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verant; in spem erecti, Campanos semper spretos, tum autem ut auctores periculorum malorumque suorum invisiores, populationibus et vastatione agrorum lacessebant.

II. Erat in duce romano par dignitati Fabiæ domus animus, sed contemtus toties a suis victæ gentis, et rei gerendæ cupiditas, consilium eripuerant: raptim ad hostes exercitu ducto, quum præmissos ab imperatore Samnitium speculatores vidisset, qui, conspecto Romanorum agmine, se recipiebant ad suos; universam hostium multitudinem fugere arbitratus, non locorum, non hominum explorato habitu, tanquam omnis victoriæ spes in celeritate posita esset, quanta maxima festinatione poterat, signa inferri jussit. Apud Samnites, a suis præmonitos, omnia circumspectius acta sunt : præcipi opportuna loca, strui acies, alloquiis ducum accendi militis animi potuerunt. Igitur eventus prælii, qualis esse debuit, fuit. Fessos ex itinere et cursu, turbatis ordinibus, tanquam ad prædam magis quam pugnam venientes, instructus paratusque miles haud magno negotio pepulit: Fabius, desideratis suorum millibus tribus, majore etiam numero sauciorum, quo minus omnem exercitum amitteret, superventu noctis defensus est.

III. Tum loco paulo æquiore capto, quantum in illa

niens, qu'ils avaient toujours méprisés, et qu'alors ils haïssaient mortellement comme les auteurs de leurs pertes et de leurs maux, et portèrent le ravage et la désolation dans les campagnes.

II. Chez le général romain, la valeur égalait le nom illustre des Fabius; mais le mépris pour une nation tant de fois vaincue par ses pères, et l'ardeur de combattre, lui avaient ôté toute prudence. Il venait de mener à la hâte ses légions contre les Samnites, lorsqu'il aperçut des éclaireurs ennemis que leur général avait envoyés pour faire une reconnaissance, et qui, à la vue des troupes romaines, allaient rejoindre les leurs. Persuadé que l'armée samnite tout entière fuyait devant lui, il n'examine ni les lieux, ni la disposition de l'ennemi; et comme si la victoire dépendait seulement de la promptitude, il ordonne aux enseignes d'avancer le plus rapidement possible. Les Samnites, avertis par leurs coureurs, agirent avec bien plus de circonspection: ils eurent le temps de choisir des postes favorables, de se ranger en bataille, et les exhortations des chefs purent enflammer le courage des soldats. Aussi l'issue du combat fut telle qu'elle devait être. Les Romains, épuisés par une marche forcée, les Romains, qui ne gardaient pas de rangs, et qui venaient pour piller plutôt que pour se battre, trouvèrent une armée en bon ordre, prête à les recevoir, et qui les mit sans peine en déroute: Fabius perdit trois mille hommes, eut encore un plus grand nombre de blessés, et ne sauva le reste des légions qu'à la faveur de la nuit, qui survint fort à propos.

III. Il prit alors une position plus avantageuse, et il

trepidatione fieri potuit, castra communita sunt; in quibus haud multo melior quam in ipsa acie aut facies rerum, aut fiducia animorum fuit : non requies fessis, non cibus esurientibus, non fomenta sauciis suppetebant; tantum cum armis egressi, prioribus in castris impedimenta omnia reliquerant. Igitur inter gemitus morientium et querelas superstitum tota nox exacta est, omnibus imminentem diem cum horrore ac desperatione, ut supremam, opperientibus. « Neque enim laboribus fessos, exhaustos vigiliis, vulneribus debiles, perculsos infelici prælio, numero etiam multum imminuto, resistere posse hostibus, quos incolumis adhuc, integris animis corporibusque, et optima spe incensus exercitus sustinere nequivisset. » Rebus conclamatis, uti solet, remedium ab hostis errore fuit. Ille venientis alterius consulis fama perterritus, ne, si oppugnare castra Fabiana adortus esset, recentium copiarum adventu a tergo circumveniretur, rerum supra spem felicium successu contentus, motis castris iter alio convertit. Digressis hostibus, Romani quoque ad tutiora loca se receperunt.

IV. Postquam ista Romam allata sunt, magis ignominia quam accepto detrimento mota civitas, molestissime tulit, temeritate consulis effectum, ut bellum, quo diuturnius nullum fuerat, quum jam in exitu esset

se retrancha le mieux qu'il lui fut possible, au milieu d'une telle confusion; mais le camp, comme le champ de bataille, offrait l'aspect de la désolation et du découragement. Point de repos pour la fatigue, de vivres pour la faim, d'appareils pour les blessures; sortis seulement avec leurs armes, les Romains avaient laissé tous les bagages dans le premier camp. Ainsi la nuit entière se passa au milieu des gémissemens des mourans et des plaintes de ceux qui survivaient; et tous, avec horreur et désespoir, attendaient le jour suivant comme le dernier de leur vie. «En effet, accablés de fatigue, épuisés de veilles, couverts de blessures, écrasés par une défaite sanglante, diminués de plus de moitié, comment pourraient-ils résister à des ennemis que n'avait pu repousser une armée entière, avec toute sa vigueur, tout son courage et toute sa confiance?» Ils se croyaient perdus sans ressource; mais l'erreur de l'ennemi fit leur salut. Les Samnites, sur la nouvelle de la marche de l'autre consul, craignirent, en venant attaquer le camp de Fabius, d'être enveloppés par derrière avec des troupes fraîches; et contens d'un succès qui passait leurs espérances, ils levèrent le camp et prirent une autre direction. Après leur départ, les Romains se retirèrent aussi en des lieux plus

sûrs.

IV. A cette nouvelle, Rome, plus sensible au déshonneur qu'à la perte, fut très-vivement affectée de ce que la témérité du consul, en relevant le courage des Samnites, avait fait renaître plus formidable que jamais une guerre qui durait depuis si long-temps, et qui déjà tou

nova spe repletis Samnitium animis, formidabilius iterum, quam a longo tempore fuisset, renasceretur. Neque tribuni modo plebis, quorum hæ propriæ artes erant, frequentibus ad populum concionibus invidia et odio cuncta repleverant : verum etiam apud patres agitata re, atroces sententiæ dicebantur; factumque senatus consultum est, quo «< certum ante diem Fabius consul ad dicendam Romæ causam adesse » jubebatur. Venientem magna vis accusatorum adorta est: neque defendi factum quibat, et quod unum maxime prodesse debebat reo, Fabii senis gratia, in contrarium verterat. Minus enim ignoscendum ei putabant, qui a præstantissimo viro genitus, et inter paternos triumphos educatus, non modo romanum nomen, sed suæ quoque familiæ laudes, et partas a majoribus victorias, per tantam imprudentiam accepta clade fœdavisset.

V. Exulcerati animi, et defensionem paranti reo vix æquas aures præbituri, Fabii patris insigni pietate primum, mox etiam oratione leniti sunt. Is enim veritus, ne propter rem male gestam filius ab exercitu removeretur, ab ipsa quidem culpa purganda penitus abstinuit: sed « sua et majorum merita » modeste commemorans, <«< tam acerbam sibi jam seni, tam ignominiosam genti Fabiæ notam >> deprecabatur. « Neque tamen se postulare, ut ceteris tot Fabiis, qui, ab ipsis prope Urbis primor

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