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JOURNAL

DES SAVANS.

JANVIER 1831.

MÉMOIRES de l'Académie royale des sciences de l'Institut de France; tomes VIII et IX. Paris, Firmin Didot frères, rue Jacob, n° 24, 1830.

DEUXIÈME ARTICLE.

Il ne sera question dans cet article que des mémoires compris dans la partie physique du IX volume de ce recueil. Voyez le cahier de septembre 1830, page 552.

Quelques considérations sur les fièvres putrides devenues malignes, par M. le baron Portal.

Lorsque M. Portal commença à exercer la médecine à Paris, il prescrivoit, dit-il, fréquemment les purgatifs à l'exclusion de la saignée dans les fièvres putrides, et en cela il se conformoit aux préceptes de son maître Fizes, de la faculté de Montpellier: mais il ne tarda point à s'apercevoir que la pratique de Bouvard, dirigée d'après des vues contraires, étoit bien plus heureuse que la sienne; dès-lors il dut l'adopter, et depuis, dans sa longue carrière, il n'a eu qu'à s'en féliciter. Tel est le motif qui l'a déterminé à rassembler dans le mémoire que nous analysons, les considérations qui lui semblent les plus propres à éclairer le médecin appelé à combattre des maladies aussi dangereuses qu'elles sont fréquentes.

Suivant M. Portal, il existe des fièvres putrides simples, des fièvres malignes ou typhoïdes simples, enfin des fièvres putrides qui deviennent

malignes: il décrit les symptômes qui caractérisent les premières et les secondes. Il parle des phénomènes intérieurs que l'autopsie anato:nique découvre, en observant toutefois que les fièvres putrides simples sont rarement mortelles. Les cadavres des individus qui ont succombé à des fièvres malignes survenues après des fièvres putrides, présentent le plus souvent des signes d'inflammation dans les organes digestifs, le pancréas, la rate et le foie; quelquefois on en voit même des traces dans les organes de la circulation, le cerveau, et jusque dans les nerfs. Les cadavres d'individus qui ont succombé à des fièvres malignes simples, c'est-à-dire, à des fièvres malignes qui n'avoient pas été précédées de fièvre putride, ne présentent souvent au contraire aucun signe d'altération dans le cerveau, les nerfs, ni dans d'autres organes.

M. Portal croit que, dans les fièvres putrides simples, les organes de la digestion, l'estomac, les intestins grèles, le foie, la rate et même le pancréas, sont d'abord affectés, et qu'ils le sont peut-être successivement de l'un à l'autre, tandis que, dans les fièvres malignes simples, la maladie ⚫ affecte principalement et primitivement le cerveau et les nerfs.

Il attribue la cause des fièvres malignes simples à des gaz délétères qui peuvent être introduits dans le corps par les pores absorbans de la peau, par le poumon, ou par les organes de la digestion: ces gaz, en agissant immédiatement sur le cerveau et les nerfs, produisent le délire, les convulsions ou l'asphyxie, qui est bientôt suivie de la mort. Les fluides élastiques auxquels M. Portal rapporte la cause des fièvres malignes simples, peuvent sortir du sein de la terre, ou provenir de matières organiques qui sont en décomposition putride dans des lieux marécageux, dans des hôpitaux, des prisons, à fond de cale des vaisseaux, ou même dans l'estomac; c'est sous ce rapport que des poissons tendant à la putréfaction sont des alimens de mauvaise nature.

Voici maintenant comment M. Portal conçoit le développement d'une fièvre maligne, à la suite d'une fièvre putride : celle-ci, après avoir affecté plus ou moins les organes de la digestion, détermine une altération dans la bile, le suc pancréatique, &c. &c. De cette altération résultent des gaz délétères qui agissent sur les nerfs des muscles du bas-ventre par une stimulation morbide, laquelle, étant transmise au cerveau, y produit des altérations qui sont quelquefois rendues sensibles par l'autopsie.

Il seroit à desirer que des expériences directes sur des animaux vinssent à l'appui d'une explication aussi simple, et qu'on déterminât sur-tout la nature des fluides élastiques auxquels on attribue la cause des fièvres malignes.

M. Portal expose le traitement à suivre dans les maladies qui font le sujet de son mémoire, et il conclut que, dans les fièvres putrides, la saignée est

souvent le remède efficace pour prévenir la fièvre maligne, ou même là guérir, si elle n'a pas fait trop de progrès; qu'enfin s'il y a des symptomes d'adynamie, il faut prescrire le quinquina à des doses plus ou moins fortes. Observations et remarques sur la nature et le traitement de l'hydropisie avec des palpitations du cœur, et particulièrement sur le ramollissement de cet organe, par M. le baron Portal.

Ce travail est le quatrième mémoire sur les maladies du cœur, que M. Portal publie dans le recueil de l'Académie royale des sciences. Il nous est impossible d'en donner une analyse: nous nous bornerons à dire qu'il est divisé en deux parties, dont la première, comprenant 39 pages,. ne se compose que du récit de la maladie et des résultats de l'autopsie de différentes personnes qui ont succombé à des affections du cœur ; quant à la seconde, comprenant 13 pages, elle renferme des considérations sur le traitement des palpitations du cœur, soit que celles-ci soient compliquées d'hydropisie, soit qu'elles ne le soient pas.

les

Nouvelles expériences sur le système nerveux, par M. Flourens. 1 On sait que M. Flourens a soumis à Texpérience le système nerveux en général et l'encéphale en particulier des animaux vivans, et qu'il est parvenu à reconnoître des fonctions différentes aux lobes cérébraux, au cervelet, &c. Il faut que l'auteur soit doué d'une grande habileté dans sa manière d'opérer, pour que des expériences aussi fondamentales que siennes, et d'une exécution aussi difficile, n'aient point été attaquées pour ainsi dire sous le rapport de l'exactitude, ni sous celui de la plupart des conséquences qu'il en a déduites; et cependant, à peine furent-elles publiées, qu'elles excitèrent des réclamations qui ne prouvèrent qu'une chose, c'est que si M. Flourens avoit été prévenu dans quelques-unes de ses recherches, ce n'étoit que sur des points isolés, et encore ces points, avant qu'il les eût traités, pouvoient-ils être considérés comme douteux, parce qu'ils se trouvoient liés à des faits mal définis, lorsqu'ils ne l'étoient pas à des hypothèses évidemment hasardées.

La méthode que M. Flourens a suivie pour démontrer ce fait fondamental de physiologie, que différentes parties du système nerveux ont des fonctions spéciales, consiste à soustraire un animal à l'influence d'une de ces parties, et à conclure, d'après les facultés qu'il perd par suite de cette soustraction, le rôle que remplit la partie retranchée dans l'économie animale. Par exemple, enlève-t-on par ablation, à un mammifère, à un oiseau, à un reptile ou à un poisson, les lobes cérébraux, l'animal n'a plus de volonté; il ne cherche plus à éviter par la fuite le danger

qui le menace, comme il l'auroit fait auparavant; ses actions sont celles d'un être qui n'a ni volonté ni mémoire, ni rien qui annonce du jugement. Mais si l'animal est immédiatement excité, il se meut régulièrement suivant le mode qui appartient à son espèce. D'un autre côté, enlève-t-on, toujours par ablation, le cervelet à un mammifère, à un oiseau, à un reptile, à un poisson, l'animal n'a plus la faculté de se mouvoir régulièrement; son état semble être celui de l'ivresse; et cependant il entend et il donne des signes non équivoques qu'il a une volonté. De ces faits, M. Flourens conclut, 1° que les lobes cérébraux sont le siége de la pensée, de la volition, de la mémoire et du jugement; 2° que dans le cervelet réside la faculté de coordorner les mouvemens de locomotion.

Telle est en résumé la marche suivie par l'auteur, et à l'aide de laquelle il établit encore qu'en la moelle alongée réside le principe régulateur et excitateur des mouvemens spéciaux de la respiration, comme c'est dans la moelle épinière que se trouve le principe qui coordonne en mouvemens d'ensemble les contractions musculaires excitées par les nerfs. Mais tout en admettant cette spécialité de fonctions dans les diverses parties du système nerveux, il insiste sur l'harmonie qui fait de ces parties un même système. L'objet du mémoire que nous analysons est de développer quelques points des recherches antérieures de l'auteur. M. Flourens y examine d'abord l'action comparée de la moelle épinière, et ensuite celle de la moelle alongée, sur la respiration dans les quatre classes d'animaux vertébrés; au moyen de l'ablation, il arrive à ces résultats : la moelle épinière, organe producteur et essentiel des mouvemens de locomotion, est tout-à-fait étrangère à la fonction de la respiration dans les poissons; mais dans certains reptiles, les mammifères, et sur-tout les oiseaux, elle y concourt avec la moelle alongée, qui, comme nous l'avons déjà dit, est l'organe essentiel du mécanisme de la respiration, et qui, par conséquent, doit agir exclusivement comme tel dans la classe des poissons. Mais l'auteur distingue dans la moelle alongée deux fonctions: par l'une, elle agit comme le fait la moelle épinière, dans le cas où celle-ci concourt à la respiration; par l'autre, elle agit comme premier moteur des mouvemens respiratoires, et, sous ce rapport, on doit la considérer, ou plutôt considérer la partie siége de cette faculté, comme un organe spécial dont M. Flourens a déterminé les limites, et qui offre ceci de bien remarquable, que, si elle est blessée, la mort subite est le résultat de la blessure. Lorry, qui le premier a signalé cette partie à l'observation des physiologistes, n'en reconnut pas exactement la position: Legallois a été plus heureux; il l'a fixée à une petite distance du trou occipital, et vers l'origine des nerfs de la huitième paire; ce que M. Flourens confirme en disant que cette partie commence à l'origine de

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