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commun et unique médiateur. Dieu lui-même, qui pouvoit accorder immédiatement leur pardon aux ennemis de Job sur leur demande immédiate', les assujettit à le demander par l'entremise de Job qu'ils avoient condamné. C'est ainsi que Dieu nous accorde, en faveur des prières pures des saints qui sont ses amis, ce qu'il ne nous accorderoit peut-être pas sur nos seules prières moins dignes de lui. Si nous ne blessons point notre unique médiateur en demandant les prières des hommes pécheurs et exposés aux tentations du pèlerinage, à combien plus forte raison devons-nous unir nos prières à celles de l'église pour obtenir les suffrages de la mère de Dieu, et des autres saints qui voient Dieu face à face, et qui sont impeccables à jamais dans son sein.

XVI. L'église dès les premiers temps a honoré les tombeaux des martyrs où elle alloit chanter leur victoire, et offrir le sang de l'agneau pour lequel ils avoient répandu le leur : elle conservoit précieusement leurs reliques; et les reliques faisoient une infinité de miracles, comme nous l'apprenons des anciens pères. Peut-on craindre la superstition en imitant par un culte si pur l'antiquité la plus éclairée ?

XVII. L'écriture a dit, il est vrai, Vous ne ferez point d'images taillées; mais elle ajoute aussitôt, pour les servir; c'est-à-dire pour les adorer. D'ailleurs, il y avoit des images dans le temple et jusque sur l'arche. A Dieu ne plaise que nous adorions les images comme des divinités! Nous ne les servons pas; au contraire, nous nous en servons. Elles ne sont que de simples représentations des visions mi

raculeuses de l'écriture, des actions de Jésus-Christ et des saints. Si elles sont gâtées ou indécentes, nous les brisons sans scrupule. Les images instruisent les ignorans, et touchent les personnes les mieux instruites; elles mettent les mystères du salut comme devant nos yeux. Pourquoi refuserions-nous de nous unir à l'église dans une pratique si ancienne, si pure, si exempte d'idolâtrie, si dégagée des superstitions populaires qu'on tâche d'en écarter, enfin si propre à nourrir la piété des fidèles?

XVIII. L'église a établi par ses canons des pénitences longues et rigoureuses pour la réparation des divers péchés. Ne peut-elle pas, quand elle juge à propos, dispenser ses enfans d'une partie de cette rigueur, quand elle les trouve humbles, dociles et touchés du désir d'une sincère conversion ? C'est ce qu'on nomme indulgence. L'église ne peut-elle pas user de cette condescendance, sans flatter la mollesse des pécheurs impénitens, et sans les dispenser de la pénitence évangélique ? Ne doit-on pas même croire que quand l'épouse prie l'époux céleste pour ceux qui n'ont pas accompli dans leur sincère conversion toutes les œuvres de la pénitence convenable, une intercession si pure doit sans doute opérer beaucoup en faveur de ces âmes? De tels suffrages sont précieux; les abus qu'on peut faire en ce genre malgré l'église ne diminuent point cette vérité.

XIX. Je renonce à toute société qui est séparée de cette église dans laquelle je veux vivre et mourir : je me sépare de tous ceux qui rejettent sa doctrine et son culte je prie Die qu'il les éclaire et qu'il les touche,

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afin qu'il ne se fasse d'eux et de nous qu'un seul troupeau sous un seul pasteur. Est-il permis à un fils de diviser toute la famille et d'en soulever une partie, contre l'intention du père commun qui a voulu les tenir inséparablement unis? Que si cette division d'une simple famille est si criminelle, à combien plus forte raison les novateurs sont-ils coupables, quand ils divisent, malgré le père céleste, l'église, qui est sa famille, en séduisant les peuples, et en leur promettant qu'ils entendront mieux l'écriture que le corps des pasteurs auxquels les promesses ont été faites.

XX. Je promets de suivre avec une vraie soumission de cœur toutes les décisions que cette église a faites et qu'elle pourra faire pour la conservation du dépôt de la foi. Ainsi Dieu me soit en aide et ses saints évangiles.

LETTRE

A M. L'ÉVÊQUE D'ARRAS,

SUR

LA LECTURE DE L'ÉCRITURE SAINTE

EN LANGUE VULGAIRE:

MONSEIGNEUR,

PUISQUE VOUS souhaitez que je vous dise ma pensée sur la lecture du texte sacré pour les laïques, je vais le faire avec toute la vénération et toute la déférence que vous méritez....

I. Je crois qu'on s'est donné en nos jours une peine inutile pour prouver ce qui est incontestable, savoir, que les laïques lisoient les saintes écritures dans les premiers siècles de l'église. Pour s'en convaincre, il ne faut qu'ouvrir les livres de saint Chrysostôme ; il dit, par exemple, dans sa préface sur l'épître aux Romains, qu'il ressent une vive douleur de ce que beaucoup de fidèles n'entendent pas saint Paul comme il le faudroit, et de ce que l'ignorance de quelques-uns va jusqu'à ne savoir pas le nombre de ses építres: il

ajoute que ce désordre vient de ce qu'ils ne veulent pas avoir assidûment ses écrits dans leurs mains : il ajoute que l'ignorance des saintes écritures est la source de la contagion des hérésies et de la négligence dans les mœurs. Ceux, dit-il, qui ne tournent pas les yeux vers les rayons des écritures, tombent nécessairement dans des erreurs et dans des fautes fréquentes. Tout ce discours regarde les laïques qui écoutoient les sermons de ce père. Saint Jérôme, parlant à Loeta sur l'éducation de sa petite-fille, dit que quand cette enfant commencera à être un peu plus grande, il faut que ses parens ne la trouvent que dans le sanctuaire des écritures, consultant les prophètes et les apôtres sur ses noces spirituelles. Il ajoute : Qu'elle vous rapporte tous les jours son ouvrage réglé, qui sera un recueil des fleurs de l'écriture; qu'elle apprenne le nombre des versets grecs, et qu'ensuite elle s'instruise sur l'édition latine. Il veut que cette jeune fille aime les livres sacrés, au lieu des pierreries et des étoffes de soie..... qu'elle apprenne les Psaumes...... qu'elle s'instruise dans les Proverbes de Salomon sur la règle de la vie ; qu'elle s'accoutume dans l'Ecclésiaste à fouler aux pieds les choses mondaines; que dans les livres de Job elle suive les exemples de courage et de patience; qu'elle passe aux évangiles pour ne les laisser jamais sortir de ses mains; qu'elle se remplisse avec une ardente soif des Actes des apôtres et de leurs Epitres.....; qu'elle apprenne par cœur les Prophètes, les sept premiers livres de l'écriture, ceux des Rois et des Paralipomènes, avec ceux d'Esdras

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