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Un ornement analogue à celui du er feuillet occupe le bas de la page (1).

Le volume contient donc 2 feuillets de couverture, 2 figures, 3 paragraphes de texte et 42 mains; le tout a été gravé sur 48 planches de bois (2). Les caractères sont de deux grandeurs, ceux des pages 4 et 5 et ceux des mains, ces derniers sont plus petits; les trois paragraphes cités commencent chacun par une lettre ornée, gravée et imprimée avec la planche.

La chiromancie de Hartlieb se distingue des autres livres xylographiques par les signatures; nous verrons dans plusieurs de ces ouvrages l'ordre des feuillets indiqué par une lettre de l'alphabet placée indifféremment dans le haut ou le bas de la planche ; mais, ici, comme dans nos livres d'aujourd'hui, les signatures sont au bas du recto du feuillet, en dehors du filet d'encadrement; la lettre est répétée sur les quatre premiers feuillets de chaque cahier, avec le numéro d'ordre: Bi. Bii. Biii. Biiii; en un mot, les signatures de ce volume telles qu'on les emploie dans l'imprimerie depuis l'année 1472 (3); ainsi la Ciromantia n'a pas paru avant cette époque.

Je ne connois que cette seule édition de l'ouvrage de Hartlieb (4) ; mais il faut remarquer qu'il existe deux sortes d'exemplaires; dans les uns on lit, au bas du feuillet 25, recto: Iorg schapff zu augspurg, et dans les autres : Irog scapff zu augspurg. Du reste, tous les exemplaires sont semblables; ils ont été évidemment imprimés avec les mêmes planches. Cette particularité, ignorée des bibliographes, a jeté quelque confusion dans leur description; Uffenbach, Schwartz, Schelhorn, Dibdin, Ebert appellent l'imprimeur de la Ciromantia Irog Scapff, parce qu'ils avoient sous les yeux l'exemplaire de Wolfenbüttel ou d'autres semblables; Gemeiner,

(1) Heinecken a publié le fac-simile de la partie supérieure du feuillet 26. (Idée générale, planche 27, b.)

(2) Et non 47, comme disent Heinecken (Nachrichten von Künstlern, etc., t. 2, p. 239) et de Murr ( Journal zur Kunstgeschichte, t. 2, p. 108).

(3) Le premier livre daté ayant des signatures est intitulé Johannis Nider preceptorium divine legis. Coloniæ, Johannes Koelhof, 1472, in-fol. (a).

(4) Lambinet s'est trompé en disant que la chiromancie de Hartliebavoit été traduite en latin et publiée à Venise en 1499 (b); l'ouvrage cité par Lambinet,

(a) Mémoires sur l'origine et le premier usage des signatures et des chiffres, par de la Serna Santander, an iv, iu-8.

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Panzer, la Serna Santander, Jansen, etc., ont écrit Iorg Schapff; Heinecken, dans son ouvrage allemand, dit Irog Scapff, et, dans sa traduction françoise, Iorg Schapff. Malgré les recherches de Paul de Stetten (1), de Heller, etc., on ignore si Georg. Schapff étoit né à Augsbourg ou s'il habitoit cette ville; cet artiste est inconnu.

Nous avons remarqué, au commencement de la chiromancie de Hartlieb, ces mots : Das ist geschehen am fritag nach conceptionis Mariæ Virginis gloriosissimæ 1448. Quelques auteurs ont pris cette date de la composition du livre pour celle de l'impression. Leibnitz, sous le nom de son ami Georg. Eckard, a défendu cette opinion avec vivacité (2); ce génie universel, qui a embrassé dans ses écrits toutes les sciences humaines, avait aussi appelé à son tribunal les origines typographiques, il condamna les traditions de Harlem, et c'est contre les défenseurs de Laurent Coster qu'il prétendit qu'on imprimoit en Bavière en 1448. Le sentiment de Leibnitz est d'un grand poids, malheureusement il a choisi, pour combattre les écrivains hollandois, un monument typographique qui ne peut rien prouver contre eux. L'aspect du volume, les signatures, les feuillets imprimés des deux côtés, le style des figures, tout révèle une production bien postérieure à l'année 1448. Selon Leich, la Ciromantia a été publiée dans les premières années du xvio siècle (3); il est impossible d'assigner à cet ouvrage une date précise, cependant je le crois antérieur à l'an 1500.

Jean Hartlieb n'est point l'auteur de la chiromancie qui porte son

intitulé Opus pulcherrimum chiromantie cum multis additionibus, est un traité de chiromancie sans nom d'auteur ni de traducteur, plusieurs fois réimprimé, et qui n'est point le livre de Hartlieb.

(1) Kunst Gewerb-und Handwerks Geschichte der Reischs-Stadt Augsburg, 1779, t. 1, p. 30-31.

(2) Hannoverische Monatliche Auzüge. Année 1700, avril, p. 122. Sans Uffenbach, nous n'aurions jamais connu l'illustre pseudonyme caché sous le nom modeste de Georg. Eckard ; le spirituel voyageur, étant à Hanovre, recut un jour la visite de Leibnitz; la conversation roula sur les arts et la littérature, et Leibnitz dit que l'auteur de l'article inséré dans les Hannoverische Monatliche Auzüge; c'étoit lui-même. Uffenback savoit bien que le livre de Hartlieb n'avoit pas été imprimé en 1448; cependant il n'osa pas contredire les opinions d'un si célèbre écrivain, il garda respectueusement le silence (a). (3) De origine et incrementis typographiæ lipsiensis, p. 121.

(a) Merkwürdige Reisen durch Holland und Engelland, t. 1, p. 418.

nom, mais seulement le traducteur : c'est l'opinion de Uffenbach, de Schelhorn, de Panzer, de Gemeiner, etc. Hartlieb traduisit aussi en allemand deux ouvrages très populaires à cette époque (1). Médecin d'Albert Ier, surnommé le Pieux, duc de Bavière et comte de Vohburg, Hartlieb jouissoit d'une grande faveur près du duc et de sa femme Anne de Brunswick. En 1442, Albert ayant chassé les juifs de Munich, il donna à Hartlieb leur synagogue pour le récompenser de ses services. Celui-ci y bâtit une chapelle en l'honneur de saint Côme et saint Damien, patrons de l'art médical, ét il y érigea un autel dédié à la Vierge Marie. Plus tard le pieux docteur remplaça la chapelle par une église dont la réputation s'est perpétuée jusqu'à nos jours (2).

I

On connoit de la chiromancie de Hartlieb les exemplaires suivans: 1. Dans la bibliothèque royale de Paris : cet exemplaire imparfait du feuillet 1 vient sans doute de la bibliothèque de Munich. 2. Dans la même biblioth. : exemplaire complet, acquis, dit-on, il y a une cinquantaine d'années, avec le Décaméron de 1471. Ces deux volumes ont coûté 3000 francs.

(1) Le premier est intitulé Die Historie von den grossen Alexander, wie die Eusebius beschrieben hat. Cette histoire d'Alexandre le Grand, attribuée à Eusèbe, est un recueil de fables composées eu grec par Æsopus. On a cru d'abord cet ouvrage traduit du persan par Siméon Séthus, et on lui donnoit pour auteur Callisthenes ou Antisthenes; on a reconnu depuis la fausseté de cette opinion. Le livre fut traduit en latin par un certain Julius Valerius. C'est sur la version latine que Hartlieb fit la traduction allemande, aussi à la prière du duc Albert et de sa femme; la première édition est d'Augsbourg, 1472 (a). La seconde traduction de Hartlieb est intitulée Hie hebt sich an das buch Ovidii von der liebe zu erweben, auch die liebe zeuerschmehe Als doctor Hartlieb von latein zeteutsch gepracht hat. durch bete und geschäffte eines fürsten von österreych, etc. Hartlieb, après avoir mis ce livre sur le compte d'Ovide, dit, au deuxième feuillet, que l'auteur est Albertanus, ce qui n'est pas plus vrai de l'un que de l'autre c'est la traduction littérale d'un ouvrage d'Andreas Capellanus, intitulé Erotica seu amatoria; la première édition allemande qui porte une date est d'Augsbourg, 1482 (b).

(2) Tam fuit (Albertus) ab omni avaritia injustisque quæstibus alienus, ut judæos, sordidum et usuris assuetum hominum genus, Monachio exterminavit anno quadragesimo secundo (1442). Ejusce rei monimentum extat in hy

(a) Voy. Jo. Freinshemii comment. in Q. Curtium, cap. IV, au mot Valerius. Clément, Bibliothèque curieuse, t. 1, p. 179. Panzer, Annalen der ältern deutschen litteratur, pag. 70, no 22, et pag. 106, no 96. Bayle, Dictionn., 1820, t. 6, p. 289.

(b) Panzer, 1. c., p. 131, no 163. Allgemeines bibliographisches Lexikon, t. 1, p. 607.

3. Chez lord Spencer : exemplaire complet qui était autrefois dans la bibliothèque impériale de Vienne (1).

4. Dans la bibliot. de Wolfenbuttel: exemplaire incomplet (2). 5. Dans la mênie bibliot. : autre exemplaire également incomplet (2).

6. Dans la biblioth. de Windhag (3).

7. Dans la biblioth. de Memmingen (4).

Un exemplaire complet se trouvoit en 1785 dans la biblioth. de Ratisbonne (5). Heller parle d'un exemplaire qui étoit autrefois au couvent de Tegernsee. Panzer de Nuremberg possédoit aussi les premiers feuillets d'un exemplaire imparfait (6).

pogao Mariano Deiparæ cultu et populi pietate hodieque celebri. Judæis exactis, Albertus domum eorum conventiculis frequentatam, donavit Joanni Hartliebo medico, cujus ipse peritia in tuenda valetudine utebatur. Eam medicus vertit in ædem comprimis ornatam et accommodatam suis usibus. Adjecit oratorium, atque in eo altare ad honorem conceptæ Virginis et Divorum Cosme et Damiani. Cum succedente tempore, locus miraculorum et populi frequentia celebris evasisset, Hartliebus deo cedens ædificium, constructo sacello, dicavit Deiparæ Virgini, et hypogæum, quod cryptam hodie nuucupant, testudine induxit, adjectis ad prioreni aram novis altaribus et sanctorum reliquiis. Propagata et ejusce loci religio ad nostra usque tempora, Deo sua beneficia piorum votis orationibusque reponente. (Joannis Adlzreitter et Andreæ Brunneri Annales Boicæ gentis, 1710, in-fol., part. 2, lib. VIII, col. 170).

(1) Dibdin, Décaméron, t. I, p. 143.

(7) Schelhorn, De antiq. latinor. biblior. edit., p. 13. Uffenbach, loc. cit., p. 313. Heïnecken, Idée générale, 481. Heller, loc. cit., p. 378.

(3) Heinecken, loc. cit. Gemeiner, loc. cit., p. 3. Heller, loc. cit.

(4) Heinecken, loc. cit. Heller, loc. cit.

(5) Gemeiner, loc. cit. Heller, loc. cit.

(6) Gemeiner, loc. cit. Heller, loc. cit.

S VII.

EXERCICIUM SUPER PATER NOster.

Exercice sur le Pater noster, ou paraphrase de l'Oraison dominicale, accompagné de figures. L'auteur, qui est inconnu, met en scène deux personnages: Frater et Oratio; le moine Frater cherche la prière la plus agréable à Dieu, l'ange Oratio vient lui enseigner l'Oraison dominicale. Oratio a des ailes, symbole de la liberté spirituelle, une robe blanche, symbole de la pureté du cœur, et des tablettes à la ceinture, symbole de l'attention que doit avoir celui qui prie (1). Ce livre, ignoré jusqu'en 1806, a été décrit par la Serna Santander (2); l'article de Santander fut reproduit presque mot à mot dans le Neuer literarischer Anzeiger (3); l'Exercicium super Pater noster a échappé aux recher

ches de M. Heller.

Petit in-folio, 10 feuillets imprimés d'un seul côté du papier avec une encre grise; chaque page est entourée d'un filet d'encadrement; caractères gothiques: aucune ponctuation, excepté le point; des accens sur les i; sans chiffres, signatures ni réclames sans indication d'année, de ville ni d'imprimeur : en tête de chaque page est la citation du Pater noster, où le graveur a pris le sujet de la figure; plus bas la paraphrase, qui occupe quatre lignes longues; sous la paraphrase et séparée par un filet, est la figure sur laquelle on trouve aussi des rouleaux avec des textes explicatifs et les noms des personnages. Le premier feuillet sert de prologue.

Feuillet 1.

Exerciciu super Pater noster

Nota qo tria pertinent ad orante. scilz spiritalis libertas que per. alas.

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(a) Et non 1806, comme le dit Ebert, Allgemeines bibliog. Lexikon, t. 1, no 7229.

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