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Barbur adoptèrent alors le symbole de Chalcédoine, furent admis par le patriarche catholique d'Antioche, Anastase, dans la communion de l'Église, et s'efforcèrent d'amener avec eux leurs anciens coréligionnaires au Catholirisme. A la mort du patriarche jacobite, Pierre-Anastase convoqua une assemblée de moines monophysites à Antioche; Probus et Jean Barbur s'efforcèrent en vain, pendant six mois et en publiant huit dissertations, de convaincre les moines de l'erreur monophysite, notamment de l'inconséquence de Pierre, qui maintenait la différence des deux natures dans le Christ sans vouloir parler de deux natures.

2. Le patriarche Athanase tint, en 726, un autre synode in Syria, sans qu'on indique autrement le lieu de l'assemblée, pour essayer de réunir les Arméniens aux Jacobites (1).

3. Entre 740 et 755 un troisième synode se réunit à Tarmana, dans le district de Cyrrhe. Athanase, évêque de Sandala et Maiphéracte, s'y réconcilia avec le patriarche Jean, qu'il avait luimême antérieurement élevé par un mensonge sur ce siége patriarcal (il avait écrit, sur les trois billets des candidats tirés au sort, le seul nom de Jean), et qui était devenu son adversaire (2).

4. Le synode de Mabug, en 755. Abdallah, gouverneur de la Mésopotamie, plus tard roi des Arabes et des Perses, avait fait élire, à la place du défunt patriarche Jean, Isaac, moine d'Édesse, dont bientôt après il avait ordonné la mort. Isaac eut pour successeur Athanase de Sandala, mais pour quelques jours seulement. Celui-ci ayant été également mis à mort, les évêques, réunis en grand nombre à Mabug, élurent le

(1) Assemani, d'après Bar-Hébréus, Bibl. Or., t. II, p. 338. Mansi, XII, 271. (2) Assemani, I. c. Mansi, XII, 301.

moine George, du couvent de Cansare. Il était absent. Il fut invité par écrit à se faire ordonner; mais, dans l'intervalle, un moine, nommé Jean, sut déterminer les évêques d'Orient à élire Jean, évêque de Callinicum, et il en résulta un schisme, les évêques occidentaux ayant maintenu la nomination de George (1).

5. Ce schisme fut terminé en 765, les suffragants de Mossul ayant, à la mort de leur patriarche Jean, reconnu, au synode de Sarug, le patriarche George, et déclaré invalides les consécrations épiscopales accomplies par Jean (2).

6. Les moines de Juba avaient demandé au patriarche Cyriaque de nommer un certain Xénaïas au siége d'Alep; mais le patriarche avait sacré Salomon. Les moines ne le reconnurent point; ils effacèrent le nom du patriarche des livres liturgiques, et le dénoncèrent au calife Haroun-al-Raschid. Le patriarche ayant exposé son innocence devant le calife, les moines parvinrent, en 837, à réunir des évêques dans le village de Skialaz et firent élire deux évêques. Cyriaque convoqua un synode à Gubrinum, dans le district de Cyrrhe, et ce synode excommunia les moines de Juba et l'évêque qu'ils avaient nouvellement nommé. Mais les moines ne se tinrent point pour battus; ils choisirent pour patriarche le moine Abraham, de Cartamine, reprochant en même temps à Cyriaque d'avoir été cause que le synode de Beth-Botin, dans le

district de Haran, avait omis à la fraction de l'hostie les paroles de la liturgie syriaque: Panem cœlestem frangimus in nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti (3). L'omission de ces mots amena plus tard un schisme

(1) Assemani, Bibl. Or., t. II, III. Mansi, XII, 577.

(2) Assemani, l. c., 112. Mansi, XII, 673. (3) Assemani, Bibl. Or., t. II, 342. Mansi, XIV, 753.

dans le diocèse de Hass-Assin, lequel | Cœlesti ecclesiastica Hierarchia, et dura de 887 à 1187. de quatre livres de Sacerdotio (1). 8. Lemoine Moïse Barcépha†913), auteur d'un commentaire sur l'Hexaëméron, de Paradiso, sur l'Ancien et le Nouveau Testament, d'un livre de Anima, d'un traité de Sectis, et d'homélies sur les principales fêtes de l'année (2).

La situation politique des Jacobites syriens fut aussi déplorable sous la domination des Grecs que sous celle des Sarrasins; ils furent persécutés, en partie par leur faute. Ils furent plus heureux sous les princes franks.

Assemani, outre Bar-Hébréus que nous avons cité, compte encore 40 auteurs syriens jacobites, dont voici les plus importants.

1. Pierre le Jeune, patriarche (578), dont il a été question plus haut († 591). 2. Jean, évêque d'Asie, c'est-à-dire de l'Asie-Mineure (Carie, ou Phrygie), probablement évêque régionnaire des monophysites, qui fit une histoire de l'Église s'étendant de Théodose le Jeune à l'empereur Justinien (574) (1).

3. Thomas d'Héraclée, évêque de Germanicie, qui traduisit le Nouveau Testament en syriaque et vécut vers 610 (2).

4. Élias, patriarche, contemporain de S. Jean Damascène, vers 710, écrivit une apologie du monophysisme contre Léon, évêque de Haran (3).

5. Denys, patriarche vers 775, écrivit une chronique depuis la création du monde jusqu'à son temps, en quatre parties, d'après Eusèbe, Socrate et Jean, évêque d'Asie, de sorte qu'on ne peut, à proprement parler, lui attribuer que l'histoire à partir de Justinien jusqu'à son élévation au siége patriarcal (4).

6. Le patriarche Cyriaque, que nous avons cité plus haut (5).

7. Jean, évêque de Dara, de 700 à 750, auteur de quatre livres de Resurrectione corporum ; de deux livres, de

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9. Jean, patriarche vers 969, contemporain de Mennas d'Alexandrie, qui avait des principes monophysites particuliers (3).

10. Michel le Grand, patriarche vers 1190, écrivit un traité sur la préparation à la communion, et mit de l'ordre dans le Pontifical et le Rituel des Jacobites syriens (4).

11. Denys (Jacques) Bar-Salibi, évêque d'Amida vers la fin du douzième siècle, écrivit des commentaires exégétiques sur l'Ancien et le Nouveau Testament, un livre Adversus Hæreses, une Instructio Sacerdotis pœnitentis, une explication de la sainte messe, et plusieurs autres dissertations. Le commentaire sur les Évangiles et l'explication de la sainte messe sont d'une importance particulière pour la critique biblique et pour l'histoire du culte (5).

12. Mar Jean, métropolitain à Marde (1125-1165), très-actif dans l'œuvre de la restauration des couvents de son diocèse (6).

13. Jacob, évêque de Tagrit, vers 1230, auteur d'un livre de théologie en 4 parties, intitulé: Liber Thesaurorum (7).

14. Le prêtre Daniel, contemporain de Bar-Hébréus, auteur d'un Nomocanon en arabe (8).

(1) Assemani, l. c., 118-123.
(2) Ibid., 1. c., 127-131.
(3) Ibid., 1. C., 132-141.
(4) Ibid., 1. c., 154-156.
(5) Ibid., 1. c., 156-211.

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15. Le patriarche Ignace XII (VIII), 1 saisir le pouvoir. On en voit la preuve Noé Libaniota, né en 1451, auteur évidente dans l'appui que Jacques II et d'un Breviarium chronici de Mésopo- les prétendants trouvèrent en Irlande tamie allant jusqu'en 1496, en arabe (1). et en Écosse. Ce ne fut qu'après la malOutre les ouvrages indiqués, la plu- heureuse bataille de Culloden (1746) part des auteurs que nous venons de que ce parti politique tomba et perdit citer composèrent des prières liturgi- tout espoir de voir les Stuarts remonter ques (anaphora), des écrits synodaux sur le trône de la Grande-Bretagne. et des cantiques religieux.

HÆUSLE.

JACOBITES, partisans de Jacques II (2), roi détrôné d'Angleterre. Les plus célèbres d'entre eux étaient les non-jureurs, non jurors. Ce nom leur venait de ce que huit prélats anglais, l'archevêque de Cantorbéry à leur tête, et huit pairs laïques imitant leur exemple, avaient refusé de prêter le serment de suprématie à Guillaume III d'Orange, rejetant tout roi de fait, et se prononçant pour l'autorité absolue, hé réditaire, inviolable, du roi de droit divin. Tandis que beaucoup d'ecclésiastiques du second ordre sacrifiaient leurs bénéfices au scrupule de leur conscience, d'autres, plus nombreux, s'imaginèrent pouvoir concilier leur conscience et leur intérêt en prêtant le serment de suprématie avec des restrictions et des explications, en distinguant le roi de facto et le roi de jure, en prétendant que leur serment n'avait pas d'autre sens que la soumission fatale à une puissance de fait.

Les Jacobites étaient particulièrement nombreux en Irlande et en Écosse. En Écosse les presbytériens avaient pris le dessus après la chute de Jacques II; ils persécutèrent si cruellement les épiscopaux que les partisans de la haute Église, opprimés, placèrent toutes leurs espérances dans les Stuarts. Plus les partisans de cette race exilée étaient durement traités dans les trois royaumes, plus ils s'efforçaient de res

(1) Assemani, Bibl. Or., t. II, 468-472. (2) Voy. JACQUES 11.

Voir Lingard, Hist. d'Angleterre, continuée par de Marles, 1er vol. BRISCAR.

JACOPO, surnommé PASSAVANTI, d'une noble famille de Florence, entra dans l'ordre des Dominicains, et se distingua au milieu du quatorzième siècle comme prédicateur. Il mourut à Florence, le 15 juin 1357. Son livre: lo Specchio di vera Penitenzia, écrit d'abord en latin, puis en italien, obtint tant de succès qu'on le compara aux meilleurs ouvrages des premiers et des plus savants Pères de l'Église. Son style italien est simple, facile, agréable, sans ornement. Après trois éditions de ce livre, publiées en italien, à Florence (1495 et 1585), à Venise (1586), l'Académie della Crusca en publia une nouvelle (Florence, 1681), pour laquelle l'académicien chargé du travail se servit des meilleurs manuscrits; il y ajouta une préface, qui loue le fond et la forme du livre, remarquable, dit-il, par la légèreté, l'élégance de la forme et la délicatesse du style leggiadria della gentilissima forma et la più fina eloquenza. On voit par là qu'au temps du Dante, de Pétrarque et de Boccace, on cultivait également, dans la chaire chrétienne et dans les ouvrages purement religieux, la pureté, la noblesse et la beauté du style. Outre Jacopo Passavanti, on en trouve encore des preuves dans Jordan de Pise, célèbre prédicateur dominicain, dont le style est d'un pur toscan († 1311) (1); dans Barthélemy

(1) Voir Script. Ord. Præd., de Quélif et Echard, I, 512.

a Santa-Concordia, dont les Ammaestramenti degli antichi appartiennent aux plus élégantes productions de la prose italienne (1) († 1347); dans Chavalcha de Vico (2), et sainte Catherine de Sienne, non meno pulita nello scrivere che incontaminata nel vivere.

Cf. Maffei, Storia de Letteratura Ital., Milano, 1825, t. I, p. 229-231; Script. Ord. Præd., I, 645.

SCHRÖDL.

| positions. Il distribua sa fortune aux pauvres, se fit admettre parmi les membres du tiers-ordre de S. François, ne pensa plus qu'à la pénitence et à la mortification, et s'appliqua surtout à devenir le point de mire de toutes les moqueries et de tous les sarcasmes. Il y réussit parfaitement, quoique plus d'un railleur s'aperçût que celui qui jouait le rôle de fou parlait souvent d'une manière plus sérieuse et plus sage que ceux qui le bafouaient. Il mena penJACOPONI DA TODI, appelé aussi dant dix ans cette façon de vivre, qui Jacoponi de' Benedetti, de Benedictis, avait quelque chose d'exagéré. Il finit à cause de sa descendance de la famille par se résoudre à entrer dans l'ordre de des Benedetti de Todi, de l'Ombrie, Saint-François; mais, comme il passait fut un des Franciscains du treizième pour fou, on ne le reçut que lorsqu'il siècle qui se rendit célèbre par la beauté eut remis aux supérieurs de l'ordre un de ses cantiques religieux. Il se nom- chant qu'il avait composé sur le mépris mait Jacques. Après sa conversion il du monde, et qui démontrait à la fois la fut surnommé Jacoponi par dérision, plénitude de sa raison et la portée de et il ne voulut, par humilité, plus s'en- son génie. Une fois Franciscain, il ne tendre appeler autrement. Après avoir fut plus autorisé à s'exposer à la risée terminé son droit, il devint avocat, fut du monde; mais il ne perdit rien du pendant de longues années à la tête du profond mépris qu'il avait de lui-même barreau, livré tout entier à l'esprit du et de son ardent amour pour l'humiliamonde, aux recherches du luxe, aux tion, l'abnégation et la pénitence; son succès de la vanité. Sa femme, aussi amour pour Jésus-Christ devint de plus vertueuse que noble, cachait la plupart en plus vif et impétueux. Lorsque, au de ses bonnes œuvres aux regards de milieu de la nuit, il méditait sur cette son mari, et vivait extérieurement question: « Seigneur, mon Dieu, qu'êcomme les autres dames de son rang. tes-vous et que suis-je ? » son cœur Elle assistait un jour à un spectacle, s'enflammait d'une telle ardeur qu'il lorsque tout à coup les gradins s'écrou- aspirait à souffrir toutes les tortures. lèrent; elle y perdit la vie avec beau-Lui demandait-on ce qu'il était prêt à coup d'autres femmes. Jacoponi, ac- souffrir pour le Christ: il répondait avec couru au premier bruit de la catastroun enthousiasme incroyable : « Toutes phe, trouva sa femme respirant encore, les douleurs, toutes les souffrances de détacha rapidement ses vêtements pour la terre, du purgatoire et de l'enfer! » faciliter sa respiration, et découvrit Souvent il se retirait du milieu de ses qu'elle portait sous son costume mon- frères, s'approchait d'un arbre et l'envedain une ceinture des plus dures. Cette loppait de ses bras en s'écriant: « O mort subite et cette découverte inat- doux Jésus, ô doux et aimable Jésus! » tendue mirent Jacoponi comme hors de On lui demanda un jour pourquoi il lui et changèrent complétement ses dis- pleurait si amèrement. « Je déplore, répondit-il, que l'amour ne soit pas aimé ! >>

(1) Script. Ord. Præd., de Quétif et Echard I, p. 523.

(2) Ibid., p. 878.

Il éprouvait la plus vive douleur de

mourra comme un chien ! »

Quoi qu'il en soit, Jacoponi se laissa emporter trop loin dans son zèle contre le Pape. Peu avant sa mort, et sur son lit d'agonie, il composa encore des cantiques sacrés en l'honneur du Christ. Il mourut le 25 décembre 1306, trèsâgé, et fut inhumé à Todi. Il ne voulut jamais, par humilité, recevoir le sacerdoce. Ses cantiques, que les Italiens eux-mêmes avaient oubliés, ont repris faveur dans ces derniers temps et ont été appréciés à leur juste valeur. Il y règne le même esprit d'amour et d'enthousiasme que dans les poëmes de S. François d'Assise, dont une partie probablement appartient à Jacoponi. Ainsi Affo (1) revendique pour Jacoponi les deux cantiques attribués à S. François L'amor mi mise, et l'Amor di caritade, Mais on peut faire diverses objections contre l'opinion d'Affo.

voir que Dieu était journellement outra-; renard, il a régné comme un loup, et il gé. De là aussi la franchise sans réserve avec laquelle il blâmait la conduite du Pape Boniface VIII, notamment la haine qu'il portait aux Colonna, la vigueur qu'il avait déployée dans le siége de Préneste, comme on peut le voir dans son poëme commençant par ces mots: 0 Papa Bonifacio, molt hai giocato al mondo. Cette hardiesse, qui dépassait la mesure ordinaire et ne pouvait trouver d'excuse que dans l'ardeur de son zèle, fit éclater toute la colère du Pape. Il nourrissait d'ailleurs un secret ressentiment contre le moine sincère qui, aussitôt après son élévation au trône pontifical, lui avait interprété d'une manière fort déplaisante un songe dans lequel le Pape avait vu une cloche immense, sans marteau, envelopper la terre. On peut ajouter qu'il s'était formé alors, parmi les Franciscains, un parti de zélateurs orgueilleux qui était devenu une secte formellement hérétique, voyant l'Antechrist dans le Pape (1), et que Boniface pouvait facilement être entraîné à croire que Jacoponi parlait dans l'esprit de cette secte. Boniface non-seulement prononça contre Jacoponi l'excommunication, mais le fit jeter en prison et le condamna à perpétuité au pain et à l'eau. Jacoponi lui-même raconte fort gaiement sa condamnation dans un de ses poëmes, où il décrit la manière dont il fut traité en prison. Il ne resta captif que durant la vie de Boniface, supporta courageusement son sort, et ne demanda qu'à être relevé de l'excommunication.

On prétend que Jacoponi avait prévu la fin tragique du Pape; mais c'est une question indécise. On attribue aussi à Jacoponi ce mot exagéré dans sa généralité et inconvenant dans la bouche d'un humble Franciscain : « Boniface s'est glissé sur le Saint-Siége comme un (1) Voy. FRATICELLES.

Les S. Cantici del Beato Jacoponi di Todi parurent à Florence, 1490; Rome, 1558; Venise, 1617, et à Lucques, 1819, où ils furent publiés par Alexandre Mortara, sous le titre de : le Poesie spirituali del B. Jacopone da Todi. On considère aussi Jacoponi comme l'auteur du Stabat Mater.

Voir Wadding, Annal. Min., edit. Lugdun., 1628, t. II, p. 705-710, et t. III (1636), p. 50-56; Görres, Mystique, II, 162-169; id., S. François d'Assise troubadour, dans le Catholique, 1826; Chavin de Malan, Hist. de S. François d'Assise; Schlosser, les Poëmes de S. Franc. d'Ass., Francfort, 1842; Ozanam, les Poëtes franciscains, Paris. SCHRÖDL.

JACQUES (S.) LE MAJEUR, Apôtre de J.-C., fils de Zébédée, pêcheur de Galilée et frère aîné de l'Évangéliste S. Jean (2). Sa mère se nommait Sa

(1) Dissert. dei Cantici di S. Francisco d'Ass., Guastalla, 1777.

(2) Matth., 10, 2; Marc, 3, 17.

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