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et connu du plus grand nombre des lecteurs; tandis qu'on s'est beaucoup moins étendu sur la partie la plus nécessaire, la syntaxe. J'ai cru devoir suivre un autre plan; je passe rapidement sur les définitions, et j'expose dans le plus grand détail tout ce qui concerne l'union, l'accord et l'arrangement des mots. Je traite à ce sujet de beaucoup de choses dont nos Grammaires n'ont point parlé ; des mots que l'on peut supprimer pour rendre la diction plus vive; des répétitions élégantes ou vicieuses; de l'usage des métaphores ; des longues périodes; des locutions basses; des jeux de mots, etc.

Après avoir donné l'explication des termes de Grammaire, je renvoie à la syntaxe les remarques sur les différentes parties du discours. Je traite ensuite des lettres et de leur prononciation, et de la prosodie. A l'article des lettres succède celui de l'orthographe, où je parle des accents, du trémá de l'apostrophe, du trait d'union, des lettres capitales et des différentes marques de ponctuation. J'entre ensuite dans quelque détail sur l'orthographe des finales, sur l'e muet, les voyelles nasales, les mots dérivés, etc. Enfin l'ouvrage est terminé par un abrégé de la versification françoise.

Pour renfermer toutes ces choses dans un seul volume, voici le plan que j'ai suivi.

Persuadé que, sans admettre quatre à cinq

sortes d'articles, des cas et des déclinaisons, on peut expliquer les difficultés de notre langue, j'établis que nous n'avons qu'un article, et je n'admets ni cas ni déclinaisons. Au reste, ce sentiment ne m'est point particulier, c'est celui de l'Académie', et de nos plus célèbres grammairiens, Girard, Du Marsais, d'Olivet, Duclos, Beauzée, Batteux, etc.

Il m'a paru que les cas, les déclinaisons, et' les différentes sortes d'articles qu'on a mis dans nos Grammaires françoises, étoient contraires au génie de la langue ; et que tous ces' termes, loin de faciliter l'étude du françois du latin ou du grec, ne faisoient qu'embarrasser les jeunes gens, et retarder leurs progrès.

En effet, 1o. on emploie une cinquantaine de pages à décliner les noms et les pronoms, à expliquer les cas et les articles. Tout ce qu'on dit à ce sujet, fût-il vrai, est assurément trop long.

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2o. Sans tout cet attirail de cas, de déclinaisons et d'articles, on peut facilement faire connoître les rapports que les noms et les pronoms françois peuvent avoir avec les noms les pronoms et les autres mots du latin, du grec ou des autres langues. Il suffit pour cela d'employer les termes de sujet ou de nominatif, de vocatif, de régimes, et de donner ce principe aussi simple qu'incontestable.

Dans toutes les langues, qu'elles aient des cas ou des déclinaisons, ou qu'elles n'en aient point, les noms et les pronoms d'une phrase sont ou nominatifs, ou vocatifs, ou régimes.

Je diffère aussi des autres grammairiens sur ce qui regarde le verbe. Voyez ce que j'en dis page 39 et suivantes; page 176 et suivantes.

Enfin, si je me suis écarté de la marche qu'avoient suivie mes prédécesseurs, mon but n'a pas été de me distinguer par des innovations, mais de simplifier et de faciliter l'étude d'une science qui n'est déjà que trop pénible, et trop rebutante par elle-même.

GRAMMAIRE

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2 GRAMMAIRE

FRANÇOIS E

LA Grammaire est l'art de parler et d'écrire, ou le développement méthodique des règles que l'on doit suivre pour rendre ses idées. Ces règles sont fondées sur l'usage, c'est-à-dire, sur la manière dont s'expriment les personnes bien élevées, et les bons auteurs (1).

La Grammaire considère les mots, ou comme des sons qui frappent les oreilles, ou comme des signes de nos idées.

(1) Cette définition, quelque généralisée qu'elle soit, puisqu'elle convient à la Grammaire d'une langue quelconque, ne sauroit s'appliquer à ce que l'on entend par Grammaire générale. La Grammaire générale est une science dont l'objet est borné, mais dont les applications sont immenses. La théorie des principes généraux de la parole peut se déduire en quelques pages; il faut entasser les volumes, dès qu'on veut appliquer cette théorie aux idiomes des différens peuples. Au reste, la Grammaire générale, comme toutes les sciences spéculatives, entraîne ceux qui veulent l'approfondir, dans des recherches souvent plus curieuses qu'utiles. Elle emprunte de la logique ce qu'elle offre de vraiment essentiel, ce qui est la base de toutes les connoissances grammaticales, l'analyse de la proposition. Pour étudier avec fruit une langue, il suffit d'être en état de décomposer la phrase et de la réduire ses élémens, le sujet, l'attribut et le mot qui les lie, ou le substantif, l'adjectif et le verbe. Le reste peut être l'objet des recherches du grammairien, mais est le plus souvent foit inutile à l'homme du monde. Aussi la plupart des traités qu'on offre au public, sous le titre fastueux de Grammaire générale, ne sont que des Grammaires particulières, à la fois enflées et déguisées par quelques lambeaux d'une métaphysique triviale qui, en se traînant sur les idées les plus claires parvient à les obscurcir.

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Considérés comme des sons, les mots sont com posés de lettres et de syllabes. Nous parlerons des lettres et des syllabes à la fin de cet ouvrage. Les remarques que nous ferons alors, supposent des notions préliminaires sur les différentes espèces de mots envisagés comme expressions de nos idées. Nous dirons, par exemple, que la lettre a prend l'accent grave dans à préposition, dans là adverbe, etc. qu'elle ne prend point d'accent dans a venant du verbe avoir, dans la article ou pronom; que l'u est aussi marqué d'un accent grave dans où adverbe, mais qu'il est sans accent dans ou conjonction; que ces deux lettres ai ont le son de l'é fermé dans les passés et les futurs des verbes, etc. Il nous semble que ces remarques ne seroient pas 'fort intelligibles pour ceux qui n'entendroient pas la valeur des mots préposition, adverbe, verbe', article, pronom, conjonction, etc. C'est-là ce qui nous détermine à parler d'abord des mots considérés comme signes de nos idées.

Des signes de nos idées.

Les mots dont on se sert pour exprimer ses idées, sont le substantif, l'adjectif, l'article, le pronom, le verbe, la préposition, l'adverbe, la conjonc tion, et la particule ou l'interjection.

DU SUBSTANTIF ET DE L'ADJECTIF.

LE substantif exprime le nom, et l'adjectif là qualité des personnes et des choses. Dans un homme poli, une fleur agréable: homme et fleur sont des substantifs; poli et agréable sont des adjectifs. DU SUBSTANTIF,

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Le substantif est ou commun ou propre, collectif.

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ου

Le substantif commun est une dénomination qui convient à plusieurs personnes ou à plusieurs choses,

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