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DU MARIAGE.

I. CÉLÉBRATION DU MARIAGE.

Avant de procéder à la célébration d'un Mariage, le Curé s'assurera par le vu des certificats, 1° que les époux sont baptisés; 2° qu'ils se sont approchés du sacrement de Pénitence; 3° que les bans ont été publiés partout où ils devaient l'être d'après les réglemens du Diocèse; 4° enfin que les époux se sont présentés devant l'officier civil.

Les époux étant arrivés à l'église avec leurs témoins, le Curé revêtu d'une étole blanche par-dessus le surplis (ou l'aube s'il doit dire la messe), fait sa prière à genoux au bas du grand autel, accompagné d'un clerc qui porte le bénitier, le goupillon et un petit bassin, et il se rend ensuite auprès des époux. Tous les deux étant debout devant lui, le fiancé à la droite de la fiancée, le Curé, la tête couverte, s'adresse aux assistans :

Nous sommes ici assemblés au nom de notre Seigneur Jésus Christ, pour célébrer le mariage entre N. et N. (nommant l'époux et l'épouse par leurs noms et prénoms) ici présens. Nous avons publié par trois fois les bans de ce mariage (si les parties ont obtenu dispense d'un ou deux bans, le Curé en fera mention), sans qu'il se soit trouvé aucune opposition canonique. Cependant, avant de passer outre, nous déclarons de nouveau que si quelqu'un avait connaissance

de quelque empêchement à ce Mariage, l'Eglise lui ordonne de le déclarer présentement; mais elle défend en même temps, sous les peines les plus graves, d'y mettre obstacle par malice et

sans cause.

Après un instant de silence, le Prétre continúe :

Puisque rien n'empêche de célébrer ce Mariage, nous prierons Dieu qu'il daigne ratifier le dessein et bénir l'alliance de ces deux futurs époux, pour la gloire de son saint nom, et pour le salut de leurs ames.

Le Curé fait ensuite aux époux l'une des exhortations suivantes ou quelque autre semblable.

Ire EXHORTATION.

Le Mariage, MON CHER FRÈRE et MA CHÈRE SOEUR, a été institué par Dieu même dès l'origine du monde, pour unir deux époux par des liens aussi chastes qu'indissolubles. C'est une société sainte que le Sauveur des hommes à élevée à la dignité de sacrement et qu'il a par conséquent consacrée par sa grâce, afin de multiplier par elle les enfans de la foi, et de former dans le sein de son Eglise les héritiers de son royaume. L'Apôtre appelle le sacrement de Mariage un grand sacrement; grand, à cause du mystère dont il est le symbole, puisqu'il représente l'union de Jésus Christ avec son Eglise; grand, par les

graces dont il est la source; grand, par les devoirs sacrés qu'il impose. Telles sont les pensées qui doivent en ce moment élever vos ames, animer votre foi, exciter votre piété.

Mais quels sont les devoirs que ce sacrement va vous imposer ? Les voici, MON CHER FRÈRE et MA CHERE SOEUR; ils exigent de votre part les plus sérieuses reflexions. Nous sommes les enfans des Saints, disait autrefois le jeune Tobie à son épouse, et nous ne devons pas vivre dans le Mariage comme les nations qui ne connaissent point le Seigneur. Tel doit être avec encore plus de justice, le langage des époux chrétiens. Saints par leur vocation, ils ne doivent s'engager dans le Mariage que par des vues saintes: ils doivent y vivre saintement, selon le Seigneur, et non suivant les maximes d'un monde profane. Ils doivent rendre leur union honorable par la pureté de leurs mœurs, par une mutuelle et inviolable fidélité : ils doivent enfin donner à leurs enfans une éducation chrétienne, et les former à la vertu, autant par leurs exemples que par leurs instructions. Quel spectacle touchant que celui de deux époux qui s'animent mutuellement, à remplir leurs devoirs, et à s'avancer dans la carrière des vertus chrétiennes! Ils portent ensemble le joug du Seigneur, dit un père de l'Eglise. On les voit prier ensemble, venir ensemble adorer Dieu dans sa maison sainte, écouter sa parole et participer au banquet sacré; ils partagent

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également les biens et les maux, les peines et les consolations; ils n'ont qu'un cœur et qu'une ame, et ils s'aiment dès maintenant sur la terre comme ils s'aimeront un jour dans les Cieux.

En remplissant fidèlement toutes ces obligations, vous vous concilierez le respect et l'estime des gens de bien, vous ferez descendre sur vous et sur votre famille les bénédictions du Ciel, et vous trouverez dans votre union une source de bonheur en ce monde, en même temps qu'elle sera pour vous un puissant moyen de salut. Puisse le Seigneur, après vous avoir béni et sanctifié l'un et l'autre sur la terre, vous réunir encore dans le Ciel pour y jouir ensemble d'une gloire et d'une félicité éternelles! Ainsi soit-il.

2o EXHORTATION.

la

L'Eglise vous conduit au pied de l'autel, MON CHER FRÈRE et MA CHÈRE SOEUR, pour vous jurer mutuellement, sous les yeux du Seigneur, une inviolable fidélité, et vous unir par des liens honorables la Religion va consacrer, et que que mort seule pourra rompre. Elevés l'un et l'autre dans les maximes de la foi et de la piété chrétienne, vous devez connaître le prix des grâces attachées au sacrement que vous allez recevoir; et vous avez dû vous préparer à cette religieuse cérémonie, comme à une action sainte qui doit influer sur le bonheur du reste de vos jours et sur votre

destinée éternelle. Vous savez, et c'est dans ce moment solennel qu'il convient de rappeler ces graves pensées, vous savez que les biens et les maux sont dans les mains de Dieu seul; qu'il dispose à son gré de tous les événemens et du sort de chacun des hommes; et qu'il ne faut attendre que de lui et les vraies joies, et les consolations si nécessaires à notre faiblesse, qui soutiennent l'ame au milieu des peines inévitables de la vie. La seule protection puissante est la sienne, et il n'y a d'unions vraiment heureuses, que celles qu'il daigne bénir. Sans ces précieuses et divines bénédictions, dont la source est pour les époux dans le sacrement qui sanctifie leurs nœuds; tous les dons de la nature ou de la fortune, le nom, la naissance et la faveur, les qualités les plus brillantes et les plus aimables selon le monde, jointes même à la réciprocité de sentimens la plus parfaite, ne seraient de faibles garans d'un bonheur durable. Si l'on voit tous les jours, hélas, tant d'espérances trompées, tant de cruels mécomptes, c'est souvent parce que les alliances, d'ailleurs les mieux assorties, et qui réunissaient le plus de ces avantages humains et naturels, n'ont pas été formées sous des auspices assez saints, que le Ciel ne les a pas vues d'un œil favorable, et que le sacrement, peut-être profané en même temps que reçu, au lieu de leur imprimer le sceau de la grâce, les a marquées du funeste caractère de l'anathème.

que

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