ; quia quem totus mundus capere non poterat, in angusto cubiculo uteri sui sola suscepit.

HIL., in ho m. Vel aliter: propter sanc

S. HIL. (1) La gloire de Marie jusqu'à son enfantement empêcha les regards de Joseph; comment pouvait-il connaître celle qui portait dans son sein le Dieu de gloire? Si sa conversation avec Dieu laisse à Moïse un tel éclat sur le visage que les Israélites ne pouvaient en soutenir la vue, comment regarder et connaître Marie qui portait en elle le Seigneur de la puissance? Après son enfantement, Joseph la connut à la beauté de son visage, et nullement par ses droits d'époux. S. JER. De ce que l'Évangile a dit : « Son fils aîné, » quelques mauvais esprits en ont conclu qu'elle avait eu d'autres enfants; ils prétendent que le nom d'aîné annonce d'autres frères, ce qui n'est pas, l'Écriture employant ce mot pour exprimer le premier-né et non l'aîné d'autres frères. S. JER. Si ce nom de premier-né annonce d'autres frères, il faut conclure que les premiers-nés n'étaient pas dus aux pontifes tant qu'ils n'étaient pas suivis par d'autres.- LA GLOSE. Il est l'aîné des élus de la grâce, l'unique de Marie et de Dieu le Père.

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SUITE. Il l'appela du nom de Jésus. Ce fut le huitième jour, jour où l'enfant était circoncis et recevait son nom. RÉMIG. (2). Quoique ce nom fût parfaitement connu aux saints patriarches et aux prophètes du Seigneur, il l'était surtout de celui qui avait dit : « Mon âme a défailli dans votre salut, mon cœur tressaillera dans votre salut. » Et à cet autre : « Je tressaillerai dans le Dieu mon Jésus. »

(1) On ne trouve pas cette citation dans saint Hilaire dont elle n'a pas d'ailleurs le style. Saint Hilaire n'a presque pas d'homélies et ne prend jamais le verbe intueri comme il est pris ici, au passif.

(2) Rabanus a le même passage et pas en termes différents, ainsi que plus haut.

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nisi quem sequuntur et fratres, tandiu sacerdotibus primogenita non debentur, quandiu et alia fuerint procreata. GLOSSA. Vel primogenitus dicitur inter omnes electos per gratiam, proprie autem unigenitus Dei Patris vel Mariæ dicitur.

tissimæ Mariæ glorificationem, a Joseph | eum qui primus natus sit. HIER., cont. cognosci non potuit, donec peperit: Do- Helvid. Alioquin si non est primogenitus minum enim gloriæ habens in utero, quomodo cognosceretur? Si Moysi cum Deo colloquentis glorificata est facies, ut non possent intendere in eum filii Israel, quanto magis Maria agnosci vel intueri non poterat, quæ Dominum potentiæ in utero habebat? Post partum autem a Joseph agnita invenitur specie faciei, non tactu libidinis.

HIER., sup. Matth. Ex hoc autem quod dicit: Filium suum primogenitum, quidam perversissime suspicantur et alios filios habuisse Mariam, dicentes primogenitum non dici, nisi qui habeat et fratres; cum hic mos Scripturarum sit, ut primogenitum, non eum vocent quem fratres sequuntur, sed

Sequitur: Et vocavit nomen ejus Jesum, die 8 quo fiebat circumcisio, et nomen imponebatur. REMIG. Liquet autem hoc nomen fuisse notissimum sanctis Patribus et Dei prophetis, maxime illi qui dicebat (Psal. 118): Defecit in salutari tuo anima mea (et Psal. 12): Exultabit cor meum in salutari tuo; et illi qui dicebat (Habacuch., 3): Exultabo in Deo Jesu meo.

CHAPITRE II.

Jésus étant donc né dans Bethleem, ville de la tribu de Juda, du temps du roi Hérode, des Mages vinrent de l'Orient à Jérusalem. Et ils demandérent : Où est le roi des Juifs qui est nouvellement né? car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l'adorer.

S. AUG (1). Après ce miraculeux enfantement d'un sein virginal qui, plein de la divinité, donna au monde sans perdre le sceau de son intégrité l'Homme-Dieu, dans les ténèbres obscures d'une caverne et sur le lit étroit d'une crèche; pendant que l'infinie majesté réduite à des membres étroits couchait dans une étable, se montrait suspendue à des mamelles, et que l'on voyait Dieu dans de viles langes, toutà-coup un nouvel astre brilla du ciel sur la terre, et, chassant au loin l'obscurité de l'univers, changea la nuit en jour, afin que la nuit ne cachat pas le jour. C'est ce que dit l'évangéliste par ces mots : «Alors qu'il était né. » — RÉMIG. Au commencement de cette leçon évangélique, l'on voit trois choses: la personne en ces mots : « Alors que Jésus était né; » le lieu en ceux-ci : « Dans Bethléem de Juda; » le temps par ces autres : « Aux jours d'Hérode, roi. » Ces trois choses. sont ici notées comme confirmation du récit évangélique.

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S. JER. Nous pensons que l'évangéliste avait d'abord mis, ainsi que cela est dans l'hébreu, Juda au lieu de Judée. Quelle est la ville de Bethléem qui se trouve en dehors de la Judée pour que

(1) Les précédentes éditions portaient serm. 5; on ne l'y trouve pas, pas plus que dans le Milleloquium 11, ainsi que cela était marqué.

CAPUT II.

Cum natus esset Jesus in Bethlehem Judæ in | et vilium patitur Deus involumenta pannodiebus Herodis Regis, ecce Magi ab Oriente rum, repente novum de cœlo sidus terris venerunt Hierosolymam, dicentes: Ubi est qui natus est Rex Judæorum? Vidimus enim stellam ejus in Oriente, et venimus adorare

eum.

AUGUSTINUS, in serm. de Epiph. Post miraculum virginei partus quo uterus divino numine plenus, salvo pudoris signo, Deum hominemque profudit, inter obscuras cubiculi latebras et præsepis angustias, in quibus infinita Majestas membris contrac tioribus stabulabat, dum pendet ad ubera,

affulsit, et totius mundi dissipata caligine, noctem convertit in diem, ne dies celaretur in nocte. Unde Evangelista dicit: Cum ergo natus esset, etc. REMIG. In principio autem hujus evangelicæ lectionis tria ponit: personam, cum dicit: Cum natus esset Jesus; locum, cum ait: In Bethlehem Judæ; tempus, cum dicit: In diebus Herodis Regis. Et hæc tria ad confirmationem narrandæ rei ponuntur.

HIER., super Matthæum. Putamus autem ab Evangelista primum editum sicut in

l'écrivain sacré eût cru devoir mettre que c'était celle de la Judée? Tandis que Juda est mis ici pour distinguer cette Bethleem d'une autre qui se trouvait dans la Judée et dont il est question dans le livre de Jésus, fils de Nave (1). LA GLOSE. Il est deux Bethléem, l'une dans la tribu de Zabulon, l'autre dans la terre de Juda, autrefois appelée Ephrata.

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S. AUG. Saint Matthieu et saint Luc s'accordent tous les deux à nommer la ville de Bethléem, mais saint Luc seul donne le motif pour lequel Joseph et Marie y vinrent; saint Matthieu l'omet. En sens inverse pour les Mages qui viennent d'Orient; saint Matthieu en parle et pas saint Luc. - S. CHRYS. - Voyons pour quel motif l'évangéliste précise le moment de la naissance du Sauveur par ces mots : « Aux jours d'Hérode, roi. » C'est pour montrer la réalisation de la prophétie de Daniel qui annonçait la venue du Messie comme devant avoir lieu après soixante-dix semaines d'années (2). Entre ce temps et les jours d'Hérode les soixante-dix semaines s'étaient écoulées. L'on peut dire aussi que c'est pour montrer que tant que le peuple vivait sous ses rois et ses juges, quelque iniques que fussent ses maîtres, les prophètes suffisaient à ses maux. Maintenant que la loi de Dieu était tombée sous le sceptre d'un roi incrédule, et que la justice divine était opprimée par la domination romaine, le Christ naît. A ce mal presque désespéré il fallait un médecin plus habile. — RAB. — L'évangéliste mentionne peut-être aussi le roi étranger pour montrer la réalisation de cette

(1) Chap. 19, v. 15. Cette autre Bethléem est placée dans l'héritage de Zabulon. (2) Cap. 9, v. 24. Quoique la suite montre que les semaines ont plutôt pour terme la mort que la naissance du Christ.

Hebraico legimus, Judæ, non Judææ; quæ | est enim aliarum gentium Bethlehem, ut ad distinctionem ejus hic Judææ poneretur? Judæ autem idcirco scribitur, quia et aliam Bethlehem in Judæa legimus in libro Jesu filii Nave. GLOSSA. Duæ enim Bethlehem sunt altera quæ est in terra Zabulon; altera quæ in terra Juda, quæ prius vocata est Ephrata.

AUG, De cons. Evang. (lib. 2, cap. 5). De civitate autein Bethlehem Matthæus Lucasque consentiunt; sed quomodo et qua causa ad eam venerint Joseph et Maria, Lucas exponit, Matthæus prætermittit. Econtra de Magis ab Oriente venientibus Lucas tacet, Matthæus dicit. CHRYS., sup. Matth. (in oper. imperfect. hom. 2). Sed videamus quid ad utilitatem respiciat quod Evangelista tempus designat quo Christus

nascitur, dicens: In diebus Herodis Regis : quod dicit ut prophetiam Danielis impletam demonstraret, quæ post 70 septimanas annorum Christum nasciturum esse prædicit: nam ex illo tempore usque ad regnum Herodis, 70 septimanarum anni sunt consummati: vel ideo quia quandiu judaica gens sub judaicis regibus (quamvis peccatoribus) tenebatur, prophetæ mittebantur ad remedium ejus. Nunc autem quando lex Dei sub potestate regis iniqui tenebatur, et justicia Dei sub dominatione romana premebatur, nascitur Christus; quia magna desperabilis infirmitas medicum artificiosiorem quærebat. RAB. Vel ideo regis alienigenæ mentionem fecit, ut impleretur prophetia quæ dixit (Genes., 49): Non auferetur sceptrum de Juda, nec dux de femore ejus, donec veniat qui mittendus est.

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