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Il défait les

Vaccéens, & les autres na

tions qui s'é

toient jointes

eux,

Fa crainte apparente des ennemis ; per
fuadés d'ailleurs que la riviere qui les
féparoit, étoit le feul obftacle qu'ils
euffent à furmonter, pour vaincre ;
après avoir pouffé de grands cris, il fe
jetterent pêle-mêle dans le fleuve, fans
attendre l'ordre de leurs généraux. Cet-
te précipitation donna un grand avan
tage fur eux à la cavalerie qu'Annibal
avoit fait entrer dans l'eau. Car les fan-
taffins Espagnols ayant peine à fe fou-
tenir au milieu du courant,
dans les à
endroits même où ils avoient pié
étoient aisément renverfés par les che-
vaux des Carthaginois affermis par leur
propre poids, quand les Cavaliers, qui
agiffoient également de près & de loin,
n'auroient fait que les pouffer au ha→
zard, fans fe fervir de leurs armes. La
plupart fe noyerent dans les gouffres
du fleuve quelques-uns ayant été
portés malgré eux du côté où étoient
les ennemis, furent écrasés par les élé-
phants. Ceux qui s'étoient le moins
avancés, voyant la défaite de feurs
compagnons, regagnerent auffi-tôt le
rivage. Mais avant qu'ils fe fuffent re-
mis de leur frayeur, & fe fuffent réü-
nis en un corps, Annibal étant entré
dans le fleuve à la tête de fon infanterie,

tins envoyent

me,

les difperfa facilement: & ayant ravagé tout le païs, obligea auffi les Carpetans de fe foumettre. Il ne reftoit plus audelà de l'Hebre que la ville de Sagonte qui n'eut pas reconnu la domination des Carthaginois.

Annibal n'étoit pas encore en guerre avec les Sagontins, mais pour avoir un prétexte de la leur déclarer, il fema la divifion entr'eux & les Turdetans leurs. voifins, appuyant fous main ces der niers; dans le temps qu'il fe donnoit pour arbitre d'un démêlé dont il étoit Les Sagon lui-même l'auteur. Mais les Sagonting des Ambaffa perfuadez qu'il cherchoit moins à les deurs à Ro- accommoder, qu'à les foumettre, envoyerent des députés à Rome, pour demander du fecours contre un ennemi P. Cor. Sci- qui les menaçoit affez ouvertement. P. Semp. Lon- Cornel. Scipion & T. Sempronius gus, Confuls. Longus, confuls de cette année, leur donnerent audience dans le fénat. Après qu'ils eurent expofé leur commiffion on prit l'avis des fénateurs, qui fut d'envoyer des ambaffadeurs en Efpagne, avec ordre de prendre connoiffance de l'affaire, & de fommer Annibal, fuppofé que la plainte des Sagontins fût bien fondée, de laiffer en repos les alliés du peuple Romain. Sil

pion, & T.

An. de Rome

5.34.

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1

n'obéïffoit pas, ils avoient ordre de paffer à Carthage, & de dénoncer au fénat de cette république, les plaintes des Sagontins, & le refus qu'Annibal avoit fait d'y fatisfaire. Les ambassadeurs n'étoient pas encore partis de Rome, lorfqu'on y apprit qu'Annibal avec toutes fes forces, affiégeoit Sagonte, bien plutôt qu'on ne s'y étoit attendu. On mit tout de nouveau l'affaire en délibération dans le fénat. Les uns étoient d'avis qu'on ordonnât aux confuls de paffer l'un en Espagne, & l'autre en Afrique, & d'attaquer les ennemis par mer & par terre. D'autres vou loient qu'on tournât toutes les forces de la république contre l'Efpagne & contre Annibal. Les plus modérés opinoient qu'on devoit attendre le retour des ambaffadeurs qui devoient aller en Espagne avant d'entreprendre uneguerre de cette importance. Ce fenti ment, qui paroiffoit le plus fûr, l'emporta fur les deux autres. On fit done partir auffi-tôt Pub. Valerius Flaccus deurs Ro & Q. Bæbius Tamphilius, qu'on char- voyés à Ga gea de fe rendre à Sagonte auprès d'An- thage, nibal, & de-là à Carthage, s'il refusoit de lever le fiége de cette ville ; & de demander qu'Annibal lui-même fûs

Ambafiaa

mains en

livré aux Romains, pour avoir violé le traité qu'on avoit fait après la premiere guerre.

Pendant que les Romains perdoient le temps à délibérer & à ordonner des ambaffades, Annibal preffoit le fiége de Sagonte avec toutes les forces. Cette ville, la plus opulente de toute l'Efpagne, étoit fituée au de-là de l'Hébre, environ à mille pas de la mer. On dit que ses habitants étoient originaires de l'ifle de Zante; & qu'ils avoient bâti cette ville en Espagne avec le fecours de quelques Ardeates, qui s'étoient joints à eux. Au refte, une fituation fa vorable, & qui leur procuroit tous les avantages de la terre & de la mer, une multitude innombrable d'habitants, une difcipline exacte dans le gouvernement de leur état, jointe à des principes d'honneur & de droiture, dont ils donnerent des preuves, en périffant, plutôt que de renoncer à l'amitié des Romains; tout cela leur avoit acquis en peu de temps des richeffes immenfes, & une puiffance qui les mettoit en état de tenir tête à tous les états voifins. Annibal étant entré fur leurs terres, ravagea toute la campagne: & ayant partagé fon armée en trois corps, atta,

qua la ville par autant de côtés tout à la fois. Un angle du mur dominoit fur une vallée plus étendue & plus unie que tout le terrein d'alentour. Ce fut par cet endroit qu'il fit approcher fes galleries, pour être en état d'attacher le bélier. Ils avançoient d'abord affés facilement; mais à mefure qu'ils approchoient de la muraille, ils trouvoient de plus grandes difficultés ; outre qu'ils étoient en butte aux traits qu'on leur Jançoit du haut d'ane tour fort élevée, & que ce côté du mur plus expofé que les autres étoit auffi plus fortifié; & Les Sagon qu'un grand nombre de foldats choifis tins fedefen défendoient avec plus de force & de dent vigou valeur la partie de la ville où les ennemis faifoient le plus d'efforts pour s'en rendre maîtres. Ainfi les Sagontins firent: d'abord pleuvoir une grêle de fleches & de traits fur les travailleurs d'Annibal, qui ne paroiffoient point impunément à découvert. Mais bien tot ne fe contentant pas de les menacer du haut de leurs murailles & de leur tour, ils oferent même faire des forties fur euxpour détruire leurs ouvrages; & dans toutes ces actions, il ne périffoit pas, moins de Carthaginois que de Sagoncins. Mais lorsqu'Annibal lui-même blasé,

reufement,

Annibalef

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