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citer ces réflexions, réimprimées avec d'autres pièces sur la même matière, par les soins du P. Bouhours (Paris, 1700, in-12,) sous le titre de Réflexions sur l'éloquence.

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M. de Saint-Surin nomme Antoine Riquié, le jardinier à qui Boileau adresse sa onzième épître. L'abbé Goujet, dans son ca talogue manuscrit, l'appelle Antoine Riquet, et il nous apprend que ce jardinier est mort à Paris, le 3 octobre 1749, âgé de 95 ans. Voilà un nouvel extrait mortuaire à joindre à ceux dont M. de Saint-Surin a enrichi son commentaire.

M. de Saint-Surin ne paroît pas avoir connu un petit recueil imprimé en 1702, contenant la Requête de Bernier en faveur d'Aristote, et l'Arrêt burlesque composé par Boileau sur cette requête. Les deux pièces sont précédées d'un avertissement d'Alethophile au lecteur. Le tout forme 23 pages in-12. (Voyez le n° 16529 de la 2e édition du Dictionnaire des ouvrages anonymes.)

M. de Saint-Surin paroît ignorer aussi l'existence d'une Notice fort étendue sur la vie et les ouvrages du baron de Walef, gentilhomme liegois, insérée par le baron de Villenfagne, dans ses Mélanges de littérature et d'histoire, Liége, 1788, in-8°, pag. 269. On y voit que Walef ne fut pas toujours le jouet de la fortune. Après quarante ans d'une vie ambulante et orageuse, il revint dans sa partie pour y jouir paisiblement d'un bien considérable. Il a été en relation avec Boileau, Vergier, et quelques autres savans françois réfugiés en Hollande. (Voyez OEuvres de Boileau, tom. 4, pag. 28.)

M. de Saint-Surin, dans ses notes, poussé en général l'exactitude jusqu'à la minutie : quelquefois, cependant, ses détails manquent de vérité.

Il nous dit, par exemple, dans sa Notice bibliographique des principales éditions de Boileau (page 30.), que Condorcet publia, en 1787, six volumes des Eloges des Académiciens, par d'Alembert; il n'en fit paroître que cinq, lesquels, joints au volume publié en 1779, par d'Alembert lui-même, forment l'ouvrage connu sous ce titre : Histoire des membres de l'Academic françoise, depuis 1700 jusqu'en 1771; six vol. in-12.

A la page 36 de la même notice, M. de Saint-Surin cite le

Recueil de pièces fait par le libraire Moetjens, La Haye, 16941698, 5 vol. in-16. Cet énoncé est fautif; car la sixième partie du cinquième volume de cette collection ne parut qu'en 1701; la cinquième porte la date de 1697. Madalpet [

L'érudition de l'éditeur est aussi quelquefois en défaut. Dans les notes sur la fameuse satire contre les femmes, tome 1, page 300, il attribue au médecin Fagon le volume qui a pour titre les Admirables qualités du Quinquina. Fagon n'a d'autre part à cet ouvrage que d'y avoir ajouté une Approbation.

Dans un autre endroit du même volume (page 317), l'éditeur indique les traductions italienne et latine de la Guide Spirituelle, composée, en espagnol, par Michel Molinos. Pourquoi ne cite-t-il pas la traduction françoise qui parut, en 1688, dans le volume intitulé: Recueil de diverses pièces concernant le Quiétisme? C'est probablement parce qu'elle n'est pas mentionnée dans la Biographie universelle; car l'on s'aperçoit, en général, que l'érudition de M. de Saint-Surin ne va guère au delà de cette nouvelle biographie. C'est ainsi que, cherchant des renseignemens sur le bénédictin Charles Lancelot, auteur d'une traduction françoise du Traité du sublime par Longin, publiée à Ratisbonne en 1775, in-8°, M. de Saint-Surin nous dit que les dictionnaires les plus complets ne font mention ni de l'au teur, ni de l'ouvrage. Cela est vrai; mais M. Charles Weiss, bibliothécaire de Besançon et l'un des plus habiles collaborateurs de la Biographie universelle, nous a donné un article sur Charles Lancelot, dans sa Notice sur les savants et les littérateurs nés dans le département de la Haute-Saône. Ce savant religieux avoit été appelé à Ratisbonne par l'abbé de Saint-Emmeran, pour y enseigner les langues orientales; il professoit la langue grecque à l'abbaye de Saint-Denis, vers 1775, et mourut dans cette abbaye, vers 1778. al vrnh

Suivant M. de Saint-Surin (tomé 4, page 373), le fameux poëme de la Magdeleine, par le P. Pierre de Saint-Louis, carme, parut en 1700; il falloit dire en 1669 et en 1694.

Dans le tome 3 (page 125), M. de Saint-Surin présente Jacques Chartier comme le rival que l'on accuse d'avoir conduit les assassins qui, le jour de Saint-Barthélemy (1572), ont

immolé le célébre Pierre Ramus. Il a voulu dire Jacques CHARPENTIER ; encore étoit-il convenable d'observer qu'un écrivaincontemporain assure qu'il fut entièrement étranger à ce meurtre, et qu'il témoigna la plus grande douleur en apprenant la mort de Ramus. (Voyez la Biographie universelle.)

Dans la plupart de ses remarques littéraires sur Boileau, M. de Saint-Surin se montre partisan des saines doctrines ; c'est ce qui m'a fait lire avec étonnement le jugement qu'il porte de P'Éloge de Boileau par d'Alembert. A en croire M. de Saint-Surin, cet éloge, non moins agréable qu'intéressant, écrit avec toute l'adresse dont l'auteur étoit capable, seroit irréprochable sous le rapport littéraire; mais un des morceaux les plus remarquables de cet éloge, le parallèle entre Boileau, Racine et Voltaire, n'est-il pas un modèle de mauvais goût? En lisant Despréaux, dit d'Alembert, on conclut et l'on sent le travail; dans Racine, on le conclut sans le sentir; enfin, dans Voltaire, le travail ne peut ni se sentir, ni se conclure. Assurément une pièce académique qui renferme des observations de cette nature ne devoit pas être louée sans restriction.

M. de Saint-Surin a enrichi son édition de Boileau d'une Table des matières; elle étoit nécessaire pour retrouver les renseignemens qu'il y a prodigués. Je me permettrai quelques observations sur l'ordre qu'il a suivi dans le classement des noms propres. Cette petite science s'embrouille dans la même proportion où décroît parmi nous la véritable érudition. Ouvrez le Dictionnaire de Moréri, ouvrage auquel ont travaillé successivement une multitude de savans françois et étrangers, vous y remarquerez un ordre alphabétique de noms d'auteurs, fondé sur l'étymologie des mots; cette manière de classer les noms propres est la plus naturelle comme la plus simple: aussi a-telle été adoptée dans la Bibliothèque historique de la France et dans les ouvrages d'érudition les plus remarquables du xviiie siècle. Si l'on consulte les tables de matières ou les dictionnaires publiés depuis vingt-cinq ans, on voit que l'ordre alphabétique des articles qui précèdent les noms a remplacé celui des mots qui forment l'essence des mêmes noms. Ce nouvel ordre alphabétique empêche de comparer les nouveaux dictionnaires avec

ceux qui les ont précédés il a encore le désavantage d'établir plusieurs alphabets dans un dictionnaire; tels sont les alphabets particuliers des noms précédés de l'article de ou le. Le mot de La Fontaine peut servir d'exemple pour faire voir l'irrégularité de la nouvelle manière de classer les noms propres. Dans presque tous les ouvrages qui ont précédé le XIXe siècle, ce nom est placé à la lettre F; depuis vingt-cinq ans, on le met aux lettres D ou L. M. de Saint-Surin a adopté ce dernier mode de placement. Il sait pourtant que notre immortel fabuliste a toujours signé ses lettres ou épîtres dédicatoires, de La Fontaine, pourquoi retrancher de ce nom l'article de, ou pourquoi renfermer entre deux parenthèses ce seul article? Dans la conversation et dans une citation, l'on a coutume de dire La Fontaine; mais quand on veut placer ce nom dans une table ou dans un dictionnaire, il est convenable de le présenter tel qu'il est. A la vérité, ou lit Fables de La Fontaine, sur le frontispice des belles éditions d'Ambroise Didot l'aîné à l'usage du dauphin. Mais on voit que l'euphonie a fait supprimer le de. Le rédacteur d'une table ou d'un dictionnaire n'a point la même

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Je reviens à la table des matières de M. de Saint-Surin. Un des premiers mots qui se présentent est Abély; ce nom est mal orthographié on lit Abelly sur les frontispices des ouvra→ ges de cet auteur.mkub

D'Alembert. Ce mot doit être placé à la lettre A. de cette manière, Alembert (d').

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Dussaula... Il s'agit du traducteur de Juvénal: son nom est Du Saulx, et doit être renvoyé à l'S.

Lafontaine... Je crois avoir prouvé qu'il falloit mettre Fontaine ( de la).

Lagrange Chancel... Il faudroit lire... Grange Chancel ( de la ).

Leclerc... Lisez Clerc (le).

Martin.Suivant M. de Saint-Surin, ce traducteur en vers des Géorgiques de Virgile ne doit pas être confondu avec Pinchesne. C'est réellement le même: il s'appeloit Martin sieur de Pinchesne.

Raimond de Saint-Marc... Lisez Remond de Saint-Marc. Sabathier de Castres... Lisez Sabatier.

L'estimable éditeur qui a jugé avec sévérité ses prédécesseurs ne trouvera pas mauvais sans doute que je me sois montré un peu rigoureux envers lui. Son édition de Boileau n'en est pas moins, à mes yeux, la meilleure de toutes celles qui ont paru jusqu'à ce jour. J'aurois pu lui reprocher de ne m'avoir point compris dans la nombreuse liste des, personnes dont les travaux lui ont été utiles; il me semble, en effet, que mon nom pouvoit se trouver sous la plume de M. de Saint-Surin : 1o lorsqu'il a cité le Catalogue manuscrit de la bibliothèque de l'abbé Goujet, en 6 vol, in-folio, qu'il sait être en ma possession depuis une vingtaine d'années; 2o lorsqu'il a tiré de la seconde édition de mon Dictionnaire des ouvrages anonymes la réfutation de l'opinion de MM. Chaudon et Daunou, qui attribuent au marquis de Mimeure une traductión en vers de l'Art d'aimer d'Ovide. (Voyez OEuvres de Boileau, tome 4, page 579, et le Dictionnaire des anonymes, tome 1, no 1219, deuxième édition.), 56

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Ma réclamation atténue un peu ce passage de l'excellent article du Journal des Savans, au mois de mars 1824, page 144: « Ce qui m'a d'abord frappé, dit M. Raynouard, dans les vérifications et les confrontations que j'ai faites de plusieurs citations et rapprochemens de M. de Saint-Surin, c'est un caractère d'honnête homme. Il avoue scrupuleusement tous ses emprunts; il ne s'approprie pas le travail d'autrui. Une marque spéciale indique ce qui lui appartient ; je ne sais si cette exactitude scrupuleuse est un grand mérite, mais je sais qu'elle est rare,

A.-A. BARBIER.

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