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Nouvelles bibliographiques.

La suite du charmant catalogue de M. Leber étoit impatiemment attendue des amateurs. Cet excellent ouvrage, qui se distingue, parmi tous les livres du même genre, par l'importance des spécialités qui y sont contenues et par le goût exquis des annotations du savant propriétaire, est maintenant complet. Les quatre premières divisions de la Bibliographie n'y occupoient qu'un volume. L'Hiswire, objet particulier, pour M. Leber, de précieuses études, dont le public a souvent recueilli le fruit, en remplit deux à elle seule, comme on pouvoit s'y attendre. Ce n'est pas dans une annonce rapide, et qu'on écrit au courant de la plume pour n'être pas devancé, qu'on donneroit une idée de ce Catalogue, qui est un des meilleurs livres de bibliothèque dont la science du bibliographe se soit depuis longtemps enrichie; nous y reviendrons avec toute la sollicitude que méritent l'exactitude consciencieuse et l'habile critique de l'auteur. Il nous suffira d'attester aujourd'hui que l'exécution matérielle du Catalogue de M. Leber n'est pas au-dessous du mérite de cette importante publication. Les exemplaires, en grand papier, sont de la plus grande beauté. CH. NODIER.

M. le président Lelewel, auteur du savant ouvrage sur la numismatique du moyen âge, réfugié polonois, emploie ses loisirs, à Bruxelles, à l'éclaircissement de plusieurs points de l'histoire numismatique, pour laquelle il ne cesse de manifester sa vive sympathie. Il va publier ses Études numismatiques et archéologiques, TYPE GAULOIS. C'est pour la première fois que la numismatique gauloise, jusqu'à ce moment très négligée, recevra les honneurs d'un traité spécial. 275 pièces seront gravées dans ce nouvel ouvrage de l'antiquaire polonois; la plupart sont de celles qu'on trouve à Bavay, à Tournay, et sur d'autres

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points de l'antique Nervie. Les notes et tables chronologiques qui accompagnent ces figures jetteront un nouveau jour sur les trois siècles qui ont précédé l'invasion romaine dans les Gaules, période trop peu connue et enveloppée de fables et de traditions nébuleuses. Si M. Lelewel obtenoit du gouvernement françois la permission de résider dans le département du Nord, il pourroit rendre un grand service à la science en perfectionnant son ouvrage sur les lieux mêmes dont il traite. Tous les hommes éclairés et amis de la science se joindront à nous pour solliciter, par la voie de la presse, l'entrée, en France, de ce vieillard laborieux et érudit, qui consacre ses dernières années à des travaux scientifiques faits pour honorer le pays qui les verra mettre au jour.

LA CHASSE DU CERF, poëme du XIe siècle, contenant 524 vers (V. Ste-Palaye, Mémoires sur l'ancienne chevalerie, 1826, 1. › P.) avec un glossaire des mots hors d'usage et des termes de chasse.

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Cet ouvrage, publié par les soins et aux frais d'un amateur connu par son goût pour les anciens ouvrages de chasse, est le plus ancien qui existe dans la langue françoise sur cette matière: on n'en connoît qu'un seul Ms. qui, après avoir appartenu à Henry de Mesmes, sieur de Roissy, et à Claude Fauchet, est aujourd'hui à la bibliothèque du roi. On trouvera, dans le Glossaire qui est à la fin du poëme, des explications détaillées de certains termes qui ne se trouvent que dans les plus anciens théreuticographes; et, sous ce rapport, cet opuscule ne sera peut-être pas inutile pour la lecture de nos anciens romans, où la chasse joue un si grand rôle.

Malgré l'importance relative de la Chasse du cerf, M. P. n'en a fait tirer que 50 ex. numérotés, parce qu'il ne destine son livre qu'aux amateurs, ses confrères, et au très-petit nombre de chasseurs qui aiment à réunir les productions de leurs devanciers.

Cet ouvrage, contenant 2 feuilles (32 p.) pet. in-8, coûtera, en papier de Hollande (véritable), 7 fr.

Sur vélin (3 ex., 2 seulement à vendre), 40 fr.

ÉTABLISSEMENS ET COUTUMES, ASSISES ET ARRÈTS DE L'échiquier de NORMANDIE, au XIIIe siècle (1207 à 1245), d'après le Ms. françois F. 2 de la bibliothèque Sainte-Geneviève, publiés par M.-A.-J. Marnier, avocat bibliothécaire de l'ordre des avocats de Paris. I vol. in-8.

Les pièces de ce recueil, rédigées sous Philippe-Auguste et antérieurement, ont servi à composer la très-ancienne coutume de Normandie. Ce monument, un des premiers du droit françois, peut prendre place à côté des assises de Jé

rusalem.

La Normandie, dit M. Pardessus, d'après le Paige, est la province de France où l'on s'est occupé le plus anciennement à constater les coutumes par écrit; Rollon Ier, duc de Normandie, prit l'engagement de les conserver. Il conferoit, disent les anciens textes, avec moult saiges hommes par qui la vérité étoit seue, ce qui toujours avoit été dit ou fait.

Ce livre est donc indispensable pour tous ceux qui s'occupent de rechercher les origines du droit françois.

On sait que, de tous les livres qui aient jamais passé en vente, celui qui s'est payé le plus cher, c'est le Décameron de Boccace, édition de Valdarfer, 1471; il fut acheté 2,260 liv. st. (52,000 fr.) en 1812, à la vente Roxburgh, par le marquis de Blandford, qui le fit vendre sept ans après avec 60 pour cent de perte. On trouvera une description minutieuse de ce joyau bibliographique dans la bibliotheca spenceriana de Dibdin, et dans le bibliogr. Décam., du même auteur, on peut lire (tom. III, p. 62-67) un récit emphatique et tant soit peu burlesque de l'enchère qui eut pour dénoùment ce prix énorme. Un autre exemplaire de ce volume, qu'un vrai bibliophile ne regarde qu'à genoux, est à la bibliothèque du roi, à Paris; mais il n'est pas tout à fait complet. Il en existe un troisième, également imparfait, dans la bibliothèque du château de Blenheim, appartenant au duc de Sunderland.

J'ai déterré une lettre du révérend Vaughan Thomas, conservateur de cette belle collection, et qui rend compte de cet exem

plaire, qui n'a jamais été exactement décrit ; il est exempt de défaut et bien conservé; malheureusement il y manque 5 feuillets.

D'abord le dernier feuillet de la table des matières ou intitulés des chapitres; il contenoit les chapitres des nouvelles de la 10' journée, qui manquent en totalité, si ce n'est les trois premières lignes.

Ensuite il faut déplorer la perte du premier, à l'exception des trois dernières lignes : ce feuillet venoit après la table.

Il manque dans la 4o journée 2 feuillets consécutifs, ce qui cause un vide de 16 lignes à la fin de la 1 nouvelle, Tancredi, et de 144 lignes au commencement de la 2o nouvelle, Frate Alberto.

La dernière perte est celle d'un feuillet de la 10o journée; il devoit contenir 22 lignes à la fin de la 3 nouvelle, Mitridanes, et 52 lignes au commencement de la 4o, Messer Gentile de Carrisendi. L'exemplaire de Bleinheim a 12 pouces 3 huitièmes sur 8 pouces et demi (anglois); l'exemplaire Roxburgh a, selon Dibdin, 11 pouces et demi sur près de 8 pouces.

On peut regarder ces dimensions comme d'une rigoureuse exactitude, s'il est vrai, comme on nous l'assure, qu'elles ont été prises avec un elzéviriomètre, commandé à grands frais par un amateur célèbre. G. B.

Il vient de paroître à Oxford, en 4 vol. in-8, une traduction du Dictionnaire bibliographique allemand d'Ébert.

NOTE SUR L'OUVRAGE INTITULÉ HISTOIRE LITTÉRAIRE DE FRANCE.

Commencée par les religieux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, D. Rivet, 1er et principal auteur de cet ouvrage, publia le 1er volume en 1733, et il terminoit le 9° en 1749, quand il fut attaqué de la maladie dont il mourut. Plusieurs membres de cette congrégation continuèrent : le 12° vol. fut publié en 1766; il comprenoit une partie du xe siècle.

Une commission de l'Institut a été chargée d'achever cette entreprise; ils ont suivi le plan des bénédictins, qui consistoit à offrir, dans chaque art., la vie des auteurs, l'analyse de leurs ouvrages; assigner les rangs en s'asservissant à la date de la mort des auteurs; en tête de chaque siècle un discours historique sur l'état des lettres. Les discours préliminaires, en général, offrent beaucoup d'intérêt; on y trouve le tableau progressif des lettres, des faits ignorés, des détails curieux, etc.

Il est ridicule de ranger les auteurs d'après la date de leur mort: des écrivains qui ont beaucoup vécu ne se trouvent pas dans le volume, quelquefois dans le siècle où il a exercé une grande influence: des disciples morts jeunes sont connus avant le maître. C'est comme si, dans l'histoire littéraire du xvIIe siècle, on omettoit Boileau, Fénelon, morts dans le xvi, tandis qu'on y mettroit Racine, Molière, etc.

Un autre inconvénient, c'est d'offrir pêle-mêle tous les divers genres dans lesquels les auteurs ont écrit; les écrivains devroient être classés par ordre de matière.

La commission de l'Institut a déjà publié 2 vol. qui forment les 11 et 12° de l'ouvrage; ils publient maintenant le 13o, qui finit le xe siècle.

Pour pouvoir se reconnoître, je diviserai les matières de ce volume en parties; la première comprendra les ouvrages qui appartiennent à la littérature latine, etc.

(Chaque partie en §.) § 1, la théologie; 2, grammaire; 3, légistes; 4, historiens, chroniqueurs; 5, poëtes; 6, épistolaires.

La partie de la théologie offre peu d'intérêt; les points de doctrine sont fixés; il est utile que de telles controverses ne se renouvellent pas.

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