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temps derniers pour obtenir de la pluie sont restés sans résultat. Il est donc évident que les dites prières ont été mal faites, et alors qu'elle confiance des curés qui ne savent pas prier ou qui ne sont pas en état de grace suffisante pour prier avec efficacité, offrent-ils aux fidèles? Ou bien la prière est impuissante à agir sur l'état de l'athmosphère: Dieu ne l'entend pas, ou, s'il l'entend, il n'en tient pas compte ; et, comme ci-dessus, nous dirons que les prêtres qui prient et font prier, qui affirment l'effica cité de cette pratique n'y croyant pas eux-mêmes, sout des imposteurs.

Terminons par une petite observation. On ne demande de la pluie au bon Dieu que quand la sécheresse dure depuis assez longtemps et que l'on a beaucoup de chance de la voir cesser, l'état athmosphérique n'étant jamais de bien longue durée dans les régions que nous habitons. De plus, il faut remarquer que les variations de l'athmosphère ont lieu généralement et plus particulièrement au changement de lune ou au commercement des diverses phases dont se compose l'évolution mensuelle de cet astre, et que par une coïncidence que nous ne croyons pas fortuite les prières pour avoir de la pluie ont toujours fini à ces moments-là. Lecteurs, concluez.

POPULUS LEO.

Tzékélo: détails inédits et pour cause Il y a quelques semaines, la veille de l'Ascension, le bruit se répandit à Neuchâtel que le lendemain, à l'assemblée religieuse et champêtre de Pierrabot, on verrait et on entendrait un nègre à demi converti, Tsékélo, fils d'un prince des Bassoutos, amené à Paris et en Suisse par M. Casalis.

En effet, Tsékélo parla à la très grande édification du public ému et même de M. Casalis, qui avait peine, nous dit-on, à surmonter son admiration pour les belles cho

ses qu'il traduisait. - Le Journal religieux, sans entrer dans les détails, raconte que se fut une véritable fête», et conclut en priant Dieu de nous donner souvent des heures de rafraîchissement comme celles-là! Enfin, en tête de son dernier numéro, il insère la traduction de quelques phrases, qui sont, dit-il, le discours de Tsékélo, ce discours à la suite duquel, si nous sommes bien renseignés, M. Godet a prononcé une chaleureuse allocution, se terminant par ce vou: Puissions-nous tous nous réveiller demain avec des cœurs de Bassoutos!

Inutile de dire que les journaux de l'orthodoxie française et genevoise ont fait, sur tous les tons et avec l'emphase qu'on devine, l'éloge de Tsékélo et de ce Christianisme orthodoxe qui seul peut produire des résultats pareils.

A notre tour maintenant de continuer l'histoire de Tsékélo et de compléter le Journal religieux. Il n'y a pas, pensons-nous, d'inconvénient à le faire, puisque Tsékélo est en route pour son pays. Il était ici le jour de l'Ascension, à Genève le Dimanche suivant. Huit jours après le Dimanche de la Pentecôte Tsékélo était à Paris; il avait demandé avec insistance une demi-heure d'entretien à M. le pasteur Athanase Coquerel, qui le reçut après son sermon. L'entretien eut lieu en anglais, langue que Tsékélo parle assez bien.

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La première chose que Tsékélo dit à M. Coquerel, fut qu'il avait entendu parler de lui comme ayant quelque ressemblance d'esprit avec M. Colenso. Nos lecteurs savent que Colenso est un savant évêque anglican, actuellement en résidence à Port-Natal (Afrique). Colenso avait entrepris de faire une traduction de la Bible en langue Zulu, dialecte cafre. Pour ce travail, il se fit aider par un Zulu converti. Mais dès les premiers chapitres de la Genèse, le nègre, tout chrétien qu'il était, se mit à faire à son pasteur des objections auxquelles celui-ci ne put pas toujours répondre. Quand ils arri

vèrent au déluge et que Colenso eut à traduire l'épisode de l'arche où avaient pris place tous les animaux de la terre pour y vivre pendant 150 jours, le Zulu, qui n'était pas fort versé en métaphysique, mais qui savait très-bien ce que c'est que de nourrir des animaux, se révolta décidément. Colenso eut beau faire, son nègre lui démontra qu'il est matériellement impossible de faire vivre sept couples, comme le dit la Genèse, et même un couple de tous les animaux, cinq mois, dans un bâtiment de 300 coudées de long, sur 50 de large et 30 de haut. Ainsi commença une très-curieuse série d'entretiens, à la suite desquels Colenso, converti par son nègre à une interprétation moins littérale du Pentateuque, écrivit son fameux livre. On le jugea hérétique à Londres. Un procès s'engagea, et comme la loi anglaise a tout prévu, sauf le cas qu'un évêque pourrait être accusé d'hérésie, Colenso apràs un assez long procès quitta Londres, absous et maintenu dans sa charge, où il est

encore.

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Or le protégé de nos orthodoxes, Tsékélo, venait dire précisement à M. Coquerel qu'il connaissait fort bien Colenso. On lui avait conté, dit-il à M. Coquerel, que Colenso était un diable et qu'il faillait le fuir (on sait qu'en effet rien n'égale l'horreur qu'inspire aux orthodoxes anglais le nom de Colenso, il sonne pour eux comme Renan pour les nôtres). Là-dessus Tsékélo se fâchait rouge. Ce n'est pas vrai, il n'est pas un diable; c'est un très bon chrétien; je l'aime beaucoup, j'ai été diner chez lui et j'ai eu bien du plaisir à causer avec lui, et j'y retournerai malgré tout ce qu'on me dira. Vous M. Coquerel, on m'a aussi dit que vous étiez un diable, ou à peu près. Mais j'ai entendu d'autres personnes dire du bien de vous comme de Colenso, et j'ai voulu venir vous serrer la main ». - Après quoi Tsékélo s'ouvrit à M. Coquerel de bien de choses qu'il n'a apparemment pas dites à tous ceux qui l'ont exhibé ici et ailleurs en

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à l'édification. En somme il avait vu d'assez près doxie, il en avait assez longtemps subi la fatigue nui, pour conclure en un mot significatif: «Quand endrai à Paris, je ne logerai plus à la maison des ns!>

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nt de se séparer de M. Coquerel qu'il ne pouempêcher d'aimer et de respecter, ne fùt-ce que e ami de Colenso, Tsékélo lui demanda quelans de ses ouvrages et exigea que M. Coquerel y de sa main quelques mots de souvenir sympathi

mprenez-vous maintenant pourquoi, tout en exhiTsékélo, on est obligé d'ajouter qu'il n'est pas enonverti? On veut dire qu'il l'est trop. - Quoi qu'il 1, nous n'avons qu'à féliciter l'orthodoxie neuchâe de sa largeur d'esprit : elle combat les Protestants ux indigènes, mais à l'aide d'un Protestant libéral d de l'Afrique. Nous n'avons donc qu'à nous joindre eu de M. Godet, Ayons tous des cours de Bassou, et à souhaiter à nos coreligionnaires orthodoxes n des heures de rafraîchissement comme celles-là !»

article est tiré de l'EMANCIPATION, organe du Protisme libéral dans le canton de Neuchâtel en Suisse. nous sommes empressés de le reproduire pour re nos lecteurs en état d'apprécier la valeur des ersions faites par les missionnaires parmi les peupaïens. Ces conversions n'existent qu'à la surface, d elles ne sont pas purement fictives: les ministres eligions européennes peuvent bien surprendre le sens de ces âmes naïves au moyen du prestige de vilisation; mais ils ne parviennent pas à le subjuguer nitivement ni à le corrompre à fond. Ne serait-il ne pas à désirer qu'ils le laissassent dans toute son grité? Que gagnent ces malheureux à meubler leur it de fables venues de la Judée au lieu de celles qui

ont imaginées sur le sol natal, les unes ne valant pas mieux que les autres et n'étant ni plus vraies ni plus instructives. Dès lors autant les laisser tels qu'ils sont, et ne pas mettre le trouble soit dans l'âme de chacun, soit dans la société dont ils font partie.

Chronique

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LE PROTESTANTISME ET LA SÉCHERESSE. Ce n'est pas seulement le clergé catholique qui fait des prières pour faire tomber la pluie sur les récoltes en souffrance; le clergé protestant s'empresse de marcher sur les traces de son rival. Un des pasteurs de la banlieue de Genève a tenu une réunion de prière en plein air, le 9 de ce mois, afin de forcer les cataractes du Ciel à s'ouvrir et à laisser enfin tomber ces eaux que la Sainte Bible nous dit être retenues au dessus du firmament. Sans doute il n'a pas fait de procession en chatant des litanies; mais, aux yeux et aux oreilles du bon Dieu, il ne doit pas y avoir une grande différence entre une procession et une réunion qui ne bouge pas entre des formules stéréotypes et une prière plus ou moins improvisée, plus ou moins semblable à mille autres qui l'ont précédée. Beaucoup de nos lecteurs s'étonneront certainement de voir le clergé protestant se faire ainsi le fidéle imitateur du clergé catholique, parce qu'on lui suppose ordinairement plus de raison et moins de foi aveugle. Cela est vraie de la partie libérale de ce clergé; quant à la partie qui se dit orthodoxe, elle est catholique dans l'âme, et nous ne serions pas du tout étonné de les voir un beau jour lever la croix et la bannière pour passer dans le camp de ceux qui ont la foi complète sans le moindre mélange de raison.

Genève.

Imp. veuve (ETTINGER et C', route de Carouge.

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