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grand ouvrage de la miséricorde et de la bonté divine, l'ouvrage de notre salut éternel.

Cinquante jours après la première Pâque et la délivrance de la servitude d'Egypte, les Israélites avaient reçu, par le ministère de Moïse, la Loi de Dieu gravée sur deux tables de pierre: cinquante jours après la Résurrection de J. C., qui est la Pâque des Chrétiens, l'Eglise naissante, rachetée de l'esclavage du démon, reçoit le saint Esprit que le Sauveur lui avait promis, et qu'il lui envoie pour graver la Loi nouvelle dans les cœurs. Annoncé par un bruit éclatant, semblable à celui d'un vent impétueux qui venait du Ciel, comme un présage des mouvemens célestes qu'il devait exciter dans les âmes, et de la révolution surprenante que sa puissance devait opérer sur la terre, le saint Esprit s'arrête sur chacun des Apôtres et des autres Disciples sous la forme d'une langue de feu, image de la vive lumière dont il allait éclairer les esprits, et du feu divin dont il allait embraser les cœurs. Remplis de l'Esprit saint, les Apôtres et les Disciples parlent diverses langues. Au bruit de ce prodige, tout Jérusalem s'émeut les Juifs étrangers que la solennité du jour avait rassemblés en grand nombre dans la ville sainte, se disent l'un à l'autre avec étonnement : Ces hommes qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens? comment donc se peut-il faire que chacun de nous les entende parler le langage de son pays?

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A cette merveille se joint un autre prodige plus étonnant encore. Les Apôtres, ces hommes grossiers et charnels, à qui le Sauveur n'avait pu faire comprendre les vérités du salut, ces hommes faibles et timides qui avaient pris la fuite à la vue des ennemis du Sauveur,

ces mêmes hommes, remplis tout-à-coup d'une science divine, et animés d'un courage héroïque, annoncent les vérités les plus sublimes, et bravent la fureur d'un peuple qui venait de faire mourir leur maître par le plus honteux des supplices. A la prédication de St. Pierre, trois mille Juifs se convertissent; et bientôt cet Apôtre, bientôt ses collègues avec lui, prêcheront l'Evangile à toutes les nations; bientôt par leur ministère, l'Esprit saint opérera une création nouvelle, et changera la face de la terre.

Tel est, M. F., le graud spectacle que nous présente la solennité de la Pentecôte tels sont les prodiges que l'Esprit saint a opérés lorsqu'il est descendu sur l'Eglise naissante. S'il a cessé d'opérer ces merveilles éclatantes qui étaient nécessaires pour l'établissement du Christianisme, il n'a jamais cessé et il ne cessera jamais de gouverner et de sanctifier l'Eglise par son assistance continuelle et par son opération invisible il n'a jamais cessé et il ne cessera jamais de se communiquer aux fidèles par l'infusion de sa grâce. Ils le reçoivent dans le Baptême, comme le sceau de leur adoption, et comme le gage de leur vocation céleste ils le reçoivent plus particulièrement encore dans le sacrement de la Confirmation. C'est l'Esprit saint qui répand dans nos cœurs la charité et toutes les vertus qui nous font mériter le Ciel. C'est lui qui est en nous le principe de la vie spirituelle : sans lui, nous ne pouvons rien dans l'ordre du salut. Privés de sa lumière, nous marchons dans les ténèbres privés de sa divine influence, notre âme est comme une terre desséchée qui ne produit aucun fruit. Supplions-le done de renouveler nos affections, de créer en nous un cœur

pur, et un esprit docile aux inspirations de sa grâce. Invoquons avec ferveur cet Esprit de sagesse, de force et de piété répétons souvent ces prières touchantes que lui adresse l'Eglise, pour obtenir qu'il daigne se communiquer à nous avec l'abondance de ses dons, éclairer nos âmes de sa lumière, et embraser nos cœurs du feu de la charité dont il est le principe. Bannissons de nos cœurs tout ce qui pourrait le contrister : il y établira sa demeure ; il y produira les fruits les plus abondans de justice et de salut.

Annonce des Quatre-Temps (plus haut, page 7).

Le Dimanche de la sainte Trinité.

Nous célébrons aujourd'hui, M. F., la fête de la très sainte Trinité. L'Eglise a consacré particulièrement ce jour à adorer un seul Dieu en trois personnes, et à renouveler solennellement la profession de foi de ce grand mystère.

Tous les Dimanches, tous les jours même de l'année sont consacrés au culte de la sainte Trinité : quelque mystère qu'on honore, quelque fête qu'on célèbre, c'est toujours un Dieu en trois personnes qui est adoré. Le mystère de la sainte Trinité est comme le centre auquel se réunit toute la Religion : c'est l'objet de notre foi et de nos hommages pendant cette vie; et il sera, dans le siècle futur, l'objet de nos adorations éternelles. Aussi l'Eglise ne cesse-t-elle de le rappeler -à notre vénération. Toutes les heures de l'Office divin commencent par rendre gloire au Père, au Fils et au saint Esprit: c'est par là que finissent les psaumes,

les cantiques, les hymnes : c'est par l'invocation de l'adorable Trinité que se terminent toutes les prières : les cérémonies de la Religion, les actions particulières des chrétiens, tout se fait au nom du Père, et du Fils, et du saint Esprit. Un seul Dieu en trois Personnes, voilà le plus grand des mystères, le fondement du Christianisme, l'abrégé de notre Foi, le terme de notre espérance, le principe et la fin de toutes choses.

Méditons avec une foi simple et soumise le mystère dont la solennité nous rassemble. Appuyés sur un fondement aussi solide que celui de la révélation divine, croyons, et croyons sans hésiter, qu'en Dieu il y a trois personnes, le Père, le Fils et le saint Esprit ; que ces trois personnes, quoique réellement distinctes, ne font cependant qu'un seul et même Dieu, et qu'elles sont égales en toutes choses, n'ayant toutes trois qu'une seule et même nature, qu'une seule et même divinité. Le Père, par qui tout existe, et qui ne reçoit l'existence de personne, est, selon l'expression d'un Concile, le principe de la sainte Trinité; son Fils, sa sagesse, son Verbe ou sa parole intérieure, la seconde personne de la sainte Trinité, est, de toute éternité, engendré du Père, par la connaissance féconde que le Père a de lui-même et de ses divines perfections; le saint Esprit, la troisième personne de la sainte Trinité, procède éternellement du Père et du Fils, par l'amour infini dont ils s'aiment mutuelle

ment.

Soumettons notre faible raison à la foi de cet impénétrable mystère; respectons les ténèbres sacrées qui environnent cette lumière inaccessible, devant la

quelle les Chérubins prosternés adorent en tremblant le Dieu trois fois saint, le Seigneur Dieu des armées, qui remplit le Ciel et la terre de sa gloire.

Mais ne nous contentons pas d'une foi stérile du mystère de la très sainte Trinité. Reconnaissons la grandeur et la sublimité de notre vocation : elle nous unit par les liens les plus sacrés avec les trois personnes divines. Le Père, comme principe de toutes choses, nous a tirés du néant par sa toute-puissance : le Fils, éternellement engendré dans le sein du Père, s'est incarné dans le sein d'une Vierge, et s'est rendu semblable à nous dans le temps, pour nous racheter; notre âme est le prix du sang d'un Dieu : le saint Esprit, l'amour éternel et substantiel du Père et du Fils, est en nous la source de la grâce et du salut : c'est ce divin Esprit répandu dans nos cœurs, qui est le gage de notre adoption et de notre héritage céleste; c'est lui qui nous vivifie et qui nous sanctifie. Créés à l'image de la sainte Trinité, lorsqu'elle nous donna une âme spirituelle et immortelle, c'est à elle que nous avons été consacrés dès notre naissance : régénérés au nom du Père, et du Fils, et du saint Esprit, nous sommes devenus, par le Baptême, les enfans du Père, les frères et les cohéritiers du Fils, les temples du saint Esprit.

Gardons-nous de rien faire qui puisse déshonorer la dignité de notre origine et de notre vocation : méditons souvent les rapports ineffables qui nous unissent avec les trois personnes divines nous leur appartenons par les titres les plus augustes; et c'est dans le sein de cette adorable Trinité que nous devons jouir d'un bonheur qui ne finira jamais.

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