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On voit par ces trois derniers exemples, que l'infinitif des trois premiers se rapporte au sujet ou au régime du verbe principal. L'infinitif alors doit être préféré.

Mais il seroit mal de dire: la vie de Pépin ne fut pas assez longue, pour mettre la dernière main à tous ses projets. Dites, pour qu'il pût mettre la dernière main à, etc.

Quai-je fait pour venir accabler en ces lieux
Un héros sur qui seul j'ai pu tourner les yeux ?

Le sens et l'usage demandoient, pour que vous

veniez.

Il règne, c'est assez, et le ciel nous ordonne

Que, sans peser ses droits, nous respections son trône.

VOLTAIRE.

Il falloit, et le ciel nous ordonne de respecter ou et le ciel ordonne que nous respections.

,

On préférera encore l'indicatif ou le subjonctif à l'infinitif, 1°. pour éviter plusieurs de qui auroient différens sens. Aristippe chargea ses compagnons de dire de sa part à ses concitoyens de songer dể bonne heure à' se procurer des biens moins pé rissables; je dirois qu'ils songeassent de bonne heure à, etc.

2o. Pour donner plus d'harmonie à la phrase: Je suis sûr avec de la patience et de la fermeté de parvenir à le guérir; dites: qu'avec de la patience et de la fermeté, je parviendrai à le guérir.

IV. Pour donner au participe le sens du futur, on joint devant au présent infinitif du verbe. Votre frère devant sortir, vous resterez.

V. Ne confondez pas les participes présens avec les adjectifs verbaux. Rampant, obligeant, mourant, portant, sont adjectifs dans les phrases suivantes. Un esprit rampant ne parvient jamais au sublime. Une personne obligeante se fait aimer de tout le monde. Nous avons trouve la mere mourante; mais j'ai vu les filles bien portantes.

*Ici rampant, obligeant, etc. sont adjectifs; ils

he font que qualifier, et ils peuvent être précédés de qui et d'un tems du verbe être, comme, qui est rampant, qui est obligeant, qui étoit mourante, qui étoient bien portantes.

Les mêmes mots sont au participe présent dans ce qui suit, parce qu'ils y marquent une action. Ils vont rampant devant les grands, pour devenir insolens avec leurs égaux. Avant rampant on sous-entend la préposition en; ils vont en rampant. Ce participe exprime la manière dont ils

vont.

Cette dame est d'un excellent caractère, obligeant toujours quand elle le peut. Obligeant, c'est, à-dire, parce qu'elle oblige, marque ici pourquoi la dame est d'un excellent caractère.

Une femme attachée à ses devoirs, craignant Dieu, aimant son mari, et ayant bien soin de sa famille, est respectée de tous ceux qui la connoissent. Ici les participes marquent l'état du sujet une femme, et ils ont un régime, comme les verbes dont ils sont formés.

VI. Les participes prèsens forment des expres sions incidentes et subordonnées à d'autres. La netteté exige qu'il y ait dans la phrase un mot auquel les participes puissent se rapporter naturellement. En effet, il seroit équivoque de dire: étant résolu de partir, je vous remettrai votre argent. Il faut, comme je suis, Ou comme vous êtes résolu de partir, etc. selon le sens qu'on veut exprimer.

Et notre père même, en commençant à croitre,

Nous attachoit un signe afin de nous connoître. REGnard.

En commençant à croître se rapporte naturellement à notre père; il falloit : dès que nous commençâmes à croître.

VII. Les participes présens, qui ne sont pas précédés de en, ne peuvent bien s'employer que quand ils se rapportent au sujet de la phrase dans laquelle ils se trouvent. On dira bien: je ne puis vous

accompagner à la ville, ayant des affaires qui demandent ici ma présence. Ayant, c'est-à-dire, parce que j'ai des affaires, etc.

Mais on ne peut pas dire : le plaisir d'un homme étudiant est plus solide qu'on ne pense. J'ai parlé à un homme lisant dans ce jardin. Ce sont des personnes entendant raillerie.

Ici les participes se rapportent aux régimes et non pas aux sujets. Il faut : d'un homme qui étudie; à un homme qui lit ou qui lisoit; des personnes qui entendent.

Nota. Je l'ai rencontré allant à la campagne c'est-à-dire, qui alloit à la campagne. Mais je l'ai rencontré en allant à la campagne, signifie lorsque j'allois à la campagne.

VIII. Il ne faut pas employer deux participes présens de suite, sans les joindre par une conjonc tion. Firme, craignant d'étre abandonné, s'ennuyant d'entretenir tant de troupes, se sauva dans les montagnes. Dites: et s'ennuyant.

IX. Ne mettez pas le relatif en avant un partieipe présent. Je vous ai mis mes fils entre les mains, en voulant faire quelque chose de bon. Dites voulant en faire. Le prince tempère la rigueur du pouvoir en en partageant les fonctions. Dites: c'est en partageant les fonctions du pou voir, que le prince en tempère la rigueur.

X. Il faut avoir attention de ne pas mettre dans une même période plusieurs participes présens sous différens rapports. Celui-ci qui n'étoit pas assez imprudent pour s'attirer la haine de la noblesse calviniste, en acceptant la démission forcée de Jouy-Genlis, la refusa modestement, et appaisa le désordre, en remontrant d'un côté aux gens de guerre le danger qu'ils couroient en déposant, à la veille d'être assiégés, un homme d'expérience et de qualité, et en conseillant de l'autre côté, etc. Le participe, en déposant, est ici comme hors d'oeuvre, et produit un mauvais effet. J'aurois dit: celui-ci qui,`etc. refusa modestement la dé

le

mission forcée de Genlis, et appaisa le désordre en remontrant d'un côté aux gens de guerre danger qu'ils couroient, si, à la veille d'être assiégés, ils déposoient un homme, etc.

XI. Quand on joint des participes passés, si l'un a une négation, et que l'autre n'en ait point, que l'un doit être au singulier et l'autre au pluriel, il faut alors répéter ayant ou étant avant le second participe. On dira bien: la ville ayant été prise et abandonnée au pillage, le soldat y fit un immense butin.

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Mais on ne peut pas dire: les idées de la religion n'étant pas mises en oeuvre et reléguées dans un coin de l'ame, perdent de leur force et de leur éclat. Il falloit: n'étant pas mises en œuvre, mais étant reléguées, etc. Ou mieux, les idées de la religion qui, loin d'être mises en œuvre sont reléguées.

Règles sur les participes.

Observation préliminaire. Le participe peut qualifier le nom et prendre un genre et un nombre dans les verbes passifs, dans les verbes actifs qui ont ou qui peuvent avoir un régime simple; dans les verbes actifs ou neutres qui se conjuguent avec étre. Une lettre bien écrite; les lettres que j'ai reçues; les soldats sont partis ; sa mère est morte.

Dans les verbes qui prennent avoir, qui n'ont pas de régime simple, et qui ne peuvent devenir passifs, le participe ne peut qualifier le nom; et il ne prend ní genre, ni nombre (1). On dit : elle a médit, ils ont régné, nous avons usé de nos droits; ils auroient brillé; les comètes ont paru; cette

(1) Cette seconde espèce de participe est nommée supin par le savant Beauzée; mais l'académie n'admet point de supin dans notre langue, et au lieu d'introduire un nouveau terme dont on n'a jamais établi la signification d'une manière bien claire, j'appellerois participe incomplet celui qui ne prend nå genre ni nombre,

affaire m'a coûté des peines incroyables; mon habit m'a valu des honneurs ; nous avons vécu plusieurs années. Mais on ne sauroit dire, une personne, une chose médite, régnée, usée de,' brillée, parue; des affaires coûtées, des honneurs valus, des jours vécus; ou des peines ont été coûtées, des honneurs m'ont été valus, plusieurs années ont été vécues. Ainsi le participe ne prend ni genre ni nombre dans la somme et les peines que cette affaire m'a coûté; les honneurs que mon habit m'a valu; les jours que nous avons vécu ensemble, ont été fort agréables.

Première règle. Ayant, étant, été, et les participes présens ne prennent ni genre ni nombre. La géographie et la chronologie étant les deux yeux de l'histoire, il faut les prendre pour guides, si l'on veut étudier l'histoire avec fruit.

Seconde règle. Le participe doit être mis au même genre et au même nombre que le sujet auquel il se rapporte 1°. Quand il n'est pas joint aux verbes auxiliaires avoir, étre. Nous voici rendus à la maison, bien fatigués. Elles partirent comblées de louanges. Elles ont paru attendries.

2o. Dans les verbes passifs. Les belles choses ont besoin d'être bien écrites, comme les pierres précieuses d'être bien enchâssées.

3o. Dans les verbes actifs ou neutres qui se conjuguent avec étre. Sa mère est morte. Mes sœurs sont venues, arrivées.

Il y a donc une faute dans ces vers :

Et plus loin des laquais, l'un l'autre s'agaçans
Font aboyer les chiens et jurer les passans. BOILEAU.

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Souvent du naturel les auteurs s'écartans,

Sont forcés d'obéir au mauvais goût du tems. Do Resn.

Il faut, au singulier, s'agaçant, s'écartant. 4°. Dans les verbes pronominaux qui ne sont ni réfléchis ni réciproques. Les mauvaises nouvelles se sont toujours répandues plus promptement que les bonnes. C'est des débris de l'empire romain

que

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