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temps après avec Afdrubal, les Sagontins font expreffément nommés. « J'en conviens. Mais à cette objec- « tion je n'ai autre chose à répondre que ce que vous m'avez appris vous, « mêmes. Vous avez prétendu que vous « n'étiez point tenu d'exécuter le pre- «e mier traité de Lutatius, parce qu'il « n'avoit point été confirmé par le « peuple & le fénat de Rome. Et c'eft par cette raifon qu'on en a fait un «e fecond, qui a été ratifié par ces deux « ordres: à la bonne heure. Mais fi les сс traités de vos généraux ne vous en- « gagent point, à moins que vous ne les ayez approuvés, celui qu'Afdru- « bal a fait avec vous fans nous confulter, n'a pû nous engager non plus. « Ainfi ceffez de parler de Sagonte & de l'Hébre, & enfantez enfin le Ce projet que vous tenez depuis fi longtemps renfermé dans votre fein. Alors Fabius ayant relevé les extrémités de fa robe: Je vous apporte ici, a leur dit-il, la paix & la choi- « guerre, fiffez celle que vous aimerez le « mieux. Tous les fénateurs répondirent fur le champ avec une fierté égale à celle du Romain, qu'il leur donnât lui-même celle qu'il voudroit.

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Déclaration Fabius alors laiffa retomber le bas de He guerre par un trait vrai- » fa robe, & dit qu'il leur laiffoit la ment romain. » guerre. Hé bien, répliquerent-ils,

» nous la recevons avec joye, & nous

la ferons d'auffi bon coeur que nous

» l'avons reçûë.

Fabius en leur déclarant fi nettement la guerre, crut avec tout le fénat qui l'avoit envoyé, agir en romain, beaucoup plus, que fi, comme eux, il se fût amufé à de vaines fubtilités ; furtout après la ruine & la prife de Sagonte. Ĉar s'il eût aimé à difputer de paroles, il auroit bien pû répliquer au fénateur carthaginois, qu'il avoit tort de comparer le premier traité de Lutatius avec celui d'Afdrubal; puisqu'il étoit expreffément marqué dans celui de Lutatius, qu'il n'auroit de force qu'autant qu'il auroit été approuvé par le peuple romain: au lieu qu'il n'y avoit aucune exception femblable dans celui d'Afdrubal; & que ce dernier avoit été confirmé par un filence de tant d'années du vivant d'Afdrubal même, que depuis fa mort on n'y avoit fait aucun changement. Après tout, quand on s'en feroit tenu au traité de Lutatius, les Sagontins étoient fuffisamment compris dans les termes généraux d'al

Hiés des deux peuples; cette claufe n'é-
nonçant pas ceux qui l'étoient alors,
& n'exceptant point ceux qui pour-
roient le devenir dans la fuite. Or les
deux peuples s'étant réservé là-deffus
une entiere liberté pour l'avenir, étoit-
il jufte ou qu'ils n'admiffent aucune
nation dans leur alliance, quelque fer-
'vice qu'ils en euffent reçû, ou qu'ils
ne protegeaffent pas celle qu'ils y au-
roient admife? Tout ce que les Ro-
mains & les Carthaginois pouvoient
exiger réciproquement les uns des au-
tres, c'eft qu'ils ne chercheroient point
à fe débaucher leurs alliés : & que s'il
fe trouvoit quelque peuple qui voulût
paffer du parti des uns à celui des au-
tres, il ne feroit point reçû.

Les ambaffadeurs de Rome, felon Les Ambafl'ordre qu'ils en avoient reçû en par- fadeurs Romains paflent tant, pafferent de Carthage en Espa- en Espagne, gne, & parcoururent toute cette province, pour tâcher d'attirer les peuples dans l'amitié des Romains, ou au moins pour les détourner de celle des Carthaginois. Les Bargufiens qu'ils vifiterent les premiers, n'étant pas contents des Carthaginois, les reçurent avec beaucoup de bienveillance; & leur exemple fit naître à la plûpart des

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nations qui font au-delà de l'Hébre le defir de paffer dans un nouveau parti. Ils s'adrefferent enfuite aux Volfciens. Mais la réponse qu'ils en reçurent s'étant répandue dans toute l'Espagne fit perdre aux autres peuples l'inclination qu'ils pouvoient avoir de s'allier » avec les Romains. N'êtes-vous pas » honteux, leur dit le plus ancien de l'affemblée où ils eurent audience, » de demander que nous préferions » votre amitié à celle des Carthagi»nois, vous qui avez fait paroître beaucoup plus de cruauté, en aban» donnant vos alliés, les Sagontins, » qu'Annibal leur ennemi, en affie"geant leur ville, & en la ruinant » de fond en comble? Je vous con» feille d'aller chercher des amis dans » les pays où le défaftre des Sagon» tins n'eft point encore connu. Les » ruines de cette malheureuse ville » font pour tous les peuples d'Efpagne » une leçon triste à la vérité, mais fa» lutaire, qui doit leur apprendre à ne point fe fier aux Romains. Après ce difcours on leur ordonna de fortir fur le champ des terres des Volfciens. Ils ne furent pas mieux traités des autres nations de cette province à qui ils s'a

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drefferent. Ainfi ayant inutilement parcouru toute l'Espagne, ils pafferent dans la Gaule.

Les peuples de cette contrée ont coutume de venir aux affemblées tout armés: ce qui offrit d'abord aux yeux des Romains un objet affez effrayant. Ce fut bien pis encore, lorfqu'après avoir vanté la gloire & la valeur des Romains, & la grandeur de leur empire, ils eurent demandé aux Gaulois de ce canton, de refufer le paffage fur leurs terres & par leurs villes, aux Carthaginois, qui portoient la guerre en Italie. Car il s'éleva dans toute l'affemblée un fi grand murmure accompagné d'éclats de rifée, que les magiftrats & les anciens eurent bien de la peine à calmer l'impetuofité de la jeuneffe: tant il parut qu'il y avoit de fottife & d'impudence en même temps, de demander aux Gaulois, que pour épargner l'Italie, ils fe chargeaffent eux-mêmes d'une guerre dangereuse, & expofaffent leurs terres au pillage, pour conferver celles d'autrui. Le tumulte étant enfin appaifé, le plus an cien répondit aux ambaffadeurs, que les Gaulois n'avoient jamais reçû ni « des Romains aucun fervice, ni des «

Ils paffent dans la Gau¬ le.

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