Obrazy na stronie
PDF
ePub

l'affemblée s'avifa, contre l'attente de tout le monde, de propofer Epicy de. Un fecond propofa Hippocrate. Une infinité de voix confufes repeterent enfuite ces deux noms ; & il paroiffoit que la multitude les écoutoit avec plaifir. Il eft à remarquer, que l'affemblée étoit compofée non-feulement du peuple, mais encore d'une foule de foldats, dont la plupart étoient des deferteurs, qui avoient interêt de changer l'état des affaires. Les préteurs diffimulant leur mécontentement, vouloient d'abord remettre l'élection à un autre jour: mais enfuite ne pouvant refifter à l'opiniâtreté de la popu lace, & craignant d'exciter une fedition par leur refus, ils declarerent Epi- Hippocrate & cyde & Hippocrate préteurs. Ces deux Epicyde créés étrangers ne firent pas connoître d'a bord leur intention, quelques fâchés qu'ils fuffent de ce qu'on avoit envoyé des ambaffadeurs à Appius, pour lui demander une treve de dix jours, & qu'après l'avoir obtenuë, on en avoit fait partir d'autres, pour renouveller avec les Romains le traité d'alliance áuquel Hieronyme avoit renoncé. Appius commandoit alors auprès de Murgance, un flotte de cent vaif

préteurs.

feaux; & de là, obfervoit les changes. ments que produiroit parmi les Syra-cufains la liberté qu'on venoit de leur rendre, & qui n'avoit pas encore pris une forme bien conftante & bien folide. En attendant, il envoya à Marcellus, qui étoit actuellement en chemin pour fe rendre en Sicile, les deputés. des Syracufains. Il apprit d'eux les conditions de paix qu'on proposoit : Marcellus en- & les trouvant raisonnables, il envoya voye à Syra- de fon côté des ambaffadeurs à Syra

cufe des am

pour renou

l'an

bafladeurs, cufe, pour terminer l'affaire, & reveller au nouveller l'ancienne alliance avec les cienne allian- préteurs mêmes. Mais ils trouverent deffeineft tra- que les affaires avoient bien changé de verfé par Hip- face, & que la confufion & le deforpocrate & E-dre y avoient pris la place de la tran

ce mais ce

picyde.

quillité & de l'union. Hippocrate & Epicyde ayant appris que la flotte des Carthaginois étoit abordée au promontoire de Pachin, crurent n'avoir plus rien à craindre de la part des Romains. C'est pourquoi ils commencerent à folliciter à la revolte., tantôt les. foldats mercenaires, tantôt les tansfu ges, accufant les préteurs de vouloir livrer Syracufe aux Romains. Mais. lorfqu'Appius, pour donner. courage: à ceux de fon parti, eut fait entrer. fes

vaiffeaux dans le port, perfonne ne douta plus de la mauvaife intention des préteurs, quelque innocents qu'ils fûffent dans le fond. Et d'abord mêmele peuple courut en foule vers la mer, pour empêcher les Romains d'approcher, fuppofé que leur deffein fût d'entrer dans la ville.

mer les efprits.

Dans ce defordre, les préteurs crurent qu'il étoit à propos de convoquer une affemblée. Là, comme les fentiments étoient partagés, & que la fedition étoit prête d'éclater, Apollonides, Appollonides l'un des plus confiderables d'entre les tâche de calmagiftrats, fit un difcours très fage, & par fes fages, autant falutaire qu'il pouvoit l'être confeils dans de telles conjonctures. Il reprefenta aux citoyens, que jamais état “ ne s'étoit trouvé fi près de fon falut ". ou de fa ruine en même temps. 660. Que pour rendre leur republique " plus heureufe & plus floriffante ". qu'elle n'avoit jamais été, il n'étoit " queftion. que de s'entendre tous, pour embraffer d'un commun ac- " cord l'alliance des Romains, 66 celle des Carthaginois. Mais s'ils s'opiniâtroient à demeurer partagés entre ces deux peuples, il al- «‹ loit s'élever parmi les Syracufains "

que

66>

66

[ocr errors]
[ocr errors]

eux-mêmes, une guerre beaucoup » plus cruelle & plus fanglante que celle qui fe faifoit alors entre les Ro» mains & les Carthaginois; puifque » les deux factions auroient dans l'en » ceinte des mêmes murailles, leurs » foldats, leurs generaux & leurs ar »mes. Que ce qu'il y avoit donc de plus effentiel pour eux, étoit de fai»re tous leurs efforts pour entrer dans » les mêmes fentimens & dans les » mêmes vûës. Que le choix de leurs alliés étoit ce qui devoit le moins les embaraffer, étant affez indiffe»rent pour eux, qu'ils s'unîffent avec les Romains, ou avec les Carthagi »nois. Qu'il obferveroit cependant, » que l'exemple d'Hieron étoit d'un

autre poids que celui d'Hieronyme, » pour les engager à preferer l'amitié » d'un peuple avec qui ils avoient » trouvé de fi grands avantages pen»dant cinquante ans, à celle d'une na» tion qu'ils ne connoiffoient encore, » que par fon infidelité & fa perfidie. Qu'il y avoit une autre reflexion à "faire avant de fe determiner; c'est qu'en rejettant les Carthaginois, ils » n'étoient pas obligés d'entrer d'a→ bord en guerre avec eux: au lieu qu'ils

99

39

ne pouvoient refufer l'alliance du «
peuple Romain, fans attirer auffi- «<<
tôt fur leurs bras & fes flottes & fes «<<
armées. Ce difcours eut d'autant plus
de poids, qu'il étoit moins paffionné..
Avant que les préteurs, & les premiers
des fénateurs priffent leur parti, on
voulut que les officiers des troupes de
la republique, & les prefets des alliés,
tinffent auffi fur le même fujet un
confeil militaire. Lorfque l'affaire eut
été debattuë long temps, & avec beau-
Coup
de chaleur, enfin l'impoffibilité
de foutenir la guerre contre les Ro-
mains, fit qu'on fe determina à faire
la paix avec eux, & à leur envoyer des
ambaffadeurs pour la conclure.

Peu de jours après, il vint à Syracufe des députés des Leontins, qui demandoient qu'on leur envoyât des troupes pour defendre leur pays. Cette ambaffade parut être venue fort à propos, pour decharger la ville d'un amas confus d'officiers & de foldats, qui n'étoient capables que d'y exciter des troubles. Hippocrate eut ordre de conduire fur les terres des Leontins les transfuges Romains, qui, avec un nombre confiderable de foldats mercehairés des troupes auxiliaires, qui les y

[blocks in formation]
« PoprzedniaDalej »