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fut confulté en ces termes. Voulez ,, vous,ordonnez-vous, Meffieurs,que fi ,, la république du peuple Romain fort victorieufe, comme je le fouhaite, des 29 guerres que nous avons actuelle,,ment contre les Carthaginois, & contre les Gaulois d'en-deçà les Al,, pes, on immole à Jupiter, le jour ,, que le peuple Romain & le fénat l'auront ordonné, tout ce qui sera né pendant le printemps, parmi les ,, troupeaux de brebis, de chevres & de boeufs, & que ces animaux deviennent facrés, de profanes qu'ils feront que tous les particuliers qui feront dans le cas de les immoler, le faffent quand ils voudront, & avec "" les ceremonies qu'ils voudront; & ,, que ce facrifice foit legitime, de ,, quelque maniere qu'il foit offert : ,, que fi l'animal destiné à fervir de ,, victime vient à mourir, il demeure profane, & que fa perte ne foit point ,, regardée comme une impieté: que fi quelqu'un vient à le tuer fans deffein, on ne lui en faffe point un crime: que s'il s'en trouve quelqu'un de volé, ce vol ne puiffe préjudicier ni au peuple Romain, ni à celui à ,, qui on l'aura fait que fi quelqu'un

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fait fon facrifice un mauvais jour, " fans le fçavoir, il ne laiffe pas d'être " bien fait qu'il foit regardé comme " legitime, foit qu'il foit offert par une perfonne libre, ou par un efcla- " de jour ou de nuit : enfin, que fi quelqu'un immole avant le temps marqué par le fénat & le peuple, la " république ne foit point tenue de " ces inadvertences involontaires? Le " peuple confentit à tout. On ordonna, pour la même fin, qu'on employeroit à la célebration des grands jeux, la fomme de trois cent mille trois cent trente-trois pieces de monnoye, & le tiers d'une de ces pieces: qu'on immoleroit à Jupiter trois cent bœufs, & à beaucoup d'autres dieux, des boeufs blancs, & d'autres victimes. Tous ces vœux ayant été faits avec les cèremonies ordinaires, on indiqua le jour de la proceffion publique, à laquelle on vit affifter, avec leurs femmes & leurs enfants, non-feulement les citoyens de Rome, mais encore tous ceux de la campagne, qui s'intereffoient à la confervation de la république, auffi-bien qu'à celle de leurs biens propres. Enfuite les ftatues des dieux furent defcendues par les foins des decemvirs.

On expofa fix lits à la vûë du peuple: le premier étoit destiné à Jupiter & à Junon le fecond, à Neptune & Minerve le troifiéme, à Mars & Venus: le quatrième, à Apollon & Diane : le cinquième, à Vulcain & Vesta; & le fixiéme, à Mercure & Cerès. Alors le dictateur Q. Fab. Maximus s'engagea pour tout le peuple, à la construction du temple de Venus Ericine, parce qu'on avoit trouvé dans les livres de la Sibylle, que ce vœu devoit être prononcé par celui qui auroit la plus grande autorité. T. Otacilius, préteur, s'engagea pour celui de la Prudence.

Des affaires de la religion, le dictateur paffa à celles de la guerre. Il examina fur tout avec les fénateurs quelles feroient les legions qu'on oppoferoit à l'ennemi vainqueur, & combien on lui en oppoferoit. Le réfultat de la déliberation fut, qu'il recevroit l'armée des mains du conful Cn. Servilius: qu'il leveroit, outre les troupes dont elle feroit compofée, autant d'infanterie & de cavalerie qu'il jugeroit à propos, tant parmi les citoyens, que parmi les alliés: & que dans tout le refte, il feroit tout ce qu'il jugeroit néceffaire pour le bien de la républi

que. Fabius déclara qu'il ajouteroit deux legions à celles dont étoit compofée l'armée du conful. Et les ayant fait lever par le maître de la cavalerie, il leur ordonna de fe rendre à Trivoli au jour qu'il leur marqua. Il publia en même-temps un édit, par lequel il ordonnoit à tous ceux qui habitoient dans des villes ou des châteaux peu fortifiés, de se retirer en lieu de fureté; auffi-bien qu'à ceux de la campagne, qui fe trouvoient dans le chemin par où devoit paffer Annibal. Et pour lui ôter les moyens de fubfifter, il fit mettre le feu aux maifons, & détruire les moiffons des lieux qu'on avoit abandonnés. Après quoi il partit lui-même par la voye Flaminia, pour aller au-devant du conful & de fon armée. Lorfqu'il fut près d'Ocricule, il apperçut le conful qui venoit à fa rencontre à cheval, accompagné de quel

la Dictature,

ques officiers à cheval comme lui. Et Autorité de fur le champ il lui envoya ordonner de mettre pié à terre avec fes gens, & de le venir trouver fans licteurs & fans fuite. La prompte obéiffance du conful, & le refpect avec lequel il aborda Fabius, rendit aux citoyens & aux alliés cette haute idée de la dictature,

que le temps avoit prefque effacée. Dans le tems qu'ils s'entretenoient encore enfemble, le dictateur reçut des lettres de Rome, par lefquelles il apprit que des barques qui étoient parties du port d'Oftie, chargées de provi fions pour l'armée d'Efpagne, avoient été prises par la flotte des Carthaginois, auprès du port de Coffa. C'est pourquoi Servilius eut ordre de fe rendre au plutôt à Oftie, de prendre tout ce qui fe trouveroit de vaiffeaux dans port de cette ville, ou à Rome, de les remplir de foldats & de matelots, de poursuivre la flotte ennemie, & de défendre les côtes d'Italie. On avoit fait de grandes levées dans la ville, où on avoit enrollé jufqu'aux enfants des affranchis qui étoient en âge de porter les armes. De ces nouvelles recrûës, on prit ceux qui étoient au-deffous de trente-cinq ans pour fervir fur la flotte les autres refterent à Rome pour la défense de la ville.

le

Le dictateur ayant reçu l'armée des mains de Fulvius Flaccus, l'un des lieutenants du conful, fe rendit à Tivoli le jour qu'il avoit ordonné aux folFabias prend dats de s'y trouver. De là il retourna à falutaire de Preneste, dans la voye latine par des

la réfolution

temporifer.

chemins

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