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souffrant. Le juste souffrant; Job, Jérémie, Daniel, saint Etienne. Le méchant souffrant; ceux qui, dans l'Apocalypse, au lieu de faire pénitence, blasphêment le nom de Dieu qui les frappe. Pourquoi [ s'irrite-t-on ] contre Dieu ? On sent que tout vient de Dieu; on s'emporte contre lui. Il y a une espèce de religion dans le blasphême: on reconnoît que c'est Dieu [qui est auteur du châtiment dont on se plaint. Mais en se révoltant contre] sa justice, en soulagent-ils leurs maux? Au contraire; « ils se mordent la lan» gue dans l'excès de leur douleur »; Commanducaverunt linguas suas præ dolore (1) : leur rage, leur dépit augmentent leurs maux, les aigrissent, commencent leur enfer. Et les autres, ils louent, ils bénissent, ils pardonnent. Les méchans s'emportent contre ceux qui les soulagent. Saint Etienne [prie] pour ceux qui le font mourir. Ce malade impatient, pourquoi s'en prend-il à sa femme et à ses enfans? On ne veut pas avoir besoin, on ne veut pas dépendre : [tout cela vient d'un] fond d'orgueil. En toutes manières ceux qui souffrent mal [ mettent ] un venin dans leur plaie mais au contraire l'humilité, la tience, quel baume! quel merveilleux adoucissement! Quoi de plus doux que ce que dit Job? « Mes » amis se répandent en paroles contre moi; mais » mes yeux fondent en larmes devant mon Dieu » : Verbosi amici mei; ad Deum stillat oculus meus (2). Oui je verse des larmes, mais c'est devant vous, c'est pour vous; [ce sont des larmes] de confiance, de tendresse; c'est vous que je veux fléchir, de qui je veux m'attirer la compassion : que me fait la pitié (1) Apoc. XVI. 10, !I. - (2) Job. XVI. 21.

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des hommes? Et cependant on veut être plaint: trop de foiblesse, amour - propre. « Mais, ô mon >> Dieu! ma miséricorde (1) »!« Vous, Seigneur, >> ayez compassion de moi, et ressuscitez-moi » : Tu autem, Dómine, miserere met, et ressuscita me (2).

Si vous vous adressez à lui, voici sa promesse : Ego scio cogitationes quas cogito super vos : « Je »sais les pensées que j'ai sur vous »; vous ne les savez pas, mais je les sais. Cogitationes pacis et non afflictionis, ut dem vobis finem (3) : « Ce sont des pensées » de paix et non d'affliction, pour vous accorder la >> fin de ces maux »; et si ce n'est pas sitôt ; et patientiam, « la patience » : ce qui vaut mieux que la fin des maux; parce que «<l'affliction produit la patience; » la patience, l'épreuve; l'épreuve, l'espérance, laquelle ne nous trompe pas (4) » : parce que «< celui >> qui espère en Dieu, ne sera jamais confondu (5) » ; mais éternellement rendu heureux avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Amen.

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(1) Ps. LVIII. 18. (2) Ps. XL. 11. - (3) Jerem. XXIX. 11. — (4) Rom. v. 3, 4, 5.- (5) Eccli. 11. 11.

ABRÉGÉ D'UN SERMON

PRÉCHÉ A MEAUX

LE JOUR DE PÂQUE.

Joie du chrétien : les grâces reçues, les grâces promises; deux sujets de joie qu'il trouve en Jésus-Christ ressuscité. Eloignement qu'il doit avoir de la joie des sens pour participer aux joies célestes.

Gaudete in Domino semper: iterum dico, gaudete.

Réjouissez-vous sans cesse en notre Seigneur: je le dis encore une fois, réjouissez-vous. Philip. 1v. .4.

QUE

UEL nouveau commandement! peut-on commander de se réjouir? La joie veut naître de source, ni commandée, ni forcée : quand on possède le bien qu'on désire, [elle coule] d'elle-même avec abondance: quand il manque, on a beau dire, Réjouissez-vous; eût-on itéré mille fois ce commandement, la joie ne vient pas. Et toutefois c'est un précepte de l'apôtre : [il le répète] trois fois dans cette épître: «< Au reste, mes Frères, réjouissez-vous en notre Seigneur (1) » ; ici : « Réjouissez-vous toujours (2) » ; et encore: « Réjouissez-vous »; aux Thessaloniciens: (1) Philip. 111. 1. — (2) Ibid, wv. 4.

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Réjouissez-vous toujours (1) ». Et de peur que vous ne croyiez que ce soit un précepte apostolique, notre Seigneur [a dit avant l'apôtre]: Gaudete et exultate, quoniam merces vestra copiosa est in cælis (2): « Réjouissez-vous, et tressaillez de joie, » parce qu'une grande récompense vous est réservée >> dans les cieux » : et il le répète souvent; et c'est le commandement de Jésus-Christ ressuscité. Tout est en joie dans l'Eglise. Je vous ai prêché la componction, qui est le sentiment qu'inspire Jésus-Christ crucifié; aujourd'hui [je vous prêcherai] la joie que Jésus-Christ ressuscité [doit produire dans nos cœurs. ] Il ne faut pas toujours reprendre les vices, enseigner la perfection et les vertus : [ il est bon de proposer quelquefois une ] « matière haute qui passe » les sens» Quæ exuperat omnem sensum (3). [C'est pourquoi je veux tâcher de vous donner] un peu de ce goût céleste, par la grâce du Saint-Esprit et l'intercession de la sainte Vierge.

CELUI qui nous commande de nous réjouir, nous commande d'aimer; mais celui qui nous commande de nous réjouir toujours, nous commande d'aimer un objet toujours heureux, et d'aimer un objet toujours présent. [Et rien de plus raisonnable]: car, hélas ! peut-on être en joie, [si on ne possède un objet toujours heureux pour nous procurer une solide félicité, toujours présent pour s'unir à nous?] Cet objet, c'est Jésus-Christ ressuscité : toujours heureux, il ne meurt plus; toujours présent, il demeure en nous par la foi. Mais celui qui commande deux fois de se

(1) I. Thess. v. 16. (2) Matth. v. 12. — (3) Philip. IV. 7.

réjouir, semble avoir vu en Jésus-Christ deux sujets de joie pour ceux qui l'aiment; les grâces déjà reçues par Jésus-Christ ressuscité; les grâces assurées et promises par sa résurrection : les grâces de la vie présente, et celles qu'on espère dans la vie future; deux points.

PREMIER POINT.

LA joie, dans son origine, devoit être avec la sainteté. Dieu est une nature bienheureuse; mais il est bienheureux, parce qu'il est saint: là donc est la source de la joie; ou plutôt n'appelons pas joie. Joie, transport, ravissement vient de dehors; à Dieu point disons qu'il est bienheureux; mais afin que nous le fussions, il nous a envoyé la joie comme l'acte le plus parfait d'un amour heureux et jouissant. Dans les anges, [joie toute spirituelle: ] ils ne sont pas demeurés dans la vérité; la joie les a quittés. Dans le paradis terrestre, objets agréables; la joie avec l'innocence. Pourquoi donc nous demeure-t-il des joies sensibles? Recourez à l'origine elles étoient avec l'innocence : Dieu nous les laisse pourtant, afin que nous entendions que ce ne sont pas les meilleures comme peine; car il est juste, ô Seigneur, que toute ame déréglée soit punie par son propre déréglement: [celle] qui se réjouit hors de vous, [est] punie, déçue, tourmentée par sa propre joie; quand elle s'engage dans le péché, déception; quand elle échappe, tourment par le souvenir.

'Jésus-Christ ressuscité ramène les vraies joies; mais il les joint avec l'innocence, avec la rémission des péchés: Resurrexit propter justificationem nos

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