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quelque prix que ce soit, je veux être avec vous; faites ce que vous voudrez, non-seulement de mes pieds, mais encore de mes mains et de ma tête. Vous serez écouté, Pierre; vos pieds et vos mains seront lavés; vous serez crucifié comme votre maître; votre tête aura son partage dans votre crucifiement, vous serez crucifié la tête en bas: c'est ainsi que votre maître vous lavera; voilà le bain qu'il vous prépare. Vous ne le savez pas encore; on vous le fera savoir en son temps. Imitons saint Pierre; abandonnons-nous à notre Sauveur. Nous ne savons pas encore ce qu'il veut faire de nous : notre faiblesse ne le pourrait pas souffrir; mais, quoi que ce soit, disons-lui à notre tour: Seigneur, je vous livre tout, pieds et mains, tout ce que je suis, la tête même et l'âme dont elle est le siége.

(BOSSUET.)

13. Celui qui a été lavé n'a plus besoin que de laver ses pieds. · En Orient, dans les pays chauds, l'usage du bain était fort fréquent; et après qu'on s'était lavé le matin et pendant le jour, il ne restait plus sur le soir que de se laver les pieds pour se nettoyer des ordures qu'on amassait en allant et venant. Jésus-Christ se sert de cette similitude pour faire entendre à ses fidèles qu'après s'être lavé des grands péchés, il reste encore le soin de se purger de ceux que l'on contracte dans l'usage de la vie humaine, lesquels, bien que plus petits en comparaison des autres, ne laissent pas en eux-mêmes d'être toujours grands. Il nous apprend donc, par cette parole, qu'il ne nous est pas permis de négliger ces moindres péchés; et c'est ce qu'il a voulu nous signifier par le lavement des pieds. Et afin de pénétrer tout le mystère, le soin qu'il prend de laver les pieds à ses apôtres au moment où il allait instituer le sacrement de l'Eucharistie et les y faire participer, nous apprend avec quel soin nous devons nous préparer et quelle pureté nous devons apporter à la réception de ce grand sacrement. Lavez-vous donc, chrétien, lavez-vous de vos péchés, jusqu'aux plus petits, lorsque vous devez vous approcher de la sainte table. Lavez vos pieds avec soin, renouvelez-vous tout à fait, de peur qu'il ne vous arrive de manger indignement le corps du Sauveur. (BOSSUET.)

17. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le maître et le Seigneur, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. — Le Sauveur nous enseigne à rendre à nos frères le service que nous pouvons, même corporel, même sans y être obligé. Celui de laver les pieds était alors en grand usage, comme il paraît par ces paroles de saint Paul, où il compte parmi les conditions de la veuve qu'on devait choisir

pour servir les pauvres, qu'elle ait été hospitalière, qu'elle ait lavé les pieds des saints. Choisissons à cet exemple quelque service de cette nature qui revienne à celui-là selon nos mœurs. Par exemple, allons servir les malades dans un hôpital, ou plutôt encore quelque malade qui soit sans secours et qui ait besoin d'un tel service; et toutes les fois que nous le rendrons à quelqu'un, rendons-le, comme Jésus-Christ, le plus sérieux, le plus effectif et par conséquent le plus humble qu'il se pourra. Que ceux qui rendent quelquefois aux pauvres de tels services par cérémonie, comme les princes, les prélats, les supérieurs des communautés, entrent dans l'esprit de cette cérémonie, qu'ils entrent dans une profonde et sincère humilité, qu'ils considèrent que, dans le fond, notre nature est servile, que nous sommes nés serfs par le péché, et que la différence des conditions ne peut pas effacer ce titre. Ne servons pas seulement nos frères avec humilité, comme a fait le Sauveur, mais servons-les avec amour en nous souvenant de cette parole: Jésus ayant toujours aimé les siens, il les aima jusqu'à la fin. Ce ne fut donc pas seulement pour pratiquer l'humilité et nous en donner l'exemple qu'il lava les pieds à ses disciples, mais ce fut par un tendre amour, par le plaisir qu'il avait à leur montrer combien il les estimait, pour relever la dignité de la nature humaine tombée dans la servitude. Servons donc nos frères dans le même esprit, par estime, par tendresse et pour honorer Jésus-Christ en eux. Dans un sens moral, mais très-véritable et très-solide, nous nous lavons les pieds les uns aux autres, lorsque nous prenons soin de nous avertir mutuellement de nos fautes, toujours prêts à les excuser, ne souffrant pas qu'on deshonore notre prochain dans les moindres choses, et le purgeant par ce moyen jusque des plus petits défauts. Et cela non-seulement par humilité, de peur qu'en jugeant les autres, nous nous attirions à nousmêmes un sévère jugement pour nos défauts, mais par une sincère et véritable tendresse pour tous les chrétiens qui sont nos frères et pour tous les hommes qui sont notre chair. Jésus-Christ, après avoir dit: Faites comme je vous ai fait, et avoir montré aux hommes le service qu'ils doivent rendre à leurs semblables, afin de leur faire entendre à combien plus forte raison ils doivent servir ses ministres, il ajoute : Celui qui reçoit ceux que j'envoie, me reçoit moi-même, et celui qui me reçoit reçoit celui qui m'a envoyé. Ce bel enchaînement, de remonter des ministres de Jésus-Christ à lui-même, et de lui-même jusqu'à Dieu son père. Accoutumons-nous à regarder Jésus-Christ dans nos pasteurs, et dans Jésus-Christ toute la majesté de son Père. En tenant ces discours à ses apôtres, Jésus-Christ y insère toujours quelqeu

chose du traître Judas, pour les confirmer non-seulement dans la foi, en leur faisant sentir qu'il savait tout, mais encore dans les sentiments de bonté et d'humilité, puisque connaissant, comme il dit, ceux qu'il avait choisis et sachant les vains desseins de ce traître, il n'avait pas laissé de lui laver les pieds, et non-seulement cela, mais encore de le faire mettre à sa table, de lui servir à manger comme aux autres, et ce qui est au-dessus de tout, de lui donner comme aux autres son corps et son sang. (Bossuet.)

ÉLÉVATION.

Ne serons-nous donc jamais véritablement touchés de votre amour, bon Sauveur! Il éclate à chaque page de votre saint Évangile et, à la veille de souffrir et de donner votre vie pour les hommes, vous leur en laissez la preuve la plus éclatante. « J'ai désiré ardemment de manger cette pâque avec vous avant de souffrir, » dites-vous: c'està-dire, je veux mettre le comble à ma tendresse infinie en restant à jamais au milieu de vous pour être votre force, votre consolation, votre lumière pendant les jours du pèlerinage. Et cette étonnante parole a reçu et reçoit tous les jours son entier accomplissement. Seigneur, ne nous laissez pas oublier que pour profiter de cette source abondante de trésors célestes, il faut que nos âmes soient véritablement l'image du Dieu qui nous a créés et qui se donne à nous; qu'il faut que nos cœurs soient humbles, purs, dépouillés de toute vaine enflure de l'orgueil. Malheur à nous, si nous pensons, si nous disons, si nous faisons quelque chose qui s'éloigne d'un si beau modèle ! Vous êtes, avez-vous dit, la voie, la vérité et la vie; répétons-nous done sans cesse que si nous n'allons pas au festin que vous nous avez préparé, ou si nous nous en approchons avec un cœur qui n'ait aucune ressemblance avec le vôtre, nous sommes privés de la lumière et de la vie, et nous demeurons dans les ténèbres et dans la mort. Qu'il n'en soit pas ainsi, Seigneur!

CHAPITRE XCVII.

1-8. Jésus annonce encore une fois que l'un de ses apôtres doit le trahir.

9-12. Institution de l'adorable Eucharistie. — 13-23. Jésus parle encore du traître, et le désigne; Judas sort du cénacle (jeudi saint, vers les huit heures du soir, ce qui était pour les Juifs le vendredi).

MATH., XXVI, 21-29; MARC, XIV, 18-25; Luc, XXII, 15-23; Jaen, XIII, 20-30.

"Amen, amen dico vobis Qui accipit si quem misero, me accipit: qui autem me accipit, accipit eum qui me misit.

Cùm hæc dixisset Jesus, turbatus est spiritu;

dixit: Amen, amen dico vobis, quia unus ex vobis tradet me.

1. En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque reçoit celui que j'aurai envoyé, me reçoit; et quiconque me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé.

2. Ayant dit cela, Jésus se troubla intéet protestatus est, et rieurement1; et ses disciples étant à table et continuant de manger, il leur parla ouvertement et leur dit : En vérité, en vérité je vous le dis, un de vous, qui prend son repas avec moi, me trahira.

b Et Filius quidem hominis vadit, sicut scriptum est de eo: væ autem homini illi per quem Filius hominis tradetur! bonum erat ei, si non esset natus homo ille.

Aspiciebant ergô ad invicem discipuli, hæsitantes de quo diceret.

Et ipsi cœperunt quæ rere inter se, quis esset ex eis qui hoc facturus

esset.

Et contristali valdè

3. Pour ce qui est du Fils de l'homme, il s'en va, selon ce qui a été écrit de lui; mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme sera trahi. Il vaudrait mieux pour cet homme qu'il ne fût pas né2.

4. Et les disciples se regardaient l'un l'autre comme pour savoir de qui il parlait; 5. Et ils se demandaient qui était celui d'entre eux qui ferait cela.

6. Et pleins d'une grande tristesse, ils se

1 ✈ 2. Comme homme, le Sauveur était susceptible d'émotions.

2 † 3. Jésus-Christ prédit à Judas la peine qui l'attend, pour que la crainte du supplice opère dans son âme un retour que n'avait pu produire l'attrait de sa divine miséricorde.

(SAINT JEROME.)

experunt singuli dicere: Numquid ego sum, Do

mine?

At ipse respondens ait: Qui intingit mecum manum in paropside, hic me tradet.

Respondens

autem

Judas qui tradit eum,

dixit: Numquid ego sum,

mirent chacun à lui dire: Est-ce moi, Seigneur?

7. Mais il leur répondit: Un des douze, qui partage avec moi ce repas, doit me trahir.

8. Et Judas, qui le trahit, prit aussi la

Rabbi? Ait illi: To parole et dit : Est-ce moi, Maître? Il lui répondit: Vous l'avez dit1.

dixisti.

Conantibus autem eis, accepit Jesus panem, et

9. Or, pendant qu'ils étaient au souper, benedixit ac fregit dedit Jésus prit du pain, et rendant grâces, ille

que discipulis suis, et ait : Accipite, et comedite; hoc est corpus meum, quod pro vobis datur, hoc facite in meam com memorationem.

Similiter et calicem, postquàm cœnavit, 'gratias egit, et dedit illis, dicens: Bibite ex hoc omnes :

Hic est enim sanguis meus novi testamenti, qui pro vobis et multis effundetur in remis

bénit et le donna à ses disciples, disant :

Prenez et mangez, car ceci est mon corps, pour vous; faites ceci en mé

qui sera livré

moire de moi.

10. Prenant de même le calice, après le souper, il rendit grâces, et le leur donna, disant Buvez-en tous.

:

11. Car ceci est le calice de mon sang2,

le sang de la nouvelle alliance3, qui sera sionem peccatorum, hoc répandu pour vous et pour un grand nombre, en rémission des péchés"; faites ceci

8. C'est-à-dire, ouí, vous-même, mais les autres disciples ne remarquèrent point cette réponse de Jésus.

2 11. C'est-à-dire, ce qui est dans ce calice est mon sang. Par la vertu toutepuissante de la parole de Jésus-Christ, ce qui était du pain devient son propre corps, et ce qui était du vin devient le même sang qu'il a répandu sur la croix.

3 11. C'est-à-dire par lequel est établie et confirmée la nouvelle alliance entre Dieu et les hommes: l'ancienne alliance l'avait été par l'effusion et l'aspersion du sang des animaux. Saint Luc et saint Paul écrivent, cette coupe est le nouveau Testament en mon sang, comme si on disait : De même que ce papier, où est écrite de la main de votre père sa dernière volonté, est son testament, ainsi cette coupe sacrée est le testament de Jésus-Christ par son sang qu'elle contient et dont la dernière disposition devait être écrite. (BOSSUET.)

11. Jésus-Christ est mort pour tous les hommes; mais malheureusement beaucoup, par leur faute, ne profiteront point du fruit de son sacrifice.

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