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par des chansons, et qui laisse ainsi passer, sans en profiter, les plus belles occassions d'enrichir les Thérésa de l'histoire.

ANTONY DESSAIX.

Chronique.

ACTES DE LA Société RATIONALISTE.

Dans sa séance

administrative du 29 Juin, la Société rationaliste de Genève a reçu M. le général Bosak Hauke au nombre de ses membres ordinaires. Elle a aussi reconstitué la commission chargée de préparer le Congrès, qui doit être convoqué aussitôt que le concile du Vatican sera terminé. Dans cette réorganisation, M. Martin-Bouchey a été mis à la place de M. Jules Barni, qui avait demandé à être déchargé de ces fonctions.

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DANGERS DE L'INFAHLIABILITÉ D'après de nombreuses relations de Rome, les journaux^~assurent que le pape Pie IX a fréquemment des accès de colère, tient des propos incohérents, a des mouvements désordonnés et présente des symptômes de folie. Il n'y a là rien qui doive étonner. L'histoire nous apprend que la folie est très-commune chez les princes arniés d'un pouvoir sans limite: habitués à voir tous les hommes ramper devant eux, à n'avoir pour règle que leur volonté, enivrés d'adulations par tout ce qui les entoure, ils arrivent facilement à se croire supérieurs à la nature humaine, à se regarder comme des dieux dont le moindre caprice est accepté comme une loi divine. Une telle situation donne le vertige, trouble le cerveau, amêne le délire, l'extravagance. La plupart des empereurs romains ont offert ce triste spectacle. Ce danger est encore bien plus grave pour un pape, auquel on prodigue à chaque instant les marques de l'adoration, devant lequel on se prosterne, dont on baise les chaussures, dont

on admire béatement les moindres paroles, auquel on ne cesse de dire qu'il est le vicaire de Dieu sur terre, qu'il est investi des pouvoirs de la divinité, qu'il tient les clés du Ciel et de l'Enfer, qu'il peut tout, qu'il est infaillible, c'est à-dire supérieur au vieux Jéhovah, à qui il arrivait parfois de se repentir et par conséquent d'avouer qu'il avait failli. Le nouveau dogme, dont le pape actuel fait l'unique objet de ses pensées, a dû accroître cette tendance fatale à l'infatuation qui mène à la folie. Il est bien probable que le jour où sera proclamé le décret tant désiré, l'infaillible aura besoin d'être enfermé aux petites, maisons.... Juste punition de l'orgueil. Celui qui s'élève, sera abaissé; qui veut faire l'ange, fait la bête.

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UN PETIT DIEU BIEN COMMODE. Les Jésuites, si féconds en histoires édifiantes, excellent surtout dans le genre enfantin. Un de leurs héros est Stanislas Kotska: On lit dans sa Vie, écrite par le R. P. Barloti et traduite par le non moins révérend Père Pouget, que Kotska étant malade et alité, reçut, un jour, la visite de Sainte-Barbe et de deux anges, dont l'un lui donna la communion (p. 61). Un autre jour, il eut la visite de la Sainte-Vierge; elle tenait dans ses bras l'enfant Jésus, qu'elle déposa sur le lit, pour causer librement avec le malade (p. 65). Ce pauvre Jésus est donc, dans cette circonstance, réduit au rôle d'accessoire, et on le traite comme un paquet dont on se débarrasse en le posant sur un meuble. C'est là un des plus beaux miracles qu'on ait jamais vus. En effet, Jésus quand il est monté au ciel, était un homme de trente-trois ans; et voilà qu'il redevient un petit enfant pour quelques heures seulement; et il subit cette prodigieuse métamor phose, tout exprès pour être apporté dans une chambre de malade et déposé sur un lit; il n'avait pas d'autre mission à remplir. C'est un peu mesquin pour un Dieu.

Quand les dieux du Paganisme se métamorphosaient, ils se donnaient du moins une besogne plus importante. Co n'est pas Marie qui s'amuserait à redevenir enfant : elle s'en voudrait de compromettre sa position divine. Enapportant son marmot chez Kotska, elle était peut-être bien aise de constater sa supériorité. Le saint qui a causé avec elle, a malheureusement omis de nous transmettre les précieuses révélations qu'il a reçues.

LA CIVILISATION SUIVANT LES JÉSUITES.-Nous croyons fort utile, pour l'édification de nos lecteurs, de citer ici un fragment de l'UNIVERS, où le fameux Veuillot exprime son idéal en fait de civilisation. Cela est dit à propos des prières que le Pape a fait faire à Rome pour le succès du dogme de l'infaillibilité.

Durant cette semaine de prières pour le bien présent et futur de l'Eglise, c'est-à-dire, pour le plus ‹ grand bien de la race humaine, je peux dire que j'ai vu un peuple civilisé. Précédées de la croix entourée de cierges allumés, et terminées par un prêtre portant l'étole, les processions traversaient les rues en chan<tant les litanies. Elles se rendaient ainsi à l'église assignée. La foule s'ouvrait devant la croix et saluait pieusement. Arrivées dans l'église, les processions y stationnaient en prières, puis se rétiraient dans le même ordre, aussitôt remplacées par d'autres. Ce ◄ concours était clos chaque jour par la bénédiction du Très-Saint Sacrement. Toutes les confréries de Rome, c'est-à-dire toutes les classes de la population romaine, ⚫ ont donc ainsi prié solennellement pour l'Eglise et pour le monde, suivant les intentions du Pape. A mon avis, c'est la marque suprême de la civilisation; ⚫ et j'estime que ce plébiscite en vaut bien un autre.▸

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DEMANDE ET RÉPONSE. Quelqu'un, qui nous est inconuu, nous prie de publier dans le Rationaliste nos arguments contre le libre-arbitre. Nous ne pou vons pas satisfaire à cette demande, parce nous n'avons pas d'arguments de cette nature. Il est vrai que, dans notre dernière conférence, l'un des assistants a parlé contre le libre-arbitre; mais nous n'avons rien dit ni rien fait pour donner à penser que nous partagions ces idées sur cette question. La verité est que nous croyons au libre-arbitre, tout en admettant que beaucoup de choses contribuent à pesér dans la balance de la volonté humaine. Si nous avons laissé passer sans aucune observation la doctrine contraire, c'est qu'il nous a paru superflu d'engager une discussion à la fin d'une séance qui était déjà très-longue et qui ne devait être suivie d'aucune autre; sans cela, nous n'aurions pas manqué de protester contre une manière de voir qui sape par la base tout l'édifice de la morale humaine. Il est clair, en effet, que, si l'homme n'a pas son libre-arbitre, il n'est pas responsable de ses actes, et par conséquent, quand il se rend nuisible à ses semblables, il ne doit pas être traité autrement qu'un corps inerte ou au moins qu'un animal sans raison. Or, le sentiment universel, je dis plus, l'évidence est contraire à cette appréciation. Ponr mettre cette vérité dans tout son jour, les plus beaux raisonnements seraient moins puissants qu'un simple exemple qui a été allégué à cette occasion: Eprouverait-on, a dit quelqu'un, le même sentiment en voyant sa femme et ses enfants frappés de mort par un fou ou par un homme jouissant de la plénitude de ses facultés? Certainement non: dans le premier cas, on ressentirait une profonde douleur, mais on ne penserait pas à la vengeance; dans le second, au contraire, la colère agirait avant tout autre sentiment. Cette différence dans la manière d'agir suffit pour trancher la question.

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Genève.

- Imp. veuve (Ettinger et C", route de Carouge,

An 79, 21 décade. 9° ANNÉE, N° 21. 13 Juillet 1870.

LE

RATIONALISTE

JOURNAL DES LIBRES PENSEURS

Homme, que cherches-tu? La vérité! Consulte ta raison!

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Le Rationaliste paralt le 1er jour de chaque décade, en un cahier de 16 pages in-8°, ce qui donne, chaque année, un volume de près de 600 pages. On doit s'abonner et adresser les communications au bureau du RATIONALISTE, à Genève, rue des Chanoines, no 8. Le prix de l'abonnement est, en Suisse, de 6 fr. pour un an et de 3 fr. pour 6 mbis; à l'étranger, il est de 8 francs et de 4 fr. pour les temps correspondants. Le numéro séparé se vend, à Genève, au bureau du recueil, et chez MM. Vérésoff et Garrigues, place de Bel-Air; Ghisletty, quai des Bergues, 31, et Lelièvre, rue du Mont-Blanc, 16; à Paris, chez M. Hurtan, galerie de l'Odéon, no 12, et chez Mme Viat, passage du Commerce, 5. On le trouve de même, à Lyon, péristyle du Grand Théâtre, chez M. Méra, qui reçoit les abonnements.

SOMMAIRE: 1o Le Mariage et l'Eglise, par Miron. (suite et fin) – 2o De la réaction religieuse en Europe, par Eudoxius (suite) · 3° Efficacité des prières, par Populus Leo. 4o Tzékélo: détails inédits et pour cause, par l'Emancipation 5o Chronique.

Le Mariage et l'Eglise
(suite et fin.)

Revenons à la question du mariage civil. Nous avons exposé la doctrine de l'Eglise. Les fidèles l'acceptent sans murmurer, sans examiner. Soit. Elle leur enseigne qu'ils ne doivent pas contracter mariage sans recourir au sacrement. Personne ne les empêche de remplir cette formalité. La loi n'entrave donc aucunement leur liberté religieuse. Seulement, pour que leur union ait des effets civils, il faut qu'ils accomplissent la cérémonie du mariage civil, et même qu'elle précède la solennité religieuse. Mais en quoi cette prescription peut-elle blesser leurs sentiments? Y-a-t-il là ombre d'oppression? Si la cérémonie civile est sans va

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